J'avais lu un truc concernant le pourcentage de la population française
actuelle qui aurait "des origines étrangères" de seconde ou troisième
génération ; dont les parents, les grand-parents ou les arrières
grands-parents étaient issus de tel ou tel courant migratoire au cours
du siècle dernier.
Je ne me souviens plus précisément du chiffre,
mais c'était évidemment énorme, parce que cette culture du "français de
souche" est un fantasme d'une connerie abyssale, insondable : comment
diable des gens, en 2018, peuvent encore essayer de s'agripper à un
mirage aussi bête, aussi creux ? Qu'est-ce qui leur fait croire que la
misère de notre société, que leurs revendications diverses, sont reliées
aux flux migratoires passés ou à venir ? Comment le système dans lequel
on s'agite a réussi à ce point ce tour de passe-passe désignant cette
"problématique" comme un truc à combattre à ce point ? L'idéologie
raciste m'a toujours échappé, mais la petite rando de cette bande de
largués m'épate au plus haut point.
Je me demande si les jeunes
trous du cul qui sont allés se promener dans la neige avec leurs petits
blousons bleus de merde se rendent compte que leur geste symbolique et
pathétique donne un drôle d'écho à leur propre existence ? Qu'en allant
prendre la pose entre deux sapins pour se donner l'impression qu'ils
sont quelqu'un, ils réfutent leur propre filiation familiale, leur
propre apparition au monde ? Pourquoi ne vont-ils pas plutôt se jeter
dans une crevasse, tant qu'à faire ? Le jour où j'aurai honte d'avoir du
sang "étranger" dans les veines, d'avoir eu une grand-mère qui
baragouinait le français avec un accent espagnol toute sa vie, de ne pas
être complètement franco-français, et bien plutôt que d'aller acheter
une doudoune chez Décathlon et d'aller faire le paon sur fond blanc,
j'espère trouver un truc qui en jette un peu plus. Se jeter d'une
falaise ça a quand même plus de force, dans le geste, non ?
Bonus : cliquez ici. :)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire