Bon, il fait aujourd'hui un temps de merde, mais on a quand même eu le temps de bosser un peu dehors.
Sandrina Cambera in action, sur le pré-découpage d'un énième chapitre de son dernier gros projet ; dix contre un qu'en passant dans le coin après son départ, on trouve une gomme ou des crayons de papier.
Pendant ce temps-là, j'apprenais méticuleusement mes quelques lignes de dialogue pour les premières "répet'" d'un court-métrage dans lequel je suis censé faire le pitre (more soon...). Eh ben c'est dur d'apprendre "par coeur" quand on a pas fait ça depuis, oulààà... 15 ans ? Vache.
En tout cas, c'était cool de bosser tranquillement dehors, dans l'herbe offerte aux passants, aux retraités, aux canards et à ces enflures de feignasses de jeunes, hein. 8)
=> le 19 mai, TV on the radio à la Laiterie de Strasbourg. Count me in ; si je trouve personne pour m'accompagner, je me rabattrais sur Leena Conquest (mais si, la nénétte qui chantait notamment "Boundaries") accompagnant le pianiste Dave Burrell (pas le premier débutant, hein), pour un concert bisontin. Damn.
=> J'ai voulu tester le dernier numéro du magazine Muziq (sous-titré "le magazine qui aime les mêmes musiques que vous", bonjour l'accroche, hein), trimestriel pas toujours mauvais, mais rarement très bon (malgré les sympathiques chroniques de bandes dessinées du camarade Poussin, besançon reprazent).
Alors ce fameux numéro (le sixième, avril-mai-juin) balançant un fier "les 150 cd soul/funk indispensables", je n'ai pas su résister et évidemment, j'ai fonçé tête baissée dans un piège digne d'un marketteux de chez Bamboo/Jungle, la honte.
Et alors ?
Ben ca n'a pas loupé, je me sens à des années-lumière en ce qui concerne les classiques absolus de ce genre pour vieux pépés (ouais, c'est ce que semblent me dire mes amis "jeunes", purs amateurs d'electro-bleep-chipset-music, de post-tribeca-hippie-folk, ou de gore-sombre-metal...), comme si une sélection "absolue" pouvait signifier quelque chose, au fond...
Alors déjà, l'article d'intro-prélude-hommage à ce "dossier" est un papier sur Sly.
Rien à dire, le monsieur mérite bien ça, et bien plus encore ; j'aurais préféré qu'on focalise un peu sur les contenus des disques cités (bordel, suis-je donc le seul à considérer le titre "Familly affair", tiré de "There"s a riot goin' on", comme étant un des meilleurs titres de tous les temps ?) plutôt que de s'étendre dans un papier qui frise la nécro... artistique, du moins : cela n'aura échappé à personne lors de la remise des derniers Grammy Awards, Sly is alive, pour le meilleur et malheureusement pour le pire... Bref.
Puis j'ai lu, comparé, cherché, me suis rué dans mes étagères et bon, globalement, ca va (bon, 3,5 euros qui ne seront pas investis sur I-Tunes, quoi) : mes favoris Curtis Mayfield, Donny Hathaway, Roy Ayers, sont cités de manière digne, auprès des Gill Scott-Heron, Aretha, Stevie Wonder, Marlena Shaw, Marvin Gaye, Roberta Flack... Il y a même un des abums de Minnie Riperton (même si "Perfect Angel" et "Adventures in Paradise" ne sont pas ce que l'on pourrait qualifier de "bons albums", malgré toute l'admiration -c'est rien de le dire- que j'ai pour miss Riperton), ou le Shuggie Otis ("Inspiration information" étant évidemment une petite pépite, mais j'aurais pour ma part cité "Epic" comme éditeur de ce disque de 1974, la version de Luaka Bop étant une réédition de, euh, 2000 ?)(bref, c'est chipotage, là)...
Mais ou est donc passé Doug Hammond ? Parce qu'affilié trop souvent à une scène strictly jazz ? La bande de Detroit flirtait trop avec la soul pour qu'on les laisse en plan. Doug et les gens de Tribe (Marcus Belgrave, Wendell Harrison, Phil Ranelin...) me semblent évidemment bien trop absents de ces listes.
L'album eponyme de Cymande (1972, un grand cru, hein), truffé de classiques ("bra" ou "the message"), trop orienté funky dancefloor ?
Ou est Leroy Hutson ? OU EST LEROY HUTSON ? Merde, c'est bien de parler de Curtis, de son label Curtom, de Donny, mais ou est passé Leroy Hutson, l'interprète de "it's different", instant classic, merde ? "Love oh love" ou "So in love with you", sur l'album "Love oh love" (1973), si c'est pas un monument de soul, çà !?
