18 octobre 2005

UDERZO, RIEN A SECOUER.

Pffff, encore une semaine qu'est passé en vitesse luminique...

Lundi, je récupère les encadrements qu'on a fait faire pour deux chouettos sérigraphie qu'on s'est choppé lors de notre dernier weekend à Paname : "Dogs and Water" d'Anders Nilsen défonce tout au salon pendant que "10 best things in life" de Julie Doucet voit se prosterner Drine dans son bureau... Non, ca aurait pas du prendre de temps, mais en même temps c'était lundi, et le lundi, dc'est lecture : lu "Pluie", le premier (?) petit roman de Kirsty Gunn, attaqué "Shirker" de Chad Taylor, récemment paru en poche ; 1ère lecture agréable et personnelle, peu marquante, encore que... Et second bouquin toujours en cours...



Mardi soir, première session autour du nouveau projet du vidéaste/graphiste/éditeur Romuald Genevois, auquel je suis censé participer sous une forme, euh, assez inédite pour moi. On en reparlera, mais en tout cas, c'est motivant de bosser avec des gens super motivés, forcément. On en est qu'au tout début, mais on verra. Cool, en tout cas.

Mercredi soir, je me relis l'essentiel de Dave Gibbons, suite à la lecture de son récent "The originals", traduit chez Editions USA. Que dire de ce mec qui n'ai déjà été dit ? Rien, c'est pourquoi je me contenterais de dire que ce bouquin, publié chez DC Comics l'année dernière, est une nouvelle réussite de monsieur Gibbons, à prendre avec des pincettes cependant.

D'abord parce les gris utilisés pour ce bouquin ont beau être techniquement réussis (la palette de gris utilisés est contrastée, même si sombre, très sombre), je reste sur l'impression qu'ils rendent monotone les compositions de Gibbons ; de nombreuses cases seraient plus efficaces et auraient une atmosphère plus respirables si le parti pris "gris" n'était aussi catégorique. Alors évidemment, la mise en page sur fond noir, avec des "blancs" tournants systématiquement noirs, donne au final un truc qui a du mal à passer, très lourd et très "mort".
Je suis cependant ravi de constater que certains éditeurs, au contraire de Delcourt (et de ses fameuses versions françaises de Black Hole de Burns, pour ne citer qu'un exemple récurrent), reconnaissent l'importance de la saturation d'un vrai noir. L'impression noire dans "The originals" est vraiment noire, et c'est déjà ca de pris, hein.
Autre condition au succès de ce bouquin : une fois de plus, c'est de l'air britannique qu'on respire dans les pages du bouquin de Gibbons ; ca sent l'United Kingdom à plein nez, aucun doute là-dessus, le scénario oscillant entre nostalgie des Mods, rebellion punk, virées en clubs, ca bouffe du chimique en permanence, le tout quelque part dans une banlieue de cité industrielle comme l'Angleterre en cache des tonnes... Bref : il faut se retrouver dans l'univers typiquement anglais distillé par Gibbons tout au long de son bouquin pour en apprécier pleinement le ton, mais ca devrait pas poser de problèmes à grand monde. Je serais par contre curieux de savoir quel accueil à été fait à la VO du bouquin ; d'ailleurs, dans le même type de questionnement, je me demande quel a été le succès de "V for Vendetta" lors de sa sortie US ; la aussi, le trip traumatique post-Tchatcherien, la critique de la pensée unique, relevaient d'un état d'esprit que je vois davantage chez nos voisins d'outre-Manche que chez nos voisins nord-américains. Et bien entendu, on reste dans le filigranne avec Gibbons, là ou Moore et Lloyd jouaient au marteau-pilon... Rien de très commun à part ça, juste une pensée en vrac...



Pour conclure sur ce bouquin, un autre bémol pour Editions USA : le lettrage est plombant, ultra statique, et très vite super chiant ; je ne sais pas quelle fut la tronche initiale du lettrage de ce bouquin, mais là, ca va pas, du tout du tout. Dommage.
Je me couche encore vers 4h du mat, je vais encore finir ma semaine la gueule dans le cul ; faut que je trouve une solution. Le travail à mi-temps, peut-être ?

