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17 février 2025

Élasticité temporelle.

Le temps passe vite !
En interne, au sein de certaines structures professionnelles, un peu moins, comme le démontre cet email que je viens de recevoir.

Pour les retardataires (bon, 2 ans, c'est un petit retard ou un gros ?), considérons cela comme une opportunité de mettre vos répertoires à jour : non, je ne travaille plus pour le Festival de BD d'Angoulême.
Depuis 2023, n'est-ce pas.

 

19 décembre 2023

2023 🎧

Quelques-uns des disques que j'ai écouté et réécouté cette année, en y glissant malgré tout des choses sorties très récemment sur lesquelles je n'ai pas forcément eu le temps de revenir "assez"... Ça veut dire quoi ? J'en sais rien, on verra. 😅

Les 6 derniers sont des rééditions de trucs un peu plus vieux, mais pas tant que ça : généralement, j'ai moins eu les pieds dans le passé que d'habitude, j'ai moins rincé de vieux trucs que les années précédentes. Ça veut dire quoi ? J'en sais rien non plus. 😬

Donc :

• Fuensanta "Principio del Fuego" (GroundUP Music)
Chanteuse et contrebassiste mexicaine basée à Amsterdam, bien installée dans la scène improv (il y a sur youtube un formidable live de 2021, un duo avec le génial percussionniste hollandais Han Bennink). Vachement de poésie, une identité forte, une présence incroyable. Un album trop court mais vivement la suite.

• Navy Blue "Ways of Knowing" (Elsesser / Def Jam Recordings)
4ème (et plus abouti) album d'un jeune rappeur qui a déjà eu plusieurs vies, épaulé par Ysiin Bey ou Ka : réfléchi, introspectif juste ce qu'il faut, et pas juste la caricature de bégé skater qu'il a été. Il se passe tellement de choses dans le rap moderne, c'est assez vertigineux, et un peu frustrant de ne pas pouvoir arpenter Bandcamp toute la journée...

• Shana Cleveland "Manzanita" (Hardly Art)
Dans la tradition de la NY poetry scene des 60's, la femme à tout à faire de La Luz tape un nouvel album complet, abouti, avec ce qu'il faut de taf sur les arrangements : bluffant. Cleveland revient après un break court (le temps de cogner un cancer du sein, puis de revenir). Californie, folk mélancolique, Mellotron : beaucoup de love, mais ce monde en a besoin.

• Surprise Chef "Friendship EP" (Big Crown Records)
Les cinq australiens conjuguant soul cinématique et production tight comme on aime sont de retour le temps d'un EP chez les gros kings de la soul new-yorkaise. D'aucuns leur reprocheront d'être ensevelis sous leurs influences flagrantes (indice : on parle pas d'Axelle Red), et ça peut s'entendre, mais entre leur gros gros bagage technique (l'air de rien), et leur générosité humaine qui transpire dans chaque seconde de silence (ou dans chaque interview), moi je leur passe tout, j'avoue.

• Laurel Halo "Atlas" (Awe)
Un album ambient avec des machines, du piano, des cordes et surtout des ambiances (le premier qui dit "à la Eno" a perdu) qui conviennent à plusieurs moments de la journée, et -tiens donc- made in Ina GRM à Paname. J'ai pas suivi les travaux précédents de cette musicienne mais ça ne saurait tarder.

• Sierra Manhattan "Which Life, The Friends" (AB Records/Another Records/Fun Club Records)
La recette est désormais installée : bedroom-sleaze-pop qui ne joue pas plus haut que son cul, mais qui décoche toujours la flèche au bon endroit, pile entre le cœur et l'oreille, ayant compris qu'il n'y a avait pas besoin de 800 accords pour faire siffler le printemps.

• Resavoir "Resavoir" (International Anthem)
Quand il ne joue pas avec son groupe Whitney ou qu'il ne conduit pas le dernier album de Sza, Will Miller fait passer sa trompette dans son ordi, en passant par pas mal de trucs avec des boutons. Ça donne un future jazz de slacker-geek, mais ça ronronne, ça stimule, c'est inventif et c'est surtout assez inspiré. Et c'est sur le meilleur label de l'année. Comme l'an passé. Et l'année d'avant, sûrement. Et... Ouais, bref : International Anthem, encore et toujours.

• Armand Hammer "We Buy Diabetic Test Strips" (Fat Possum)
La hype indé ne désenfle pas au sujet de Billy Woods et Elucid, et ils cochent pas mal de cases pour ça, avouons-le. Leurs projets se suivent, se ressemblent assez souvent, mais flottent largement au dessus de l'essentiel des propositions rap de leurs contemporains : c'est clever et entêtant, bien construit et bien argumenté ("Aethiopes" de Woods était l'un de mes albums favoris l'an passé, déjà : je bloque un peu, comme beaucoup).

