26 février 2025

La Chiâle.

Des auteurices qui creusent, qui explorent, qui tentent des trucs ; et à la fin ça donne des bouquins qui nous emportent, et à la fin ça nous rend peut-être un peu moins con et un peu plus vivant, et à la fin tout le monde y gagne, et...  Attendez une minute...
Hmmm... J'avais pourtant pas envie d'insulter Christelle Morançais en débutant ce post, flûte.


Je n'ai toujours pas trouvé les mots adéquats s'agissant de La Chiâle, de Claire Braud, paru chez Dupuis l'an passé.

C'est un bouquin pour lequel plein de gens parleront d'expérience de lecture intense, ou exigeante, ou profondément marquante, sans savoir vraiment quoi en faire, ni vraiment pouvoir s'en tenir à ça sans aller à essayer de préciser des trucs et... forcément ça sera réducteur, ou à côté ; ce sera en tous les cas très probablement dommage.
Parce que la bande dessinée n'est pas un truc forcément pitchable : ça n'est pas parce que le sujet, que la trame du scénario l'est, qu'on pourra prendre la pleine mesure de "la réussite" de l'œuvre. On soustrait trop de trucs quand on s'essaie à résumer un livre de bande dessinée. On ne devrait pas. On ne devrait pas résumer La Chiâle : le bouquin mérite juste qu'on le lise, tout simplement.

 
Dans ce livre, elle creuse une matière pour le moins compliquée à formaliser sous une forme plastique censée suivre une narration : l'un des premiers trucs remarquables pour y arriver, c'est donc de se débarasser de certaines choses, dont la linéarité graduelle d'un récit classique. On a aucune idée du temps que prend ce récit pour se dérouler ; on a des indices, des informations, des balises, remarquables ou pas, et on fait ce que l'on veut en tant que lecteurice, sciemment ou non. On peut saisir le propos et suivre cette histoire sans pour autant remarquer cette absence. C'est l'un des nombreux signes de la réussite du projet, qui revêt bien des formes ici.

Le titre survole le tout : oui, il sera question ici de tristesse, de dépit, d'impuissance, de chagrin, de doute, de colère. Il sera question de déluge de larmes, de vannes ouvertes, de failles qui s'agrandissent.
La Chiâle gratte dans l'incongru, dans l'absurde, dans l'insoutenable de nos existences, et l'exprime avec panache : c'est pas parce que partout, tout le temps, se trouvent toutes les raisons du monde de s'écrouler, qu'il ne faut pas le faire dans un livre dynamique, au trait enjoué, dans cette urgence de l'expression qui n'a que rarement été au service d'un sujet aussi idéal.

Le grotesque et l'hilarité cohabitent avec la fragilité et le chagrin sans fin. Avec une lucidité dingue, et sans jamais flirter avec le pathos. Tu parles d'un autre exploit.

Il y en a plusieurs autres, mais il faut lire le livre pour se faire une idée un peu plus juste.

Claire Braud était déjà une autrice remarquable (en finalement très peu de bouquins), mais là elle vient de produire un sacré truc.
En tout cas, La Chiâle est clairement l'un de mes bouquins préférés de 2024.

ps : ça m'a remis ce titre en tête, tiens donc.

23 février 2025

"Pour un statut d’éditeur indépendant" (LettrInfo 25-IV des éditions Agone de février 2025)

Une fois n'est pas coutume, je copie-colle ici le dernier email reçu des souvent formidables, toujours pertinentes éditions Agone, et dont la newsletter est probablement l'un des emails envoyés en masse parmi les plus intéressants que l'on puisse recevoir.
Instructifs et concis, ils éclairent le plus souvent les différentes gesticulations à l'œuvre au sein du petit monde de l'édition, dont il y aurait tant à dire, et le font avec ce mélange de détermination et d'opiniâtreté qui les caractérise. Pour le dire autrement : il est toujours temps de constater la richesse et la vivacité d'un catalogue qui mérite, plus que jamais, que l'on s'y intéresse.
Pour s'abonner à la lettrInfo, il suffit d'aller tout en bas de leur site, et de se laisser guider en cliquant sur le gros bouton "Lettre d'informations".
Voici donc le contenu du dit mail :


Les 20 et 21 février, à Bordeaux, se tenaient les IIe Assises de l’édition indépendante. Ses partenaires médiatiques, Livres Hebdo et ActuaLitté, toujours à l’avant-garde du confusionnisme, ont tenté d’en miner les efforts – nous en donnons ici un décodage. Ce pétard mouillé fut sans effet sur la quinzaine de rencontres qui ont réuni près de 500 personnes. Ci-dessous l’une des interventions.

 

En février 2023 à Aix-en-Provence, les premières Assises de l’édition indépendante étaient ouvertes par une rencontre rassemblant le directeur du livre et de la lecture au ministère de la Culture, le directeur général du CNL (Centre national du livre), le directeur de la Sofia (Société française des intérêts des auteurs de l’écrit) et le président du SNE (Syndicat national de l’édition), c’est-à-dire les représentants des principales instances nationales du livre en France. Comme pour accomplir cette mise en scène du pouvoir, on trouvait, au bout de cette longue table, après le directeur de la Culture de la Région Sud, mais sur le côté, la représentante de la Fédération interrégionale du livre et de la lecture. Il s’agissait d’un échange sur “Les politiques de soutien à l’édition indépendante.

