11 février 2006

CLAP YOUR HANDS SAY SHUT THE FUCK UP.w

La vraie question c'est :
Est-ce que les Artic Monkeys sont plus quelconques que Clap your hands say yeah ? Oui oui, CYHSY me semble autrement plus intense et inspiré que les zozos d'AM, creux comme un nid de poule.
Non, je reformule :
Comment être surpris par la médiocrité de trucs qui ont emballé tout un petit monde sur le net ?
Ne retrouve-t'on pas les mêmes proportions de fans de soupe, ici ou là ?
Pourquoi le monde virtuel serait-il un monde plus joli (après tout) ?
La hype est elle soluble dans le cyber-espace ?
La tendance à "surkiffer" les trucs déboulés de nulle part via le web est-elle donc plus acdeptable que de se faire une idée en s'abonnant aux Inrocks ou à Magic ?
Suis-je donc devenu un tel vieux con à ce point que je ne comprend rien à cet emballement médiatique autour de ces deux formations ultra-transparents ?
Pour fêter tout ça, je suggère une écoute de "Waving my dick in the wind" des Ween. Ou pas.

=> Pris un super petit déjeuner le mercredi matin (une fois n'est pas coutume), bien bouffé le midi avec copine Laure, bien remis ça le mercredi soir avec le vase Ming (bientôt du son, merci Monkey), bref : malade comme un chien le mercredi soir, estomac défoncé.
Je savais que ca allait plaire, hein.

=> Lectures de ces derniers jours :

- Seul roman notable de mes dernières pages sans dessin (quoique, avec Flint, on ne s'en écarte pas complètement), "Electrons libres", de James Flint (Au Diable Vauvert).
Un peu plus encré dans un quotidien dans lequel on pourra se retrouver plus facilement que son précedent bouquin (je n'ai pas encore lu "Douce Apocalypse", recueil de nouvelles, ni "52 ways to magic america" - Flint en VO, pis quoi encore), je me suis paradoxalement moins senti emporté par l'auteur de la pourtant grosse claque que fut "Habitus" ; attaqué à sa sortie, et fini "en vitesse", je me devais de me refaire la seconde moitié de ce bouquin, que j'avais terminé comme un sagouin la semaine dernière (ou celle d'avant, peu importe). Retour sur lecture, donc, et sensation d'être complètement happé par le torrent, par le tempo frénétique de Flint, sans toutefois pouvoir apprécier la cadence.
Je continue de penser toutefois que ce mec est un des meilleurs auteurs très-contemporains que j'ai lu ces dernières années, clairement.

- "Plus ou moins... L'été" de Peggy Adam (chez Atrabile).
Second volet d'une série couvrant très probablement une année, Peggy Adam s'inspire des viviscitudes de la vie, de ses déceptions, de ses choix foireux, de ses actes ratés, pour conter l'histoire d'une poignée de jeunes personnages qui vivent plus ou moins la même vie que vous. Nous restons donc dans une fiction matinée d'autobio, et ca fonctionne plutot bien, avec des persos réalistes sans qu'on ai particulièrement l'occasion de s'identifier : ils ne donnent pas forcément envie de les apprécier, on reste dans la distance, malgré quelques perches tendues pour emmener le lecteur "de force". La bichromie de Peggy Adam est plutôt chouettos, son découpage réussi, son trait maitrisé... Une lecture plutot cool, que j'attends de pouvoir mette en parallèle avec les 3 autres tomes pour me faire un avis définitif.

- Daisuke Ichiba, c'est parfois vachement beau.
Bon, je parle de son mélange saturé, à base de collages, de traits crispés, de coups de plume ou de pinceau bien vénères, tout cela finit par donner une bouillie idéale pour servir son univers glauque, sordide, où on a du mal à être à l'aise ; et ca tombe bien, car la teneur du récit (si récit on peut trouver dans ce "Ezumi", au Lézard Noir) se vautre dans un fange obscène, sombre et torturée, on va pas te laisser partir comme ça, mec, reprend un coup de couteau dans ton cervelet avant de partir, genre.
Bon, autant les trucs bien chelous peuvent me plaire, on est là dans un truc trop déconstruit (ou pas assez, je sais pas trop) pour retrouver le moindre fil qui permette d'adhèrer au rythme mis en place (si rythme il y a). Après, en prenant le bouquin comme une suite d'expérimentations graphiques, ca peut probablement plaire aux fans du Dernier Cri, avec lesquels l'auteur à déjà bossé. Attention, Maruo, à côté, c'est Roba, hein.

- "Lurzer's Archive special : 200 best illustrators worldwide", publié chez Lurzer Gmbh.
Pour 23.50 euro, 400 pages de ce que la planète est censée offrir de meilleur en matière d'illustrateurs. Bon, drôle d'accroche : le pire cotoie le meilleur dans cette grosse tranche de bois, et forcément, dresser un tel panorama peut s'avèrer vite assez chaud, comme plan. Et pourtant, malgré peu de "gros" repères connus (Peter de Sève, Jeffrey Fisher, Anita Kunz, Katrin Funcke, Andreas Gefe, Christian Borstlap...), pas mal de bonnes surprises, au final. Premier constat : pointes fines, poils de martre, suite Adobe, peu importe, la génération berçée aux McKean, voire Ashley Wood, est réellement installée dans notre paysage graphique. Publicité, couvertures de bouquins, contenus de magazines, pochettes de skeuds, pas mal d'exemples, pour un prix plus qu'honnête au regard du prix moyen d'un ouvrage d'illustration à l'heure actuelle...