• Mac DeMarco "One Wayne G" (Mac's Record Label)
10 heures de musique, 200 morceaux. Était-ce raisonnable ? On s'en fout ("Who cares ? Why not ?" comme nous le disait le canadien dehors après son concert parisien au printemps), mais sortir de telles chutes, de telles démos (accumulées sur 5 ans environ), c'est s'adresser à un certain type de public, pas à tout le monde. Le Mac qui montrait son cul sur scène n'est plus tellement là, on rigole moins (non : on rigole différemment). Mais l'ampleur du spectre exploré, entre city-pop japonaise de la grande époque, ritournelles pop mal enregistrées, expériences new âge planantes et démonstrations de songwriting au poil, en impose un peu tout de même.

• Rozi Plain "Prize" (Memphis Industries)
Un nouvel album de folk-pop planante et douce comme du coton, dans lequel on court se réfugier dès qu'un nuage passe : probablement le meilleur de Rozi, sans reprise de Sun Ra contrairement à l'an passé mais avec des compos en suspension, des envolés cosmiques et des arrangements chiadés comme jamais. Sa voix fragile, toujours sur le fil, est incroyablement à l'unisson de ses constructions spatiales. Super chouette.

• Khali “Il me ressemble pas non plus" (Palmer, 2022)
C'est sorti trop tard l'an passé, alors voilà la carte new-wave du peura français du moment (alors qu'il vient de sortir un truc il y a 10 jours, pffff !). Voix triturée à l'extrême (trop, pour beaucoup), textes d'une sincérité qui détonne dans une scène embourbée dans ses codes de merde, le type est ultra touchant pour qui accepte d'accueillir ses propositions. La proposition est radicale, et ceux qui n'ont toujours pas accepté l'autotune peuvent laisser tomber pour aller voir MC Solaar remplir ses zéniths avec ses versions orchestrales, tout ça.

• Asher Gamedze "Turbulence And Pulse" (International Anthem)
Le batteur sud-af signe un deuxième album de post-jazz spirituel à la fois brut et chiadé, avec beaucoup d'intentions très réfléchies et poussées au bout de leur truc. Il faut réécouter l'ensemble, et comprendre ce qui anime le bonhomme, son projet, ses compositions, son jeu, ça en vaut la peine. "Dialectic Soul", paru chez On The Corner en 2020, était déjà dans le même mouvement, dans la même optique. Les deux se complètent et se répondent de manière assez géniale.

• Mac DeMarco "Five Easy Hot Dogs" (Mac's Record Label)
Avant d'ouvrir son disque dur pour en sortir 10 heures de démos variées (voir plus haut), Mackie avait sorti en janvier dernier un petit bijou d'introspection mélancolique, entièrement instrumental, où il prouve qu'il est bien incapable de stagner dans son coin. Preuve en est : au sortir du confinement, le type a chargé une partie de son matos dans son coffre, et a traversé les USA en faisant plusieurs étapes où, tranquilou, il alla s'installer dans des motels anonymes pour "essayer". Le résultat est là, il est spleenant mais vachement beau. Aux antipodes des power-pop songs ultra fédératrices au gimmick parfait de ses débuts : l'évolution musicale de ce type est épatante, je trouve.

• Sampha "Lahai" (Young recordings)
Un nouvel étalage post-soul néo-conceptuelle de la part du type au timbre de voix le plus touchant qui soit : quand il n'est pas en train de taffer pour le gratin, Sampha signe de magnifiques, magnifiques albums ultra intimistes et fatalement, bigrement universels.

• billy woods & Kenny Segal "Maps" (Backwoodz Studioz)
L'album hip hop de l'année, que tout le monde cite comme tel, et peut-être que parfois les autres ont raison, j'en sais rien. Que dire qui n'aurait pas déjà été dit au sujet de ce disque réussi de bout en bout ? Le dernier couplet de "As The Crow Flies" me fait chialer à tous les coups, je sais c'est pas un argument mais : bon.

• André 3000 "New Blue Sun" (Epic)
On a vu passer dans l'histoire de l'industrie du disque bien des flûtistes plus doués que Three Stakes, plus inspirés aussi, etc. Mais quel bonheur de voir la moitié d'Outkast se faire plaisir, tout simplement, en mode : il est temps. Et qui de mieux que le toujours formidable Carlos Niño pour contribuer à l'effort ? Cet album m'embarque pour ça. Les pistes ne sont pas toutes inoubliables, mais elles valent aussi pour ce constat humain d'un type vachement touchant, depuis le début, et peut-être plus encore aujourd'hui.