 

En réponse à l’exposé des urgences pour l’édition indépendante donné par la représentante des structures régionales du livre — un exposé précis, clair (et, dans ce contexte, quand on songe à l’état du rapport de forces, particulièrement courageux), où il s’agissait de définir un plafond aux aides à l’édition en termes de chiffre d’affaires et de nombre d’aides par maison ; mais aussi, entre autres suggestions, d’établir une taxe à la surproduction en termes de coûts écologiques. En réponse donc à ces propositions modestes et de bon sens, le directeur général du CNL a expliqué que, au nom de la “diversité de la création, notre mantra au ministère de la Culture”, il n’imposerait jamais de plafonnement : “Nous n’avons pas vocation à exclure des maisons d’édition des soutiens du CNL.” Et de donner, en exemple, le soutien par le CNL, en 2022, d’“un formidable ouvrage, un dictionnaire du Moyen Âge”, dont il signale, en se penchant en arrière pour s’adresser, dans un geste de connivence, à deux chaises de lui, au président du SNE : “Un ouvrage publié aux éditions du Seuil, que Vincent connaît bien”. (Il n’est pas sûr que Vincent Montagne connaisse bien cet éditeur, mais il est sûr en revanche qu’il l’a racheté avec le groupe La Martinière cinq ans plus tôt.) Le directeur général du CNL précise encore : “C’est un ouvrage extrêmement coûteux, qui a vocation à être un ouvrage de référence. Il réunit tous les plus grands spécialistes, et nous nous devions de le soutenir pour le rendre accessible au public. Nous n’avons pas vocation, quel que soit le chiffre d’affaires du Seuil, à l’exclure de nos soutiens.”

 

Si cette profession de foi ne souffre aucune ambiguïté – de fait, elle enterre les quelques pistes ouvertes par la représentante de la Fédération interrégionale du livre et de la lecture –, on pourrait faire quelques remarques sur ses prérequis. Ne serait-ce que sur la compatibilité entre la mission de sauvegarde de la “diversité de la création”, l’état de concentration qu’a atteint l’édition française et le rôle de l’État dans ce processus, notamment au travers des soutiens symboliques et financiers accordés à des groupes éditoriaux qui – du fait de leur croissance et de leurs liens avec de puissants intérêts industriels et financiers –, ne sont plus seulement, désormais, en mesure d’acheter, comme depuis (presque) toujours, des maisons, mais d’autres groupes.

 

C’est l’une des rares vertus de Vincent Bolloré que d’avoir mis à jour avec éclat les dangers de la concentration éditoriale. Même si la cause de cette révélation – l’outrance de son programme de restauration des valeurs millénaires de l’Occident chrétien – a un peu tendance à aveugler son public. Après tout, le problème vient surtout du fait qu’autant de pouvoir puisse tomber entre les mains d’un seul individu. D’autant plus quand on sait que ce type de profil – les États-Unis, en ce domaine, servent de modèle – est aussi loin que possible d’un humaniste dévoué aux causes telles que la défense des libertés publiques, de l’égalité économique et devant la loi, de la fraternité entre les peuples, de l’urgence climatique, etc.

 

Le principal problème vient donc moins de l’arrivée d’un soutien actif des droites extrêmes à la tête du plus grand groupe éditorial français que du système qui l’a permise. Un constat qui ne semble pas être partagé par les médias dominants et les représentants de la politique culturelle de l’État français.

 

Sans remonter avant le début de ce siècle, on se souvient des louanges reçues par Jean-Marie Messier pour son montage du groupe médiatique transnational Vivendi Universal (2000). On se souvient aussi que l’effondrement, en moins de deux ans, de son château de cartes a permis au groupe Hachette de doubler (provisoirement) sa taille. On se souvient bien sûr qu’alors, au nom de l’“indépendance éditoriale” un quarteron de “grands indépendants”, dont les groupes Gallimard, La Martinière et Le Seuil sont montés à l’assaut de Bruxelles pour tenter d’arracher au lion sa part. On se souvient enfin que la victoire de cette geste a donné naissance au groupe Editis (2004), sous la férule du patron des patrons d’alors, le baron Ernest-Antoine Seillière ; mais aussi au rachat du Seuil par le groupe La Martinière avec l’aide de l’industriel du luxe Chanel (2004).

 

La suite des années 2000 voit enfler les groupes Editis, Gallimard et Actes Sud par des acquisitions ponctuelles. Les années 2010 connaissent une accélération avec le rachat par le groupe Gallimard du groupe Flammarion – ce qui donne naissance au groupe Madrigall (2012-2013) avec des capitaux de LVMH (Bernard Arnault) ; puis le rachat de Payot-Rivages par le groupe Actes Sud (2012) et du groupe La Martinière par le groupe Média-Participations (2017) ; enfin la naissance des groupes Humensis (2016) et Bourgois (2019). Ces derniers ont été respectivement rachetés par les groupes Gallimard et Albin Michel l’an dernier.

