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13 juillet 2007

Safari photo.

Avec le retour du soleil dans nos contrées, timidement, le june vulgarus sort de sa tannière, les yeux encore mi-clôts, et la bave au coin de la bouche. Putain, enfin du soleil ?! J'y croyais plus.

Bon. Non, non, je ne m'essaie pas à une énième reconversion, la photo ne m'attirant pas plus que ça, mais comme je n'ai pas une minute à moi ces derniers temps(*), je vous droppe une floppée de clichés tous plus pathétiques, minables, et moches les uns que les autres.
Je le sais, mais au moins, ca me donne l'impression de tenir le blog à jour, et c'est toujours ça de pris, du moins, en ce qui me concerne...

(*) oui, je suis très occupé :
- ce soir, Retour du Boogie au Red House (qui a dit "Road House" ?), avec plein de gens, notamment le grand retour de Tristan (aaaaaaah...), et puis aussi cette grande andouille de Picon Jef, back in da game.
Prochaines dates (on en reparlera en temps voulu, mais bon : le jeudi 26 pour une session chez Pum (pour moi, clairement le lieu idéal pour nos soirées), le samedi 28, session outdoor avec les gens du Citron Vert... Plein d'autres trucs.
- jusqu'aux 29, 30 et 31 juillet, on bosse sur la préparation de la résidence anniversaire de l'asso ODDibadiDUB, et rien que sur le papier, c'est déjà prometteur. Ca se terminera donc, après 3 jours de résidence pluridisciplinaire, sur une soirée avec la bande au complet, qui fête donc ses 10 ans. Ca se passe au squatt culturel Confluence 6, rue de la Madeleine, à Besançon.
- on bosse aussi sur le prochain numéro de L'Affaire du Siècle tome 5, qui sera épais, et dont la couverture, pour la première fois, sera sérigraphiée. Pas mal de nouvelles choses dedans, on va essayer de faire quelque chose de chouette...
- je n'en finit plus de bosser sur mes petites compils persos (non, non, je n'ai oublié personne, c'est juste que, vous l'aurez compris, il faut du temps, et bon...).
- comme si ca ne suffisait pas, j'ai voulu avancer un peu sur le Projet Secret bla bla bla, mais sans avancées réellement significatives. More soon.
- et puis en plus, comme si j'avais besoin de ça, le lundi soir mon château s'est fait envahir par un sinistre parisien vendeur de bandes-dessinées-souvent-chères-et-en-noir-et-blanc, Jef s'est joint à nous, et comme j'avais mon weekend suisse dans les pattes, j'ai bien mis 3 jours à m'en remettre. Maaaaaaais nous t'aimons, copain Yves, oooooh oui nous t'aimons. 8)

Evidemment, pendant ces derniers jours, j'ai écouté plein de disques et lu quelques bouquins (vous avez vu le temps ? les terrasses auraient pu me payer pour aller boire des coups que je n'y serais pas allé), mais on en parlera plus tard.
Safari photo, on a dit !


Ca, c'est un des témoignages les plus probants que l'on ai retenu d'une bien sinistre affaire : oui, le punch servi aux 30 ans de Tom HM, Sto, Bruno, et Greg, le mois dernier, était bien d'une extrême violence. La preuve en est.

000potes
Le weekend dernier, Alcor et moi sommes allés à Genève mixer pour les 7 ans d'une boutique de sape, davantage Colette que Kyabi (c'est un résumé, je vous emmerde), on a eu le temps de passer quelques bons moments en compagnie d'une vingtaine de mannequins tout aussi belles les unes que les autres (je me suis interdit la grosse vulgarité sur mon blog, hein), bon, à peu trop jeunes mais bref... Je m'étend pas sur le reste, sur les concours d'attitude ou sur les détails qui ne font pas de cette soirée une soirée inoubliable, mais rétrospectivement, ca nous a permis de voir quelques amis, et ca, c'est bien. Ah ouais ! Quand même, de bien bons moments passés en compagnie de l'ami Ed, exilé qu'on ne croise pas assez, et puis aussi quelques vieilles vedettes de la bande dessinée helvètique sur le déclin (j'ai des noms, mais on va encore dire que je pose, bordel).
Genève, juillet 2007.

000canniba
(Ca, c'est une photo relative à un des très vieux auteurs sus-cités, bientôt à la retraite, croisé la veille du shoot de cette photo) (toujours Genève, bravo, vous suivez, juillet 2007).

000alcormodel
Ah, ces photographes. Toujours au taquet sur le scoop, au cas où un vêtement craquerait, où je ne sais quoi...
Casual Kokore, Genève, 7 juillet 2007.

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J'aime la glace, suite. A Genève, après une ballade dans le centre, conduits par cette vieille taupe d'Edouard, une virée pour bouffer ce qui est probablement la meilleure glace au sureau et à la canelle que j'ai mangé de ma vie. Peut-être. Rhôôôôô, je sais plus, tiens.
Genève, juillet 2007.

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Alors dans un prochain post, je vous raconterai mes eurockéennes de Belfort, version 2007. Allez, un micro-résumé ?
- Bonde Do Role : ambition zéro et attitude foutraque au maximum, du coup très convaincant dans le trip festif décomplexé, beaucoup moins baile funk que la presse branchouille veut bien nous le mettre en tête : samples archi grillés et carrément abusés (la BO de Rocky ou de Grease, les Daft...) mais totalement bienvenus dans un contexte clairement défini : on est pas là pour se prendre la tête, bouge ton cul et on y va... Musicalement au raz des paquerette, mais tellement énergique et autoconvaincu, qu'on se laisse porter aussi...
- Justice : le live le plus attendu des Eurocks était un moment d'ennui profond, le duo, bien sympa au demeurant, ne pouvant décidément pas faire oublier leurs glorieux aînés (qu'on ne citera pas, le comparatif est partout, probablement aussi dans les pages intérieures du 3000ème numéro de Télérama, avec le duo en couv, mazette). Quelques courtes fulgurances, mais dans l'ensemble un live electro-powa des plus classiques.
- Wu Tang Clan : que dire ? Que les mecs étaient présents, tous les mecs, et c'est assez rare pour être salué. Après ? Ben la clique a fait son show, minimum syndical, avec à la limite quelques bons moments de partage avec Meth... Sur certaines punchlines, les membres du crew comptaient trop souvent sur leurs collègues et oubliaient de backer : du coup, on avait de jolis blancs en guise de fins de phrase, pas très propre, pas très pro, un peu "minimum syndical". Il n'empêche : voir les zozos au milieu de milliers de crétins (moi le premier, hein), à hurler "wutangclanain'tnuthintofuckwid!!", c'était rudement cool.
- la création Dalek/Young Gods : quelle ambiance musicale nébuleuse, dense, sombre ! Quel son énoooorme ! Un tantinet trop darkounet pour moi, j'ai vite laché l'affaire, mais voilà une rencontre qui prend tout son sens sur scène. J'espère pouvoir vite trouver un témoignage de cette prestation, qui devrait encore tourner cet été, ici ou là (check it !).
- Amy Winehouse : super mou, super ramolli. La grande brune à une voix incroyable, des musiciens super au point (deux choristes tip-top, très drôles et tout à fait dedans), mais rien n'y a fait, dur de faire décoller le show. Pas mauvais pour autant, hein ! Juste mou, alors que j'aurais adoré voir le gig décoller à grand coups de funky tunes. Caramba...
- Clipse : pas mal, sans surprises, mais vachement kilométrique. Par contre, c'était le seul show hip hop du weekend avec un son correct. Rien que pour ça, ca faisait du bien...
- 65 days of Static : pas mal. Pas trop ma came habituellement, mais plutot convaincants, les zozos.
- Stones Throw : putain, quelle déception... Pas des artistes présents, non. Du son. Le son était simplement, purement, lamentablement à chier. Rien n'y a fait, d'ailleurs personne n'avait l'air d'en avoir quoique ce soit à foutre, du côté de la technique. Les amateurs ont vite été découragés, et à la moitié du show, nous n'étions plus qu'une poignée de vrais gros fans, trop contents de voir les gars d'un des meilleurs label de hip hop de ces dernières années... Mais que c'était dur de devoir supporter le son des instrus derrière Aloe Blacc ou Guilty Simpson ! Impossible de reconnaître les morceaux, tellement le cradingue dominait ; on pouvait entendre un vague beat, la basse était probablement en vacances très loin de là, et tout ce qui tournait derrière semblait poussé au minimum. Dégueulasse.

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Après, ils ont fait ce qu'ils ont pu, les mecs. Aloe Blacc à montré qu'il savait chanter, qu'il savait jouer, qu'il rappait, mais c'était comme essayer de faire un gateau avec des ingrédients périmés. Quelle perte de temps ! Le gros Guilty, lui, s'en est mieux sorti ; son flow, son timbre, la profondeur de sa voix, sortaient mieux que les délicatesses de Aloe Blacc, on passait du riche musicalement à quelque chose de plus ghetto, donc ca passait mieux. Mais bon, bien crado quand même, hein.
Pour finir, Peanut Butter Wolf proposait un mix avec projections vidéo derrière ; plutôt marrant, mais assez frustrant, on aurait aimé entendre davantage de saloperies de Cisco, merde : sur Stones Throw, ce ne sont pas les perles qui manquent, mais le parti pris était marrant quand même : nous n'étions plus qu'une vingtaine (si vous y étiez, corrgiez-moi si je me trompe !) à kiffer comme des malades au premier rang, les vidéos de NWA, de Gangstarr, de ATCQ, bref, que du gros, du classique, du lourd... Il fallait bien ça pour que l'on puisse deviner les titres dont les vidéos tournaient derrière PBW. Super déception, quoi.
- The good, the bad and the queen : super chiant, surtout après TVOTR ! Sopporifique. On a du rester, en tout, au moins 10 minutes.
- The Klaxons : j'ai un scoop ! Aucun des Klaxons ne sait réellement jouer. C'était tout moche. Bon, on est pas resté longtemps, hein. Mais c'était vraiment tout moche.
- Air : je n'ai assisté qu'au final ("Kelly watch the stars", si je me souviens bien), parce que leur dernier live m'avait gonlé. Mais quel final : gros son, grosse artillerie pour quelques minutes vraiment savoureuses.
- I am from Barcelona : à la hauteur de leur réputation, un show bien "nimp". Beaucoup de monde sur scène, donc, mais peu de bons musiciens... Qu'importe, l'ambiance était à la grande communion à la cool, et je crois que la troupe s'y est correctement collé...
- Goose : efficace, mais comme Justice : juste efficace. Bien chiant sur la longueur, peut-être parce que je n'étais ni bourré, ni high.
- et le meilleur pour la fin : les FluoKids dj's !!! Non, je déconne. Un set laptopé au millimètre, alligant les évidences de rigueur, les morceaux immanquables, avec Pharell au contrôle (rien que le pseudo peut vous laisser imaginer la dégaine et l'attitude tip-top...), et une sorte de... je ne sais pas, une sorte de faire-valoir qui se contentait de remuer les bras et de mimer les breaks, mais essayez de manifester votre enthousiasme sur une musique à base de uptempo beat tout un set, vous verrez si c'est facile ! Non, je déconne encore. Chiant comme la pluie, d'ailleur il pleuvait, comme quoi parfois, le neuf zéro fait bien les choses.
J'ai du en oublier, mais c'est pas grave, on y reviendra.
Bon, donc, il y avait surtout TV on the Radio, seul concert que j'ai fait en intégralité : énorme présence, son de folie furieuse, et succession de tracks formidablement interprêtés, bref, la classe, beaucoup plus en place que la dernière fois que je les avais vu...

Allez, le safari photo, disais-je ! Feu.

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TV on the radio, aux Eurockéennes de Belfort 2007, sans aucun doute, en ce qui me concerne, le meilleur show des 3 jours. Brooklyn en force, et en forme.

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Peanut Butter Wolf au mix audio-vidéo, avec quelques pépites old-school (j'avais oublié la majorité de ces vidéos, c'était cool de les revoir), malgré un son archi-pourri (sans contexte le son le plus pourri de toutes les éditions des Eurocks que j'ai pu faire). Stones Throw represent.

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Aloe Blacc tout à gauche, Guilty Simpson au milieu, et PBW à droite, toujours aux Eurocks 2007.

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Alcor aime le Secs ! On s'en doutait, maintenant on en est sûrs...
Eurocks, juillet 2007.

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Aux eurocks, trois jours de suite avec plein de copines et de copains. Le dimanche, par exemple, avec Manu MazeGo, copinette Delphine, et Alcor, alias Petit Dragon.

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Non, non, vous ne rêvez pas, c'est bien un break commercial aux couleurs de Pez.
Si, si.
A la frontière franco-suisse, juillet 2007.

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Ca alors ! Un authentique Miguel de Hong Kong, de passage par Besançon ! Ca alors !
Juste avant d'aller niquer un pot de Ben & Jerry avec Alcor, à Besançon, juillet 2007.


En revenant d'une ballade dominicale au vert, avec Lalie, Sté, Sophy et... Narqo, donc, un peu, euh, fatigué... Sans rancune, gros ! 8) Juin 2007.

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Une photo prise dans un cimetière aux environs de chez Ed, à Genève, juillet 2007.

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Une autre, dans le même cimetière aux environs de chez Ed, à Genève, juillet 2007.

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Deux auteurs (dont un excessivement talentueux) sont cachés sur cette photo, saurez-vous les identifier ? Genève, juillet 2007.

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Et dire que c'est ce mec qui s'occupe des t-shirts du Boogie (et de plein d'autres, hein)... Comme quoi, faut pas se fier aux apparences, parce que les t-shirts, eux, sont plutôt beaux, uh uh uh. On t'aime Dada ! 8)
Eurocks 2007.

000boogietishirt
D'ailleurs, en parlant de ticheurte... On a plusieurs modèles, plusieurs couleurs, et plusieurs tailles dispos... Moi, je dis ça, je dis rien, hein...

"Trente-neeeeuuuuf de fièvrreeeeeuuuuh..." Pour celles et ceux (qui se reconnaîtront) qui me demandent toujours qui est l'interprête de la version française incroyable du "Fever" que je joue souvent en mode Boogie (il s'agit donc de Caterina Valente, et à noter, la version française fut signée par Boris Vian, voilà, ça, c'est fait), une petite dédicace avec cette vidéo d'une énième interprètation, mais cette fois, Henson style :



Désolé, mais moi, ca me fait rire...

Je crois que j'ai tout dit.

Bon weekend, à très bientôt.
Ou pas.

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13 juillet 2005

ANTI ORIGINAL : 10 DAYS IN THE LIFE OF...

Bon, encore une semaine bien prenante. Faut vraiment que vous n'ayez que ca a foutre de me lire, là, parce que c'est du pur journal de bord, hein. On y parlera de zik, de bd, de potes, bref, que de choses totalement brand new et super prenantes...

Il y a une semaine environ, donc, se terminaient les eurockéennes (mini-report du vendredi un peu plus bas dans le blog, ainsi que dans les pages de "L'affaire du siècle tome cinq" numéro 4) et a part headbanger, lever l'index sur Saul Williams, hurler pendant le set de Jamie Lidell, sautiller en beuglant pendant Le Tigre, je dois bien admettre que j'ai pas fichu grand chose cet avant-dernier weekend... En ce qui concerne le dimanche, more soon, mais en gros : rien de vraiment traumatisant : Le Tigre, donc, super efficace et aux chorégraphies hilarantes, Kraftwerk : assez chiant mais heureusement bien rodé sur scène (bon, faut être dans le trip, bien sûr, 4 gugusses super statiques derrière leur laptop pendant 2 heures, faut adhèrer, y'a pas), loupé Tom Ze, loupé Marcello D2, Amon Tobin super nul à chier mais vraiement super nul à chier (incohérent, pas construit pour un sou et malheureusement pour lui, son méga dégueu), Royskopp : on aurait cru à un retour de Pet Shop Boys avec leur ingé son de l'époque (c'était pas top, donc), Slum Village : les 2 mc's bien plus à l'aise que leur formation instrumentale, avec un son pas top (la plage), TTC super fastoche derrière Amon Tobin, à mettre le feu au bout d'environ 20 secondes (je parlerais pas de leur conférence de presse qui restera dans les anales si j'ai bien tout compris), Sonic Youth plutot easy-access par rapport aux dernières fois ou je les ai vu...
Bref, un dimanche cohérent mais pas de claques du niveau du vendredi. Pour résumer, et pour ceux que ca intèresse, j'ai pas vu Dalek, j'ai pas vu Kasabian, j'ai pas vu Moodyman (ca, ca me fait chier), j'ai pas vu Raphael Saadiq, j'ai pas vu Raw T (mais je m'en cogne), j'ai pas vu Bonnie Prince Billy (ca me fait chier), j'ai pas vu Louise Attaque (et j'en suis fort aise)... Parait qu'il y avait Spleen en prog de dernière minute mais j'ais pas eu une seconde pour vérifier le pourquoi du comment du où...

La semaine a donc repris de manière classique : taf, gribouillage (toujours à la bourre pour "L'affaire", entre autre), pique nique avec la brune ou terrasses à droite à gauche... Jusqu'au bouclage du 4ème numéro de "L'affaire du siècle tome cinq", qui nous a bien pris la fin de la semaine... A noter, un petit article dans le spécial été de la revue régionale "Vu du Doubs", un canard qui est distribué de manière euh.. super large niveau local ; bilan, la demande est supérieure à l'offre, va falloir qu'on tire à plus grande échelle, mazette !



laffaire04, originally uploaded by jUne.

Une belle bande d'idiots ont encore fait parler d'eux en faisant n'importe quoi à Londres, et j'ai du attendre 24 heures pour avoir des mails rassurants de la part des amis londoniens, ou coincés à Londres. Quelle merde, putain.

Le vendredi commencait bien, l'ami Vadim m'envoyant le total promo-package (stickers, affiches, cd's, etc) de sa dernière sortie, "Children of possibility", excellent album sorti chez Ninja Tune ; pour les ceusses qui n'auraient pas encore compris malgré mon ramdam d'ici-bas, il vous faut jeter une oreille à cette excellente tranche de midtempo très instrumentale et qui montre une nouvelle facette du dj producteur. Ca reste hip hop, mais on s'aventure tout au bord de frontières peu fréquentées habituellement : ce projet One Self recèle de très bonne surprises, à découvrir au fur et à mesure des écoutes. Franchement, la moitié des titres de cet album mérite de figurer sur la cassette qui accompagnera votre été (summer mix-tapes rules, c'est aussi simple que ca, bordel).
Je m'en vais donc passer le reste de la semaine à sticker, à coller de l'affiche, etc... Si ca vous branche, les affiches sont tirés du visuel de l'album et sont super jolies, signées par les espagnols de inocuodesign...

Au taf, toujours vendredi, croisé pendant le déballage d'import US l'amie Cécile de Télérama qui quitte donc notre petite ville pour retrouver son Paris, ses deadlines et ses très bons articles, le grand retour de bonnes chroniques BD dans Télérama ? A suivre.

Vendredi soir, néammoins, seconde excellente surprise musicale à La Nuit Bleue (formidable séance de découvertes musicales et acoustiques proposés chaque année par l'association Elektrophonie), ou, pour une fois, je n'étais pas bénévole mais spectateur, avec l'ami Marc-de-la-Fnac (oui, bon, ca va, j'ai le droit d'avoir un pote qui bosse à la Fnac, hein...) ; et ca tombait bien, car un des concerts proposés était carrément formidable. Je ne m'étendrais pas sur la prestation pourtant riche et volontaire proposé par l'Ensemble Euphoria Post Mortem, auquel je n'ai pu accrocher plus que ca... En seconde partie, Vincent Royer et Jean-Philippe Collard-Neven ont quand à eux donné une formidable prestation, alliance réussie piano/violon alto/machines (Jean-Marc Sullon, du Centre de Recherches et de Formation Musicale de Wallonie, était aux manettes) : nous avons eu droit à 6 formidables pièces de Luc Ferrari, Steve Reich, et David Shea, entre autres, et si le lieu avait déjà à la base un potentiel magique (les Salines d'Arc-et-Senans, magnifique endroit pour ceux qui ne connaissent pas, classé patrimoine mondial par l'Unesco), ces 3 zozos, invités en résidence pour une semaine par les non-moins zozos de l'asso Elektrophonie, ont su nous purifier l'ouie (et les sens en général) pour un bon moment, merci et bravo à eux. Marc à pris quelques clichés avec son équipement estampillé Nasa, puis nous sommes repartis pour Besançon.


nuitbleufly, originally uploaded by jUne.


