11 juillet 2012

Rage of Poseidon.

Bon, habituellement je fais pas ça, mais c'est l'été et euh bon, bref, je m'autorise un recyclage en règle, mais attention, hein ! D'un truc posté aujourd'hui même. Ah oui, la fraîcheur, c'est important, n'est-ce pas.

Depuis quelques mois déjà, je contribue chaque semaine à un blog consacré aux perles du fanzinat, de la micro-édition, etc. Nous sommes une poignée d'hystériques à poster une fois par semaine une ligne ou deux (ou trois) (ou quatre) et une photo d'un petit bouquin de nos archives personnelles.
Au programme, micro-édition, fanzinat, indépendant alternatif progressiste avant-gardiste whatever, tout y passe tant qu'en gros, c'est pas (ou mal) diffusé, et que cela vaut des points.

Mon jour de contribution, c'est le mardi, et ce matin, j'ai voulu blablater un peu du magnifique dernier ouvrage d'Anders Nilsen, qui ne devrait pas tellement faire parler de lui autrement que par la frustration que ressentiront beaucoup de ses fans à ne pas pouvoir se le procurer (micro-tirage, visiblement, jusqu'au moment où un éditeur digne de ce nom lui proposera d'en tirer quelques uns, qui sait ?...). Anders revient sur la genèse de ce bouquin sur son blog ici-même, je vous laisse vous faire une idée du cadre dans lequel il a été pondu, à quelle occasion, et quel chantier cela a pu occasionner...

Néanmoins, et parce qu'il me semble que c'est une nouvelle fois l'un des trucs les plus enthousiasmants que j'ai lus ces derniers temps, je reprends mon petit speech sur 1 Fanzine Par Jour (le nom du blog en question, qui est d'ailleurs un tumblr), tel quel, allez hop. Ouuuh, remboursez, etc.














"Rage of Poseidon" d’Anders Nilsen,

190x220 mm, accordéon, 2012, auto-édition.


En attendant la version française (qui devrait paraître à L’Association dans les mois qui viennent) de son excellent livre Big Questions (700 pages collectant les quinze numéros de son fanzine éponyme, dont les parutions se sont étalées sur près de quinze ans), les amateurs du travail d’Anders Nilsen pourront se réjouir de l’objet précieux auquel l’auteur s’est attelé ces dernières semaines.

Rage of Poseidon est un magnifique livre-accordéon fait à la maison, qui une fois déplié mesure environ 9 mètres de long. Entièrement réalisé en aplats de noir, et accompagné de légendes, ce travail sur la silhouette, sur le contraste, sur la densité, permet à Nilsen d’explorer plus en avant de nouveaux territoires graphiques, et d’adapter son sens du storytelling avec une finesse et une aisance qui ne surprendront pas ses fans.

Voilà pour la forme : le fond, quand à lui, pourra surprendre les non initiés à l’œuvre de l’auteur…
L’abandon des croyances et le déplacement de la foi, l’évolution (ou la régression) des êtres divins en notre monde et en nos cœurs, la résignation des dieux à nous abandonner ce monde, voilà des thèmes chers à l’auteur, qui s’attache depuis ses premières parutions à décrire la vacuité de ce monde en allant régulièrement chercher l’inspiration du côté des mythologies et de quelques unes de leurs figures marquantes (on se souvient notamment de Sisyphe).

Au milieu de ces quelques historiettes, une brève histoire sans équivoque creuse le cruel écart qui sépare l’homme conscient des puissances créatrices de la notion de Dieu : nul doute que peu d’autorités religieuses donneront leur nihil obstat à ce petit essai (car c’en est un, tout autant philosophique qu’anthropologique), que l’on pourrait tout aussi bien envisager comme un petit traité d’apostasie."
C'est un magnifique bouquin, c'est malin et touchant, et l'objet est de fort belle facture. En gros : si vous le pouvez le chopper, ruez-vous dessus.

Hop !

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