 

Cette situation peut-elle être favorable à la “diversité de la création” ? Beaucoup en doutent. Pour ceux-là, le “mantra du ministère de la Culture” ne peut être satisfait que par un développement de l’édition indépendante conjoint à un arrêt, voire une réduction, de la concentration éditoriale.

 

Nous commercialisons en avril prochain une carte “Édition française, qui possède quoi” – dont une version simplifiée paraîtra dans Le Monde diplomatique. Prenant le contre-pied de la vision dominante, celle que donnent notamment les planisphères et classements de Livres Hebdo, elle ne représente pas seulement les seuls gros chiffres d’affaires, soit les groupes et une poignée d’indépendants : y est présent l’ensemble des éditeurs de littérature générale. En outre, contrairement à la vision habituelle, la représentation des maisons ne suit pas les chiffres d’affaires mais leur date de création et leurs statuts : les groupes (avec leurs maisons dépendantes) et les indépendants sont ici au même niveau. Enfin, on a retiré les industriels du livre scientifique ou pratique (les groupes Relx et Lefebvre Sarrut) – trop loin du marché du livre généraliste et de la formation des opinions.

édition, qui possède quoi

Cette carte représente l’ampleur de la concentration éditoriale – les 90 % du chiffre d’affaires de l’édition produits par une poignée de groupes dont les plus gros sont la propriété de grandes fortunes (les rangs dans les classements Challenges, en €, et Bloomberg, en $, sont indiqués). Mais elle expose en même temps la véritable source de sa diversité : les maisons indépendantes. On comprend bien en effet que ces groupes de moins en moins nombreux et de plus en plus gros sont devenus ce qu’ils sont en se nourrissant du renouvellement régulier de nouvelles maisons, dont ils absorbent, en les achetant, le chiffre d’affaires – qui leur permettra d’en acheter d’autres –, mais aussi la créativité – indispensable pour contrebalancer la stérilisation qui touche les maisons dépendantes soumises à une production standardisée pour assurer la rentabilité que réclament leurs contrôleurs de gestion.

 

Ce qu’on voit moins, mais que la plupart des éditeurs indépendants éprouvent au quotidien, c’est qu’au niveau de concentration atteint par l’édition les conditions de précarité plus ou moins importantes dans lesquelles sont maintenues les indépendants ne sont rien d’autre que le maintien des conditions de leur rachat.

 

Parmi les innombrables avantages qu’auraient les maisons dépendantes sur les maisons indépendantes, on mentionne toujours l’économie d’échelle réalisée par les groupes, notamment sur les charges fixes – une réalité économique qui n’a rien de spécifique à l’édition. Ce n’est pas le seul avantage. Les plus importants sont certainement les moyens logistiques et financiers dont bénéficient les grands groupes – les quatre plus gros possédant, en outre, les plus grosses entreprises de diffusion-distribution, et deux sont propriétaires de médias, voire de chaînes de libraires. Ces moyens leur permettent d’élever la surproduction au rang de stratégie d’occupation : déverser sur les librairies et les médias une vague pour repousser celles de la concurrence. Une mécanique qu’illustre la rentrée littéraire, quand déboulent des centaines de romans, dont la plupart sont destinés à être pilonnés avant la fin de l’année, quelques-uns (déjà choisis) surfent plus ou moins bien et d’autres (déjà choisis) sont poussés vers les prix littéraires pour booster les ventes en supermarché et celles de Noël. Pour l’essentiel, cette “édition sans éditeur” – pour reprendre la formule de l’éditeur franco-américain André Schiffrin – produit des livres vite faits, vendus en masse ou pilonnés en masse.

 

Sur la base de ce diagnostic sommaire – mais qui a largement déjà été développé ici et là au fil d’articles et d’ouvrages –, tentons quelques suggestions pour corriger quelques-uns des dysfonctionnements de ce système en suivant les conseils du ministère de la Culture et du CNL. Pas seulement la sauvegarde de la diversité de création, mais aussi la satisfaction des enjeux sociétaux et de la lutte contre la casse écologique dont ces institutions soulignent, à juste titre, l’importance.

 

Pour commencer, il faut donner un statut juridique à l’édition indépendante. Comme il en existe, par exemple, pour le secteur de la presse, protégée au nom de la liberté d’opinion. Un statut qui pourrait – comme l’évoquait, il y a deux ans, lors des premières Assises de l’édition indépendante, le directeur du livre et de la lecture au ministère de la Culture – “être inscrit dans notre constitution, parce qu’après tout, le livre, c’est aussi un moyen de communiquer et de former l’opinion” — moyens auxquels on devrait rajouter l’éducation.

 

On pourrait partir de la définition élémentaire que le CNL donne d’un éditeur indépendant : ne pas être la propriété d’un groupe et ne pas dépasser le chiffre d’affaires annuel d’un demi-million d’euros — pour ne pas être accusés de misérabilisme, on peut multiplier ce chiffre par deux, dix, voire vingt sans changer grand-chose.

