La seule fin du monde qui m'intéresse, c'est celle-ci, en lecture gratos ici, paf :
L'An 01
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27 mars 2020
21 décembre 2018
Livres de 2018
Hercule (c'est le chat) me demandait quel livre de bande dessinée récent bouquiner ce soir, parce qu'il pleut, que la nuit va être la plus longue de l'année. Ou quel livre offrir, parce que gnia gnia gnia Noël, tout ça.
Cette année j'ai pas lu beaucoup de mangas ; j'ai lu beaucoup de fanzines d'un peu partout ; mais j'ai lu des bandes desssinées que j'ai vachement aimé, hein, quand même :
• "Où.", de Sébastien Lumineau (éditions L'Association).
C'est l'un des types les plus talentueux croisés dans la bande dessinée francophone depuis des décennies maintenant, et on peine à trouver des livres qui témoigneraient assez de son immense talent pour fédérer les lecteurs. Et ça ne va pas changer : "où." est un livre aussi aride que généreux, mais le fait qu'il s'agisse d'une expérience de désorientation complète, livrée sans aucune boussole, avec un prix affiché quasi-prohibitif qui plus est, n'arrangera rien. Pour autant, il s'agit là d'une des plus belles sommes de travail réunies par l'auteur, et cela manquait dans nos bibliothèques. Certaines pages avaient déjà été croisées dans l'un ou l'autre des nombreux zines autoproduits par le rennais, et on en redemandait. Mais les voir collectées de la sorte, composant du coup une magistrale tentative de rendre compte de que peut la bande dessinée, c'est une sacrée claque. Certaines double-pages sont belles à tomber par terre, le dessin de Lumineau crie la facilité et l'aisance (le travail aussi, certainement), et on se prend à rêver d'entrer dans des librairies où aucun libraire ne pourrait nous "raconter de quoi ça parle", si c'est pour en sortir plus souvent avec de tels livres dans les pattes.
• "Ted, drôle de coco", d'Émilie Gleason (Les éditions Atrabile).
Le bouquin de l'année : Gleason dépoussière la bande dessinée à elle toute seule, en partageant avec ses lectrices et lecteurs le quotidien d'un autiste. Voilà, c'est horriblement réducteur de réduire ce livre à ce pitch, car le dessin, complètement fou et caractéristique d'une récente approche graphique générale aux antipodes de la ligne lisible et facile d'antan, impose au lecteur une cadence, une sollicitation, un appétit, en lui envoyant dans la tronche une densité de signes par page qui trouble les sens, qui désoriente un peu ; et pour le coup, la boucle est sacrément bien bouclée en ce qui concerne cette fameuse équation dépassée lorsque l'on parle de bande dessinée : "le fond et la forme". Sans en avoir l'air, sans en faire des caisses, la lecture est troublée par cet environnement compliqué à suivre, comme la vie peut l'être pour une personne atteinte du syndrome d'Asperger, on l'imagine aisément en tout cas en refermant le bouquin (avec les yeux qui brillent). C'est brillant, et ça ventile le flot des horribles témoignages au kilomètre qui noient l'offre en bande dessinée et dont personne n'a rien à fiche si ce n'est leurs auteurs, et encore.
• "Tongues #2", d'Anders Nilsen (auto-édition, en langue anglaise).
Les multiples livres d'Anders Nilsen construisent petit à petit un ensemble fort cohérent dont les deux traits principalement observés pouvant être résumés à : l'existentialisme, vu par le prisme de la philosophie et de la poésie ; et ce qui apparaît comme étant un corollaire de bon aloi, à savoir un énorme intérêt pour la chose mythologie. Voilà pour le fond. Pour la forme, Nilsen a longtemps cherché à ouvrir le champ de son expression plastique, en tâtant de l'installation, du volume, du langage graphique pur et pas forcément narratif (et encore moins "lisible" au sens "d'intelligible"), quand bien même son intérêt pour "ce qui peut être raconté" semble évident au travers de son œuvre.
Et alors qu'on ne l'attendait pas vraiment à l'aise sur ce genre de défis, voilà une série d'auto-éditions qui revisitent tous ces sujets, en reconstruisant (une énième fois) tout un vocabulaire plastique : la composition de pages chahute le lecteur ; sa pelote de fils narratifs est touffue, dense, multiple ; son dessin (en couleurs, pour la première fois depuis longtemps) semble à la fois renouvelé et complètement andersnilsenien, pour autant. Je ne me souviens plus de quand était la dernière fois que j'étais accro à une série en bande dessinée, ça remontre je crois. Mais voilà, il y a un nouveau feuilleton qui emprunte autant à Moebius qu'à Heidegger, et qui est formidable. Vivement la suite.
ps : en attendant la fin de la publication de cette longue série, prévue pour dans quelques années, les francophones peuvent se ruer sur l'un de ses meilleurs livres -le meilleur ?- à ce jour, "La Colère de Poséidon", également publiée, décidément, chez Atrabile.
• "L'homme sans talent", de Yoshiharu Tsuge (Les éditions Atrabile, encore).
L'un des plus beaux livres en provenance du Japon, qui fût jadis édité (trop tôt ?) en France, était épuisé depuis longtemps. Les suisses d'Atrabile réparent cette erreur en proposant une splendide édition de ce qui reste comme l'une des bandes dessinées les plus marquantes que j'ai lu de ma vie. L'impossibilité à trouver sa place dans une société hostile, l'abandon volontaire des directions à suivre, tout ça forme un petit guide du désabusé existentiel qui lorgne vers une poésie rare, avec une terrible lucidité. Lors de sa première parution en français, le club de celles et ceux qui s'étaient pris une incroyable gifle de lecture était vaste, mais probablement pas assez, à un moment où le "manga d'auteur" (oui bon...) n'avait pas encore véritablement creusé sa place auprès du lectorat d'alors. C'est un joli pari côté Atrabile de s'atteler à rendre à nouveau ce livre disponible, car on serait tentés de penser que la kyrielle de types de livres suscitant un quelconque intérêt pour les lecteurs et lectrices d'aujourd'hui proposerait un terrain favorable à la nouvelle vie de ce magnifique classique.
