Combien reste-t-il de libraires dans le petit monde de la bande dessinée qui ne se contentent pas de signer les bons de commande que leur tendent leurs représ de secteur ? Qui proposent un choix de micro-éditions provenant d'un peu partout, qui semblent CROIRE en ce qu'ils font en y mettant une énergie que la plupart ne font plus, au fil du temps ? Des libraires passionnés, en somme ?
Pas des tonnes.
Et bientôt de moins en moins, sous les efforts conjugués de la gentrification (pour la forme), de l'ultra-libéralisme (pour le fond), jusqu'à... BROOOOOOO-KLYYYYN ! Pardon, ça m'a échappé.
A l'automne 2008, je me retrouve à errer dans Brooklyn à la recherche de ce nouveau shop qu'une chouette vendeuse chez Giant Robot NYC venait de me conseiller. "You're looking for authors I don't even know shit about. You should go see @desertislandcomics". Ok, soit.
Bien vu, mdame : j'y suis allé, et j'en suis ressorti avec une monstre pile de zines, des séricos, des bouquins ingaulables ici-bas, et le souvenir d'une conversation avec un type comme on aimerait en voir derrière tous les comptoirs de libraire. De la passion, de la générosité, des blagues nulles aussi : impecc.
Au moment de partir, comme il flottait, le type m'a gentiment refourgué un pépin flambant neuf : c'est ça, l'essence du souvenir. Ne pas se souvenir de tous les formidables trucs avec lesquels j'ai quitté la lib, mais me souvenir du parapluie.
Depuis, Desert Island est devenu une institution, un repère, un exemple. Cette librairie soutient directement la création, propose depuis des années de grandes et belles choses à ses visiteurs, à sa clientèle.
J'espère que Gabe Fowler trouvera de quoi faire perdurer sa belle aventure. Au même endroit ou pas : après tout, est-ce que son proprio le mérite ?
On peut filer une pièce ou deux ici : https://gofund.me/41ad655f
9 octobre 2024
Desert Island.
27 novembre 2021
The abominable EP.
L'un des tous meilleurs disques de l'année ("Yeti season") est depuis deux ou trois jours accompagné d'une collection d'inédits, d'instrumentaux, de nouvelles versions alternatives, comme l'industrie du disque nous y habitue chaque année de plus en plus.
Et c'est assez fou de se dire que les deux sont aussi réussis l'un que l'autre, malgré l'évidente redite, la proximité temporelle entre les deux sorties (le précédent est encore tellement frais !) et la pléthore d'éléments communs : El Michels Affair pond une sorte de super-soul enrichie censée être étiquetée "retro" alors que la somme d'influences qui traversent ce "The Abominable EP" donne un tournis complètement issu de la contemporanéité de son époque.
La redécouverte des versions instrumentales issues de l'album, ou celle des instrumentales auxquelles de nouveaux vocaux sont venus s'ajouter, c'est assez fou : l'oreille s'arrête sur de nouvelles choses, c'est le principe de la version alternative mais jouée jusqu'au bout sans que ça ne soit casse-gueule une seule fois. C'te classe, sérieux.
L'énumération de ce que l'on y trouve n'apporterait qu'une liste dispensable, et forcément restrictive, tant la délicieuse bâtardise y règne à chaque seconde. C'est un merdier succulent, et c'est produit par ce qui se fait de mieux en matière de musique organique depuis plus de vingt balais ; il suffit de voir le parcours derrière la console et les branchements de micros du gars Leon Michels et de sa garde rapprochée pour lui ou pour les autres, ça déglingue tout à chaque fois. Le mec a quarante balais, j'arrive jamais à le croire, dedieu.
Big Crown Records 👑 ❤
25 juillet 2021
US94 / trip down memory lane 👻 👀
1. : un.e inconnu.e / pic : unknown people ("hello please you photo me possible please this camera me thank you very much", un truc du genre).
2. 📷 : selfie avec un appareil jetable. Un peu comme la tronche du mec finalement. 🤡 Où ça ? 518 W 40th St, NYC. Oui okay moi aussi j'ai un peu de mal à croire que j'ai 21 balais sur cette toph mais bon, pourtant...
3. 📷 : Et soudainement, entre deux cartons d'archives poussiéreux, retomber aussi
sur quelques notes et tickets d'achats divers et variés (oui, "qu'est-ce
qu'il garde comme conneries !", je sais).
Bon : acheter le dernier Public Enemy tout frais, sur place, la semaine de sa sortie : Ok c'était pas le meilleur mais bon, hein.
Bon
: je devais culpabiliser un peu de m'en tenir à la moitié "est" des
États-Unis pour ce voyage, du coup j'ai aussi raqué quelques trucs qui
venaient de l'autre côté, faut croire. Et puis d'ailleurs, bon :
quelques semaines plus tard, je faisais la queue devant un disquaire de
Fargo, ND, pour acheter "Murder was the case" le jour de sa sortie
aussi...
Ah, la jeunesse...
4. 📷 : Quelle est la proportion de touristes à New York qui, avant 2001, ont pris une photo depuis le haut du World Trade Center ? La majorité non ?
#scandalecapillairemaisjetaisjeune 😬 #personnalarchives #declassified #tripdownmemorylane #1994 #solotrip #NYC #USA #oldman #throwbackweek 👀 👻 #archivespersonnelles #dossierclassé #mémoire #1994 #grosvoyagetoutseul #NYC #USA #jesuisvieux #semainethématiquesouvenirs 👀 👻
1 décembre 2008
Yes weekend.
Et non non, je ne promettrais plus rien quant aux improbables updates de ce blog. Juste en passant, comme un promesse lancée en l'air : je tape ces mots sur un ordi brand new, un ordi avec tout ce qu'il me faut dedans (c'est à dire fini les croûtes intergalactiques qui ressemblent davantage à un taille-crayon électrique qu'à un ordinateur), et, et je sais que ca paraît improbable, mais pour la première fois depuis des années, une connexion chez moi. Si, si ! Un truc de dingue, quoi. Vite, des anxiolitiques.
Bref.
Logiquement, un ordi digne de ce nom et un tuyau en prise directe avec le monde virtuel et chronophage qui nous entoure désormais, ca devrait changer pas mal de choses dans les multiples projets sur lesquels je planche, mais aussi la vie de ce petit blog. Comment çà, "il l'a déjà fait ce coup-là..." ? Ah non, pas celui-ci. Celui-ci, il est réellement brand new etc, hein.
Avant toute chose, hésitez pas à venir boire un coup demain mardi soir, chez Pum @ Besac : Alcor et moi nous occupons de l'apéromix de 19h à 22h30, hop le flyer :