Le lendemain, samedi, deux concerts live par mesdemoiselles AGF (d'Allemagne) et Zavoloka (d'Ukraine) conçus pour La nuit bleue : je n'y étais pas, pas plus que je n'ai pu assister à l'annuel voyage acousmatique qui dure toute la nuit (j'ai pour ma part passé une partie de ma soirée à bouquiner et ingurgiter une énooooorme pizza, avec Drine, devant de nouveaux épisodes de "Lost", qui n'a décidément rien de la série formidable qu'on m'avait vendu)... Mais rien que le vendredi en valait déjà la peine, de fréquenter La Nuit Bleue.
Par contre, le samedi, taf, et plusieurs visites bien coolos : Dyotte is back dans le secteur, après 2 ans à New York City, mais pas pour trop longtemps, et quelques vandales dont je tairais le nom m'incitant à me joindre à eux pour vider de l'Alien le lendemain ? Diantre, c'est tentant, mais demain, les gars, chui super busy...
...Dimanche, rien branlé, juste chillé à la maison, le temps de finaliser la maquette de "L'affaire", de préparer un poulet à la June pour ma brunette, et de bouquiner un peu...

- "Albion" (Wildstorm), le premier épisode de la nouvelle mini-série d'Alan Moore, est dessiné par Shane Oakley, encré par Georges Freeman, avec papa Alan aux idées et fifille Leah (Moore, donc) et John Reppion au scénar ; un soupçon de League et ca repart, quoi. Rien de super excitant, mais suffisemment bien mené pour donner envie de lire la suite...

- "Neverwhere" (DC/Vertigo), écrit par Mike Carrey d'après le roman de qui vous savez si vous êtes un habitué du coin (ou si vous avez tout simplement bon gout, uh uh uh) et dessiné (merveilleusement bien) par Glenn Fabry... Bon, pas de surprises, on connait l'histoire, on connait même la fin, celle qui clot ce classique de Neil Gaiman. L'idée sent le plan "remplissons les popoches" a donf, mais le résultat est plutot valable, a la hauteur de ce que l'on pouvait en attendre. Bon, ok, j'en attendais rien, mais je voulais constater... Et bien ca tourne, pas de soucis.

- "Negative Burn" (Calib... ah nan, flûte : Image !) : le grand retour d'une des meilleures anthologies comics des 90's, NB se présente comme un come-back plutot prometteur... C'est toujours Joe Pruett aux manettes, par le biais de son label Desperado Publishing, mais ca fait quand même bizarre de voir ce titre sous la banière de ce dont il était l'exacte antithèse en 93, lors de sa création : NB chez Image, soit. On reconnaitra à Image Comics, ces derniers mois, d'avoir multiplié les audaces éditoriales, autant de choses qu'on aurait jamais imaginé quelques années en arrière.
Dans ce nouveau numéro (estampillé "Winter 2005"), on retrouve tout simplement une sélection de qualité (la plupart du temps) d'historiettes inédites signées (en vrac), ouffff : Evan Dorkin, Jim Mahfood, Zander Cannon, Ron Marz, Brian Bolland, Marshall Dillon, Erik Larsen, Kurt Busiek, Steve Lieber, et bien d'autres ; 95 pages de bd en noir et blanc comme on aimerait en voir dans bien d'autres collectifs, et ca tombe bien, car pour montrer aux retardataires de quel bois on se chauffait il y a 10 ans, Desperado va nous pondre un "best of" avec Alan Moore, Paul Pope, Bob Burden, Terry Moore, P.Craig Russell, Art Adams... et bien d'autres choses, tout ca en fin d'année si tout va bien.

- "Beautiful things" (Boychild productions), écrit par l'anglais Sean Michael Wilson et dessiné par plein de monde... comme la couverture le dit, nous sommes devant "a collection of poetic short stories in comic book form" et bon, oui, pourquoi pas... Certaines associations fonctionnent et le dessinateur aura saisi les émotions distillées par Wilson, pour restituer une poésie narrativement exploitée de manière correcte, mais malgré le talent de certains artistes (et celui, évident, du scénariste), on reste dans les premiers pas, les prémices d'un concept à suivre... Pas inintèressant, mais pas indispensable non plus.

- "Lo-Fi" numéro 3, le nouveau magazine estampillé "comics and entertainment magazine". Bon, plein de bonnes idées, de bonnes intentions, jalonnent ces 80 pages bi-mensuelles, mais une maquette un tantinet lourdingue rendent l'ensemble assez indigeste au final : on passe de Brian Wood à un sujet sur les enervés de Social Distortion en passant par une interview de Mignola, d'un article intitulé "Punk as fuck", et de 2313584 petits articles mis bout a bout... Je sais pas, je sais pas quoi en penser. Il y a du bon mais faut accrocher à l'ambiance punk rock qui se dégage du truc. Je pensais le garder, mais je vais le rendre à Bob La Loutre. 8)

- j'ai reçu mon pack de "Blood Orange", les 4 premiers volumes édités par Fantagraphics, avec la crème de l'actu indy internationale, un peu comme dans "Bete Noire", dont je parlerais dans quelques jours. "Blood Orange" est un petit objet soigné, tout comme son contenu signé, dans le désordre, Rebecca Dart, Lark Pien, Jeffrey Brown, Renée French, Matti Hagelberg, Chris Wright, Lauren Weinstein, John Hankiewciz, Anders Nilsen, Baladi, et bien d'autres ; du très bon et du moins bon, comme dans tous les collectifs qui fleurissent ici et là ; bon, ici, on parle quand même de Fantagraphics, et même si le résultat n'est pas forcément à la hauteur de l'attente (ben ouais, on ne dira jamais assez de bien de Fantagraphics), il demeure tout de même sacrément plaisant et satisfaisant.

