2 avril 2013

1 fanzine par jour : 3 Poems About Fog, John Porcellino.


3 Poems About Fog, John Porcellino,
140x215mm, 8 pages, 2006, découpe en couverture, auto-publication.

On pourrait faire une section d'1 Fanzine Par Jour uniquement et seulement consacrée à l'américain John Porcellino, tant cet auteur est représentatif de ce que peut porter l'auto-édition, et tant son implication est importante pour bien des lecteurs (et des auteurs) aujourd'hui.

Mais cela ne date pas d'hier : il faudrait évidemment citer King-Cat, aventure incontournable démarrée en 1989 et qui a servi de modèle, de déclencheur, pour toute une génération d'aspirants auteurs. Au fil des années, cette autobiographie au long cours a été ponctuée de différents sujets : on aura vu évoluer John P. en suivant chaque nouveau numéro, on aura suivi le jeune skateur amateur de punk rock un peu perdu dans les aléas de la vie typique d'un jeune ricain un brin paumé. On aura accompagné chacun des moments forts de son existence (à moins que cela ne soit le contraire), on aura partagé ce qu'il nous offrait à voir de ses découvertes, des révélations qui allaient le changer, l'influencer, modeler sa personnalité. Ses espoirs, ses désillusions, ses crises existentielles, ses bonheurs de tous les jours, tout cela modelé dans une pratique artistique régulière et indispensable à son équilibre : son enthousiasme et son opiniâtreté allaient vite faire de lui un pape de la bande dessinée underground et du fanzinat mondial.

Et nous, on aura grandi avec lui, pas moins : comme un enfant grandit avec ses héros de bande dessinée classique, les jeunes adultes des années 90’s allaient pour la première fois mûrir en parallèle d'une bande dessinée qui leur offrait autre chose que de la pure fiction. Il n'était pas le seul, mais il fût l'un des premiers, et l'un des plus durables : 25 ans après, King-Cat paraît encore régulièrement.

Parmi les (non-)événements forts qui allaient marquer John P. et contribuer à lui apporter un brin de sagesse et de sérénité, l'influence du zen (dans sa dimension la moins folklorique, la plus intime) fût sans aucun doute très importante. Cet apprentissage d'un certain type philosophique d'approche de la vie va petit à petit considérablement influencer King-Cat et ses différentes autres réalisations.

A ce titre, citons le bien plus récent “3 Poems About Fog”, très court petit recueil (4 courtes pages de bande dessinée) autopublié en 2006.
Et on ne creusera pas davantage pour ne pas se heurter au redoutable exercice qui consiste à commenter une proposition artistique fine et pleine de pudeur en évoquant des mots presque vidés de leur sens comme poésie, zen, délicatesse.

(note : j’ai écrit cette courte chronique initialement pour "1 Fanzine Par Jour", un tumblr mis à jour collectivement par plusieurs passionnés de l'objet fanzine, initié et créé par Jean-Philippe Garçon en 2011, aujourd'hui un poil moribond)

Aucun commentaire: