Encore des vacances, putain ! Et cette fois, ca coincïde avec une belle période de climat propice à la joie de vivre. Ou presque...
Cette dizaine de jours, je l'avais imaginé un peu isolé et en retrait, à cogiter un peu plus dur que d'habitude afin de trouver un peu plus de réponses que d'habitude. Evidemment, j'eu tôt fait de troquer la prétention et l'énorme ambition de mon projet initial contre un programme adapté aux rayons du soleil, qui savent comme personne annihiler toute sorte de plannification d'agenda, chez moi en tout cas. "Everybody loves the sunshine", comme dirait l'autre (que j'ai par ailleurs manqué ce dernier samedi soir, à Lyon).
Bon, en parlant de Lyon, eh ben j'ai encore chié dans la colle. J'ai passé quelques heures sur Lyon et j'ai même pas pris le temps de faire signe à Jean-Mi, ni à Fred 'Ski et ses gonzesses. Je sais, je sais, j'aurais pu, si j'étais un gars cool... Mais le programme pré-établi ne laissait guère de fenêtres (j'adore cette expression : "J'ai une fenêtre en seize, ca roule pour toi ?", quelle horreur), alors j'ai préféré repoussé les éventuelles retrouvailles. Si, si. Du temps, du temps. Autre chose que 2 minutes consacrées aux copains, entre deux autres trucs à faire. C'est pas comme çà qu'on fait, merde.
Au programme de ces derniers jours, allez, je vous la fait courte : petit séjour dans la famille, avec crochet dans une ville où je ne vivrais plus jamais de toute ma vie mais où mon petit frère réside avec ses nénéttes, puis détour dans les profondeurs du vert jurassien pour plein de raisons (Maman habite à 8 minutes du Moulin de Brainans, où avait lieu mercredi dernier un concert très justement intitulé "Nouvelles sonorités hip hop".
En ouverture, Khodbreaker, où la démonstration évidente que le Tarn est un département vraiment hip hop et, euh... Bon, d'accord... Khodbreaker étaient plusieurs mais sont désormais 2 personnes sur scène, à proposer un hip hop coincé entre les Svinkels (dont je ne suis guère fan) et TTC première période niveau approche, attitude, flow, et lyrics ; en toile de fond, breakbeat/electro/fourretout ; mais comme souvent, le résultat est supérieur à la simple somme de ces élements, et les deux mecs ont assuré un allumage de show largement valable : jouer devant très peu de personnes (ou devant des gens qui viennent pour voir la tête d'affiche en se fichant un peu de ce qui se passe avant) et réussir à passer outre pour chauffer la salle comme ils l'ont fait, c'est carrément la classe. Après, j'avoue que je suis davantage bluffé par leur attitude scènique que par leurs morceaux à proprement parler. A suivre de près malgré tout, ca peut prendre une drôle de tournure, au vu de quelques tentatives très... personnelles, plutôt convaincantes.
Ensuite, c'était au tour du sud-africain dj Fuck (no comments, hein...) de présenter son projet Playdoe (un de plus, car Fuck est un mec ultra-prolifique depuis longtemps déjà), et il fallait plus qu'un coupe-vent fluo-full-spectrum au mc Spoek pour arriver à tenir tête à Fuck et à sa prestation plus que convaincante : pad controllers alignés sur platines, laptop, mixette, tout était brillament exploité pour rendre un electro hip hop lorgnant autant du côté du dubstep que de de l'electro made in B.Pitch...
...fameuse session, et attendons un peu de voir le fougueux Spoek enrichir sa liste de lyrics pour s'emballer réellement sur leur prochaine venue. Dagga, Dagga !
Enfin, les ricains de Dälek ont étalé leur ambiance opressante dans les profondeurs de la sombre campagne jurassienne, et une fois de plus, le trip cauchemar saturé et massif, les beats pesants et les envolées saturées étaient au rendez-vous. Ne pas abuser, en ce qui me concerne. Mais leur formule, à première écoute monotone et répétitive, a tôt fait de prendre l'auditeur pour l'emmener avec elle dans leur trip hallucinatoire. Comme d'hab, un grand moment de hip hop sombre, qui fait passer El P. pour un gai luron perdu dans une surprise-party-spéléo... (vous méprenez pas, personne n'apprécie et respecte le Producto autant que moi sur cette planète, yo).