• Jantra "Synthesized Sudan: Astro-Nubian Electronic Jaglara Dance Sounds from the Fashaga Underground" (Ostinato Records)
Pendant que les Soudanais s'entretuent sans que BFM n'en fasse un titre, Jantra distille son mélange de tradition et de modernité à grand coup de Yamaha customisé, offrant ainsi une dance-music polyrythmique et hypnotique singuliere et habitée. L'histoire derrière le type est assez folle, celle du matos trafiqué aussi : ça ne gâche rien, car la vibe est cosmique à donf, en mode transe footwork singulière, assez géniale.

• Blackjoy "Figures" (Les Rythmes Ruban)
Douze ans après son dernier album, le producteur aligne une suite d'hommages inspirés par des figures inspirantes. Les compos sont axelrodiennes en diable, comme portées par l'énergie de ces monstres convoqués pour prêter leurs noms à 7 titres ramassés juste ce qu'il faut (20 minutes en tout, après douze ans ? Come on, bro). La prod est lumineuse, ça ronronne de partout.
L'idée pouvait interroger, mais s'avère bigrement bien ficelée : incarnée avec finesse et à-propos, "Figures" va chercher la bonne énergie pour se coltiner en mode low-tempo délicate et incisive à l'adversité ambiante.

• Boucherie Chevaline "Vautours" (Bouche Rich)
Absorbant la matière rap comme peuvent le faire Sensationnal ou Kool Keith à l'occasion, c'est à dire aux antipodes de ce qui se fait, celui qu'on appelle Boucherie Chevaline a encore frappé. Le type est tout seul dans sa partie, il est à la fois le joueur, le jeu et les règles. Mon conseil : au casque, ça révèle quelques subtilités assez singulières.

Hop ! Les ré-éditions :

• Thomas Almqvist "Nyanser" (Mistlur, 1979 | Be With, 2023)
L'un des albums essentiels du guitariste suédois enfin réédité, et ça en valait la peine : un kaléidoscope qui fouine dans tous les coins, avec des morceaux magnifiques en forme de paysages, à moins que cela ne soit l'inverse. Un baume pour les oreilles, le cœur, l'âme, qui donne envie de suivre également de plus près les trajectoires de chacun.e des formidables musicien.ne.s présent.e.s sur ce disque, encore tou.te.s jeunes à l'époque.

• 5-Elementz "The Album Time Forgot" (That Was Entertainment, 1998 | Most Wanted Records, 2023)
Detroit ! J Dilla ! Un classique inchoppable pendant longtemps, et désormais dispo. Enfin : sur CD, ok... Mais bon. Et un tout petit peu moins pourrave que les fichiers trouvables sur le web. Mais bon.

• The Folk Implosion "Music For KIDS" (Domino)
Le film "Kids" d'Harmony Korine, en 95, c'était : Rosario Dawson ; Daniel Johnston ; et Folk Implosion, marque indélébile de cette période. Lou Barlow et John Davis ressortent tout ce qu'ils ont fait pour le film, y compris quelques trucs inédits. Ça pue la nostalgie 90's, et je pensais pas vivre ça un jour, mais on est peu de choses, mon bon meussieur.

• Benny Sings "Champagne People" (20th Anniversary Edition)" (Dox Records, 2003 |
C'est l'album suivant qui m'a fait connaître le hollandais Benny Sings (via la clique Jazzanova) mais celui-ci résume assez bien son époque, lui aussi : inspirations rétro guimauvesques, production à l'écoute du moment, songrwriting ultra-soigné, curiosité full spectrum, peut-être trop pour séduire un public large. L'ultra-prolifique Benny est resté un trésor d'initiés, et il vient de sortir un 4ème disque chez Stones Throw, en 4 ans, tape des collabs en veux-tu en voilà, ça devrait donc enfin changer pour lui, et ça serait largement mérité.

• KMD "Bl_ck B_st_rds" (Elektra, 1994 | Rhymesayers / Metal Face Records, 2023)
Je n'avais ce classique en ma possession que sur cassette dupliquée, et après 30 balais, pas sûr qu'elle passe encore très bien.

• De La Soul "De La Soul Is Dead" (Tommy Boy, 1991 | Chrysalis / AOI Records, 2023)
Je n'avais ce classique en ma possession que sur vinyl d'époque, complètement grillé.

21 novembre 2023

Je suis bien rentré de BD Colomiers 2023.