Jeudi, rencontre innattendue de Pierre Pevel, auteur de fantasy dont je ne connais pas les bouquins (je ne suis pas super amateur du genre, peut-être à tort), mais qui était invité dans le cadre d'un festoche de la SF. Agréable conversation avec un réel amateur de comics, qui apprécie énormément l'oeuvre de Gaiman, et surtout ses bandes dessinées, comme l'épisode de Sandman intitulé "Men of good fortune" (le 4ème volet de "Doll's house"), décidement un épisode qui a marqué plus d'une personne.

La-dessus se pointe mon homeboy Howie, qui revient d'un long séjour au japon, avec plein de surprises dans son sac : une magnifique boite de jeu "Doraemon" en bois (un jeu d'adresse pour les ptits nenfants, le "Yura Yura"), des stickers et autres trucs débiles sur lesquels je ne m'étendrais pas, et également le "You've gotta have freedom" de Build An Ark (reprise du classique de Pharoah Sanders), remixé par les formidables Two Banks of Four et sorti sur P-Vine records, excellent label japonais : j'ai ramé comme un porc pour trouver ce skeud, sans succès, et ce satané Howard me le ramène : la classe ultime. Et la b-side est formidable ! Y'a des Doraemon partout à la maison, Howie, tu déchires ta race, t'a vu, ouaich.



Le soir, on retrouve Cath, Feet, et quelques furieux a l'Asylum, bar bisontin : concert du nouveau duo electro-noisy-vénère de Night/Naït/whatever, terrasse peinard pendant le break, puis concert de Plugged ; je suis mort alors on remonte finalement relativement tôt avec Drine.

Vendredi, j'ai du bosser, je me souviens de rien, à part d'avoir bavé, le soir venu, devant le run de Chris Aslam dans la dernière vidéo Puzzle : ce mec a un style de folie furieuse, et il touche carrément à tout ce qu'il peut (il dégnape en street, il déchire en mini...) avec sa petite planche sous les pieds (Puzzle est un vidéomagazine de skate qui sort plusieurs fois dans l'année ; là, il s'agit du numéro d'automne 2005, à se procurer sur leur site, par exemple).

Samedi, visite surprise de Jérôme Blanc à la librairie, en transit pour le festival de bande dessinée d'Audincourt (festoche local assez plat-plat, non, carrément plat-plat) ; l'auteur de "Floréal" (au Cycliste) et des "Enfants du serpent" (auto-édité, à se procurer) faisait que passer, mais c'était cool. A part ca ? Pas grand chose, ca a pas loupé, je suis vanné.

Dimanche, avec Drine, départ (par train) dans le jura le matin, petite bouffe en famille ; bon repas dans la cour de la nouvelle maison de ma petite soeur, suivi d'un match de foot terrible où mon petit neveu de 4 ans et son beau-papa ont collé une toute relative branlée (10 buts à neuf, suspense insoutenable) à mon frère, son chien, et moi. C'est parce que j'avais oublié mes crampons, évidemment. Retour avec maman (par voiture) le soir, tout ca pour finir devant Urgences et du poulet froid ; si vous avez tenu jusqu'ici, vous êtes quand même rudement fortiches, les gens.

Sinon, hier lundi, mini-session vidage de bombes : Retro a tout retourné, photos a venir, uh uh uh.

Bon, sinon, on rigole on rigole mais...
=> Parisiens, Cody Hudson est un artiste à découvrir incessament sous peu au Lazy Dog (2 passage Thiéré dans le 11ème à Paname), du 10 au 26 novembre 2005. Comme bien souvent, une expo qui promet bien des choses au sous-sol désormais incontournable de cette boutique qui ne l'est pas moins.

=> Une table ronde fort instructive a été organisé par Docforum : " L'occasion de réflechir ensemble sur le phénomène Google, ses dangers et dérives eventuelles, ainsi que sur les nouvelles tendances en matière de recherche d'information".

=> Missill, jeune pluri-artiste qui n'arrête pas, sort une compilation intitulée "Mash Up" (d'obédience électrohiphopfreakbeat) distribuée par Discograph), avec pas mal de belles choses dedans : elle mixe Modeselektor avec Knifeandshop et M.I.A, mélange Sylvain Poirier et Digitek, et balance Funkstorung, Adam Freeland, Rodney P, Evil 9 (feat. Aseop Rock), tout en insérant un morceau qu'elle a produit elle-même avec ses petits doigts, et ou l'on retrouve l'ami Blu Rum 13 ("Choose to care").

