Vendredi dernier avait lieu le vernissage de la très belle exposition From Scratch consacrée au travail du toujours impressionnant Thomas Ott, et qui se tient jusqu'au 22 juin 2025 au CartoonMuseum de Bâle.
Il faut bien le dire, ou du moins, l'écrire : les sujets et auteurices que l'on retrouve dans ce formidable endroit bénéficient de magnifiques intentions, et ces quelques années on a eu l'occasion de baver à plus d'une occasion devant le travail réalisé, les corpus assemblés, les approches partagées.
Le travail de Thomas Ott est valorisé comme je n'avais encore jamais eu l'occasion de le voir. L'exposition réussit le tour de force de souligner les différents angles attaqués par le suisse allemand, de faire jaillir l'importance de la narration dans son travail sans jamais sacrifier au pur aspect plastique, ce piège tendu dans lequel tout le monde a finit par tomber un jour lorsqu'il s'agissait d'évoquer ce travail unique. On pourrait en parler des plombes, mais les nombreux livres de Thomas sont souvent reliés à cette idée persistante qu'une technique laborieuse, qu'une pratique singulière doit occuper le terrain lorsque l'on essaie de les circonscrire. C'est évident et il n'est pas question de passer ça à la trappe : les dizaines de pièces exposées ici sautent à la rétine, comme à l'accoutumée. C'est du Ott. Évidemment que c'est dingue, fascinant, hypnotique, déstabilisant.
Mais l'univers du type ne tient pas qu'à ça. Il n'est pas qu'un illustrateur un brin génial, aux outils peu courants, à l'univers graphique identifiable de suite. Ce serait déjà assez fou en soi, certes. Mais il se trouve que Ott a des choses à raconter, des rythmes à communiquer, des personnages à faire vivre, ou à tuer, des histoires à boucler, des ressentis à faire émerger par délà les coups de pointe dans l'épaisse couche de noir qu'il gratte depuis des décennies déjà.
L'exposition fait tout ça très bien, elle éclaire pas mal de choses et conjugue toutes ces intentions avec minutie. La grille de lecture posée sur cette somme fonctionne parfaitement, et les plus grand.e.s amateurices du travail de Ott auront des surprises, en découvrant très probablement des travaux inédits à leurs yeux. Planches parues dans de vieux Strapazin, travaux d'études, commandes diverses : le tout donne le tournis. C'est formidable.
Le vernissage avait attiré pas mal de curieux (combien de fois dans sa vie se retrouve-ton à la même table que Christoph Fischer ou Lorenzo Mattotti, et bien d'autres encore ? C'est un bon repère je crois...) et pour ma part j'étais très content de pouvoir croiser les toujours pétillants Christian Gasser ou Noyau, entre autres voisins trans-frontaliers pas si éloignés, mais assez pour ne pas pouvoir profiter de leur solaire proximité si souvent que ça.
Le lendemain, mon gars sûr Ed m'a fait découvrir la librairie-gallerie Stampa, et parce qu'il nous fallait rentrer tôt, nous n'avons pas diggé du côté de Plattfon Records. J'ai rapidement fait un crochet du côté de Mystifry, étape désormais classique de mes passages à Bâle.
Et puis le train nous attendait. Enfin, c'est un peu plus compliqué que ça...
Merci Annette Gehrig et l'équipe du CartoonMuseum pour l'accueil et cette exposition très, très réussie.
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Photo : Zab, jamais très loin de là où il se passe quelque chose. |
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