 

Je suis bien rentré de BD Colomiers 2023, ma première édition.
Tardivement, je confirme ce qui se répète depuis des années : c'est la classe absolue, à tous les niveaux. ❤️ C'était passionnant, riche, drôle, intense, revigorant.

Et surtout, ça pose une sacrée longueur d'avance sur la manière dont l'événementiel bande dessinée devrait évoluer, amha :

- de vrai.e.s passionné.e.s qui ont des choses à partager, plutôt que des convocs d'influenceurs pour agrandir une "commu" (*). 🤐

- un travail de fond réalisé auprès du public toute l'année, que viennent souligner 3 journées qui valorisent le taf accompli un an durant : finissons-en avec l'événement pour l'événement, ce craquage financier, économique, écologique qu'il faut vite reconsidérer.

- un regard sur ce qui se trame aujourd'hui, sur ce qui dessine demain, sans passer dix plombes à remuer éternellement le glorieux passé qui semble occuper les programmateurs de 98% des autres festoches. Non, c'est pas du jeunisme, mais bordel : il ne s'est jamais passé autant de choses dans le paysage de la bande dessinée, on aura de toutes façons pas assez d'un festoche pour explorer tout ça avec discernement et encourager tout ça.

- l'un des trucs qui fait pas mal jacter : l'accueil fait aux professionnels. Quel plaisir de voir la même considération, le "traitement" similaire que l'on soit chez un "gros" ou un bien plus petit. C'est bien moins secondaire que ça en à l'air : des pros bien accueillis contribuent à une ambiance autrement plus solaire que celle lors d'un festoche "classique". Là, c'est plus solaire, c'est davantage nova, l'ambiance.

- l'entrée est à 3 balles la journée. TROIS BALLES. Pour un ensemble de proposition dingos. C'est ouf.

- le tout géré par une équipe dont tout le monde chante les louanges dès lors qu'on les croise, et pour cause : rarement vu une telle attention, une telle générosité, une telle disponibilité (de la part d'une équipe somme tout assez réduite au vu de la qualité du programme).
Nuff nuff respect comme le scandaient les Fabulous Tro... Ouais, bon, bref.

- ah ouais, aussi : on a bien bien bien rigolé.
❤️ BD Colomiers

(*) un bon influenceur ? Au bain-marie pendant 72 h.

5 novembre 2023

Charles Piaget, 23 juillet 1928 - 4 novembre 2023

Ces dernières semaines, en apprenant que Charles était hospitalisé, on voyait dans le regard des gens combien ce type était apprécié, aimé, respecté.

Je vais pas faire la liste des combats qu'il a mené durant toute sa vie : le plus connu fêtant précisément ses cinquante balais cette année aura permis de placer Besançon sur la carte de la lutte, de la révolte, de l'autogestion. De la critique concrète du patronat, de la contestation anti-capitaliste avant que ça ne devienne des slogans sur des stickers.
Par la suite, il avait été de tous les fronts ou presque, via différents modes opératoires, rejoignant diverses initiatives, différents leviers politiques, syndicaux, etc, mais le type ne lâchait rien, jamais. Il y croyait. Il n'avait pas eu besoin de LIP pour savoir qu'il avait raison, mais il avait été bigrement conforté, on va dire. Si ça signifie quelque chose aujourd'hui : Jean-Paul Sartre le soutenait pour une candidature aux présidentielles de 74. Ça c'est de l'anecdote, bordel.

Il y a une quinzaine d'années, il m'avait appelé pour me filer quelques tuyaux sur le combat prudhommal vers lequel on courait, avec quelques ancien.ne.s collègues libraires bisontin.e.s.
Il m'avait dit "c'est quand la manif de soutien ? On se retrouve où ?" et je me souviens m'être pincé : Charles Piaget me demandait où on allait se retrouver à la manif, c'était dingo. 🤯

On s'est croisés à plusieurs reprises dans ces manifs et dans bien d'autres, mais ça c'est courant : tout le monde pouvait croiser Piaget dans les manifs, à Besançon, c'était couru d'avance.
"Fais attention quand même. Restez tout le temps ensemble, hein", m'avait-il glissé à plusieurs reprises durant l'épisode Campo. Le collectif, pour lui, c'était pas du flanc.

On perd un sacré bonhomme. A Besac, pas mal de gens sont très tristes aujourd'hui. Piaget en moins, ça rend ce monde déjà moche encore plus moche.

Sincères pensées à toute sa famille bisontine et à toutes celles et ceux pour qui il comptait.
Ça fait du monde.

Charles Piaget, 23 juillet 1928 - 4 novembre 2023 🖤



3 novembre 2023

Cauchemar.