 

Sur la base de ce statut, on pourrait ajouter les avantages fiscaux associés à la presse ; mais aussi des tarifs postaux préférentiels — dans l’esprit du tarif Livre & Brochures pour l’exportation de la culture française que La Poste abandonne cette année dans l’indifférence générale.

 

Si ce statut d’éditeur indépendant protégera la diversité de la création éditoriale, face à l’état de concentration, il sera insuffisant : il faut aussi réguler.

 

Une première mesure simple – déjà évoquée voilà deux ans par la représentante de la Fédération interrégionale du livre et de la lecture – serait d’établir, pour l’attribution des aides à l’édition, un plafond en termes de chiffre d’affaires (à définir) et de nombre d’aides par maison ou par groupe – en tenant compte, non pas des enseignes mais de leur propriété. À ces exigences répond tout simplement le fait de réserver les aides aux maisons indépendantes. Ce serait en outre le seul moyen d’éviter que l’État, par les aides aux groupes, nourrisse la concentration éditoriale, principal facteur de stérilisation de la diversité de création.

 

Le directeur du CNL et le directeur du livre au ministère de la Culture ayant réaffirmé, voilà deux ans encore, leur souci de l’impact écologique, s’impose l’établissement d’une taxe sur la surproduction. Ce qui serait aussi un premier pas pour répondre à la demande urgente, formulée par le Syndicat de la librairie française (SLF), en juin dernier, à quelques jours des Rencontres nationales de la librairie à Strasbourg, d’une “baisse drastique de la production de livres. Pour que cette mesure ait un effet, il est de bon sens qu’elle s’adresse en priorité aux quelques-uns qui produisent 90 % du marché du livre plutôt qu’aux nombreux qui en produisent 10 %.

 

Dans la même logique de décroissance, qui croise en l’occurrence la protection de la diversité de création, ciblons deux acteurs majeurs de la consommation de biens répondant moins aux besoins sociaux et environnementaux qu’à des soucis mercantiles et aux exigences de l’accumulation : d’abord la publicité – qui fut longtemps interdite pour le livre (un interdit qu’il est temps de rétablir) ; ensuite la vente en supermarché, où s’écoule une production standardisée avec un gâchis incompatible même avec les plus bas critères environnementaux. Sans parler de la régulation des supermarchés en ligne, dont l’emblème est Amazon, et dont on connaît l’ampleur des impacts écologiques et (puisque nous sommes aussi soucieux des enjeux sociétaux) l’indignité des conditions de travail faites à leurs employés dans leurs entrepôts dantesques. En outre, ces mesures devraient recevoir le soutien des libraires, qui accueilleront une partie de cette clientèle égarée, à qui on est sûr qu’elle offrira autre chose à lire que la production promue par les chaînes en continu de Vincent Bolloré.

 

On le voit bien, ces mesures sont peu coûteuses et assez bénignes. Une fois acquises, il faudra s’attaquer à la racine. C’est-à-dire légiférer sur la possibilité pour un groupe éditorial de posséder médias, diffusion-distribution et chaînes de librairies. Il s’agit de réduire les concentrations horizontale et verticale dans l’édition française, désormais aux mains de quatre grandes fortunes. Produit des effets pervers de la concurrence par le jeu même des marchés, ce contexte d’oligopole débouche inévitablement sur des concentrations ; et les grands groupes issus de ce phénomène n’ont alors qu’une obsession : préserver leurs positions, quel qu’en soit le prix. C’est pourquoi l’ensemble des dangers qui pèsent sur la production et le commerce du livre comme outil d’émancipation et partie prenante de tout projet de démocratisation de la culture se résume à la concentration de l’édition.

 

On remarquera que ces quelques mesures suggérées pour corriger les dysfonctionnements du marché éditorial sont indépendantes de tout critère intellectuel, artistique, politique, scientifique ou autre, pour ne s’en fixer qu’un seul : la taille. Limiter la taille d’un acteur économique, c’est limiter sa capacité de nuisance.

 

Il en va pour le champ éditorial comme il en va pour la politique, la société et l’environnement : nous avons dépassé le stade du sauvetage des acquis d’un monde qui n’existe plus. Il faut passer à l’offensive avec des analyses et des propositions claires. La Fédération des éditeurs indépendants est bien sûr le lieu où ouvrir ce chantier.

 

Sur les mêmes sujets, à lire sur Antichambre :


“L’arbre qui dévoile la forêt [LettrInfo 24-XXVII]” (décembre 2024)

En attendant la parution du recueil Déborder Bolloré, édité par un collectif d’éditeurs indépendants en mai 2025 : contact@deborderbollore.fr.



19 février 2025

Mr. Brew

Leon Michels et sa clique ont encore frappé.

 

La compo est très belle, mais le mix est dingue, les arrangements sont impeccables, ça sonne comme du Leon Michels, quoi.
C'est évidemment du côté de Big Crown que ça se passe.

17 février 2025

Élasticité temporelle.

Le temps passe vite !
En interne, au sein de certaines structures professionnelles, un peu moins, comme le démontre cet email que je viens de recevoir.