Ce véritable chef-d'œuvre, dans sa prochaine incarnation, n'aura plus qu'à trouver un lettrage manuel (ou moins "figé") adéquat pour devenir l'une des plus belles bandes dessinées les plus belles jamais parues. Largement incontournable, malgré cette minuscule réserve (valable pour la majeure partie des traductions ; et pas seulement, malheureusement).
• "Moi ce que j'aime c'est les monstres", d'Emil Ferris (éditions Monsieur Toussaint Louverture)
La couverture médiatique de la parution de ce livre en français était déraisonnable au possible, car elle a eu tendance à essayer de faire croire que ce livre était LE bouquin à lire cette année en terme de bande dessinée audacieuse. Le storytelling apporté à cette parution a agacé les habitués du milieu de l'édition, qui aiment bien ronchonner parce que tout de même, déployer autant d'énergie pour ce livre, bla bla bla ; mais il aura également su intriguer le lecteur lambda, qui n'aura pas manqué de constater que tous ses prescripteurs habituels semblaient d'être donnés le mot : Emil Ferris, géniale, "Moi ce que j'aime...", chef-d'œuvre.
Eh bien : c'est assurément un formidable, formidable bouquin, indubitablement. A lire, absolument. La claque de l'année ? Peut-être pas autant de vigueur dans l'enthousiasme en ce qui me concerne, l'année ayant été riche en belles sorties, par ailleurs. Mais c'est indubitablement un bouquin à mettre dans pas mal de mains, pour de vraies bonnes raisons, et pas seulement parce que tout le monde en parle, je trouve. Mais on va patiemment attendre la suite de ce cycle passionnant qu'Emil Ferris n'a fait que débuter, et on espère que la très chouette maison d'édition continuera de nous abreuver d'excellents ouvrages, bandes dessinées ou pas, comme elle a brillamment su le faire jusqu'alors.
Sinon pour Noël si j'étais à votre place j'offrirais ces livres là, aussi, qui sont bigrement chouettes. Moi je fête pas Noël donc je vais pas les offrir, et il faut bien que d'autres les raquent, hein.
"L'Art ?", d'Eleanor Davis (éditions Atrabile, pfff c'est lassant à la fin...).
"Le vol nocturne", de Delphine Panique (Éditions Cornélius)
"Stroppy", de Marc Bell (Éditions Cornélius).
"Pappa in Afrika", d'Anton Kannemeyer (éditions La Cinquième Couche).
"How to stay afloat, Surnager au quotidien", de Tara Booth (éditions Arbitraire).
"Xibalba", de Simon Roussin (éditions 2024).
"Kimi le vieux chien", de Nylso (Misma Editions).
"La Terre de glace" de Yūichi Yokoyama (Éditions Matière).
"The artist 2", d' Anna Haifisch (Misma Editions).
"Sous la maison", de Jesse Jacobs (éditions Tanibis).
"Sabrina", de Nick Drnaso (Presque Lune Éditions).
"Anthologie des Narrations Décrispées, Parzan et autres saveurs", de Jean-Michel Bertoyas (éditions Arbitraire).
"Crazy Quilt - Scraps and Panels on the Way to Gasoline Alley, Comics from 1909–1919", de Frank King (Sunday Press Books, en anglais).
"La rumeur salit la rue", d'Ibn Al Rabin (auto-édition, 2011-2018).
"Pittsburgh", de Frank Santoro (Éditions çà et là).
"Bloody Mary", de Jean Teulé et Jean Vautrin (Éditions FLBLB).
J'ai pas non plus beaucoup de trucs estampillés jeunesse mais j'ai vachement aimé "Super cool", de Tanja Esch (Biscoto éditions) ; "Stig et Tilde #2", de Max de Radiguès (Éditions Sarbacane) ; "Les cavaliers de l’apocadispe", de Libon (éditions Dupuis).
ps : je pourrais ajouter "Dévasté" de Julia Gfrörer et "Lettres d’amours infinies" de Thomas Gosselin et le 3ème "Décris-Ravage" de Alex Baladi et Adeline Rosenstein mais après on va penser que Les éditions Atrabile me filent du pognon pour chanter leurs louanges alors que juste, ils font la plus belle année éditoriale de leur histoire et c'est pas ma faute.
Voilà le chat, bonnes lectures.
10 février 2011
Fanzines, OuBaPo et mange-merde.
Ah, la bande dessinée.
Alors que j'essaie de finir un minizine traitant en long, en large et surtout en travers de ce que peut signifier "hip hop" pour moi (et quelques copains, enfin on verra au moment du bouclage, la deadline étant repoussée à ce dimanche...), qui sera distribué GRATOS par les copains qui organisent le prochain apéro Soul Food à la péniche Cancale, à Dijon, vendredi prochain (le 18/02), pour accompagner une soirée où il sera principalement question de hip hop (pardi), je réalise que je n'ai pas encore relayé une information pour les plus bisontins, les plus doubistes, les plus franc-comtois d'entre ceux qui atterriront ici :
![]() |
(le visuel de l'expo, réalisée par des étudiants des Beaux-Arts de Besançon) |
Exposition de présentation de l’OuBaPo,(revue et corrigée depuis sa première mouture à PFC#2 l’an dernier),Médiathèque Pierre Bayle, 25000 Besançon,à partir de demain mardi 8 février et jusqu’au 4 juin 2011.