- en parlant de Jeffrey Brown, son petit "AEIOU" (Top Shelf) est une lecture essentielle de ces derniers mois, paf, nan mais. Là ou cet espèce de zozo m'avait fait récemment hurler de rire et sourire de satisfaction à la lecture de "Big Head", le voilà qui remet le couvert dans l'exploration super intime et émotionnellement chargée (ou totalement niaiseuse, selon le niveau d'aigreur ou de masculinité mal placée du lecteur-de la lectrice...) ; "Any easy intimacy", son titre complet et plus explicite, relate une nouvelle expérience avec l'autre, cette fois, l'autre se nomme Sophia, et aura donné bien de la matière à griffoner pour ce pauvre Jeffrey...
Là ou je m'attendait déjà à soupirer en me disant "Bon, c'est bon, là, Jeff, on a compris, tu nous à déjà fait le coup...", surprise : non seulement ca fonctionne, mais en plus Brown est arrivé au sommet de sa méthode de travail, en répartissant ses souvenirs, ses moments partagés, ses états d'âme de manière foncièrement séduisante, sans pour autant tenter de dissimuler des maladresses de diction, de narration, ou parfois même d'idée de base. Du coup, AEIOU est dirigé par un rythme assez frais, et cela suffit pour le rendre convaincant.
Attention, hein : ceux qui n'auront pas apprécié ses précédents travaux n'accrocheront pas plus... Mais les autres, ben... Foncez. C'est juste et touchant, comme d'hab.
Petit spoiler, une sorte d'avertissement tiré du bouquin :
"Although based on actual events, this book leaves so much left unsaid that you may as well consider it to be fiction. Time and memory have a way of distorbing things, ans Sophia's side of the story is necessarily lacking. Perhaps someday I will be reconcilied with her but until then this book is dedicated to Sophia, with apologies, regrets, thanks, anger, sadness, love and a million other mixed emotions"...


brown04, originally uploaded by jUne.


...Moi, j'aime ce mec, surtout lorsque la lecture de AEIOU a suivi la lecture de "Be a man" (32 pages pour 3 dollars, chez Top Shelf aussi), l'autoresponse parodique plein pot que Brown s'est infligé ; hilarante variation extreme autour d'une autocritique sur le mode "ne serais-je pas un peu pleurnichard et pathétique dans mes bouquins ?", Jeffrey Brown part dans un trip parodique à mourir de rire, ou il est question, je cite, de "rrrr, beer, sex, sports, ungh, unh, porn, kick ass, fuck, explosions, trucks, breasts, meat, bitch"... Super drôle. J'adore ce mec.

- aucun roman en cours, et depuis quelque temps déjà : mes statistiques vont chuter, ca m'apprendra à voir à la hausse mes moyennes de lectures dans des questionnaires à la con. 8)

Lundi, Bob the Otter m'amène donc quelques exemplaires finalisés du fameux numéro 4 de l'Affaire, et de sa couverture "à la con" (appelons un chat un chat) signé JB, qui s'est laché avec la couleur... Bientôt le 48CCHFKK, promis ; a ce rythme là, ca va se préciser vite, et je compte bien racheter Dargaud. Ou Casterman. Ou Soleil. Ah ouais, surtout Soleil...

Le soir, Yves-je-fais-4-aller/retour-dans-la-nuit-ca-me-fait-pas-peur et Dude me récupérent à la maison, et on va se cogner une soirée tranquille en terrasse, apéro puis repas, juste le temps de se prendre une méga-rabasse pendant qu'on bouffe, cool.
Dude m'offre un DVD sauce DIY, un truc spécial Star Wars nommé "the Star Wars Fan Films" qu'il a confectionné tout seul avec ses petits doigts, avec des tonnes de shorts movies réalisés par des fans, du désormais classique "Troops" au très très pro "Georges Lucas in love" ; j'en ai pas encore vu un tiers que je suis déjà super fier de ce truc, énorme.
Il est fort ce Dude.
Il apprend même aux barmen à lui confectionner le breuvage qu'il affectionne tant, tellement il est fort (grand jeu sans obligation d'achat : quelle est la boisson favorite du Dude ?)...

Mardi, rien de très marquant, si ce n'est Manue et Alex qui viennent bouffer, super bonne soirée d'ailleurs, et voilà ou j'en suis : ils viennent de partir et je digère péniblement mes fajitas trop épicées en tapotant lentement sur le clavier, alors que Drinette est tombée de fatigue sur la dernière page de "Generation X". Ok, c'est pas le meilleur de Coupland, mais quand même, merde...

Demain, mercredi : il y a une démo du skate team Cliché devant le skate shop local, ou mon homeboy Feetwan m'a convié à passer un peu de son ; je m'en vais donc aller faire une ptiote sélection et je vais prévoir large, au cas où Howie me confirmerait qu'on joue également vendredi soir ensemble...

La première des infos du jour, c'est que nous abandonnons l'appart à plein d'amis du 1er au 13 août, jours pendant lesquels nous irons faire les larves sous le soleil des Landes, quelque part le long de la trèèèèèèès grande plage toute droite, genre...
la seconde, c'est un truc que je met en dernier comme ca vous le gardez en tête, gens du coin ; c'est un petit mail de Laulaure, envoyé depuis Budva (Montenegro) :
"Je présenterai une vidéo dans le cadre de l'exposition Affinités à la Saline Royale d'Arc et Senans (25).
Le film, crée pour l'occasion s'appelle 'celle qui n'était pas' et s'inspire des écrits de l'écrivain slave Ivo Andric."

Laure fait partie de la troupe de zozos qui fêtent les 10 ans du Pavé Dans La Mare a la Saline (61 artistes à la Saline Royale d'Arc et Senans du 27 juillet au 3 septembre 2005), décidément the endroit of the moment in alentour...

Et je crois que cette fois c'est fini.
Ah nan : le talentueux Hippolyte quitte l'hexagone pour les îles lointaines, et tous ceux qui se réjouissaient de le rencontrer pour le salon des Mots Doubs en septembre à Besançon peuvent être verts, car son déménagement tombe quasiment en même temps ; si ca, ca fait pas chier, je m'y connais pas... (et pourtant en caca j'en connais un rayon).

Sur ce, bonne route.

2 juillet 2005

JE FAIS QUE PASSER, LES COPAINS.

Live from les eurockéennes de Belfort 2005

Hier vendredi, journée ponctuée autour du début du grand raout juilletiste, qui rend sourd pour une semaine : les Eurockéennes de Belfort.

Cette année, programmation qualitative, qui flirte entre super easy et gros pointu, un peu comme d'habitude (même si pour moi, la prog de cette année est un chouïa moins excitante que les dernières années), grâce au talent combiné de nox deux excités favoris, à savoir monsieur Kem et monsieur Christian Allex (interviewé dans le dernier numéro de Polystyrène au sujet des création co-produites par les Eurocks et la Vapeur de Dijon).