Pour les retardataires (bon, 2 ans, c'est un petit retard ou un gros ?), considérons cela comme une opportunité de mettre vos répertoires à jour : non, je ne travaille plus pour le Festival de BD d'Angoulême.
Depuis 2023, n'est-ce pas.

 

8 février 2025

Bye bye facebook, bye bye instagram.

Comme beaucoup de gens, je vais bientôt fermer ma page fcbk, et son équivalent insta.

Il y a plein de raisons qui me motivent en ce sens, et pas seulement le petit sprint vers la suprême dégueulasserie de son propriétaire et de ses sbires (c'est déjà une super raison en soi, ceci dit, même si les dits connards n'ont pas attendu l'avènement-bis de Trump pour se poser en gros sacs à merde, tout de même). L'évolution de l'algo est à chier, quand bien même il n'est pas non plus au centre de tout ce qui déconne. 🕳️

Je crois que j'ai surtout du mal à trouver mon contentement en termes d'échanges de toutes sortes, perdus qu'ils sont dans ce fatras sélectif : c'était mieux avant, tout ça tout ça.
La part de satisfecit amical et social s'évapore dans l'éther, coincé entre une pub pour un truc aux antipodes de ma pomme, un post réac-facho d'anciens pote de jeunesse 💩 dont l'auto-éboulement intellectuel m'attriste autant qu'il me débecte, et une news archi-déprimante relayée par l'un.e de mes 987654347856978 potes déprimé.e.s.
Ouais, parce que le contexte, hein ? Il est pas jouasse de ouf, le contexte, hein ?

Alors autant je vais pas trop mal, merci, autant j'avoue que mon enthousiasme, mon entrain ont du mal à tenir longtemps quand je traîne trop mes guêtres sur les réseaux. Et comme beaucoup, je suis complètement accro à ces merdes, et je sais que cela ne va pas être simple de tourner le dos à la machine après quasi deux décennies à "vivre" un pan de vie sociale ici-bas. J'en ai marre de passer ma vie à scroller, et j'ai pas envie que ma fille pense que ça fait partie de la vie qui l'attend (elle se fera bouffer bien assez tôt par les saloperies numériques à venir, de toutes façons).

Je vais donc reprendre des habitudes old-school, c'est à dire écrire des emails, vindieu, et poster des trucs sur ce bon vieux blog, pour les douze potes qui voudraient encore gaspiller leur temps à me lire. Ouais, ça se passe via Blogger et Blogger, c'est Google, c'est pas glorieux non plus, mais disons que le mouvement sera progressif.
Je suis donc en train de rapatrier des tonnes de trucs postés initialement sur fcbk, direction le blog, histoire de conserver tout de même une archive en ligne. Puis ensuite, couic couic fcbk et insta.

J'ai rencontré des gens grâce à facebook. 🔥 J'en ai retrouvé aussi. 🔥 J'ai appris des tonnes de trucs grâce aux partages, aux relais croisés au fil des ans. 🔥 J'ai établi le contact avec des personnes qui comptent pour moi, et que j'espère pouvoir "suivre" différemment désormais. 🔥 Et puis il y a les labels, les maisons d'éditions, les activistes de tout poil qui utilisent énormément les réseaux, parfois exclusivement pour certains. Ça va être chaud de faire sans ça, c'est certain. 🔥
Professionnellement, cela m'aura forcément facilité certaines choses : subitement nos activités passionnées n'étaient plus cantonnés à des forums spécifiques, et il était possible de croiser tout le monde au même endroit. 🔥
Bref : même si ça joue un peu sur l'éparpillement psy, ça reste sacrément commode.

Mais voilà : pas mal de taf(s) superposés, une vie de famille, les copaines "en vrai", des livres à lire, des disques à écouter, des balades à faire, et puis pas mal de (GROS) projets sur les rails qui demandent de l'énergie et de l'implication : c'est de moins en moins compatible avec l'aspirateur chronophage de plus en plus vain qu'est facebook, insta et consorts. J'ai créé une page Masto mais je ne pense pas l'activer réellement. On va voir si survivre sans les réseaux plus de 2 mois (je faisais déjà régulièrement des "pauses déconnectées" ces dernières années) est faisable, ah ah !

Donc, en attendant de trouver un genre de Mailchimp ou de Substack qui puisse convenir à mes partages d'update de blog (disons, mensuels -?- pour celles et ceux qui s'emmerdent de ouf !), je vais poster ça ici : www.hellojune.fr
Si vous êtes comme moi, vous n'allez que très rarement voir par vous-même ce qui se trame AILLEURS, en dehors des réseaux, si ça bouge, si ça vit : on attend généralement une newsletter ou un truc du genre pour checker ça. Je vais donc creuser les possibilités simples (et funky) pour mettre ça sur pied, on verra bien.
En attendant, je reste encore un peu, le temps de continuer mon déménagement numérique. 🛹

Bellicus

Ah oui ! J'ai chichement contribué à Bellicus, un bouquin scénarisé par El Diablo et dessiné par Pierre Ferrero, qui vient de paraître chez Massot éditions.

