1 décembre 2011

The nearly year-ender comme ils disent.

Si vous arrivez ici par hasard, fuyez vite sur les kyrielles de routes que l'interweb ne nous a pas encore dévoilées : vous n'apprendrez rien, vous ne construirez rien, vous ne ferez que gaspiller quelques secondes de votre vite, alors n'hésitez plus, adios amigos.

Ou alors, mais ça c'est dans l'hypothèse ou vous insisteriez un tantinet, sachez que pour ne pas me perdre moi-même dans mon propos (un propos ? quel propos ? où ça ?), j'ai décidé de revitaliser ce blog, non pas en promettant des pages et des pages de blablabla forcément toujours très intéressant, mais simplement en y publiant les choses dont je perds la trace si tôt qu'elles sont postées sur mon profil facebook...
Un peu comme si le retour à une zone virtuelle plus personnelle telle que blog pouvait interférer avec la grande course, à la grande aspiration, celle-là même qui, via les échanges facebook, place l'éphémère au centre du truc (et ceci a de paradoxal que cette écriture du quotidien pose bien des soucis à celles et ceux qui ne voient en facebook rien d'autre qu'une gigantesque base de données où tout pourrait être exploitée de manière encore intrusive et abusive que cela ne l'est déjà : des tonnes de données, avec une histoire qui les relie). Hors, si les échanges et la spontanéité qui en découle sont de formidables qualités que je peux trouver en facebook (bien plus qu'un blog et toutes les vraies-fausses passerelles censées les réunir, les rapprocher), les saloperies que j'y poste, tout comme celles que je découvre, que l'on partage entre amis facebook, me donnent envie de ne pas les oublier, de ne pas les poster dans cette immensité de gens qui se recouvrent les uns les autres, sans un dixième de seconde de répit.

C'est ce qu'on pourrait appeler un coup de barre, sans nul doute.
Ca n'est que ça, et ça n'est donc plus une surprise : j'ai appris, depuis quelques années, à voir arriver les états d'âme (sur une belle recette de flanc), en ligne deux par deux en ces périodes de fin d'année. Certains ont le spleen, il paraît même que certains se suicident, la faute à cet esprit de Noël à la con, aux guirlandes à led dégoulinant leur gerbe lumineuse à chaque coin de rue, aux vitrines rouge et or, et à toutes ces conneries qu'on ne peut plus voir en peinture pour peu que les souvenirs d'enfance qu'on a de Noël ressemblent essentiellement à un Précis de Merditude en douze tomes.
Donc, voilà le truc : moi, en fin d'année, je ramasse mes billes, je comptes mes points, mes égratignures, mes envies et mes vautres, de manière sereine, tranquillement, dans quelque chose qui ressemble à une période finalement toute cool. 
Un peu comme des vacances, en fait. Des vacances sans bouger, mais sans ouvrir la porte quand on sonne. A mater des tonnes de conneries, à bouquiner peinard, à ne pas sortir, car dehors, c'est l'hiver franc-comtois, et j'espère bien ne pas y goûter trop longtemps, à l'avenir. Bref.

J'ai taffé en octobre et en novembre à ce qui ressemble comme deux gouttes d'eau à la fin d'une manifestation que j'ai rétrospectivement l'impression d'avoir tenu à bout de bras trois ans durant (accompagné en cela par quelques courageux zozos), et qui s'éteint après être passée par une zone de flottement qui aura semé tout le monde en cours de route. Pour celles et ceux que ça intéressera : ouais, il y aura d'autres projets, mais ce ne seront vraisemblablement pas des clones de Pierre Feuille Ciseaux, ni des versions light, et ça tombe peut-être assez bien, après tout. Cette fin est évidemment éminemment plurifactorielle, mais l'envie, si elle était encore bien présente, est désormais enfouie sous quelques tonnes de réalité financière : en trois ans, dur de fédérer assez de gens autour d'un projet lorgnant sur une certaine forme de bande dessinée, dans ce qui reste un bled loin de tout, et avec des moyens somme toute ultra-serrés. On a, j'ai probablement raté plein de choses, mais je me dis que j'ai passé énormément de temps, durant ces trois ans, à bosser sur ce projet, et surtout à faire de mon mieux. Visiblement, ça n'a pas été suffisant, et j'en suis le premier déçu, surtout après une troisième édition qui a été à peu près aussi fabuleuse dans son premier point (la résidence et l'émulation folle qui l'a agité huit jours durant) que foireux dans le second (un weekend d'ouverture au public globalement très décevant)... Mais ainsi va la vie.
En tout cas, et par rapport à PFC : nous travaillons déjà à ce qui pourrait être une très, très belle sorte de point final. Ca va prendre du temps et de l'énergie, un peu de pognon aussi, mais l'idée est largement aussi stimulante que ne l'a été chacune de ces trois éditions. Et devrait clore le chapitre Pierre Feuille Ciseaux de la plus belle des manières, enfin, on l'espère.
Keep in touch, yo.