Aujourd'hui sort dans toutes les bonnes librairies "Cauchemar", le nouveau livre de mon ami Pierre Ferrero, 400 pages d'une expérience de bande dessinée entre pamphlet défoulatoire et excursion fantastique jubilatoire, avec de gros gros morceaux de notre grotesque réalité actuelle dedans, ainsi qu'une modeste postface que j'ai écrit il y a quelques semaines, à un moment où cartonnaient des cagnottes de soutien à des flics qui tuaient des mômes.
Une éternité, donc.

Ça parait a L'Employé du Moi, et on en reparlera ensemble vendredi prochain à Paris (librairie Le Monte en l'air, 19h) et samedi prochain, le 11 novembre, à Lyon (L'Amicale du Futur, 19h itou) : à bientôt !

Ps. On en reparlera ensemble également a Besac du côté d'Adak, pour celles et ceux que cela peut intéresser. 😉
Stay tuned, come on dit.


21 octobre 2023

Allez, reviens, fais pas la tronche, t'as quatre ans ou quoi ?

 Allez, reviens, fais pas la tronche, t'as quatre ans ou quoi ? 🌞

#ahoui #autantpourmoi #plagedelaVarde


 

12 septembre 2023

La bestiole qui avait passé une grosse nuit de merde (histoire vraie).

Ce matin avant le début de la journée de taf, hop, petite promenade à pied dans les bois, il fait bon, on arrive à l'étang du bled d'à côté, on ne croise jamais personne, oklm.
Là, au bord de l'eau, un couple de cyclistes ainsi qu'une autre promeneuse et son chien gesticulent dans tous les sens : à 3 mètres au dessus de la flotte et des libellules, une chauve-souris virevolte dans les airs en faisant des ronds parfaits, impeccablement parfaits, trop parfaits.
Ils n'ont pas l'air particulièrement réjouis, mais on a le soleil et sa lumière rasante dans les yeux.

En s'approchant, on commence à comprendre : mines défaites, corps impuissants, on rejoint le ballet des passants qui ne servent à rien. La bestiole s'est accrochée dans un fil de pêche qu'un mauvais pêcheur aura laissé suspendu dans les arbres au bord de l'eau, après un lancer foireux. Elle est haute, nous sommes nuls, quel dépit.

Un rapide coup d'œil nous permet d'appréhender un peu plus justement la situation, d'aller chercher une très grande branche de bois sec, de s'y prendre à deux avec le cycliste pour essayer d'accrocher ou de faire s'enrouler le fil translucide, en essayant de ne pas trop heurter la bestiole en panique. On est cinq, le fil n'est pas très épais, on va l'avoir, c'est sûr.

Après quelques essais infructueux et pas mal de gouttes de sueur sous un soleil déjà vénère, on arrive à nos fins, le bout de bois tient davantage de la trop grosse branche bien trop lourde pour cette mission, on manque de tomber comme des nases dans la vase mais les cercles se rapprochent du rivage, petit à petit.

Enfin, je récupère la petite bébête affolée au creux de mes mains, et on comprend qu'un hameçon s'est logé dans sa mini-gueule de mini-mammifère. Le truc traverse sa mâchoire, et il faut s'y prendre à plusieurs fois avec la mini-pince-de-cycliste-équipé-en-toutes-circonstances du monsieur à vélo pour déloger l'outil de mort de cette pauvre bête qui y a déjà laissé une ou deux dents, des mini-dents, ouais ouais.
On galère pendant l'opération effectuée dans l'urgence, dans l'impro, la chauve-souris essaie évidemment de se cacher la face durant toute l'opération, je ne le prends pas personnellement et me dis que cette pauvre bête est peut-être suspendue là depuis le crépuscule d'hier soir, heure à laquelle on peut habituellement observer "les nôtres" (celles qui squattent la journée derrière les volets du salon) qui partent dîner, ou petit-déjeuner, j'en sais rien ; un moustique appétissant aura fichu notre petite victime dans cette sinistre posture depuis la veille : quelle nuit de merde.

L'hameçon décroché, la bestiole se couvre les yeux et semble au bout du roul', je la reprend et la pose sur un piquet en bois à côté : l'obscurité est juste là, derrière, dans une sorte de petite combe très dense et très sombre, probablement d'où elle vient et où doivent roupiller ses congénères, j'imagine. Elle s'accroche, se replace tête en bas, tremble. Des branches feuillues sont appuyées sur le piquet pour la mettre un peu plus à l'ombre, en attendant qu'elle récupère et se trouve un spot moins imposé.
On s'autocongratule entre inconnus, on a sauvé la faune locale, on espère que personne n'a choppé la rage, la dame appelle un numéro genre SOS Chauve-Souris et tombe sur un répondeur d'une asso du Pas-de-Calais, on rigole, on repart chacun de nos côtés respectifs.