En attendant un post sur les 931843 fanzines et autres microbouquins que j'ai ramené de mon petit séjour outre-Atlantique du mois dernier (Dieu que le temps passe vite), ou sur les 64756376 disques que j'en ai rapporté, un autre post qui fera office d'apéritif pour mes nombreux lecteurs, plongés dans la déprime et l'ennui depuis que ce blog est désert. Ce message est pour eux : maman, je passe bientôt, embrasse tout le monde.
Voilà.
Le séjour nord-américain, donc. Quelques jours fort salutaires (là-dessus, encore big up à mon bro Ed, initiateur -et grand mécène- de l'impulsion déterminante), loin d'ici, et là où tellement de choses se sont passées (à la vitesse de la lumière, faut bien l'avouer) : 8 jours pour faire le tour d'un maximum de records stores, pour dire bonjour à mon vieux pote Adam, chez lui à Boston, pour rencontrer Dayna et leur petit Cassius, pour trouver du fanzineux inédit, de l'auteur à peine démoulé, du papier aux encres encore fraîches, pour s'en prendre plein la gueule, pour vibrer un peu comme en '94 (waaaaay baaaack...), pour croiser une personne sur deux avec un tish ou un badge Obama (on est revenus quelques jours avant les élections, mais à NYC, nul doute quant au résultat), pour bouffer de la pizza à 1$, pour trouver quelques paires de sneakers de dingue (yo Ad' !), pour faire le point sur pas mal de trucs, aussi.
C'est con, hein. Comme s'il fallait s'offrir un billet d'avion pour une destination à la con pour faire le point sur ce qui se passe le reste du temps, le reste des journées, le reste de la vie... Simpliste, mais pourtant vrai : j'en suis revenu avec une idée. Non, une ferme intention. Un peu de mouvement, exactement ce autour de quoi je tourne sans oser m'y frotter. On en reparle, mais je rassure Alcor, il ne s'agit pas d'un coming-out, hein.
Pfffff.
L'apéro, donc. Des photos (et un film débile, improvisé sur Times Square alors que Ed et moi aurions mieux fait d'aller jetlaguer au lit) (mais pas ensemble, je vois venir les jaloux) ; le meilleur reste à venir, c'est en vidéo, faut que je les allège un peu avant de les poser je ne sais où sur youtubtruc. More soon...