Et j'insiste sur le chichement, qui me donne bien le sourire malgré tout, j'avoue : d'abord parce que j'ai principalement joué un peu avec les magnifiques pistes d'illustrations de couverture concoctées par mon frérot Pierrot, et ça, bosser avec les copaines, c'est tout de même toujours un kif... mais aussi parce que j'ai pondu plusieurs titrailles (gribouillées à la main, remontées mécaniquement et numériquement...) parmi lesquelles El Diablo et Pierre auront choisi leur favorite. Et puis j'ai agencé deux ou trois éléments pour proposer une maquette de couverture qui ne conserve au final pas forcément mes pistes favorites, mais qui intégre cette bonne grosse titraille bien paf-paf.

En gros : El Diablo, tou.te.s les relou.e.s qui vidaient de la Krylon dans les années 90 le connaissent, je vais pas revenir ici sur son crew, les PCP (avec notamment Decay, Number 6 ou Popay...), qui faisaient kiffer jusqu'en province. Idem quand ça lisait le Psikopat chaque mois un peu plus tard, ou quand ça matait Lascars ou Les Kassos sur petit écran... El Diablo la ramène un peu partout depuis toujours, il est pas du type fatigué.
Bref : taper du lettrage pour El Diablo, plus de 30 ans après avoir kiffé les siens, j'avoue, c'était un bon truc de la fin 2024. Merci à l'amigo Pierre pour avoir fait coucou.

Le bouquin est en librairie, son descriptif est ici.
Merci Pierrot, merci Boris, merci Florent !

30 janvier 2025

"Le jardin des Délices", Philippe Quesne.

 

Je ne suis pas à Angoulême, je suis resté du côté de chez moi pour plusieurs raisons mais j'envoie 3 tonnes de force et d'amour en direction des copaines sur place, parce qu'il y a du pain sur la planche (on en reparlera bientôt : tout ça ne fait que commencer).

Mais j'ai bien fait : j'ai préféré un très gros bol d'air en m'envoyant "Le jardin des délices" entre gens de bonne compagnie aux 2 Scènes - scène nationale de Besançon, et bordel de merde, qu'est-ce que je suis content.



C'est une proposition absolument géniale, avec à la conception, la mise en scène et la scénographie ce diable de Philippe Quesne, dont chacune des créations possède 8 milliards de mérites précis, dont l'un, quasiment récurrent, est de communiquer un truc unique fait de douce désorientation, de métaphysique fantaisiste, de grand courant d'air.

En abusant du fragment comme composant principal de ce qu'il installe durant 1h45, en l'instaurant au beau milieu de nos quotidiens qui ne cessent de nous obliger à toujours tout connecter, tout reconnecter, tout relier, tout raconter, le type installe une intention politique qui ne ressemble à pas grand chose d'autre.



En allant lorgner du côté de l'école flamande (ça aurait pu être un Bruegel, c'est tombé sur le gros-oeuvre pré-dystopique de Jérôme Bosch), Quesne rapporte une quantité d'idées et d'intentions bienvenues, comme autant de traits d'unions fabuleux, inventifs, sans jamais caresser une évidence narrative dans le sens du poil : à chacun.e de s'y mettre ; dans l'histoire et le travail de Philippe Quesne, le collectif prend douze mille forme. La pièce relie aussi Laura Vazquez et Dante (entre autres formidables insertions !), et ça roule, c'est fluide.

Il y a quelques jours, j'écoutais un de ces nombreux hommages à Lynch, et ce soir, j'avais l'impression d'avoir la démonstration qu'il n'y a rien de plus réussi qu'une proposition artistique qui s'adresse à nous sans que l'on ne comprenne réellement comment, ni pourquoi. Quelque chose qui passe par le ressenti, par l'émotion, en éparpillant le corpus proposé, et en nous laissant le soin de le réassembler (ou pas).

Qui met sur pause, un instant, tout le reste.
Qui regonfle a bloc.
🌬️🔥





(photos empruntées : © Katrin Ribbe ; dessin à Éric Veillé ; et un bout de Bosch, aussi)







19 août 2024

Bâle express.

Attention post garanti sans allusion à la mort par trop médiatisée d'un sale type !

A la place, de la valeur sûre datant de ces derniers jours :

- Charlotte La Jeune et Brueghel l'Ancien : "Le Triomphe de la Mort" (1562) au systématiquement fabuleux KunstMuseum Basel.

- que dire des JO ? Au delà de la mascarade puissance cent mille, que ça m'a donné envie de ressortir de vieilles AF 180 comme si on était à Barcelone en 92.

- les coups de fatigue de Sunny sont aussi rares qu'imprévisibles.

- les meilleurs donuts mangés depuis des années : ceux de Mystifry, accompagnés pour le coup des délicieuses, DÉLICIEUSES glaces de chez Elina, le tout étant vegan et made in Bâle, toujours.






Bientôt la rentrée. Ça va, vous ?


4 août 2023

Avant / après (Souls Of Mischief, 1993 -> 2023)

J'avoue, je n'y croyais pas trop.
La reformation d'un groupe mythique mais sous-estimé, dont on retiendra finalement de ces dernières décennies surtout quelques excursions en solo pour quelques-uns de ses membres,  ça me laisse toujours un peu sceptique.
Les réseaux sociaux m'avaient bien chauffé à blanc ces derniers mois : les types tapaient une vaste tournée à l'occasion des trente ans de leur track historique. Ouais, celui-là.
En cette année de célébration de ce bon vieux hip hop, le mille-feuilles nostalgique repoussait déjà les limites de l'indigestion. Et je me méfie de la nostalgie comme de la peste.