- Attaqué "Sous le cul de la grenouille" de Tibor Fischer, d'après un conseil qui s'annonce avisé (merci Boulou, j'ai des souçis avec ton adresse mail, j'ai tenté 2 fois de t'écrire mais ca me revient dans la tronche, si tu lis ces lignes, fais-moi signe...) (sinon je t'expédie mon mail par courrier, on est pas comme ça, hein).

- Attaqué également "Les révolutions d'Amérique latine" de Pierre Vayssière (au Seuil), un truc qui remet carrément en perspective les passations de pouvoir actuellement observées par la-bas. Ed Youngster, va falloir qu'on cause, mec. 8)

- Attaqué enfin le dernier Comix Club (le numéro 3 de la revue critique de bandes dessinées proposée par le Groinge) ; avec "L'Eprouvette" #1 qui va sortir à l'Asso, puis le grand retour de "Bananas" (créée à l'origine par Evariste Blanchet), voilà qui devrait enfin rafraichir la critique imprimée dans les mois à venir.
Passé comme un petit sentiment de lassitude sur les premières pages (où l'on revient -une nouvelle fois, histoire d'en finir- sur le pamphlet de Menu de l'année dernière, et sur ses interrogations posées en guise de conclusion), le vif du sujet, avec la retranscription d'un débat ayant eu lieu lors de Périscopages 2005, ayant pour titre "indépendance éditoriale et précarité", un putain de gros hommage à Charlie Schlingo (plein de monde aux manettes), une revue de "presse" fanzine (full spectrum) puis celle des différentes sorties de l'année, établie tout du long par Big Ben himself, et plein de monde pour jouer le jeu de la "critique bd en bd" : Ibn Al Rabin, Jampur Fraize, Bourguignon, Jean-Paul Jennequin, Pirus, BSK, Baladi, Perrine Rouillon, plein d'autres, et, bien entendu, Fafé et Big Ben, en charmants mc's.
Presque 150 pages de croustillant qui pousse le truc un peu plus loin, tout ça pour 12 euro, c'est déjà moins cher "qu'un album Delcourt" ! (© Gnaedig/Futuropobis).

- A noter, l'appétissante nouvelle maquette de "La gazette du comptoir", le néfaste outil de propagande des immondes snobs du Comptoir des Indépendants.
A venir, après le très attendu dernier Lupus de Frederik Peeters, donc : "L'asso en Inde" (par le même Peeters, Delisle, Thiriet, Tukiainen et Hagelberg), un nouveau Vanoli (accompagné par une nouvelle version -entièrement redessinée !- de "L'arbre vengeur"), 2 nouveaux Ayroles, le probablement meilleur bouquin de Judd Winick, du Mattioli inédit, une nouvelle floppée de Pattes de mouches, un nouveau Manuele Fior... Et plein d'autres trucs. Jolie nouvelle formule pour les numéros 60 et 61 qui présentent les titres à venir des éditeurs distribués par ce diffuseur ; rien d'autre qu'un catalogue de vente, certes, mais où l'on privilégie la présentation de l'oeuvre à la branlette "concept éditorial" de plus en plus en vogue chez nos amis fournisseurs visibles everywhere.
D'ailleurs, le premier de vous qui me demande s'il y a des quantités minimales à commander pour chaque titre (voir les nombreux commentaires de l'avant-dernier post de ce blog...) se verra remettre la médaille officielle du mauvais esprit de ce blog (j'ai ma p'tite idée).

=> Jim Woodring 2006 new shit looks like this :
woodring2006

=> Je ne sais absolument plus ce que j'ai foutu de mon DVD de "Freestyle". Ami(e), merci de faire signe si tu lis ces mots.

=> On Air on radiojUne :
- Presage "Outer perimeter" ; à l'époque (98) ou Mr Dibbs, Jel et Dose s'entendaient assez bien sur ce qui pouvait être un formidable album (Future Primitive Sound).
- Hymne proto-lesbien ou simple lâchage dégénéré ? La comptine mutante de Claire Diterzi, "Sur le pont d'Avignon", sortie chez Naïve, séduit par la virtuosité de l'écriture tant que par le timbre de voix excessivement charmant de son interprète. Franck Monnet ? Ah bon, d'accord.
- Pour gribouiller peinard les jeudis après-midi de grêle, "O Name" par HgL (HipHouse Le Bureau), une sélection mixée par une raclure dijonnaise qui date déjà de bientôt 6 ans ? Waouh. Intemporel, ce Raclo ; euh, ce Coral. Flûte, ce Arloc. Oh pis bref, merde.
- Ne pas accrocher sur le dernier exercice de l'OuMuPo (dj Hide & Dupuy/Berberian) m'a donné envie de ressortir du BON Hide. Il y a notamment quelques tracks de furieux sur le "Ga", produit à 6 mains avec ses poteaux Krush et Sak sous le nom de Ryu (Exceptionnal Records, 2000).

Ce weekend, petit tour dans le jura, plan famille, puis checkage de copain Dude. Donc pas de mise à jour du blog avant ouhlà, au moins ça.
Bonne fin de semaine.

Allez, zou.

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