Il s'agit d'une proposition conjointe de l’association ChiFouMi, de la médiathèque Pierre Bayle, en partenariat avec l’Ecole Régionale des Beaux-Arts de Besançon et avec la maison d'édition L'Association (celle-là même qui fait couler beaucoup d'encre en ce moment même, ouais).
Une petite vidéo de présentation de cette modeste exposition qui présente les principales points de départ oubapiens, avec des choses à voir, et d'autres à tripoter :
D'ailleurs, à ce sujet, ce soir, j'ai soigné ma constipation en perdant cinq minutes de ma vie sur le pire site de branlage de nouilles que la bande dessinée a pu engendrer.
Un site géré d'une poigne de fer par un ramassis de faux-culs rétrogrades, probablement encore persuadés qu'il y avait de chouettes choses dans la collection Vécu, et qui doivent opiner du chef en lisant les commentaires qui sont postés "chez eux" au sujet de l'œuvre de quelqu'un comme Dominique Goblet, qui, pour résumer, ferait de la merde conceptuelle pleine d'artifices.
Avec des œillères plus grosses encore que leur propre connerie, et des hectolitres de bile en guise de réponse-à-tout, ceux-là critiquaient le jusqu'auboutisme et l'aveuglement de certains acteurs de la bande dessinée mais jouent aujourd'hui dans la division supérieure, celle de ceux qui bavent comme ils respirent, sans vergogne, à agiter tel spectre quand cela les arrange, à préférer jeter de l'huile sur le feu plutôt que de remuer leur cul pour trouver le moyen de fédérer les amateurs d'une bande dessinée "marginale", qui était encore récemment en ébullition pour cause de vraie putain de grosse crise merdique et poisseuse, de celle dont on ne s'extirpe pas indemne.
Avec des œillères plus grosses encore que leur propre connerie, et des hectolitres de bile en guise de réponse-à-tout, ceux-là critiquaient le jusqu'auboutisme et l'aveuglement de certains acteurs de la bande dessinée mais jouent aujourd'hui dans la division supérieure, celle de ceux qui bavent comme ils respirent, sans vergogne, à agiter tel spectre quand cela les arrange, à préférer jeter de l'huile sur le feu plutôt que de remuer leur cul pour trouver le moyen de fédérer les amateurs d'une bande dessinée "marginale", qui était encore récemment en ébullition pour cause de vraie putain de grosse crise merdique et poisseuse, de celle dont on ne s'extirpe pas indemne.
Pour autant, ne leur en déplaise, "d'autres voies sont possibles", et l'histoire est en train, lentement mais sûrement, de leur prouver qu'ils avaient tort de tirer à vue sur l'ambulance, même s'il sera toujours plus commode de prétendre le contraire lorsque la fumée sera dissipée.
Il y a quelque chose de touchant de voir un type comme Didier Parlamonique passer autant de temps à conspuer, à étaler sa merde (et en l'occurence, celle des autres), à ne pas se remettre d'avoir été offusqué une fois dans sa vie (ok, une fois ou deux, mais bon, il l'avait bien cherché, le bougre), symbole inattaquable qu'il semble persuadé d'être.
Ce qu'il me semble, c'est que comme dans un mauvais film caricatural (on ne s'éloigne jamais trop du sujet, finalement), un héros très gentil n'est rien sans un méchant très méchant ; et le jour où une certaine structure sera réellement sur les rails de sa propre fin, où le vilain bonimenteur sera hors-circuit, que deviendra l'homme sage abritant derrière son divin front la raison, la justesse, l'analyse juste et finaude, tout cela à la fois, en mieux encore ?
Peut-être qu'il tombera de son perchoir, et que de nouveaux chroniqueurs spécialistes en vacuité et en états d'âme à la manque viendront prendre sa place (a toute chose malheur est bon) ; il y a un ou deux contributeurs qui prouvent actuellement qu'on ne peut pas généraliser en disant qu'Actuabd, c'est de la merde en barre, par exemple. Mais grands dieux, ils sont rares (et d'autant plus précieux), et ont bien du courage à œuvrer avec une telle andouille géante à leurs côtés.
Vite, que L'Association se remette sur pied. Que les gens qui ont fait d'elle ce qu'elle est aujourd'hui, de l'éditeur historique au magasinier, que tous ces gens là prouvent vite qu'ils ne sont pas destinés, fatalitas, au sort que d'aucuns sont en train de leur écrire prématurément.
Au delà des pro-machin et des anti-truc, le camp qui rassemble le plus de gens, c'est bel et bien celui qui rassemble des lecteurs et des auteurs, des libraires et des curieux, qui ont aimé les bouquins d'hier, qui aiment ceux d'aujourd'hui, et qui ont envie d'aimer ceux de demain.
Pour ça, il va falloir les trouver, et puis les éditer.
Je me relis et je me rend compte que tout cela sonne discours centriste à la con, du coup je vais envoyer derechef un CV à François Bayrou.
Mais bon c'est pas tout ça, j'ai un zine sur le feu, moi.
Hop.
Au delà des pro-machin et des anti-truc, le camp qui rassemble le plus de gens, c'est bel et bien celui qui rassemble des lecteurs et des auteurs, des libraires et des curieux, qui ont aimé les bouquins d'hier, qui aiment ceux d'aujourd'hui, et qui ont envie d'aimer ceux de demain.
Pour ça, il va falloir les trouver, et puis les éditer.