Et puis... Et puis ces quatre zozos ont fini devant les caméras de RedBull Music, et l'idée qui me semblait super foireuse sur le papier tenait du génie. Reprise de "93 'til", et les mecs sont au taquet, ils ne lâchent rien, ils enchaînent de ouf en rappelant au passage pourquoi ils ont toujours regretté avoir opté pour des parties super courtes lors de l'enregistrement et du mix du titre : un peu plus de place leur est offerte ici, et même avec trente ans de plus dans la gueule, Souls Of Mischief frustre encore un peu plus celles et ceux qui, comme moi, ont attendu de leurs nouvelles collectives pendant tout ce temps. Les livraisons n'avaient pas toujours été aussi convaincantes que lorsqu'elles avaient été faites avec l'enthousiasme juvénile de "93 'til Infinity" (93) ou "No Man's Land" (95), et la dernière sortie conséquente, "There Is Only Now", leur sixième album (avec Adrian Lounge), a déjà dix balais au compteur ; bon, il était légitime d'attendre quelque chose de ces trente ans à fêter, peut-être... Je suis pas déçu, le sample complètement mythique de A-Plus reste au centre parce que faut pas déconner, quand on isole cette boucle, on la garde pour la vie, et les types virevoltent avec une énergie qu'on souhaite à tous les cinquantenaires (suivez mon regard).
Je vais attendre la suite, avec impatience.

Fun fact : à l'époque, j'étais persuadé que les quatre loulous étaient à peine plus âgés que moi, je sais pas pourquoi. En checkant ce soir, je m'aperçois que j'ai 2/3 de plus que chacun de ces quatre mc's dingos.



17 avril 2023

Pépée, 5 mai 2011 - 17 avril 2023.

Quand t'es au bout du rouleau, fais confiance à l'adversité pour te pourrir encore un peu plus, toujours, systématiquement.


Notre Pépée, Pénélope de son petit nom, n'est plus, et selon l'image consacrée, c'est un bout de nous en moins avec lequel il faut composer désormais.
Situation ordinaire, classique, connue de toutes et de tous : on perd subitement un être cher qui était dans nos pattes quotidiennement depuis une douzaine d'années, dans des conditions supra-merdiques, super-précipitées et à travers des rebondissements tous aussi foireux les uns que les autres.

Les réseaux (et ce blog en jachère) ne servent pas forcément à exposer des choses intimes, personnelles, intériorisées, mais tellement d'entre vous sont passé.e.s à la maison au fil des ans et ont croisé cette bestiole touchante, pataude, presque aussi poilue qu'elle était gentille, que je pose ça là, en guise de faire-part de décès du pauvre.

🐼 🦨 🌧 💔
5 mai 2011 - 17 avril 2023.

Adieu ma petite Pépée, petite bestiole attachante, aimante, qui ne lâchait pas Sunny d'une semelle à sa naissance.
On eu tellement de chance de t'avoir sur notre route.










9 août 2022

Six degrés de séparation, encore et toujours.

Six degrés de séparation, encore et toujours.

(ou : qui lira mon blabla facebookien un soir d'août ?)

Il y a un peu plus d'un quart de siècle de ça, j'écoutais religieusement chaque dimanche un certain programme radiophonique musical anglais qui était diffusé "partout dans le monde" 😉 et notamment sur Couleur 3, radio suisse que je captais bien au 7ème étage du HLM jurassien que j'habitais. Lors de l'une de ces émissions (que j'ai encore quelque part sur une cassette de 120', pardi), un vieux morceau de soul psyché me tape dans l'oreille : les arrangements étaient dingues, la prod était folle 🤯 . Je tombe, comme pas mal d'autres avec moi, amoureux de la musique de Charles Stepney (1931-1976), qui sera remise au goût du jour notamment via quelques très solides reprises (Nuyorican Soul, anyone ?) en 97. J'ai d'ailleurs l'une des plus belles anecdotes de ma vie à raconter à ce sujet, mais c'est une autre histoire.
 
Les mois, les années qui vont suivre, je vais creuser l'œuvre de ce type de Chicago, que l'on connaît pour être autant arrangeur que compositeur, producteur que musicien. Je m'étonne que son nom ne soit pas davantage célébré, parce qu'au fil des années, son travail s'amoncelle dans mon panthéon musical personnel : sur mes étagères (j'ai douze milliards de disques auxquels il aura contribué d'une manière ou d'une autre, les très réussis et quelques autres plus dispensables) et dans mon cœur.
Le logo du label Cadet est parmi mes préférés (certain.e.s l'auront déjà remarqué 🥸 ) et les liens de Stepney avec celui-ci auront là encore considérablement ouvert mon spectre d'exploration musicale.
En 2005 (environ), j'ai même pressé à quelques dizaines d'exemplaires un petit cd d'une sélection-hommage que j'avais faite, et dont l'essentiel de mes potes ne m'a jamais reparlé uh uh. Hum. Un bon gros fan, vous dis-je.