Vers 16h, my man Alex se pointe à l'appart et après un thé trop infusé, plein d'amertume, nous laissons Drine (qui part un peu plus tard de son coté avec Manue et Alex - pas le mien, celui de Manue, merde, faut suivre !), prenons la voiture et traçons, direction le Territoire de Belfort, gigantesque département ou je ne vais qu'une fois par an, je crois ; je suis bien content car avec Alex, j'ai enfin trouvé un zozo sur Besançon qui est prêt à bouger à droite à gauche pour aller bouffer du bon son, tous mes potes les plus chauds étant pas forcément à côté (hormis Feet qui bosse comme un malade entre son taf et ses prods).
Dans la bagnole, on se cogne "Midnight Marauders" non-stop, en boucle, et on rappe à tue-tête les refrains de ce qui ressemble quand même au... meilleur album hip hop de tous les temps ? Discuss later, mais en tout cas, ca nous rajeunit pas, tout ca. 8)

On arrive vite et bien, même si on a loupé Little Barrie, et on trace directement au début du set de Bloc Party, grosse sensation du moment, quand même.

Alors bon, n'ayans pas peur des mots : programmés sous le Chapiteau (la seconde scène du festoche), le son était énorme, grosse machine super carrée et très efficace ; nous étions tout au fond, loin de la scène, mais la section rythmique de la hype du moment nous arrivait en grosse, grosse claque faciale.
Bloc Party, énième agacement médiatique de la presse spécialisée, a au moins un mérite, c'est d'avoir su fait monter une sauce quand même assez inédite : tout le son londonien des 80's est réuni à merveille, ca pue vraiment la fibre new wave, ca respire les insinuations funk, ca sent aussi le rock anglais habilement inspiré, transpire même ici et là des vibrations reggae... Très bien fait en tout cas.
Pas vraiment de surprise scénique, ca joue assez convenu, ca ressemble beaucoup à la version studio, mais ca tourne fort, et bien ; je croise la petite soeur de my man Monkey, qui à l'air d'apprécier. En parlant de "my man", my man Feetwan n'est pas là ce weekend, je lui passe un coup de fil et lui envoie une carte postale sonore (enfin, téléphonique...) en direct du plutôt gros son des messieurs, qu'il aurait probablement kiffé de voir.

Entre chaque prestation, on navigue ici ou là entre les scènes et les nombreux stands de trucs à la con, et je pose des stickers un peu partout, reprazent les copains Vadim, Yarah et Woody, de One Self, grâce aux piles de stickers qu'ils m'ont laché ; je suis une street-team à moi tout seul, et je suis pas cher... 8)

Néammoins, on zappe vite la fin pour aller à la Plage voir Konono n°1, un groupe de joyeux olibrius de Kinshasa : ces métallurgistes de l'afro abusent de la disto, pour notre plus grand bonheur : record du son le plus délicatement agressif, du conglomérat de basse le plus convaincant... Jouissif et à point, impeccable pour se mettre dans le bain... Super son, même si très abrasif, très envellopant, très prenant.
On assiste à la fin du concert en bouffant un minuscule morceau de pain un peu sec, coupé et empli de graisse de cuisson servie avec un infime morceau de steack haché, et une cuillère à café d'oignons mutants, le tout vendu 6 euros sous l'étiquette "hamburger" ; on prefère rigoler de cet abus en dégustant ce cadeau divin, et on kiffe comme des malades sur le set de ces niggas niggas totalement entrainants, totalement prenants, totalement mortel.

Le saviez-vous ? Sur la Grande scène, les Queens of the Stone Age proposent un show super linéaire, ultra plat, et chiant à mourrir, dont ne transpire pas un poil de l'énergie de leur disques ; toutefois, mention spéciale à leur batteur (non, pas Dave Grohl), grosse masse de muscles complètement tatouée et qui comblait l'absence scènique des autres zozos à lui tout seul.
Alex et moi on est morts de rire en voyant la faune qui hôche la tête comme un seul homme sur les refrains des enervés, mais on essaie de respecter le goût du bourrin que nous n'avons décidément pas trop, ni lui ni moi. Q-Tip forever, baby !

En allant voir Jean Grae à la Loggia, je tombe sur une partie des Lust, dont le dernier album est annoncé en grosse pompe partout à l'entrée du festoche ; les bisontins sortent finalement leur dernier album, produit par Steve Albini (si, si, celui des Pixies, de Nirvana, de PJ Harvey...) en octobre, et leur street-team a fait des ravages, once again.
On stoppe un instant sur le stand Fnac (oui, amie lectrice, ami lecteur, tu m'a bien lu) pour aller faire coucou à Eric aka Gourou, anciennement de Music Machine, le shop qui m'a décrotté les oreilles dans ma jeunesse. Eric, malgré une période difficile, nous fait l'inventaire du weekend et de la soirée, et une fois encore, comme tous les ans, nous nous verrons plusieurs fois dans le weekend ; il me lâche au passage un cd mixé d'Aramis, apparemment un univers de mix similaire au mien, qu'il me faudra lui refiler, me dit-il.
Aramis ? Connait pas, mais le tracklisting laisse présager un bon goût certain : John Arnold, Bebel Gilberto, Alex Attias aka Mustang, I-Wolf, le skatteur breakbeatien Danny Breaks, le remix par Attica Blues de "Reggie's escape" de Earthbound (un skeud que j'ai usé tellement je l'ai joué), tout ca avec... l'emo remix du "chocolate" de Kylie Minogue ?! Merde, je vais intenter un procès ! 8)

La Loggia avec Jean Grae, donc. Mouairf ; j'aurais "adoré adorer", mais ce ne fut pas le cas. D'abord un son super merdique, et très agaçant, ne faisaient rien pour arranger le manque de présence de la soi-disante charismatique rappeuse, dont l'album a fait beaucoup parler, mais ne m'avait pas convaincu des masses.
En guise de super performance annoncée, un set basique et apparemment routinier, un dj qui cumulait les tics de dj, et un flow de la demoiselle plutôt habile mais malheureusement chaud à suivre, principalement à cause de ce satané son. Ca fait toujours plaisir de voir un set "hip hop de qualité" en live, mais c'est décevant de ne pas adhèrer autant qu'on l'aurait souhaité.
Je suis pas resté, hein.
Pensées to my man Adam à chaque fois que la miss sert son "phila" par ci, son "phillie" par là... Phillie-Belfort... Pennsylvanie-90... Word.