Je me relis et je me rend compte que tout cela sonne discours centriste à la con, du coup je vais envoyer derechef un CV à François Bayrou.
Mais bon c'est pas tout ça, j'ai un zine sur le feu, moi.
Hop.
23 décembre 2009
It ain't like dustin' crops, boy.
Bon, n'y avait-il rien à dire comme grosses conneries depuis la dernière fois que j'ai posté sur ce blog ?
Si, bien sûr, des tonnes, même, du genre "l'identité nationale, c'est un débat important", ou même des plus grosses.
Mais entre le temps qui passe à la vitesse de la lumière, un peu comme quand Han Solo fait péter l'hyperespace avec le Falcon, et une sorte de flemmingite supra-aïgue, je dois bien reconnaître qu'il m'était plus facile de déblatérer des conneries sur facebook (putain, mais quel aspirateur à temps, ce truc...), que de prendre le temps de poster des choses un tout petit peu plus constructives ici. Un tout petit plus, j'ai dit ! Pas la peine de s'affoler, non plus... Je vais garder le rythme des bétises sans nom là-bas, sur le réseau du diable, et vais tâcher de conserver mes rares élans un peu moins débiles pour ici, pour les semaines à venir. Comment ça, j'ai déjà dit ça des tonnes de fois ? Ouais, bon ça va, hein.
Pour autant, hors de question de trop m'étaler sur les méandres par lesquelles semble passer ce qui me sert de vie. Quelques menues surprises, des bonnes et des moins bonnes, auront fait de cette année qui s'achève une année bizarre : ni charnière, ni dramatique, ni révélatrice, ce fût une période tellement inhabituelle que j'ai du mal à savoir si je suis content qu'elle s'arrête, ou si je suis assez lucide pour deviner que ce qui arrive derrière ne devrait pas relever le niveau. Il disait quoi, déjà, le type de queensbridge, en 94, à propos de la vie, cette salope, tout ça ? Bon, peu importe.
J'ai eu une idée cheap, de feignasse : je vais tâcher de poster quelques photos qui récapituleront mieux que moi ces douze derniers mois. Oh, je sais ce que vous en pensez, mais figurez-vous que ce blog, je le fais largement davantage pour ma gueule que pour la vôtre, qui que vous soyez ; ne prenez pas ça mal pour autant, hein ! Tant mieux si vous trouvez votre compte en passant ici, mais honnêtement, on est d'accords, vous et moi, pour dire que des choses à faire, à lire, avant d'arriver ici, il y en a un paquet. Alors haut les coeurs, et restons réalistes : je posterais quelques photos, donc, afin de me constituer un complèment idéal à l'agenda papier qui va rejoindre ses aînés dans le carton prévu à cet effet. Oui, je suis resté à l'agenda papier... Je sais, je sais : tous les téléphones proposent une version numérique, désormais, et fort pratique, mouais, ok. Ben disons qu'avec le temps que je passe sur mon laptop, je m'autorise l'indécence de perpétrer le massacre des arbres en bois. Chacun son truc, moi j'aime bien chercher pendant trois heures mon bic et insèrer moultes bouts de papiers dans ce qui me sert d'agenda.
Et puis, c'est bien, le papier.
Avec le papier, on fait des livres.
Et, admirez la transition, je viens justement d'en lire un putain de bien.

Le nouveau Jim Woodring, qui paraîtra à L'Association en janvier, est un récit long d'une centaine de pages, qui ravira les amateurs de l'univers du barbu de Seattle.
Comme depuis quelques petites années, on relève quelques nouvelles pistes d'influences, quelques nouvelles envies du côté du bonhomme, qui après avoir pris le temps d'installer l'univers incroyable de Frank (qui fît sa reconnaissance, malgré ses multiples travaux antérieurs), s'amuse depuis quelque temps à le bousculer un peu...
Oh, rien qui ne devrait déstabiliser les amateurs de son petit monde qui donne l'impression d'être constamment en pleine montée d'acide... Dans "Weathercraft", ce nouveau bouquin, l'effet trip est toujours là, mais comme toujours, cela serait sacrément réduire la portée du travail de Woodring de se contenter de cette impression... Au centre de ce nouveau récit, une fois de plus, les nombreux paradoxes typiquement woodringuiens apparaissant petit à petit, au fur et à mesure du déroulement de l'histoire. Et cette fois, sur près d'une centaine de pages, c'est Manhog, alias l'Homme-Porc, que l'on suit dans ces nouvelles déambulations...
Une fois de plus, le gentil et mignon Frank va influer indirectement sur l'existence de cette pauvre créature qu'est l'Homme-Porc, qui ne manquera pas de s'en prendre, comme à son habitude, plein la gueule durant l'essentiel du bouquin. Et comme d'habitude, comme dans chacun des récits autour de Frank, c'est à un réel apprentissage de la vie en bonne et due forme que se frotte le personnage central de "Weathercraft". Manhog face à son destin, avec tout ce que cela peut comporter. Mais doit-on réellement attendre une ultime issue aux tortures physiques et psychologiques, à la violence crue qu'il endure comme à l'accoutumée ?
Ce qui sidère le plus, c'est une nouvelle fois la solidité du monde posé par Woodring, sa cohésion parfaitement maitrisée. Les lois qui régissent le petit monde de Frank et de l'Homme-Porc deviennent logiques, cohérentes, tout y est absolument inattendu mais au fur et à mesure que les événements surviennent, l'improbable fait place à l'ordre, à une sorte de norme. Les régles, dans cet univers, semblent de plus en plus circonscrites à l'intérieur d'un périmètre posé par l'auteur, périmètre dont on envisage pas réellement les contours avant d'avoir reposé le bouquin, en se disant que ouaip, finalement, tout se tient tellement dans la tête (et les livres) de Woodring...
