Combien reste-t-il de libraires dans le petit monde de la bande dessinée qui ne se contentent pas de signer les bons de commande que leur tendent leurs représ de secteur ? Qui proposent un choix de micro-éditions provenant d'un peu partout, qui semblent CROIRE en ce qu'ils font en y mettant une énergie que la plupart ne font plus, au fil du temps ? Des libraires passionnés, en somme ?
Pas des tonnes.
Et bientôt de moins en moins, sous les efforts conjugués de la gentrification (pour la forme), de l'ultra-libéralisme (pour le fond), jusqu'à... BROOOOOOO-KLYYYYN ! Pardon, ça m'a échappé.
A l'automne 2008, je me retrouve à errer dans Brooklyn à la recherche de ce nouveau shop qu'une chouette vendeuse chez Giant Robot NYC venait de me conseiller. "You're looking for authors I don't even know shit about. You should go see @desertislandcomics". Ok, soit.
Bien vu, mdame : j'y suis allé, et j'en suis ressorti avec une monstre pile de zines, des séricos, des bouquins ingaulables ici-bas, et le souvenir d'une conversation avec un type comme on aimerait en voir derrière tous les comptoirs de libraire. De la passion, de la générosité, des blagues nulles aussi : impecc.
Au moment de partir, comme il flottait, le type m'a gentiment refourgué un pépin flambant neuf : c'est ça, l'essence du souvenir. Ne pas se souvenir de tous les formidables trucs avec lesquels j'ai quitté la lib, mais me souvenir du parapluie.
Depuis, Desert Island est devenu une institution, un repère, un exemple. Cette librairie soutient directement la création, propose depuis des années de grandes et belles choses à ses visiteurs, à sa clientèle.
J'espère que Gabe Fowler trouvera de quoi faire perdurer sa belle aventure. Au même endroit ou pas : après tout, est-ce que son proprio le mérite ?
On peut filer une pièce ou deux ici : https://gofund.me/41ad655f
9 octobre 2024
Desert Island.
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