Entre les 2 sets qui se suivaient à la Loggia (Jean Grae suivi de Saul Wiliams), une petite dose de la petite Emilie Simon, qui jouait sous le Chapiteau accompagnée de la Synfonietta de Belfort (les jeunes musiciens de l'Ecole de musique de Belfort) et des Percussions Clavier de Lyon, dont le set m'avait enthousiasmé il y a quelques mois à la Laiterie de Strasbourg, peu après la sortie de son premier album... Déception.
L'interprétation proposée par tout ce (pourtant) joli monde n'a pas su me séduire plus que ça. Assez monotone, sans surprise, beaucoup plus "classique" que les audaces technologiques auxquelles elle s'était laissé aller lors de ce concert strabsourgeois...
De plus, gros gros problème de son : Emilie n'a pas beaucoup de voix, et ce n'est pas un obstacle pour faire de la bonne musique, mais entre ses hésitations pulmonaires et ses prises de parole plus appuyées, on devine que la technique a eu du mal à gérer l'exploitation du spectre de la voix de la jolie brune ; bilan, la voix de la miss est en avant, toute, et le reste derrière, au loin ; c'est moche, surtout quand la jeune femme se laisse porter par par l'ambiance oniriquo-ethérée du gig (ca se dit, "oniriquo-éthéré" ? on s'en fout).
C'est ce que j'appele un beau gachis, ca aurait pu être très bien, cette orchestration (ils étaient nombreuses et nombreux sur scène) apparemment habile, mais non, la balance "expédiée" nous aura privé d'un bon moment, et surtout de l'envie de s'attarder. En repassant un peu plus tard, vers la fin, même constat. Dommage.

Retour à la Loggia, pour le new yorkais qui tue sa race, le fantastique (je pèse mes mots), le très grand Saul Williams.
Pas de surprise, mais une bonne confirmation ; c'est la deuxième fois que j'ai la chance d'assister à une prestation du génial Williams, et putain, once again : grosse grosse claque.



Une présence, en voici une, décidément ; ses textes, son timbre de voix si personnel et son flow magistral contenteraient les curieux les plus difficiles ; et derrière, ca sonne, ca claque, ca pulse, malgré un son pas super terrible.
Décidément, pas mal de déception sur la technique en ce premier jour de festoche ; les eurocks ont habitué mes fragiles petits tympans à bien mieux, et je m'en étonne, de cette carence qualitative.
Instants mémorables parmi tant d'autres : génialissime variation autour du track originalement construit sur une instru de dj Krust, une interprétation gigantesque et inoubliable de "Black Stacey", un titre flirtant entre la mélancolie downtempo et un fat heavy beat pulsé dans ta tronche, et surtout, surtout, une énorme présence, ce même charisme qui a fait la renommé de cet artiste précieux et franchement génial.
Pendant ce show, je regrette l'absence de mes potes amateurs du monsieur, je passe un coup de fil à Ed the Swiss Horse, sans savoir si je suis tombé sur lui ou sur sa boite vocale ; anyway, je récidive avec Alcor, monsieur Bricolage-from-Dijon, et lui laisse aussi une petit dose homéopathique.
Putain, ce que j'aime Saul.

On passe devant la Grande scène pour se prendre quelques défraglations des Nine Inch Nails, le genre de groupe qui me parle surtout par nostalgie, je pense ; je suis ravi de constater que le monsieur Trent est en grande forme, ca part dans tous les sens, mais je reste quand même dubitatif devant les derniers morceaux, les choses les plus réussies (ou efficaces, ou les 2) à mes yeux restant les interprétations 2005 de classiques comme "march of the pigs" ou surtout, surtout, de l'énorme "Closer".
Vache, ca nous rajeunit pas non plus tout ca.

On boit un coup avec Manue et son Alex, Drine, Alex et un de ses potes ; je peste car comme chaque année, j'ai encore oublié mes jetons boissons des années précédentes. Ca commence à faire une jolie collection, et chaque année je me demande où j'ai foutu ceux des années passées ; bougre d'idiot, me dis-je en entendant les rythmiques chaloupées émanant de la plage...

Mes tympans m'implorent et nous allons donc assister à une bonne tranche de douceur suave et authentique, à savoir monsieur Ken Boothe qui distille sa légendaire délicatesse à la Plage, la scène la plus chill-lounge-peaceful du festoche, n'en déplaisent aux fans de la Grande scène ou s'échouent en file indienne de grosses baleines bien lourdes.
Je suis pas un gros amateur de reggae, mais Boothe est quand même une voix incroyable et l'interprète de nombreux gros titres, qu'il nous sert à grand coups de louche pleine de soleil (même s'il est déjà 23h) ; un moment fort sympathique.
Je croise aussi l'ami JB du crew Radio Campus Besac, qui a été super décu par le set de Cocorosie (pas vu), et qui a trouvé Interpol (pas voulu voir) excellents, tandis que Manue, elle, n'a pas l'air d'avoir trouvé ca mortel. Soit, de toutes facons, on a encore plein de trucs à voir, bordel de merde ! 8)

On checke un instant The Faint, pour une fin de gig déglingué et complètement hystérique. C'est agréable à voir mais musicalement, je suis pas dans mon univers, et je reste très extérieur à tout ca. Les zozos ont l'air de s'amuser, mais le public me semble un tantinet perplexe, tout comme je le suis ; une bande de néo-hype au premier rang, sponsorisés par Ray-Ban et par Vivelle, eux, ont l'air de s'éclater. C'en est trop, d'autant plus qu'au loin, la lourdeur électro se met en branle.
The chemical brothers, encore eux, ont investi la Grande scène, il me faut prendre le maquis ; c'est étonnant de voir la facilité dans laquelle ce duo s'est engouffré, plongeant dans la bigbeatisante la plus facile, le pseudo-heavy beat bien binaire, alors qu'ils ont pourtant des facilités pour explorer des pistes électro vierges ou peu usitées : je pense notamment à leur premier album, qui regorgeait d'une fraicheur encore bienvenue, d'un big beat encore innovateur (ok, le big beat innovateur, c'est un concept assez sombre, que je me préserverais bien de creuser, je retire).
Là, on est dans le pousse-bouttons le plus chiant qu'on puisse imaginer, c'est longuet, c'est chiant, c'est binaire au mauvais sens du terme, c'est les chemical brothers, quoi ; les nases qui auront accepté sur le retour l'arrivée de l'électronique dans l'intégralité du spectre musical seront probablement ravis. Pas moi.

Je comptais me nettoyer les oreilles avec Bright Eyes, encore une nouvelle coqueluche de la presse musicale de bon goût, uhuhuh.
Note pour moi-même : prendre le temps d'écouter un maximum de trucs que je ne connais pas avant d'aller me faire une idée de leur vision de la scène, la prochaine fois.
Je suis pas convaincu pour un sou, et j'abandonne assez tôt, direction ce qui peut être la vraie claque de cette soirée : Jamie Lidell.

Déjà, je sentais le vent venir, lamentablement étalé sur la barrière au premier rang, pendant que monsieur Lidell faisait son ultime soundcheck...
La surprise, si nous devions en avoir une, serait de taille, apparemment.
Derrière une montagne de machines, l'anglais semblait assez flippé, mais aussi assez flippant : auto-delay sur des samples instantanés, beats crées par un beatbox surprenant (le monsieur semble donc multi-tâche ?), et loopés automatiquement, sonorité complètement branque mais super prenante, putain, pendant le soundcheck, je trépignais de bonheur, mes pieds bougeaient tout seul.
Du pur groove émanait déjà de ce mec à l'époque du très bon projet SuperCollider (encore un truc foutu dans mes oreilles par my man -once again-, Laulau-anciennement-du-Salon), mais j'étais bien loin d'imaginer ce qui m'attendait ce soir !
Mettons les choses au point : déjà, un anglais (blanc) qui chante de cette manière, c'est louche.
Fallait se méfier.



jamielidell, originally uploaded by jUne.