Depuis "The lutes string" (paru chez les japonais de Presspop mais disponible dans "Frank's real pa", paru il y a deux ans à L'Asso dans la collection Côtelette), j'ai comme l'impression que Jim Woodring prend un malin plaisir à tisser des choses un tantinet plus complexes, plus amples...

Ce nouveau bouquin en noir et blanc laisse Woodring creuser encore davantage certaines formes d'ombrages, de reflets, il se laisse aller à tenter encore plus de choses avec les volumes... Comme d'hab : c'est la classe.
Pour nous autres francophones (et même si, doit-on le rappeler, ces récits sont muets), c'est qu'avant de sortir chez Fantagraphics aux USA, le titre sera dispo "chez nous", dès janvier, à L'Association.
Et pour la peine, une petite compo qui claque bien la gueule, publiée par Woodring sur son blog :

Voilà pour Woodring. Le mec fait pas tant de bouquins que ça, comptez sur moi pour faire des grands signes avec les bras dès que ça se reproduit...
Et puis en fouinant un peu, j'ai cru comprendre qu'un beau livre était sorti, qui contenait plein de belles choses. En gros, il s'agit d'une rétrospective conséquente du dessin anti-guerre, anti-militariste, avec des tonnes d'illustrations et de strips émanant de toutes les époques, de toutes les contrées, et collectées par Craig Yoe, qui s'y connaît un brin en saloperies du genre...

A l'intérieur, du lourd, ma brave dame : de l'aquarelle et de l'encre, du pinceau et de la mine de plomb, un peu de tout, mais pas de n'importe qui, puisque Yoe a rassemblé sur plus de deux cent pages des choses de Francisco Goya, Art Young, Robert Minor, Winsor McCay, Ron Cobb, Honoré Daumier, James Montgomery Flagg, C.D. Batchelor, Edmund Sullivan, Boardman Robinson, William Gropper, Maurice Becker, George Grosz (Berth, si tu me lis...), Gerald Scarfe, Bill Mauldin, Art Spiegelman ou encore Robert Crumb.
Le bouquin couvre deux siècles d'expression d'opposition à la guerre, et quelle ne fût pas ma surprise de tomber sur une reproduction d'un dessin de Louis Raemaekers, un illustrateur hollandais (1869-1956) que j'ai récemment découvert par hasard, en achetant un petit carnet sur un marché aux puces à l'Ile de Ré cet été.

En revenant de ce sympathique séjour, où je n'avais pas fichu grand chose à part du vélo (avec des dénivelés proches du néant, merci l'Ile de Ré, exactement ce qu'il me fallait), j'avais pris le temps de creuser un peu l'oeuvre et la vie du bonhomme, et corrigez-moi si je me plante, mais il n'y a pas grand chose de disponible de ce type, mis à part une poignée d'ouvrages d'époque que des types mal intentionnés essaient de me faire payer un bras ou deux...
Bon, soyons clairs : Raemakers aussi, c'est la grosse classe.
Mais j'y reviendrais, parce qu'il y aurait bien des choses à en dire.

Voilà pour aujourd'hui.
Ah non, encore un peu de quoi flatter la rétine : dans le cadre de quelques recherches qu'on qualifiera gentiment de personnelles, j'ai récemment eu le temps de regarder de plus près l'oeuvre de Joni Sternbach, une photographe connue pour ses clichés atypiques autour du surf, mais qui a plus d'une pellicule dans son appareil, oh bordel, elle est bonne celle-là tiens.

Je vous encourage à aller fouiner sur son site, et à aller éventuellement écouter l'interview qu'elle a accordé à Chris Orwig.
Quand j'aurais dit que je trouve l'affiche que Blutch a pondu pour Angoulême franchement pas terrible, je crois que j'aurais tout dit.
Du coup, je pense que je ne vais pas aller en Charente cette année, même si, et vous en conviendrez parce que vous êtes sympa, c'est bien triste. Bon, la vérité, c'est que je suis fauché comme les blés. Et puis ça va un moment, la Charente, le Pineau, les paquets de Kleenex qui filent à la vitesse de la lumière... Tiens, encore elle ? Il est temps que j'aille me coucher.
Salut.
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On Air on RadioJune :
- "Celestial blues" est un grand classique (que dis-je, un ENORME classique) de pure spiritual soulness signé Gary Bartz et chanté par le grand Andy Bey (en 1971), que je réécoute depuis que j'ai pécho un 45t tout droit sorti de chez Heavenly Sweetness : le même titre version Chickenwing All Stars.
- Ramsey Lewis "Kufanya mapenzi (Blackjoy edit)".
Un classique de Ramsey, sauce Blackjoy, le genre de tracks où je me dis "oh mon dieu mais on touche pas à Ramsey, en tout cas pas Ramsey de cette époque là", et en fait, il le fait tellement bien que ca passe tout seul. Joie Noire !
- mon gars Dada écoute plein de trucs, souvent des types mal rasés qui couinent sur leurs guitares (ca fait longtemps qu'il a compris que le noise, moi, c'était assez moyennement ma came, ou alors très très ponctuellement, alors il me file des trucs plus mous), et parfois, eh ben c'est super bien, merci dada de m'avoir refilé Woods (visiblement "don't pass on me" est un truc que j'ai loupé à sa sortie, je devais être aux toilettes) :
Woods, "where and what are you", super bonnard. Et puis ça aussi tiens :
- monsieur Blundetto ne devrait donc plus tarder à nous balancer un premier album qui devrait claquer la tronche à pas mal de monde. Entouré de rien d'autre que le gratin actuel (Hindi Zahra, The Budos Band, Tommy Guerrero, General Elektriks, Lateef, Chico Mann... Ca va aller ?), sa manière d'appréhender tout un spectre de la bonne musique fait de lui un producteur rare et précieux, malheureusement trop méconnu. Après une poignées de mixes qui ont mis tout le monde d'accord (et bercé mon été, mais c'est un détail), on attend le bébé avec impatience : pour l'avoir écouté récemment (hin hin hin), je mise beaucoup sur ce disque quand il sortira !