Bon, ca c'était mercredi.
Le lendemain, Sté-Lala-Bapt'-Moog passaient me prendre "chez maman", direction Les Nuits Sonores de Lyon, option hébergement chez Triton aka Freakistan. Alors en vrac, parce que j'ai pas envie de transformer ce blog en pur journal de bord ("Cher journal, aujourd'hui mon caca était un peu jaune"...), que s'est-il passé ? On a passé plein de bon temps avec plein de copains : jeudi soir, après que Triton ait fait péter son punch (ouch), on est allés écouter de la musique qui se dansait du côté du Soul Passage, un spot de débile quelque part du côté du premier arrondissement : l'axe grenoble-Lyon Funkystérie-Boolimix avait invité les copains Jéjé Blackjoy et Max Blundetto Nova, et inutile de dire que retrouver tout ce petit monde m'a réchauffé le coeur (ca faisait quelques années que j'avais pas revu Max, c'était cool, vivement la suite des évenements, hopefully on reparle d'une soirée sur Besançon tout bientôt...)... Sinon, la clique de ce que Lyon compte de plus coooooooule (malgré quelques penchants sexuels euh, particuliers) en matière de graphotism : avec lui et pis lui. Deux bons zozos, si, si.
Après la virée au Soul Passage pour écouter les copains passer leurs disques pour le bonheur de tout plein de gens (j'ai déjà dit à quel point le spot était cool ? Putain le spot est COOOOOL !), fin de soirée euh... soutenue chez Triton, avec tout plein de gens. Le lendemain, hop ! Virée disquaires/librairies/shops en comité restreint, et gros claquage de blé, tu penses... Je suis revenu avec pas mal de bouquins : des vieux Comics Journal que j'avais raté et qui étaient en solde dans un petit comics-shop qui sentait bon le vieux Marvel Spotlight moisi, l'antique Teen Titans renfermé, et l'Advance Comics d'une autre époque ; un petit bouquin de Noémie Barsolle (mais si, vous savez, "Suture à point", avec cette couverture trop classe, paru chez les United Dead Artists d'Olive et Blanquet), chez Stratégie Alimentaire...
Et puis aussi un essai de JC Michéa sur Orwell (encore un ? Il en a fait combien ?!) ; un Bertoyas chez Terre Noire, acheté chez Grand Guignol ("Prenez la carte de la librairie, elle a été imprimée là ou Bertoyas bosse...") ; des microzines que j'ai pas encore lu ; quelques ouvrages de la collection Babel, qui moisissaient en solde dans une boutique perdue...
Je suis bien évidemment également revenu avec quelques vinyls, outres les productions des copains : du Ramsey Lewis de 1976 chez Chess et Cadet...
...du D'Nell chez BBE, un truc synthé-Moog (j'en parle plus bas), du Jack McDuff un peu vieux, du Sa-Ra un peu plus récent... Marrant, d'ailleurs, de croiser Marion Mousse, auteur de bande dessinée bien connu des gens de bon goût, en train de digger chez Sofa, le monde est quoi déjà ? Ah ouais. Minuscule.
J'ai claqué le reste de ma tune en m'envoyant de délicieux Lousiana Fire de chez Best Bagels (1 place Tobie Robatel, à 30 secondes de chez Triton, pardi), tout en bavant devant la force de frappe de GrrrndZero, le spot cool sur Lyon en ce moment (programmation mortellissime, pointue et audacieuse, affiches balancées partout et souvent signées Kaugami...) (d'ailleurs l'affiche du concert de Why? de début mai, version bleu-jaune-orange, trône en belle place dans mes chiottes)...
C'est bien simple, entre les bagels et Grrrrndzero, je me demande ce que je fous encore là, moi...