Finalement, le pénible voisin bicéphale de la Grande scène finit par fermer sa grande gueule puante, et le silence se fait : Jamie, première, clap.

Le set débute, et Jamie déboule sur scène, vêtu d'une tenue plastoc bien zarb, et flanqué d'un extraterrestre qui lui servira, 80 minutes durant, de caméraman-vidéaste-VJ des plus surprenants, des plus frais, à défaut d'être des plus talentueux (3 caméras en permanence sur Jamie) : le grand Pablo Fiasco. Wooooorrrrddd !
Et de se jeter corps et âme (je pèse mes mots, ce mec prend sa mission au sérieux) dans une série de surprises sonores totalement incroyables, complètement jouissives mais absolument et systématiquement inattendues...
Baisant très discrétement (mais sûrement) avec ses machines, Lidell lance un défi à son public : saurons-nous rentrer dans cet espèce d'orgasme collectif électronique à rallonge, saurons-nous adhèrer à cette tranche de VRAIE nu-soul, et rentrer dans son univers fait de rencontres impromptues, de breaks recyclés à l'infini en direct total, de nappes générées par le hasard et quelques kilos de matos dispersés là, sous ses mains ?
Son chant, ses intonnations, et son timbre de voix convoquant ceux de Sly Stone ou de Curtis Mayfield, Jamie Lidell se lance dans une espèce de long run totalement incongru, totalement bancal mais toujours efficace ; ca vit, ca bouge, ca s'énerve et se cambre, ca bouscules les attentes, ca dérape et ca s'esclaffe de se voir se précipiter dans le vide, c'est... C'est énorme.

Les sonorités rappelent qu'on est chez un artiste de chez Warp, bien sûr, mais dieu sait que par les temps qui courent, c'est restreindre l'aura de ce monsieur que de mentionner sa maison de disques, dont le meilleur semble être derrière... A moins que... A moins qu'ils aient d'autres Jamie Lidell dans les cartons ?!
Alors certes, oser citer Aphex Twin ou SquarePusher aux côtés de Curtis ou Sly, c'est gonflé et ca peut sembler abusif.
Mais non.

Jamie Lidell nous a servi une gigantesque part de gospell foutraque dont les dieux visés seraient les ultimes bruitistes de ce siècle.
Son funk, désespérement cru et torride, son sens du break (quand il le décide, ses breaks sont parmi les plus hip hop qui soient), son r'n'b qui renvoie la production de ces 20 dernières années au piquet des éleves copieurs...
Lidell ne copie pas, il crée, il s'intèresse, apprend, pour mieux analyser, détourner, contourner, et, enfin, et surtout, créer, et réciter son propre répertoire soul, empli d'émotion et de maitrise, de sens du vrai et de maitrise des machines.

Génial concert, donc, passé appuyé à la barrière du premier rang, à scander des bravos, l'index en l'air, pendant que le VJ proposait un show à la hauteur de son environnement sonore : sur les écrans, ca grouillait, ca osait, ca plaçait des trucs de bargeot, bref, c'etait BON, putain. Chapeau à cette créature au sens plastique certain, donc, le grand Pablo, et à son sens de l'impro total (à suivre Jamie avec une mini V à la main, lors de l'ultime démo de crooner du monsieur), à lui aussi...

S'il fallait poser un bémol (quand même), ce serait les longueurs électro-bruitistes dans lesquelles Lidell se laisse aller, totalement submergé par l'impro quasi-continue de son set, et par la liberté avec laquelle ses machines, pas toujours dociles, surprennent leur maître et le mordent aux chevilles.
Lidell, imparable et totalement en phase avec le processus de créativité instauré par/avec ses machines, repart dans son hyperbole sexuelle malgré quelques interruptions de coït imposées tantôt par ses bécanes, tantôt par ses micros...
Qu'a cela ne tienne.
Ralentir et amenuiser l'excitation, la laisser reposer, mais pas s'éteindre, pour laisser l'envie devenir plus pressante, moins incontrolable... Plutôt valable, comme méthode.

Waaah !
Inutile de dire que ni T Raumschmiere, ni les gentilles Electrelane et encore moins les médiocres La Phaze (pas vu cette fois, mais déjà subi) n'ont retenu notre attention, à Alex et moi.
A l'issue du set de Jamie Lidell, nous n'avons fait qu'y passer, pour mieux foncer au parking : encore une bonne heure de route, le tympans défaits et le sourire fixé, merci Saul, merci Jamie.

Ne manquait plus que Ali, Phife et Q-Tip ne reviennent pour nous accompagner jusqu'à chez nous... Et ils vinrent, les bougres ! 8)

La suite bientôt.

- tout petit PS hors-sujet : samedi midi, Laurent Jallabert interviewé sur France 3 au sujet de "sa bédé" :
" - (la journaliste :) Alors Laurent, cette bédé, elle m'a bien fait rire...
- (Jallabert :) Oui oui, ca rencontre déjà un franc succès, ca fait rire, c'est normal, c'est une bédé."
Qui se dévoue pour envoyer quelques bandes dessinées à ce plouc cosmique ?

On air on RadioJune :
- One Self "Bluebird", LE TITRE de cet été ; la bande-son (et bien plus que ca, s'il vous plait) des jours qui s'allongent, de la chaleur qui s'installe, des paysages qui défilent par la fenêtre de la bagbole qui nous emmène en vacances...
- Aramis (pre-release or low-package mix ?), compilation mixée avec inventivité et soin (à l'ordi ?).

O.U.T.

29 juin 2005

BIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIP.

BONJOUR C'EST JUNE
JE SUIS ABSENT POUR LES QUELQUES JOURS A VENIR,
ET JE NE SERAIS DISPO QUE PAR L'INTERMEDIAIRE DE MON PORTABLE
MAIS VOUS POUVEZ ME LAISSER UN MESSAGE
MERCI
ET BON WEEKEND.


J'ai rendez-vous avec, notamment, Bloc Party, Nine Inch Nails, Amon Tobin, Moodymann, Bonnie Prince Billy & Matt Sweeney, Jean Grae, Ttc, Emilie Simon, Bumcello, Raphaël Saadiq, Electrelane, Dälek, Slum Village...
Et surtout, surtout, Jamie Lidell, Saul Williams, Sonic Youth, Le Tigre, Common...

A bientôt ! Et à ce weekend pour celles et ceux qui y seront... 8)
BOn weekend aux autres !