My faves : "Voices" avec Hindi Zahra, un dub de folie complète, qui ferait pleurer une carrière de calcaire, "Cuban shirt" qui pue les réminiscences post-west-london que ne renierait pas Dego en mode analogique, et "Mustang", grosse tuerie low-afrofunk avec les new-yorkais du Budos Band.
GROSSE GROSSE CLAQUE COUSIN !
- Sarah White, à ne pas confondre avec la Sarah White plutôt folk, ni avec une hardeuse au nom assez similaire, est une jeune nenette dont j'aimerais entendre encore plus de trucs.
Son "C Train" est un chouette titre qui donne bien la couleur, quelque part du côté de toute la vague des chanteuses post-nu-soul, de celles qui ont grandi en écoutant les disques des divas soul de la grande époque, et qui ont grandi avec Jill Scott, Erikah, and so on, tout en étant tentées par les envolées de Musinah ou bien Georgia Anne Muldrow, qui sait...
- Tor est un producteur qui s'est amusé à jouer avec le dernier Sufjan Stevens, en composant un long format hip hop qui me donnerait presqu'envie d'écouter l'original (moi, Sufjan, ca m'avait vite fait chier quand j'avais essayé d'écouter un de ses premiers skeuds...).
Et puis un morceau avec Grand Puba ne peut pas être un mauvais morceau, vindzousss !
"The Tallest Man / I Like It" (f. Grand Puba)".
- RIP Vic Chesnutt (1/1/64 - 25/12/09).
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PS1 : cher père Noël, t'a été un sacré putain de radin cette année mais comme je serais gonflé de te jeter la première pierre (je suis bien trop fauché pour offrir je sais pas quoi à mes proches, même mes très très très proches), je te rappelle que les ricains taillent large, très large et que je me contenterais d'une taille M pour le hoodie Star Wars Storm Trooper signé Marc Ecko (une fois n'est pas coutume, la dernière fois que j'ai donné du pognon à ce type, c'était en 94, véridique).
Ou bien le modèle X-Wing Pilot, faut voir.
Cimer à toi.
PS2 : une bise pour mon poteau Guillaume Long, qui, alors qu'il était en train de tout éclater niveau côte de popularité grâce à son blog sur LeMonde.fr, vient de se prendre une tuile en travers de la tronche, tuile qui, j'en suis sûr, ne restera dans les mémoires rien d'autre qu'un mauvais moment. On rigole on rigole mais les sushis dans tout ça ?
Si, bien sûr, des tonnes, même, du genre "l'identité nationale, c'est un débat important", ou même des plus grosses.
Mais entre le temps qui passe à la vitesse de la lumière, un peu comme quand Han Solo fait péter l'hyperespace avec le Falcon, et une sorte de flemmingite supra-aïgue, je dois bien reconnaître qu'il m'était plus facile de déblatérer des conneries sur facebook (putain, mais quel aspirateur à temps, ce truc...), que de prendre le temps de poster des choses un tout petit peu plus constructives ici. Un tout petit plus, j'ai dit ! Pas la peine de s'affoler, non plus... Je vais garder le rythme des bétises sans nom là-bas, sur le réseau du diable, et vais tâcher de conserver mes rares élans un peu moins débiles pour ici, pour les semaines à venir. Comment ça, j'ai déjà dit ça des tonnes de fois ? Ouais, bon ça va, hein.
Pour autant, hors de question de trop m'étaler sur les méandres par lesquelles semble passer ce qui me sert de vie. Quelques menues surprises, des bonnes et des moins bonnes, auront fait de cette année qui s'achève une année bizarre : ni charnière, ni dramatique, ni révélatrice, ce fût une période tellement inhabituelle que j'ai du mal à savoir si je suis content qu'elle s'arrête, ou si je suis assez lucide pour deviner que ce qui arrive derrière ne devrait pas relever le niveau. Il disait quoi, déjà, le type de queensbridge, en 94, à propos de la vie, cette salope, tout ça ? Bon, peu importe.
J'ai eu une idée cheap, de feignasse : je vais tâcher de poster quelques photos qui récapituleront mieux que moi ces douze derniers mois. Oh, je sais ce que vous en pensez, mais figurez-vous que ce blog, je le fais largement davantage pour ma gueule que pour la vôtre, qui que vous soyez ; ne prenez pas ça mal pour autant, hein ! Tant mieux si vous trouvez votre compte en passant ici, mais honnêtement, on est d'accords, vous et moi, pour dire que des choses à faire, à lire, avant d'arriver ici, il y en a un paquet. Alors haut les coeurs, et restons réalistes : je posterais quelques photos, donc, afin de me constituer un complèment idéal à l'agenda papier qui va rejoindre ses aînés dans le carton prévu à cet effet. Oui, je suis resté à l'agenda papier... Je sais, je sais : tous les téléphones proposent une version numérique, désormais, et fort pratique, mouais, ok. Ben disons qu'avec le temps que je passe sur mon laptop, je m'autorise l'indécence de perpétrer le massacre des arbres en bois. Chacun son truc, moi j'aime bien chercher pendant trois heures mon bic et insèrer moultes bouts de papiers dans ce qui me sert d'agenda.