Mais avant ça, on regarde au dessus du sol, là où pend désormais le bout de fil de pêche, toujours possible dangereux pour des volatiles j'imagine, mais moins fatal dans sa dangerosité immédiate, enfin on espère, et : sur 6 ou 7 mètres de rivage, je compte pas loin d'une dizaine de cuillers, d'hameçons, de leurres, de bouts de fil qui pendent au dessus de l'eau, à 3, 4, 6 mètres de hauteur.

La fin de cette petite histoire n'est pas une morale, il s'agit juste d'une insulte : en cette rentrée de chasse où les légions de connards vont à nouveau aller réguler la nature avec leurs plombs et leurs jerrycans de vin rouge, j'en place une pour les pêcheurs qui peuvent s'avérer être de sacrés sacs à merde aussi.
Tu accroches ton fil au dessus de ta tête, tu laisses des hameçons, du fil ?
T'a pas le matos sur toi pour chopper le truc et le décrocher ?
Tu rentres pas chez toi pour aller chercher de quoi pallier à ta connerie ?
Ben, tombe à l'eau et crève dans ton waders™.
Qu'une carpe rancunière te bouffe les entrailles.
Que les nénuphars poussent au dessus de ton crâne vide.

Deux photos : l'étang, et puis la bestiole, je suis vraiment nul pour identifier une bestiole mais je m'en fiche, j'ai Francois D. dans les environs qui saura me dire si c'est une pipistrelle commune ou un truc du genre ? Ouais je sais la photo est pas terrible (no offense Charlotte) et t'as pas trop de double-décimètre posé à côté mais bon.




19 août 2023

Philly's in the house.

Paname avec mon gars sûr depuis 35 balais et sa famille. 🤜🤛❤️

Les Halles le temps de vérifier que nos souvenirs sont bien là où ils sont ; la collection permanente du Centre Pompidou histoire d'en produire de nouveaux, avec la mifa, la suite. 👀

TBC 👈




4 août 2023

Avant / après (Souls Of Mischief, 1993 -> 2023)

J'avoue, je n'y croyais pas trop.
La reformation d'un groupe mythique mais sous-estimé, dont on retiendra finalement de ces dernières décennies surtout quelques excursions en solo pour quelques-uns de ses membres,  ça me laisse toujours un peu sceptique.
Les réseaux sociaux m'avaient bien chauffé à blanc ces derniers mois : les types tapaient une vaste tournée à l'occasion des trente ans de leur track historique. Ouais, celui-là.
En cette année de célébration de ce bon vieux hip hop, le mille-feuilles nostalgique repoussait déjà les limites de l'indigestion. Et je me méfie de la nostalgie comme de la peste.

Et puis... Et puis ces quatre zozos ont fini devant les caméras de RedBull Music, et l'idée qui me semblait super foireuse sur le papier tenait du génie. Reprise de "93 'til", et les mecs sont au taquet, ils ne lâchent rien, ils enchaînent de ouf en rappelant au passage pourquoi ils ont toujours regretté avoir opté pour des parties super courtes lors de l'enregistrement et du mix du titre : un peu plus de place leur est offerte ici, et même avec trente ans de plus dans la gueule, Souls Of Mischief frustre encore un peu plus celles et ceux qui, comme moi, ont attendu de leurs nouvelles collectives pendant tout ce temps. Les livraisons n'avaient pas toujours été aussi convaincantes que lorsqu'elles avaient été faites avec l'enthousiasme juvénile de "93 'til Infinity" (93) ou "No Man's Land" (95), et la dernière sortie conséquente, "There Is Only Now", leur sixième album (avec Adrian Lounge), a déjà dix balais au compteur ; bon, il était légitime d'attendre quelque chose de ces trente ans à fêter, peut-être... Je suis pas déçu, le sample complètement mythique de A-Plus reste au centre parce que faut pas déconner, quand on isole cette boucle, on la garde pour la vie, et les types virevoltent avec une énergie qu'on souhaite à tous les cinquantenaires (suivez mon regard).
Je vais attendre la suite, avec impatience.

Fun fact : à l'époque, j'étais persuadé que les quatre loulous étaient à peine plus âgés que moi, je sais pas pourquoi. En checkant ce soir, je m'aperçois que j'ai 2/3 de plus que chacun de ces quatre mc's dingos.



26 juillet 2023

On a bien fait de venir.

On a bien fait de venir.