Et puis, et enfin... Nous sommes allés à "la grosse soirée" des Nuits Sonores, le vendredi soir, dans une ancienne usine qui donnait dans l'ampoule, si j'ai tout compris. Plusieurs scènes, une prog assez variée et... Une bande de zozos passablement abîmés par la groooosse soirée qu'on s'était envoyé la veille. Du coup, je dois bien avoue qu'on a forcément super profité de l'affiche... Bon, on a assisté à plusieurs prestations cools, et puis on a croisé du monde (forcément, 7000 places, ca laisse des chances de croiser de la connaissance, hein) : Yoshi (que j'avais pas croisé depuis un moment, et dont au moins les cheveux ont grandi, c'est toujours çà, Yosh, si tu me lis... Yo !), et sa clique de rascals (Yung Amauri -putain ca claque comme pseudo merde !-, Nico P., etc), et puis une belle délégation d'énervés bisontins (Tico, Ricco, etc), et puis... Et puis croisé Flo/Ease, qui sévissait plusieurs fois dans le weekend pour projeter de drôles d'images qui bougent avec sa clique (le collectif Play), avec qui on a pas discuté assez longtemps (as usual), mais qui a pris le temps de me présenter BastardGraphic, autre sixième de Play (dont on avait apprécié les productions, de visu, chez Art Toys, plus tôt dans la journée), qui a défoncé et pris un drôle de contrepied pour un set pendant la prestation d'AntiPop Consortium, vraiment inattendu et plutôt freshfreshfresh.
Bon, y'avait plein d'autres trucs, vindzousss'.
Il y avait AntiPop donc, qui proposait un set bien huilé, beaucoup plus construit et cohérent que leurs 2 concerts à Belfort et Dijon d'il y a quelques semaines (mais que j'avais déjà super apprécié), malgré l'absence de Beans... Plusieurs moments cools, notamment un nouveau track bouncy-broken pas encore finalisé, balancé par Sayyid en fin de show, sur lesquels Priest et lui posaient par dessus les pistes vocales pourtant déjà complètement fragmentées, et où les zozos ont convié Spoek et dj Fuck (ouais, ils étaient là aussi, les sud africains, au programme de la soirée). J'étais au tout premier rang, et bien entouré : Moog, Triton, Lalie, Sté, Kaptoon, Olive, Tom Yoggy One, et quelques autres, on était quand même bien à donf, ca remplit les réservoirs, cool.
Il y avait aussi Heavy Trash, mais je suis pas resté plus d'une minute, le coup de barre de pépé est tombé un peu près au même moment. Il y avait aussi un live de Battles, qui s'avérait assez frustrant, parce qu'appétissant et apparemment savoureux mais... Le volume sonore, c'en était trop pour moi qui n'avait pas de bouchons d'oreilles adéquats. Fort, très fort, beaucoup trop fort. Dommage. Dj Krush a fait son dj Krush, en balancant ceci dit quelques trucs breakbeat punchy qu'on aurait pas attendu du bonhomme. Playdoe, donc, en début de soirée, juste vu la fin, mais j'en déduit, au vu de la foule amassées devant, que les deux furieux ont bien récidivé. Eh ! Il y avait des tonnes d'autres trucs, mais j'ai pas forcément eu l'occasion de savourer assez pour en parler.
Retour en navette vers je-sais-pas-quelle-heure-du-mat, un peu comme quand on était jeunes et cons (oui bon d'accord...), puis pain toasté-beurre avec Moog chez Triton, le temps de tomber commes des merdes et d'aller au lit. Encore du shopping le samedi en début de journée, puis retour en Franche-Comté dans l'aprèm.
Barbecue chez Sté le soir, entre rescapés de ce weekend un peu éreintant quand même ("Eh les copains, j'ai perdu ma chaussure, j'ai perdu ma chaussure !", big up Bat' eh eh eh), puis back home alors qu'il était encore tôt dans la soirée...
Ce que je retiens de ce weekend lyonnais :
- Triton habite au centre exact d'un triangle des Bermudes du bonheur qu'on pourrait élaborer comme suit : 1. des Bagels qui défoncent (et où l'on trouve aussi du Marshmallow presque fluo, des Big Red, du Cherry 7up, mais je m'égare), 2. des piles de vinyls de soul-afro-jazz-funk à tous les prix selon les shops, 3. un square juste parfait pour chiller et profiter du soleil de mai, avec les copains, autour d'un pot (coïncidence, j'y ai recroisé Marion Mousse, le lendemain de notre premiere rencontre inopinée, cette fois avec Florence Dupré La Tour, l'auteur de "Capucin", chez Bayou-Gallimard). Voilà, le tout sur un fond d'odeur de tandoori ambiant, parce que c'est un peu l'inde de ce côté-ci du premier arrondissement, et puis aussi sur fond de "oh là là, oh là là", parce qu'en mai, on dirait que les lyonnaises sont plus ravissantes que jamais (big up to Moog)... Bref.
- trois jours à déserter Besançon, ca fait du bien quand on l'a pas fait depuis... depuis... Oh merde.
- trois jours entre potes, loin du quotidien, eh ben je vais redire ce que je dis à chaque fois : ca fait du bien, ca vide le compte bancaire mais ca recharge les accus. Big up les copines, big up les copains.
- vivement la Biennale de la Danse de Lyon, en septembre si je me souviens bien : une prog énorme, pas mal de monde à suivre.
Et sinon ?
Ca alors ! La pub télé pour cette superbe chaîne de vêtements appelée H&M utilise en guise de bande sonore le classique "Les fleurs", sublimissime perle soulful et dégoulinante de guimauve, écrit par ce cher vieux Stepney il y a maintenant quelques décennies, et chanté par l'irremplacable Minnie...
Alors j'ai capté çà de loin, et le temps de réagir, il était trop tard, mais la version utilisée me semblait méchamment propre et claire, peut-être la version de 4Hero ? Je sais pas, et vu la fréquence ou j'allume la télé, c'est pas gagné...
Attends, comme j'ai un minute, je m'en vais la chercher, carrément, pffff c'est fou ces nouvelles technologies hein...
Et tiens, pour la route :
D'ailleurs, bande de gros nases, pas une seule, pas un seul d'entre vous n'a été capable de répondre à ma colle postée dans le dernier blog ; il s'agissait donc bel et bien de Charles Stepney, génie absolu du siècle dernier, le seul mec capable de me faire passer de l'état de larve désespérée et dépressive à celui de boule de nerfs extatique et empli de jovialité, tout çà, mes braves gens, en deux titres. Ben ouais, un génie, Stepney, que voulez-vous que je vous dise.
Et c'était facile, en plus : j'avais pas renommé le fichier, et si vous passiez devant l'image, vous pouviez vous farcir un chouette "stepneyquelquechose255445687", un truc comme çà... Vous êtes nuls, surtout les 4 seules personnes qui ont osé me répondre des bétises plus grosse qu'elles (sauf Baygon, parce que rien sur cette planète n'est plus gros que toi, Baygon).
Et pour rester dans le sujet, bon, j'ai un putain de trou de mémoire qui dure depuis quelques jours, et j'avoue que je cracherais pas sur un coup de main, là : en réécoutant la cover de "Julia" des Beatles faites par ce sacripan de Ramsey Lewis, un doute m'étreint et m'habite... Bordel, qui a samplé les premières secondes réelles du morceau, celles qui suivent les envolées de violons et de violoncelle de l'intro, où le xylophone et le piano se répondent par phrases cotonneuses interposées ? J'ai un putain de sale doute, j'ai l'impression de connaître le morceau par coeur, mais je ne trouve pas. J'aurais tendance à dire qu'il s'agit de hip hop instrumental, que je date de la fin des 90's, parce qu'il me semble bien qu'on était plusieurs à kiffer le dit-morceau back in the days où j'avais un appartement dans la sous-préfecture du Jura où tout le crew passait ses weekends à remuer la tête en écoutant de la bonne musique... Non non, je suis pas nostalgique, j'adorerais mais j'ai vraiment pas besoin de çà, uh uh uh. Bref. Donc voilà, quel est ce putain de morceau ? J'aurais bien vu çà du côté de chez Grand Central mais... Bon, je vais tâcher de remettre la main sur la compil Central Heating, who knows... Bon en tout cas hésitez pas à me rafraîchir la mémoire, putain. Je suis vraiment un vieux croûton.