Je n'ai rien vu non plus de Labi Sifre. Bon, il y a quand même un album qui, à lui seul, excuse tout ce qu'il a pu faire à côté... Pour rester dans la constellation Curtis, on aurait aussi pu parler de Patti Jo (la reine de la reprise qui tue).
Roy Ayers a fait tellement de trucs qu'il aurait aussi du être inclus dans une telle liste ; on aurait pu, pour inclure au moins une note d'afro dans ce petit chaudron (ou tout se mélangeait de toutes façons), citer son projet avec Fela Kuti. Ca n'aurait pas fait tâche.
Ou sont les Mandrill ? "Composite truth", avec son "Hang loose", son "Fencewalk", son "Polk street carnival" (1973) ? Ah si, je viens de retomber sur la compilation, citée effectivement. Autant pour moi. Je commencais déjà à monter dans les tours... 8)
Pas d'accord sur The Temptations ; ok, leurs singles sont souvent supérieurs à leurs albums, mais "Masterpiece", lui, vaut au moins le coup, sérieux, faut le réécouter, il est l'un des rares à tenir bon, et bien, et fort.
Isaac Hayes n'a pas fait que "Shaft" ou "Hot buttered soul" (ca aurait déjà été très bien, hein), mais il a pondu aussi des trucs assez énormes (et pas mal de petites bouses, ok) comme "Truck Turner", chez Stax (encore une BO). Ca vaut le coup ! Dans le registre, une oreille au "Death Wish" d'Herbie ; oublions un instant le moustachu Bronson... La BO déchire, tout simplement, il y a des montées funky en diable, carrément.
La voix unique (oui, oui, tout le monde sera d'accord la-dessus, au moins) du vocaliste affilié jazz Leon Thomas n'erre t'il pas dans de longues contrées soul, si on écoute certaines de ses contributions aux albums d'Alice Coltrane ? Ok, c'est jazz, en dehors. Mais en dedans ?
Et où est passé Gary Bartz, à part cité briévemment dans une minuscule liste "jazz" ? Quoi, un cuivre jazz, Bartz ? Il faut réécouter le bonhomme, il a injecté de la pure soul-funk dans sa carrière de jazzman, quelque chose de sévère ; et non, je ne dis pas ça parce que "Music is my sanctuary" est un des meilleurs titres de tous les temps (d'ailleurs, je me passerais bien de ce solo final, pénible et vraiment daté, lui).
East Harlem, que ce soit the Voices ou le Bus Stop, y'avait quelques tracks à tomber par terre, aussi.
Ou diable sont passés The Crusaders ? "Those southern knights" fonctionne très fort, encore un chouette long format oublié, dommage.
Dans les classements par "single" (car à l'époque, tout n'était pas forcément dispo en long format, c'est une bonne initiative d'avoir listé ces formats courts), j'aurais apprécié de voir cités des classiques comme le "Baltimore Oriole" de Lorez Alexandria, bombinette power-drum-funk signée Webster/Carmichael.
Et Weldon Irvine ? "I love you" sur l'album "Sinbad" (1976), simplement inévitable.
Le "Why marry" des Sweet Inspirations est un titre qui vaut bien d'être sélectionné, je crois.
Et je ne parle même pas de The Rotary Connection, flanqué d'une vilaine "combo soul-pop psychédélique" par Muziq lorsqu'ils sélectionnent Minnie Riperton.
Ce n'est pas un hasard si "Black gold of the sun" est ressortie sur toutes les compilations estampillées "rare groove" : ce titre, dans version originale, est un standard de soul-funk atmosphérique, enlevé certes par des arrangements qui doivent plus au rock psyché de l'époque qu'à la soul "classique", mais faut pas se creuser longtemps pour savoir d'où provient cette chair de poule à son écoute... Soul, baby ! Merci qui ? Merci Charles (j'insiste même pas sur l'album qui comportait ce titre, je crois que j'en cause une fois par mois, bonjour le monomaniaque..).
On aurait pu, dans les choses un peu plus contemporaines, citer des artistes comme Sharon Jones, qui a attendu un bon moment avant de faire parler d'elle et de son bouillant afro-funk (retenons le "Naturally"), Bosco et ses potes de Daptone Records ont énormément contribué au truc funk 2000, indiscutablement.
Raphael Saadiq, génial auteur-compositeur-producteur-chanteur-etc, avant son très bon "Instant Vintage" (2002) cité dans le mag, avait donc signé le projet Lucy Pearl, qu'il semble bon d'égratigner ici ou là. Eh ben... "Facile" et "séduisant", le Lucy Pearl ? Oui, certainement, mais alors, si c'est pas la quintessence de la bonne soul 90's/2000, je vois pas ce que c'est... "Dance tonight", c'est quand même assez énorme, merde. Ouais, efficace et presque vulgaire, mais alors... Qu'est-ce que c'est bon, merde !