Avance rapide : ces derniers mois, j'ai bossé sur une expo consacrée à un autre géant, bien vivant celui-là, et précisément dans les environs de Chicago : un auteur de bande dessinée appelé Chris Ware (page pub : l'expo est encore visible au 2ème niveau du Centre Pompidou, à Paris, pour encore un mois tout pile).
Parmi les nombreux sous-chantiers à ce vaste chantier, nous avions confié, sur les conseils de l'auteur lui-même, un micro-tournage à un vidéaste nommé Brian Ashby. Sans l'avoir jamais rencontré, j'ai l'impression d'avoir passé pas mal de temps avec lui, notamment en retranscrivant une partie des échanges qu'il avait enregistré dans la maison de Chris.

Ces derniers mois, le label International Anthem (pour moi le label contemporain le plus excitant de ces dernières années, pas moins) a rendu dingue les fans de Stepney : en annonçant la sortie d'un disque de versions studio quasi-inédites (en tout cas rares - même si j'avais déjà dégoté ces titres il y a quelques années sur l'initiative des filles Stepney Sisters elles-même, qui entretiennent comme personne la mémoire paternelle) et en célébrant Charles Stepney via différents grands rendez-vous qui me fichent bien les boules de ne pas résider à Chicago cette année !
Entre deux concerts, un mini-documentaire en quatre parties, dont le premier est sorti aujourd'hui du côté des furieux de Wax Poetics, dispo sur youtube & cie.

Et qui est l'auteur de ce petit docu ? Ben, Brian Ashby, pardi !

Alors vous me direz "ouais mais mec, c'est Chicago, Chicago, c'est tout petit !". Hé ! Dans une époque où plus personne ne sait quoi et qui croire, laissez-moi imaginer un instant un alignement cosmico-stepneyien, okay ? Merci pour ça.
Ce monde est minuscule.

❤️
Gilles Peterson pour un Worldwide de 96 (je crois) qui a changé pas mal de choses dans mon paysage musical, à Marc Mac, Leanne Wright et Loik Dury pour leur enthousiasme communicatif ces dernières années, et désormais à Scottie McNiece pour faire un travail magnifique avec son label reliant la création musicale contemporaine aux racines les plus essentielles. ❤️

"CHARLES STEPNEY: OUT OF THE SHADOWS is a four part documentary series directed by Brian Ashby – all of which will premiere via the crucial Wax Poetics website – and Episode One: "In The Basement" is out today!!!
Across the four-episode series, Ashby highlights Stepney’s life and work, and his daughters’ efforts to celebrate his undersung legacy. Episode One follows Stepney into his basement studio on the Southside Chicago, where he workshopped, recorded and created much of the music that would become gold & platinum selling hits, as well as all the tracks included on International Anthem's forthcoming double LP release 'Step on Step', and even more music that would never see the light of day. It features interviews and testimonies from members of Earth, Wind & Fire, Terry Callier, Chuck Barksdale of The Dells, and The Stepney Sisters, and it can be streamed via Wax Poetics' website now."



18 juillet 2022

Louis Cole & cie.

Les types parlent de la classe incandescente de Tony Williams, l'un des batteurs les plus excitants du siècle dernier et paf, l'anecdote sort, comme ça : l'un des batteurs les plus excitants croisés depuis des années a dormi avec un métronome sous son oreiller durant six mois (à la moitié environ de la vidéo, mais tout vaut le coup quand on apprécie une bonne conversation entre nerds de la musique).
Sacré Louis Cole.

 

 

13 juillet 2022

James-Webb, juillet 2022.

Les photos du télescope James-Webb que tout le monde partage aujourd'hui sont dingues, elles fichent le tournis.

J'éprouve pourtant un vertige encore plus grand en allant regarder le ciel dehors, à l'œil nu : ce que je vois est moins distant et plus récent (hein ? quoi ?), mais à l'échelle de l'infiniment petit que je suis, ça reste le truc qui me fascine le plus, depuis toujours (avec les murmurations, les altocumulus ou l'apparition de très grosses vagues) : regarder les étoiles, ce que l'on aperçoit sans outil, sans équipement particulier. 🤩
Comme tant d'autres gamins, j'avais des catalogues Perl ou Celestron à côté de mes Strange, en attendant le jour où je serai assez riche pour m'en payer un super chouette. 🔭

Aujourd'hui, je m'en fiche un peu, finalement. Je trouve ça encore mieux de ne distinguer qu'une infime partie de ce qui s'offre à nous. Ou alors j'essaie de m'auto-convaincre parce que mon budget part plutôt en hippocampe en peluche ou en vieux disques un peu rayés, j'en sais rien. 💰

Hé ! La nuit prochaine : 🌕 Super lune fofolle, et ☄ une comète si t'as un Perl ou un Celestron à la maison (tu peux m'inviter si tu veux).

ps : digression sur la course aux crétins dans l'espace assez marrante à lire ci-dessous (ou ici).