Et à part çà ?
Anouk Ricard a sorti le second volume des aventures d'Anna et Froga, intitulé "Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?", toujours chez Sarbacane, qui décidément publie pour le moment essentiellement des bons bouquins, minimum. Pour celles et ceux qui auraient loupé la sortie du premier tome, il y a quelques mois, sachez simplement que vous avez raté l'une des plus belles surprises des rayons bande dessinée jeunesse de votre librairie.
Anna est une jeune fille, et Froga, une grenouille. Avec leur pote Bubu le chien, René le chat, Christophe le ver de terre et Jason le cousin bien relou, ils vivent une vie tranquille faite de jeux un peu bêtes et de réflexions moins innocentes qu'il n'y paraît. Le dessin est simple et lisible, la colorisation économe mais alignée sur l'ambiance et les histoires, ces mêmes historiettes sont ponctuées de pages d'illustrations somptueuses et pleines de charme. Surtout, surtout, on tient là un de ces rares bouquins ou l'on sent que l'auteur ne prend pas ses lecteurs, quelque soit leur âge, pour des nains décérébrés ; la première impression d'univers naïf s'estompe rapidement pour dévoiler une fantaisie rare, et bigrement férératrice (pour un peu qu'on mette le bouquin dans les pattes des mômes, comme d'hab).
Et même si "Anna et Froga" semble destiné à un public de très jeunes lecteurs (voir de très jeunes non-lecteurs, accompagnés pour l'occasion), je connais une foultitude d'adultes qui se régalent de leurs aventures, rejoignant au passage les rares livres qui mettent tout le monde d'accord (ou presque), comme "Nini Patalo", "Toto l'ornythorinque", et autres "Ariol". Bon, je vais pas vous faire une liste, il y en a quelques uns... Mais trop peu ! Du coup, un truc aussi bon qu'"Anna et Froga" se doit d'être un peu plus remarqué. Et poussé ! C'est vachement bien.
Il y a un nouveau Thomas Ott, ca n'aura échappé à personne, tant chaque nouvelle sortie du bonhomme est attendue avec impatience, pour une poignée d'avertis sans cesse plus conséquente.
J'ai aperçu le zozo dans Metropolis, sur Arte, et j'ai été peiné par le fait que le reportage ne se contentait pas de présenter l'oeuvre et son auteur, mais aussi de dévoiler l'histoire de "73304-23-4153-6-96-8" (non, ce n'est pas un nouvel épisode de Lost, hein, c'est juste le titre du nouveau Ott, tout juste paru à L'Asso), un peu trop pour moi : l'univers de Ott ne saurait se résumer, ni même, je crois, se raconter, sans que l'on perde la moitié de l'intèrêt en route... Ott, c'est ce genre d'expérience qui se tente, ce n'est pas un livre que l'on peut ouvrir n'importe quand. On prend soin de trouver le moment opportun, le lieu, le moment. On ne lit pas "73304-23-4153-6-96-8" dans le bus qui nous ramène de nos emplettes culturelles. On déguste Ott, sans se perdre dans les critiques et les résumés qui accueillent chacun de ses bouquins. Tout est question d'immersion, d'implication, de se laisser aller à l'univers d'un des plus chouettes gratteurs de carte que la terre ait connu... Oui, on peut au moins rappeler que l'univers graphique de Ott réside entièrement entre les coups de pointes et autres scalpels qui défigurent la carte à gratter, son médium de prédilection. Pour le reste, on se contentera d'évoquer des univers malsains et déséspérés, qui devraient satisfaire les amateurs de Browning et Turunen, de Lynch et Maruo, de Blanquet et Cronenberg, de Parrondo... Euh, non, pas Parrondo. Mais bien plus encore... Bref.
Bon, qu'est-ce que j'ai lu d'autre, déjà... Pffff, rien de super emballant, mais j'ai encore une belle pile devant moi. Nous verrons plus tard, donc.