Et on apparaît même à la fin de ces vidéos (premier rang tavu), tels les groupies à deux balles que nous sommes :

#macdemarco #cabaretsauvage #2023


14 juillet 2023

Mon homeboy Sto.

A midi, j'ai déjeuné avec mon homeboy Sto 🤜🤛💕 que je ne vois jamais et encore moins que ça depuis qu'il est allé vivre a l'exact opposé géographique de Dole, et ce soir, fcbk me rappelle cette photo prise il y a probablement trente ans (Sto, Tom2, Shoot, soit les 3/4 de l'ASK). 🤯


#ask #dole #douterderien #bestrecordcover #ornot #bfftavu

3 juillet 2023

Ware à Bâle, etc.

(importé depuis instagram)

Avant mon petit break périodique des réseaux sociaux, quelques photos en vrac et dans le désordre de mon petit séjour à Bâle à l'occasion du vernissage de la magnifique exposition "Chris Ware | Paper Life" au @cartoonmuseum_basel . 👀

Pour la faire courte : si vous appréciez le travail de l'auteur, il faut foncer voir ça.
Le CartoonMuseum (avec la complicité de la @Galerie.martel qui a remonté quelques solides pistes pour présenter certaines pièces qui n'avaient pas été exposés à Angoulême ou à la BPI du Centre Pompidou ces deux dernières années) a fait un sacré beau travail de mise en place et de scéno.
Bravo @anettegehrig, Christian Gasser et l'équipe du CartoonMuseum pour l'excellent boulot !
Estropier mon nom dans les cartels n'est pas suffisant pour calmer mon enthousiasme. 😉

A côté de ça : incroyable satisfaction de passer du temps en formidable compagnie, évidemment.
Chris était là en famille, mais étaient également présent.e.s une palanquée de chouettes auteurs/autrices/etc : Art Spiegelman, Françoise Mouly, Rina Zavagli-Mattotti de la Galerie Martel, Dominique Goblet, Noyau, Anna Sommer, Martin Panchaud, Benoit Peeters, Valérie Levy-Soussan, Thomas Ragon, Dries Dewulf, Emmanuele Payen et Isabelle Bastian-Dupleix de la BPI du Centre Pompidou... et tant d'autres curieux et curieuses enthousiastes.

A côté de ça : j'en profite pour bazarder des photos.
De la manière dont on prend soin des tensions de câbles assurant les traversées du Rhin dans les murs des maisons ; du Frank Stella de 8 mètres de large ; des instantanés touristiques qui font passer Bâle pour Saint-Martin-de-Ré (ou l'inverse) ; des églises transformées en rades ; des frites, des disques et des copains.
A côté de ça : pas un moment sans penser au pays voisin, pays de fachos qui élisent des fachos, agissent en fachos, réagissent en fachos, dont la police facho assassine comme des fachos. Moyennement envie de rentrer au bercail.
A côté de ça : je traîne encore quelques jours ici et sur Insta, puis la pause. Je suis un gros boomer (Gen-Xer en vrai, mais bon) alors je vais retraîner un peu sur blogger ah ah ! Moins de fachos dans les commentaires : toujours ça de pris.  🎉











18 juin 2023

Punaise.

Je suis dans train pour Genève, je me dis "il est lourd mon sac, punaise", ça me fait penser à ces photos de bébés punaises nées dans nos rideaux, qu'on a faites l'autre jour avec @chique.charlotte, punaise.


16 juin 2023

Des jurés et des pizzas.

La semaine dernière, j'étais à Angoulême le temps de contribuer au jury des DNA bande dessinée de l'EESI. 📜

On y a vu plein de trucs impressionnants et stimulants, on y a rencontré des jeunes personnes assez déters (qui se sont tout de même mangés l'épisode covid + une grosse crise très intense -pas terminée- au sein de leur école : ça c'est du cursus formateur hein) dont j'ai bien envie de montrer quelques photos de leurs travaux...
Mais faute de leur avoir demandé leurs autorisations, voici quelques photos qui résument une partie de ce 868547323475ème court séjour angoumoisin.

Avec dans le rôle de la jury cycliste, la talentueuse et chouette Léa Muriawec et dans le rôle de la pire vengeance culinaire jamais proposée par Renaud, une euh, pizza. 🍕😬




1 juin 2023

Sept octillions d'atomes.