Et puis en guise de nappage final, j'aurais proposé un clin d'oeil aux nouvelles générations, venues à ce genre par le hip hop (je fais partie des vieux qui ont pris l'acid-jazz dans la tronche avant d'arriver à la soul-funk originelle) (plus dure fût la chute ?!), un truc genre "Brainfreeze" de dj Shadow et Cut Chemist.
Bon, ne pas trop cracher sur un magazine qui peut faire une couv avec Zappa, et consacrer une page à Mike Ladd, 3 à Ursula Rucker, déjà, c'est plutôt rare par les temps qui courent, respect pour ça, donc.
Simplement, un truc comme ça méritait bien tout un numéro pour ne pas facher les fâcheux comme moi, quoi... 8)
=> Je me suis fait traiter de "meussieur moustachu" par l'enfant d'un ami passé à la lib... Je sais pas trop pourquoi, ca m'a fait penser à quelqu'un, auquel je pensais justement la veille en rafistolant mes déjà vieilles Air Trail ...
Coincidence...
=> Plutôt marrant : "Stephen Colbert insults président Bush to his face".
=> Cette enflure d'El-Producto, l'un des rares à aller jusqu'au bout du truc, sur bien des plans...
"Def Jux makes history today !
Just want to let everyone know that Jux is the first independent hip hop label ever to launch its on digital download service as of today. Go to www.definitivejux.net and you can now download any song we have ever released, any video we have ever put out, as well as brand new site exclusive songs by Cage, Aesop Rock, Rob Sonic, Hangar 18, Despot and coming soon El-P.
This is the begining of a new era in indy music. Check the shit out... Play around... Have fun. We made it for you.
Love, El-P."
Bon, c'est pas la modestie qui l'étouffe, le gaillard.
Mais bon, respect to El-P. Inconditionnel, même.
=> Le dernier numéro du magazine Vice est sorti, avec en guest-editor l'horrible Johnny Ryan ! Ouuaaaiiiis ! Et c'est toujours gratos... Jaffee, Dave Choe, Bagge, Cendreda, Cooper, Harkham, Millionaire, Panter, Liz Prince... Du beau monde :
"The issue is a doozy, kicking off with a collaborative cover by Johnny and legendary MAD artist AI Jaffee.
Inside you'll find a wide array of comics and drawings from many of the field's best and brightest talents, including ... Rick Altergott, Peter Bagge, Marc Bell, Jim Campbell, Martin Cendreda, Ben Cho, David Choe, Milano Chow, Dave Cooper, Jordan Crane, Robert Crumb, Sophie Crumb, Vanessa Davis, Patrick Dean, Mary Fleener, Sammy Harkham, Sam Henderson, AI Jaffee, Cole Johnson, Martin Kellerman, John Kerschbaum, Jim Krewson, Ted May, Lorna Miller, Tony Millionaire, Jeremy Onsmith, Gary Panter, Liz Prince, Johnny Ryan, Kaz Strzepek, Steven Weissman, Kurt Wolfgang, Dennis Worden, Dan Zettwoch...
Hopefully you get the idea.
The issue,also features comic-related "Tidbits" (ie, photos of fun stuff laying around various comic artists's studios), reviews and articles, and some photos of the most dedicated superhero fans you ever did see.
The street date for this issue is May 5, and with national distribution wrapping up by the 10th. The best part? VICE magazine is FREE!
There will be some exclusive online-only content as well, which you'Il hear more about soon."
=> Part. 2 n'est pas que le producteur bien connu, il était avant tout un sale vandale avant de scotcher les studios.
Depuis, ses peintures se vendent plutôt bien, notamment sur ebay : "Original canvas : spraypainted portrait of "Saul Williams" on a huge 57" x 72" canvas".
=> Le nouveau single de Killa Kela (le meilleur beatboxer du monde) (si si, j'vous l'dit) est intitulé "Secrets", et c'est dispo avec des remixes de Wiley, Adam Freeland, une version beatbox live exclusive, ainsi qu'un remix de Clipz (Full Cycle) de "Jawbreaker". Wouch !
=> The Reptiles ont de la came récente et inédite ici (à l'origine pour une session sur BBC 6 Music Sessions).
=> OMR se sont fait Prefuser : "The door", c'est juste ici, sur leur page myspace.
=> Ouhlà, merci Fringe pour ce lien là.
=> Rien lu de particulier ces derniers jours, beaucoup de boulots à terminer (graphotism, mixes...), mais attaqué la pile (plein de nouvelles choses dedans, bandes dessinées, romans...). On en recause la prochaine fois.
On air on radiojune :
Dans l'ordi, quelques saloperies, comme le dernier album de Jel ("Soft money", chez Anticon), nouvelle démonstration de la perverse mais délicieuse batardise du ptit gars du Michigan.