Banksy fout la merde un peu près partout où il passe ; il y avait une énorme exposition complètement hallucinante dans la même période que notre séjour, mais je me suis cassé les dents par deux fois en voulant y passer.
Marrant de se prendre çà dans la gueule au moment ou les ricains grincent des dents et observent, impuissants, toute une idéologie économique se prendre les pieds dans leur propre tapis.

Quelque part dans le Lower East Side, du côté de la 7ème ou de la 8ème, je sais plus.
Dingue comme le Lower East Side de 2008 n'a rien, mais alors rien à voir avec celui de '94, par exemple ; une vraie réhabilitation d'un quartier de downtown qui était quand même pas terrible, faut bien le dire. Désormais ? Un genre de boboland avec des shops conceptuels tournant autour de la culture, de la nature, et de la hype. Impecc pour claquer sa tune, j'y du laisser la moitié de mon argent de poche par là-bas... Faut dire qu'entre les Giant Robot, les A1, les TurntableLab et les nombreuses boutiques à la con (j'ai rapporté une dizaine de t-shirts, pauvre de moi), y'a de quoi.
J'ai oublié de dire que direct net en arrivant le dimanche on est passés par Other Music, ou j'ai pris quelques conneries dont le dernier Wax Po', un 5" de Koushik tout fresh, du David Durrah, et puis un cd (ouais, un cd, je sais...) de rééditions psyche complètement dingues, un truc avec uniquement des nanas au micro, la crème des seventies, un trop plein de babacooleries toutes plus folles les unes que les autres, et quelques trucs incroyables. "Sounds of she", ca s'appelle, et c'est 23 titres ou quasiment tout est super bon. Ouais, ouais, j'écoute des trucs avec des guitares, en ce moment. Je dois pas avoir digéré je sais pas quoi...
Alors chez TurntableLab, un petit plein hip hop nu beat, avec Butti 49, Dabrye, la dernière fournée DubLab (Milosh, Dimlite, Caribou, Adventure Time, Black Pocket, Ammon Contact...)... Du frais quoi. Et des centreurs aussi. 8)
Et chez A1, des vieilles cochonneries, essentiellement. Dont un chouette album de The Sweet Inspirations, parfait, de chez Stax, 78 je crois. Et puis Cal Tjader, et The Detroit Emeralds, aussi.
Ah, le Lower East Side... Ed et moi y avons même élu notre cantine officielle du séjour, trouvant le moyen d'échouer par deux fois au même endroit, en une semaine (sans compter celle où j'y suis retourné tout seul, mais c'est bien parce que la serveuse était quand même rudement gentille - et jolie). Bon, j'ai déjà oublié le nom du spot, on en reparle plus tard, parce que je vois bien que je vous ai mis l'eau à la bouche...

En quittant NYC pour aller à Boston, via le bus ; putain la course pour chopper le bus... Et l'épopée pour essayer de contacter Adam.
Un énooooorme chauffeur, complètement à la masse, qui n'a rien trouvé de mieux, pendant les 10 minutes de pause dans un trou du Massachussets, que de claquer 5 bucks dans un simulateur de char d'assaut. Ca s'invente pas.

Boston, Massachussets.
Du côté de Jamaica Plain, au petit matin.
Après une soirée à la typical american (ca faisait 30 ans que notre homie Adam attendait le retour de Phillie en finale, on ne pouvait pas l'arracher à çà) (du coup on a passé la soirée dans un bar ou était retransmise la première manche) (et on a beaucoup bu) (et le lendemain Lil'Cash nous a réveillé à 7h et quelques) (alors on en a profité pour prendre l'air), un lendemain qui chante. Enfin, qui couine, plutôt.

Même coin, toujours à Boston.

Ah oui donc les new yorkais n'étaient pas super fan de Sarah Palin... J'ai des trucs encore pires, mais je sais pas trop si j'ai envie de prendre le risque de les montrer, ih ih ih.

It's about time !