Parfois, je me demande ce qu'aurait pensé mon père de cette espiègle et formidable petite fille qu'il n'aura pas connue. 🤸‍♀️

Et puis je me dis : si ça se trouve, parmi ses 7 octillions d'atomes qui se sont dispersés au fil du temps depuis sa mort, il y a de ça précisément cinquante ans tout juste, l'un est quelque part dans la flotte de cette cascade, l'autre dans la feuille de cet arbre, ou cet autre, dans la compote que la gloutonne a avalé entre deux chocos. 👀

Généralement le fil de ma pensée s'interrompt toujours assez tôt, parce que je suis assez mauvais en math, que 7 octillions, ça fait beaucoup, et qu'inconsciemment je préfère ne pas imaginer ma fille bouffer mon père, j'en sais rien.
Ou alors à ce moment-là, Sunny engueule un jeune garçonnet qui passe devant le paysage, "hé ho pousse-toi t'es pénible, je veux voir les chauve-souris", etc, un truc du genre.
Mais bon.

Je trouve ça de plus en plus satisfaisant d'imaginer que tout a toujours été là, tout est toujours là, tout sera toujours là dans le cosmos.
Différemment, dans le désordre, mais grosso-modo (grosso-modo, les potes physicien.ne.s, j'ai dit), toujours dans le coin.
Pas ailleurs.

26 mai 2023

Surprise Chef à Paname.

Les australiens de Surprise Chef (signés chez Big Crown, pas pire) étaient de passage à Paname, et c'était super du début à la fin.
Une super journée comme au bon vieux temps, avec le trip provincial intégral, comprenant un moment passé avec de bons vieux copains très chers.
C'était cool.



 




17 avril 2023

Pépée, 5 mai 2011 - 17 avril 2023.

Quand t'es au bout du rouleau, fais confiance à l'adversité pour te pourrir encore un peu plus, toujours, systématiquement.


Notre Pépée, Pénélope de son petit nom, n'est plus, et selon l'image consacrée, c'est un bout de nous en moins avec lequel il faut composer désormais.
Situation ordinaire, classique, connue de toutes et de tous : on perd subitement un être cher qui était dans nos pattes quotidiennement depuis une douzaine d'années, dans des conditions supra-merdiques, super-précipitées et à travers des rebondissements tous aussi foireux les uns que les autres.

Les réseaux (et ce blog en jachère) ne servent pas forcément à exposer des choses intimes, personnelles, intériorisées, mais tellement d'entre vous sont passé.e.s à la maison au fil des ans et ont croisé cette bestiole touchante, pataude, presque aussi poilue qu'elle était gentille, que je pose ça là, en guise de faire-part de décès du pauvre.

🐼 🦨 🌧 💔
5 mai 2011 - 17 avril 2023.

Adieu ma petite Pépée, petite bestiole attachante, aimante, qui ne lâchait pas Sunny d'une semelle à sa naissance.
On eu tellement de chance de t'avoir sur notre route.










7 avril 2023

Godspeed, Vivian Trimble. ❤️ 1963-2023

Godspeed, Vivian Trimble. ❤️ 1963-2023

En 1994, lors de mon premier périple nord-américain, "Natural Ingredients" de Luscious Jackson était un élément non-négligeable de la bande son de mon voyage. "City Song", issu de leur premier album et "hit" relatif qui passait sur MTV, était la bande-son idéale pour le jeune provincial européen que j'étais et qui déboulait à Manhattan avec uniquement du hip hop dans son walkman.

J'ai suivi plus sporadiquement la suite de leur carrière (jusqu'en 98 et leur 3ème album, on va dire), mais je ne les ai jamais lâchées. J'ai l'intégralité de leur discographies respectives, y compris des pirates et autres raretés, je crois que j'ai absolument tout.

Mais j'ai surtout poncé et poncé encore "Klassics With A K", du duo éphémère que Vivian avait monté avec Jill Cunniff en 1995, Kostars : une suite de petits airs gentiment entêtants produits par Josephine Wiggs (la bassiste de The Breeders, etc ; avec qui Vivian forma d'ailleurs l'autre projet éphémère Dusty Trails en 2000), dont ce titre dessous, avec les faux-frères Dean et Gene Ween.

Je ne sais plus en quelle année c'était, 95 ou 96 peut-être ? Au Divan du Monde, si je me souviens bien. Après le concert, Vivian, qui parlait très bien français, était sortie avec une boîte de Vache Qui Rit. On avait tartiné ça dans du pain et échangé avec d'autres fans, c'est un super souvenir. J'étais venu exprès à Paname, et j'avais traîné un ou deux vinyls dans mon sac pour me les faire signer par les filles.
Vivian y avait ajouté une étiquette de Vache Qui Rit en plus d'un petit mot.

C'est assez nase comme anecdote, mais je me souviens de son sourire et de son français, et je me dis que le temps qui passe et qui fait son œuvre, c'est vraiment de la grosse merde.