Par contre, il y a des choses à dire niveau bande dessinée :
- Frederik Peeters sera à la librairie Camponovo ce samedi 17 mai. Vous savez probablement où vous adressez pour davantage de renseignements...
- A Rennes (la capitale française de la bande dessinée alternative, hein), les 7èmes rencontres de la bande dessinée d'auteur et de l'édition indépendante, appelées également Periscopages, se tiendront du 16 mai au 8 juin.
Comme d'hab, les rennais se sortent encore plus les doigts que d'habitude, et proposent un programme qui devrait en brancher plus d'un, moi y compris (vous voulez pas repousser de 15 jours, les gars ? j'ai encore des congés à prendre...) : pendant que les mythiques Honet et Stak (entre autres) se voient proposer une expo mutuelle et récapitulative (merci Delkographik) du 17 mai au 17 juin, Alice Lorenzi exposera ses délices visuels à la Galerie du 4Bis, Vincent Fortemps ses tracasseries contagieuses à la Galerie Rapinel, le légendaire crew des infatigables (on est en dessous de la vérité...) Misma expose du côté de la Galerie Accroche-toi Au Pinceau, et le camarade Nylso, dont on ne vantera jamais assez les dérives poétiques et les délicatesses narrativo-contemplatives (eh c'est mon blog, je dis ce que je veux, hein...), ira envahir le parc du Thabor, et notamment la terrasse de son Orangerie, pendant que le super chouettosse invité d'honneur du festoche, Benoît Jacques, sera sûrement un peu partout, tout le temps.
Comme d'hab, Périscopages c'est aussi une quantité d'occasions de rencontrer des tonnes d'acteurs du petit milieu de l'édition indé, et de mettre en perspective et de confronter les rapports à la création de ces nombreux invités : cette année, sont notamment annonçés, en plus des créateurs nommés précédemment, des gens comme Jean-Louis Gauthey, Thierry Groensteen, Jean-Christophe Menu, Felder, Jean-Paul Jennequin... Bref, une belle brochette de belles langues bien pendues, ca devrait encore valoir le coup. Chier !
- Ruppert et Mulot sont incorrigibles. On le savait depuis un moment, mais ils n'ont de cesse de confirmer. Je me contenterais de renvoyer à la page qui leur est offerte dans le numéro 118 d'avril 2008 du magazine Poly.
Mais... Mais... Entendez-vous le buzz gronder ? Il annonce la sortie de leur nouveau bouquin, "Le Tricheur", toujours à L'Asso. D'ailleurs, sur leur site, encore une belle démonstrattion d'interactivité débile est online pour annoncer le bouquin... Et de l'avis des quelques personnes qui l'ont déjà eu entre les pattes, il défonce. Eh ben vivement, vindzousss !
- Ronald Grandpey + Expérience :
EXPÉRIENCE: DES HÉROS
Bon, et quoi d'autre ?
On air on RadioJune :
[Au passage : idée mix débile # 238467 : "Opus beat" de Sepalot / "River people" de Blackjoy. Oui je sais, mais en isolant les bonnes parties, euh, voilà...]
- j'ai toujours énormément de mal à qualifier la musique de Volcano the Bear. En tout cas, les déambulations rythmiques que l'on croise sur les deux disques que composent "Classic erasmus fusion" sont à écouter, et à réécouter.
Une sorte de proto-folk cataclysmique transpercé en de nombreux points par des orientations tantôt folklore from Mars, tantôt Bruitiste from Outta Space. Un drôle d'objet sonore, qui surprend encore après de moultes écoutes.
- je n'ai pas assez dit tout le bien que je pensais d'Angil & The Hiddentracks. Evidemment, ce genre de trucs peut facilement être pris pour du paracopinage : Guillaume Long, un espèce de copain désormais jurassien, fait partie de la formation live, et dessine sur scène, lors des shows qui ont entouré la sortie de l'album "OulipoSaliva", cela dit peut-être le meilleur disque français entendu en 2006-2007. Guigui est également l'auteur de la pochette de ce sublime disque (je pèse mes mots), mais s'il s'était contenté de rester à sa plaplace d'auteur/illustrateur, ca n'aurait rien changé, je vous assure.