Alors çà si je me souviens bien, c'est Bleeker Street Records, sur Bleeker (et pas Bleeker Bob's, qui est quand à lui sur la troisième rue). Ou Generation Records. Bref. Oh oh j'ai cru voir un gros minet.
Là j'ai pété un plomb sur le bac 5" "soul ladies", genre le mec avait environ 12 cartons de 45 tours en mint condition, mais quand je dis mint c'est mint hein ; je suis parti avec du Dee Dee Warwick, tous les Minnie Riperton que j'avais pas en 45t, du Reverie, Sheila Landis, et puis du Milt Jackson, du Billy Baron...

Ed, Ad and me, Boston 2008.

Gros mur à NYC. Quelques jours plus tard les ricains se bougeaient le cul en masse pour un élire un président à la peau encore un peu sombre pour quelques sudistes qui doivent avoir sacrément mal dans le bas du dos (ouais, j'ai déjà dit "cul" dans la même phrase donc bon...).

Oui je sais, c'est un peu con, mais bon, on sort de chez Ad et on tombe sur çà, un chien au volant, moi il m'en faut pas plus. On se croirait dans du Bouzard, mais c'est la réalité. Pas un être humain dans le coin, rien qu'un chien. Au volant d'une camionette. Ben ouais.

Ca, c'est Boston, et ca fait mal au cul. Ramené du Michal Urbaniak, ce qu'il me manquait de Ramsey lewis, des vieux trucs d'Odissey, du Phil Upchurch, des 5" de la Stax en pressage promo dégueulasses, quelques conneries du genre.

Je sais que ca n'y ressemble pas, mais là, juste derrière, avec les barils de lessive, c'est un des meilleurs shops de sneakers au monde (bon, y'a un indice avec l'affiche Pete Rock quand même).Vraiment !
Du méga pointu, un shop de fou, vraiment, et qui possède un accès qui oscille entre un très bon James Bond et un snobisme parmi les plus criards, j'ai pas encore fait mon choix. Je peux pas en dire plus, l'accès au spot est secret, mais ils ont un site web, et je pense pas qu'il y ait 6982754 shops de sneakers à Boston... Oups !
Complètement dingue. C'est dur de ne pas se répandre sur ce spot incroyable ; j'y retournerais, avec une caméra cachée...

Concrete vandalism in NYC. Attendez, vous auriez fait quoi, vous, à ma place ? Un flop ? Dans une dalle qui commençait à bien prendre ? Allons allons...

Ca c'est A1, sur la 6ème. Bien cool. Ramené pleeeeeeeein de trucs de malade mental. Enfin, de malade mental amoureux, quand même, parce que j'ai surtout choppé de la soul guimauve à souhait. Love love love, quoi.

Mon scooter. Nan j'déconne.

Ed et moi sur le Brooklyn Bridge.
Ah ouais, putain, Brooklyn ! Le jour où j'ai fait ma session à Brkln, j'avais oublié de recharger l'appareil photo... Du coup, vous ne verrez pas la délicieuse vitrine de Desert Island Comics, un shop d'enfer, exactement les trucs que j'aimerais vendre plutôt que les merdes qu'on se coltine en librairie en ces périodes de fête (je travaille à changer tout cela, je vous assure, si, si, si, si, si... si si si.).
Je suis tombé pendant un après-midi pluvieux, le seul du séjour, et le mec du shop m'a super gentiment refilé un parapluie alors que j'entrais trempé. Un peu de bla bla, et me voilà en train d'échanger au sujet d'Anders Nilsen avec un mec qui avait été à l'école avec lui ! Dieu que le monde est mi-nus-cu-le, je vous le dit. Gabriel, qui tient ce shop de fou (expos, concerts, et la crème de la scène indy qui passe régulièrement), a été super cool et je lui ai rendu la pareille en lui laissant plusieurs gros billets, miam miam un mois après j'ai pas encore lu la moitié de tout çà...
J'ai rapporté aussi quelques sérigraphies, du Johnny Ryan, j'ai raté Matt Leines qui signait son dernier bouquin le vendredi, chier de chier.
Eh ! Il est déjà 4h35 du mat ! Allons nous coucher, enfin faites comme vous voulez mais moi je bosse demain, pfff.
Si je ne montre pas de signe d'activité sur ce blog d'ici euh, d'ici 8 jours, prévenez la police, les pompiers, et partagez-vous les yaourts qui resteront dans mon frigo.
More heeeeeeell soon.
Bises,
J.
Sacré Doudou !