Et puis, c'est bien, le papier.
Avec le papier, on fait des livres.
Et, admirez la transition, je viens justement d'en lire un putain de bien.

Le nouveau Jim Woodring, qui paraîtra à L'Association en janvier, est un récit long d'une centaine de pages, qui ravira les amateurs de l'univers du barbu de Seattle.
Comme depuis quelques petites années, on relève quelques nouvelles pistes d'influences, quelques nouvelles envies du côté du bonhomme, qui après avoir pris le temps d'installer l'univers incroyable de Frank (qui fît sa reconnaissance, malgré ses multiples travaux antérieurs), s'amuse depuis quelque temps à le bousculer un peu...
Oh, rien qui ne devrait déstabiliser les amateurs de son petit monde qui donne l'impression d'être constamment en pleine montée d'acide... Dans "Weathercraft", ce nouveau bouquin, l'effet trip est toujours là, mais comme toujours, cela serait sacrément réduire la portée du travail de Woodring de se contenter de cette impression... Au centre de ce nouveau récit, une fois de plus, les nombreux paradoxes typiquement woodringuiens apparaissant petit à petit, au fur et à mesure du déroulement de l'histoire. Et cette fois, sur près d'une centaine de pages, c'est Manhog, alias l'Homme-Porc, que l'on suit dans ces nouvelles déambulations...
Une fois de plus, le gentil et mignon Frank va influer indirectement sur l'existence de cette pauvre créature qu'est l'Homme-Porc, qui ne manquera pas de s'en prendre, comme à son habitude, plein la gueule durant l'essentiel du bouquin. Et comme d'habitude, comme dans chacun des récits autour de Frank, c'est à un réel apprentissage de la vie en bonne et due forme que se frotte le personnage central de "Weathercraft". Manhog face à son destin, avec tout ce que cela peut comporter. Mais doit-on réellement attendre une ultime issue aux tortures physiques et psychologiques, à la violence crue qu'il endure comme à l'accoutumée ?
Ce qui sidère le plus, c'est une nouvelle fois la solidité du monde posé par Woodring, sa cohésion parfaitement maitrisée. Les lois qui régissent le petit monde de Frank et de l'Homme-Porc deviennent logiques, cohérentes, tout y est absolument inattendu mais au fur et à mesure que les événements surviennent, l'improbable fait place à l'ordre, à une sorte de norme. Les régles, dans cet univers, semblent de plus en plus circonscrites à l'intérieur d'un périmètre posé par l'auteur, périmètre dont on envisage pas réellement les contours avant d'avoir reposé le bouquin, en se disant que ouaip, finalement, tout se tient tellement dans la tête (et les livres) de Woodring...
Depuis "The lutes string" (paru chez les japonais de Presspop mais disponible dans "Frank's real pa", paru il y a deux ans à L'Asso dans la collection Côtelette), j'ai comme l'impression que Jim Woodring prend un malin plaisir à tisser des choses un tantinet plus complexes, plus amples...

Ce nouveau bouquin en noir et blanc laisse Woodring creuser encore davantage certaines formes d'ombrages, de reflets, il se laisse aller à tenter encore plus de choses avec les volumes... Comme d'hab : c'est la classe.
Pour nous autres francophones (et même si, doit-on le rappeler, ces récits sont muets), c'est qu'avant de sortir chez Fantagraphics aux USA, le titre sera dispo "chez nous", dès janvier, à L'Association.
Et pour la peine, une petite compo qui claque bien la gueule, publiée par Woodring sur son blog :

Voilà pour Woodring. Le mec fait pas tant de bouquins que ça, comptez sur moi pour faire des grands signes avec les bras dès que ça se reproduit...
Et puis en fouinant un peu, j'ai cru comprendre qu'un beau livre était sorti, qui contenait plein de belles choses. En gros, il s'agit d'une rétrospective conséquente du dessin anti-guerre, anti-militariste, avec des tonnes d'illustrations et de strips émanant de toutes les époques, de toutes les contrées, et collectées par Craig Yoe, qui s'y connaît un brin en saloperies du genre...

A l'intérieur, du lourd, ma brave dame : de l'aquarelle et de l'encre, du pinceau et de la mine de plomb, un peu de tout, mais pas de n'importe qui, puisque Yoe a rassemblé sur plus de deux cent pages des choses de Francisco Goya, Art Young, Robert Minor, Winsor McCay, Ron Cobb, Honoré Daumier, James Montgomery Flagg, C.D. Batchelor, Edmund Sullivan, Boardman Robinson, William Gropper, Maurice Becker, George Grosz (Berth, si tu me lis...), Gerald Scarfe, Bill Mauldin, Art Spiegelman ou encore Robert Crumb.
Le bouquin couvre deux siècles d'expression d'opposition à la guerre, et quelle ne fût pas ma surprise de tomber sur une reproduction d'un dessin de Louis Raemaekers, un illustrateur hollandais (1869-1956) que j'ai récemment découvert par hasard, en achetant un petit carnet sur un marché aux puces à l'Ile de Ré cet été.

En revenant de ce sympathique séjour, où je n'avais pas fichu grand chose à part du vélo (avec des dénivelés proches du néant, merci l'Ile de Ré, exactement ce qu'il me fallait), j'avais pris le temps de creuser un peu l'oeuvre et la vie du bonhomme, et corrigez-moi si je me plante, mais il n'y a pas grand chose de disponible de ce type, mis à part une poignée d'ouvrages d'époque que des types mal intentionnés essaient de me faire payer un bras ou deux...