(bien ouej, Guigui !)
On avait croisé Angil à droite à gauche, au sein de divers projets, et j'avais bien noté la singularité du bonhomme, se cherchant quelque part entre une école anti-folk et les premières tentatives de l'écurie Anticon ; le gars n'a fait que confirmer depuis, et cet album, décidément, n'en finit pas de m'embarquer. Des mentions spéciales à "In purdah", et puis surtout à "Lift trip to mars", deux pièces d'un gros puzzle qui mérite qu'on s'y attarde à plus d'un titre, et je ne vous pas l'affront de vous servir la soupe qu'une poignée de médias s'est employée à préparer : oui, c'est un brillant album-concept, non, ce n'est pas qu'un album-concept au sens de la prise de tête un peu nombrilocentrée, oui Angil et sa clique flirtent avec Queneau le temps d'un album, et non, ce n'est pas qu'un prétexte, oui. Pour une fois que les Inrocks s'emballent pour un truc digne de ce nom, merde, ne boudons pas notre plaisir, hein ?
- j'ai ramené de Lyon "Open Circuit", de Claude Denjean, un truc de 73 qui tripatouille le moog dans tous les sens. Cet ancien chef d'orchestre d'Aznavour y reprend pêle-mêle Elton John, Nino Rota, Joni Mitchell, Ennio Morricone, Leon Russel... C'est pas forcément toujours très écoutable, mais demeurent entre quelques expérimentations un peu dégueues quelques pépites... Merci à mon diggabrotha Jéjé pour m'avoir foutu de truc entre les pattes, pour une énième histoire de "t'sais, c'est ce track là qu'untel à pompé sur tel titre..."... je m'en lasse pas. 8)
- j'ai finalement acheté l'album de Chris Garneau, "Music for tourists". Non pas que la facture de la pochette m'ait irrémédiablement attiré (dieu que c'est laid, cette impression sur fond brillant...), mais une fois de plus, j'applique mes propres régles à la lettre : un truc écouté ou/et récupéré à droite à gauche écouté plus de 2 fois = son achat. Bon, quand c'est Univers Sale, EMI, ou je ne sais quels expéces de voleurs, il m'arrive de m'abstenir... Hum. Garneau, donc ! Soft pop mielleuse et ultra délicate, complaintes de chouineuse larmoyantes, qui en rajoute, timbre de voix travaillé dans son utilisation la plus agaçante sur certains morceaux, et puis une belle écriture générale : impeccable. 8)
- "Oh No versus Oneness of Juju" : le premier volume de la StonesThrow Music Library débute avec 29 titres produits par Oh No, et entièrement basés sur des samples qu'il a pris dans l'oeuvre de J. Plunky Branch, le mec derrière Oneness of Juju, fameux projet afro-funk-jazz des 70's. Quelques pépites !
- "Jim", le dernier Jamie Lidell. Que dire qui n'est déjà été dit ? Que Lidell, revenu de ses expérimentations electro-foutraque-Super-Colliderisées, n'en finit plus de nager dans des eaux soulful. Alors, oui, plein d'autres l'ont fait avant lui, c'est sûr. Alors oui aussi, on a connu le personnage plus audacieux, plus ambitieux, on a l'impression qu'il s'écoute un peu faire son Stevie, ou son Marvin. Ben en tout cas, moi, il me gêne pas, le blanc-bec, et je dirais même qu'il le fait plutôt bien, même si effectivement, on ne peut s'empêcher de trouver tout cela un petit peu convenu...
...C'est vrai, quoi, Jamie, c'est presque super classique, "Jim" ! Bon, de toutes façons, ce mec à un capital sympathie chez moi qui ne risque pas de s'affaisser, donc passons. Et profitons-en pour jeter une oreille aux remixes qui en ont été faits : celui de Fulgeance est parfait, comme d'hab', j'ai envie de dire. Celui de Mr Oizo est juste très pénible. C'est la vie.
En parlant de çà, j'y retourne.
Bien des bises, camarades.
J.
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