En attendant, l'asso ChiFouMi galère bien sur le bouclage financier de cette troisième édition, on sait pas trop comment on va s'en sortir, ni quand, on est plombés pour un moment mais on fait ce qu'il faut pour boucler tout ça au plus tôt.
Durant cette même période, j'ai démarré pas mal de choses qui concerne mon prochain projet professionnel à venir. Cela va faire trois ans que je ne suis plus libraire, et que je rame un chouïa pour remplir mon frigo : je m'apprête donc à me lancer dans ce qui sera probablement une vaste bêtise, mais à dégâts de faible dommage ; on en reparlera, de ça et du reste.

En attendant, et avant de blablablater de dix mille bouquins :

- Mark Ryden (photo par Liz Huston) est classe :


- samedi dernier on est allés voir La Colonie de Vacances, soit le concept de tournée le plus cool depuis des lustres : quatre groupes emblématiques de la nouvelle scène française des trucs noise-post-math-rock (Pneu, Marvin, Papier Tigre et Electric Electric) qui jouent simultanément sur quatre scènes différentes, dans la même salle, le tout étant diffusé via une sonorisation en quadriphonie.

 
On a l'impression d'être convoqué au cœur d'un acousmonium qui aurait été confié par une poignée d'amateurs de mélodie mais surtout de gentilles saturation et de tricotage technique assez dingo, les groupes affichent tous une complicité qui dégueulent dans le public, pris entre quatre gros putains de feux : les gens regardent dans le même temps les groupes se répondrent et se pièger, enchaîner et expérimenter des choses qui doivent être très, très stimulantes.
Enfin un concert enthousiasmant à La Rodia, la salle que nous autres bisontins un poil frustrés par toutes ces années sans salle digne de ce nom sur place, ca devenait urgent. Espérons qu'on aura pas à attendre novembre 2012 pour assister à une autre chouette soirée...

- autour d'un bouquin, et pas des moindres, une petite vidéo censée vous mettre en appétit.
Avertissement : aussi plaisante soit cette petite vidéo, elle ne restitue bien évidemment pas un gramme de l'incroyable singularité de LL de Mars, auteur qui m'est cher à bien des égards.

Une brève et longue histoire du monde - Trailer from L.L. de Mars on Vimeo.

"Une brève et longue histoire du monde est un grand et bel ouvrage de 22x31,5 cm, à la couverture cartonnée. Il fait 96 pages hautes en couleurs et il coûte 20 € (frais de port compris).
Vous pouvez le commander par Paypal
ici ou, si vous désirez une dédicace, directement à l'auteur en lui écrivant ici : lldemars(unearobease)gmail(unpoint)com"

C'est pas compliqué, c'est pas cher, c'est un éditeur méritant, un auteur qui l'est tout autant. Voilà.

- peu de temps après Pierre Feuille Ciseaux #3, le mois dernier, certains des auteurs invités ont passé un peu de temps dans le secteur, principalement pour aller présenter leurs livres et rencontrer lecteurs et curieux dans une sélection de librairies franc-comtoises.
Sarah Glidden, Zak Sally et Anders Nilsen, trois auteurs américains plutôt super chouettes, sont reparts avec un drôle de souvenir dans leur bagage, assez désagréable au milieu de toute cette satisfaction d'avoir été là, chose qu'ils nous ont largement fait comprendre à bien des reprises (il suffit de consulter leurs sites/blogs respectifs pour se rendre compte qu'on ne s'est pas décarcassés pour rien, loin s'en faut...).

Anders Nilsen, notamment, à donc publié ça sur son excellent blog, the Monologuist.
Attention, pétage d'ambiance assuré...



- Pendant qu'on est dans les images marquantes et idéales avant d'aller au lit, un truc euh, marquant et idéal avant d'aller au lit. Ou pas.


"Le phénomène s'appelle un brinicle. Il se produit rarement, et n'avait jamais été filmé jusqu'à présent. Une équipe en tournage pour la série "Frozen Planet" de BBC One a assisté à cet évènement sous-marin dans l'Antarctique.
La BBC diffuse cette étonnante vidéo, filmée en accéléré, où l'on voit une colonne de glace descendre peu à peu vers le fond, puis geler tout ce qu'elle touche, y compris les êtres vivants.
Surnommé le doigt glacé de la mort, un brinicle se produit quand un froid intense s’engouffre sous la glace d’une mer salée et gelée."

- Et sinon en ce moment j'écoute ça :

"Girls In The Sun", par Stavros Xarhakos (1968).


"Hercule", un teaser du prochain album de Blundetto, qui arrive et qui déboîte !


"My happiness day", par Eternity's Children (1969).


"Wandering Heart", from We are Disco Doom Revenge (2011).


"Cercle", par Jacno (1979).


"The visit (she was here", par The Cyrkle (1967).


"CDC", par Dom Kennedy featuring Casey Veggies & cARTer (2011).

"Ridin' roun town", par Casey Veggies (2010).

"Paper hats", par This Heat (1981).

Et parce qu'il n'y a pas que les oreilles dans la vie : je viens enfin de prendre le temps de me cogner Franju, je suis fasciné, c'est à tomber, quel bonhomme, le type.
Judex, notamment :



Ah sinon je compte aller voir ça prochainement :


Un filet garni au tofu pour celle ou celui qui me file le meilleur plan bus pour y accéder (*)...

Allez hop, au lit maintenant.
J.

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