Je suis le premier à reconnaître une sorte de routine un peu chiante chez pas mal des zozos d'Anticon, mais faut admettre que certains sont quand même très, très forts. Jel, for example.
Le dernier Calexico, donc. Bon, on essaie d'oublier les précédents, car on dirait bien qu'il s'agit de nouvelles terres que les lascars tentent d'explorer ; du moins, de nouvelles provinces de leurs anciens territoires de jeu. Mais ca reste du Calex agréable et progressiste, à grand renforts de melodica, et moi, le melodica, j'aime ça ("Garden ruin", chez City Slang).
Lorsque le rappeur Declaime décide d'assumer ses désirs de chanter, il revet son costume de Dudley Perkins et rejoint l'éternel Madlib, et à eux deux pondent des petites claques comme l'excellent "Expressions" (StonesThrow) ; rien de très surprenant pour ceux qui connaissent déjà bien les précédentes collaborations du duo, mais toujours un millard de crans au dessus de la production hip hop "classique" d'aujourd'hui...
Les derniers tracks balancés par dj Shadow ne laissent rien augurer de bon. Apparemment, Josh kiffe grave le crunk et va nous en mettre plein la goule dans les semaines qui viennent. Je suis fatigué d'avance.
Sinon ? Ils nous ressortent pour une énième fois la réréréédition de la bande originale classieuse du film pas terrib-terrib (mais culte quand même) "Wildstyle", truc de ouf malade, comme ils disent en bas de chez moi.
Il s'agit quand même là d'un disque tout simplement imparable (grosse grosse production signée par Stein du groupe Blondie, et avec Fab Five Freddy au mike), pillé 12 milliards de fois par tout ce que le hip hop peut compter de gros producteurs (Primo, Large Prof, et plein d'autres), et merci Mr Bongo de nous le ressortir ; je n'ai pas encore checké cette version, me contentant de celle sortie il y a une petite dizaine d'années, mais apparemment "that's even better".
Et puis le toujours volubile duo (ouais, le troisième s'étant fait buter, si je ne m'abuse) The Coup revient avec un album qui mérite l'écoute ; on attend pas de coup de bol (markettinguement parlant) dû a une pochette de disque prémonitoire, cette fois ("Pick a bigger weapon", chez Anti)...
Bon, y'a pas que dans l'ordi qu'il y a du son, hein :
En haut, puis en bas, de gauche à droite, les vynils puis les cd :
- Push Button Objects "A day in the life" (Skam #11).
- Stacs of Stamina/Pilot Balloon "isn't this enough" (Sideshow/Komadose/2nd rec. 2003).
- Atmosphere "The Lucy EP" (Rhymesayers 2001).
- Stevie Wonder "Songs in the key of life (collector's version)" (Emi 1976).
- Deep Puddle Dynamics (Anticon 1999).
- Rapid Transit (compilation avec Prefuse 73, Roots Manuva remixé par El-P, East Flatbush Project, Push Button Objects remixé par Gescom...) (Chocolate Industries 2000).
- Aphex Twin "Donky rhubarb" (Warp 1995).
- Luscious Jackson "in search of manny" (Grand Royal 1992).
- Diabologum "365 jours ouvrables" (Lithium 1997).
- The Jesus and Mary Chain "stoned and dethroned" (Blanco y negro 1994).
Drôle de mixture hip hop à tendance électro(nica), avec des vrais bouts de pop dedans ; je dois être un peu malade...
=> Ah ouais, une petite carte postale, vite fait en passant.
Rooophy, si tu me lis, ceci t'es dédié (ca t'apprendra à me laisser des commentaires horrifés sur myspace, uh uh uh). 8)
Alors après les espèces de bulles de liquide d'articulation (un peu comme dans les genoux, l'épanchement de truc-bidule, là ?)(sauf que ca fait 15 ans que ca dure...) sur des doigts de pied déjà relativement laids, une poche de sang (comme c'est mignon !) sous l'ongle du petit doigt de pied.
Ah, un vrai plaisir pour les yeux, un réel chewing-gum visuel, une petite poésie ophtalmique, un doux vertige rétinien. Je suis comme ça, moi, j'aime les gens.
ps : Casualcrola, je suis sur Dijon demain mercredi, si tu veux aller te restaurer aux côtés de la brune et moi-même, on te phone dans la matinée.
Ouais, ce blog devient n'importe quoi ; en même temps, c'est pas nouveau, et puis, je fais ce que je veux, hein.
Des bises.
ps2 : bien reçu un groooooos paquet de "Liltrip Polychrome"... Miam ! Sounds great. Celles et ceux que ca interesse, vous connaissez la méthode.
Voilà. Bientôt encore des conneries ici.
Ou ailleurs.
Ou pas, d'ailleurs.
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