Bon, soyons clairs : Raemakers aussi, c'est la grosse classe.
Mais j'y reviendrais, parce qu'il y aurait bien des choses à en dire.

Voilà pour aujourd'hui.
Ah non, encore un peu de quoi flatter la rétine : dans le cadre de quelques recherches qu'on qualifiera gentiment de personnelles, j'ai récemment eu le temps de regarder de plus près l'oeuvre de Joni Sternbach, une photographe connue pour ses clichés atypiques autour du surf, mais qui a plus d'une pellicule dans son appareil, oh bordel, elle est bonne celle-là tiens.

Je vous encourage à aller fouiner sur son site, et à aller éventuellement écouter l'interview qu'elle a accordé à Chris Orwig.
Quand j'aurais dit que je trouve l'affiche que Blutch a pondu pour Angoulême franchement pas terrible, je crois que j'aurais tout dit.
Du coup, je pense que je ne vais pas aller en Charente cette année, même si, et vous en conviendrez parce que vous êtes sympa, c'est bien triste. Bon, la vérité, c'est que je suis fauché comme les blés. Et puis ça va un moment, la Charente, le Pineau, les paquets de Kleenex qui filent à la vitesse de la lumière... Tiens, encore elle ? Il est temps que j'aille me coucher.
Salut.
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On Air on RadioJune :
- "Celestial blues" est un grand classique (que dis-je, un ENORME classique) de pure spiritual soulness signé Gary Bartz et chanté par le grand Andy Bey (en 1971), que je réécoute depuis que j'ai pécho un 45t tout droit sorti de chez Heavenly Sweetness : le même titre version Chickenwing All Stars.
- Ramsey Lewis "Kufanya mapenzi (Blackjoy edit)".
Un classique de Ramsey, sauce Blackjoy, le genre de tracks où je me dis "oh mon dieu mais on touche pas à Ramsey, en tout cas pas Ramsey de cette époque là", et en fait, il le fait tellement bien que ca passe tout seul. Joie Noire !
- mon gars Dada écoute plein de trucs, souvent des types mal rasés qui couinent sur leurs guitares (ca fait longtemps qu'il a compris que le noise, moi, c'était assez moyennement ma came, ou alors très très ponctuellement, alors il me file des trucs plus mous), et parfois, eh ben c'est super bien, merci dada de m'avoir refilé Woods (visiblement "don't pass on me" est un truc que j'ai loupé à sa sortie, je devais être aux toilettes) :
Woods, "where and what are you", super bonnard. Et puis ça aussi tiens :
- monsieur Blundetto ne devrait donc plus tarder à nous balancer un premier album qui devrait claquer la tronche à pas mal de monde. Entouré de rien d'autre que le gratin actuel (Hindi Zahra, The Budos Band, Tommy Guerrero, General Elektriks, Lateef, Chico Mann... Ca va aller ?), sa manière d'appréhender tout un spectre de la bonne musique fait de lui un producteur rare et précieux, malheureusement trop méconnu. Après une poignées de mixes qui ont mis tout le monde d'accord (et bercé mon été, mais c'est un détail), on attend le bébé avec impatience : pour l'avoir écouté récemment (hin hin hin), je mise beaucoup sur ce disque quand il sortira !
My faves : "Voices" avec Hindi Zahra, un dub de folie complète, qui ferait pleurer une carrière de calcaire, "Cuban shirt" qui pue les réminiscences post-west-london que ne renierait pas Dego en mode analogique, et "Mustang", grosse tuerie low-afrofunk avec les new-yorkais du Budos Band.
GROSSE GROSSE CLAQUE COUSIN !
- Sarah White, à ne pas confondre avec la Sarah White plutôt folk, ni avec une hardeuse au nom assez similaire, est une jeune nenette dont j'aimerais entendre encore plus de trucs.
Son "C Train" est un chouette titre qui donne bien la couleur, quelque part du côté de toute la vague des chanteuses post-nu-soul, de celles qui ont grandi en écoutant les disques des divas soul de la grande époque, et qui ont grandi avec Jill Scott, Erikah, and so on, tout en étant tentées par les envolées de Musinah ou bien Georgia Anne Muldrow, qui sait...
- Tor est un producteur qui s'est amusé à jouer avec le dernier Sufjan Stevens, en composant un long format hip hop qui me donnerait presqu'envie d'écouter l'original (moi, Sufjan, ca m'avait vite fait chier quand j'avais essayé d'écouter un de ses premiers skeuds...).
Et puis un morceau avec Grand Puba ne peut pas être un mauvais morceau, vindzousss !
"The Tallest Man / I Like It" (f. Grand Puba)".
- RIP Vic Chesnutt (1/1/64 - 25/12/09).
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PS1 : cher père Noël, t'a été un sacré putain de radin cette année mais comme je serais gonflé de te jeter la première pierre (je suis bien trop fauché pour offrir je sais pas quoi à mes proches, même mes très très très proches), je te rappelle que les ricains taillent large, très large et que je me contenterais d'une taille M pour le hoodie Star Wars Storm Trooper signé Marc Ecko (une fois n'est pas coutume, la dernière fois que j'ai donné du pognon à ce type, c'était en 94, véridique).
Ou bien le modèle X-Wing Pilot, faut voir.
Cimer à toi.
PS2 : une bise pour mon poteau Guillaume Long, qui, alors qu'il était en train de tout éclater niveau côte de popularité grâce à son blog sur LeMonde.fr, vient de se prendre une tuile en travers de la tronche, tuile qui, j'en suis sûr, ne restera dans les mémoires rien d'autre qu'un mauvais moment. On rigole on rigole mais les sushis dans tout ça ?
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