23 décembre 2010

Procèdure prudhommale, heureuse suite (mais pas pour tout le monde)

Il y a bientôt deux ans, je faisais partie d'une petite vague de licenciements, dans la librairie bisontine où je travaillais depuis déjà quelques années. Parce que les raisons de nos licenciements nous semblaient non valables (délicat euphémisme), quelques uns de mes collègues et moi-même avons saisi le Conseil des Prudhommes, afin de faire valoir nos droits, notamment celui du droit à la grève : il nous semblait clair que le mouvement que nous avions déclenché en décembre 2008 était la première raison qui avait stimulé note futur-ex-patron pour nous licencier dès janvier 2009.

Depuis, nous nous sommes battus, nous n'avons jamais cessé de nous battre, aidés en cela par une solidarité témoignée durant des semaines, des mois même, par des clients, des amis, des inconnus, des gens désireux de voir que le respect des lois doit demeurer quelque chose d'important (parfois). Des associations de soutien se sont créées, des gens ont pris du temps, ont consacré de l'énergie à nous défendre, à nous aider, à nous soutenir. Ils ont considérablement rendu ces deux dernières années moins compliquées pour nous, et la liste des remerciements devrait finalement avoir la taille de deux ou trois bottins.

Pour des raisons évidentes, vous comprendrez que je ne puisse m'étendre sur ma procédure, car elle est toujours en cours, pour de multiples raisons dont je vous ferais part en temps voulu (enfin j'espère) ; il est en tout cas bien trop tôt pour moi pour m'étaler à ce sujet, mais il est grand temps d'exprimer mon énorme satisfaction quant au résultat de la procédure qui concernait ma chère collègue Annie :
"(...) dans leur jugement, les prud'hommes ont considéré que le véritable motif du licenciement résidait "peut-être dans le débrayage massif du 20 décembre 2008", et qu'en tout état de cause, "le droit de grève est inscrit dans la Constitution française" et que "l'employeur n'apporte pas la preuve d'un motif réel et sérieux de licenciement" (...)."
Pour rupture abusive de contrat et préjudice moral, la société Camponovo est donc condamnée, et Annie prouve ainsi qu'elle n'a jamais cessé d'avoir raison, en plus d'avoir la classe (je lui claque la plus grosse bise de toute sa vie).


[ publié ce jour dans L'Est Républicain (jeudi 23 décembre 2010) ]
 
Annie rejoint donc Josiane, mon ancienne directrice, dans le giron de ceux qui ont réussi à prouver qu'on ne peut pas faire n'importe quoi avec des gens, et c'est déjà ça de pris, comme dirait mon vieil oncle.

Je me servirais de ce blog pour vous informer des éventuels remous et suites concernant mon affaire, qui, elle, continue de mijoter.
Hasta machin,
J.

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