=> Caméra, c'est le pseudo (un peu risky ?) d'un photographe qui propose, entre autres, de regarder d'un peu plus près l'inorganique décomposé des paysages urbains en perdition, parmi pléthore d'autres sujets...
A quoi reconnait-on un bon photographe progressiste ? A plein de trucs, mais surtout a sa faculté de trouver le truc que nous ne verrons pas, et à nous le proposer sous un angle inédit, entre autres ; et bien Caméra s'accomode de cette tâche avec un naturel bluffant, et ses agrandissements élargis de micro-détails parlent d'eux-même.
Faut absolument que je passe à l'action et que je lui achète un de ses zooms de bargeot ; y'a le choix, et ca tue.

=> 90bpm propose un petit radioshow online made in DefJux avec tout plein de bonnes choses dedans : the Perceptionnists, Aesop Rock, Cann Ox, Rob Sonic, Cage, Mr Lif, RJD2, et bien évidemment El Producto. Si DefJux n'innove pas autant et ne claque pas autant les tympans qu'à une certaine époque, le crew autour d'El-P reste un repère indispensable de la scène hip hop actuelle ; à checker, donc.

=> Merci Xaxa pour le lien : Neil Gaiman et Joss Whedon en interview croisé par Lev Grossman, pour Time mag.


ON AIR on RadiojUne :
D'abord, le grand jeu du répondeur, car c'est en passe d'en devenir un : je change régulièrement mon message d'accueil de répondeur téléphonique, et certains gens sans vie sociale passent leur temps à me faire des propositions sur l'origine et/ou l'interprête du morceau choisi... C'est assez nul, assez con, ca sert à rien, et on verra qui gagnera quoi (probablement pas grand chose, c'est sûr), mais tant qu'on est 3 à trouver ca drôle, alors on verra.
Le dernier message en date était l'intro d'un des meilleurs morceaux jamais enregistrés par Anticon : "The candle" est un morceau magnifique, avec Moodswing9 à la prod et ces enfoirés de Slug et Dose One au mike, disponible sur le "Deep Puddle Dynamics", probablement un des meilleurs projets du crew à ce jour... Projet ou l'on retrouvait également Abilities, Sole, Ant, Mayonnaise, Alias, Jel (et sa belle coupe de cheveux), qui fut supervisé notamment par My Man Kia, produit par Mr Dibbs, et datant de 1999, eh ouais, déjà, putain...
Bref, Ed avait bien balancé un SMS critiquant la qualité du son du répondeur en disant que c'était une honte vu la qualité du morceau original, mais c'était un peu court, et je suis pas sur qu'il jouait, déjà, uh uh uh. 8)
Alors voilà, les gros nains : vous tomberez sur un nouveau morceau si vous m'appelez pendant mes horaires de taf, eh eh eh. Sinon, ben je tâche de répondre, hein ! 8)

La ptite playlist, sinon :
- Tortoise & Will Oldham "the brave and the bold" (Overcoat). Le crew de Chicago malaxe Elton John et Devo (ente autres) sur leur nouvel opus réalisé aux côtés de Will Oldham. Suuuuurprise ?! En tout cas, ca passe tout seul.
- Tacteel (Fuckaloop, TTC...), un des tous gros producteurs de gros son du moment (après, à vous de voir -ou à lui- si ca s'apparente plutôt à du hip hop, à du crunk, à de la bleep...), sort "Cheap fun" sur Institubes, un EP plein de saloperies indispensables et qui rassurent ; already en boucle !
- Y'a plein de monde sur le dernier Blackalicious, et beaucoup de français ! Seb Martel, Vincent Segal (qui avait déjà trainé avec le crew), General Electrics... Marrant, et en tout cas, "The craft" est un album plaisant, avec quelques très bonnes surprises (qui est cette Ledsi ? Elle tue !) et quelques passages plus convenus. C'est sorti chez Anti.
- Missill & PM featuring le grand Blu Rum 13 "Choose to Care", sur la compil de la miss (voir plus haut).

Allez hop !

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