12 janvier 2016

I read the news today oh boy.



Je ne l'avais pas réalisé avant aujourd'hui, mais il me semblait bien que Bowie était (artistiquement) déjà absent depuis un sacré long moment. Je croyais avoir définitivement perdu tout intérêt pour le travail de ce type lors de la sortie de "Earthling", son album à sonorités drum'n'bass, en 97, où jamais son incroyable opportunisme permanent ne m'avait autant frappé (j'avais lâché bien avant ceci dit, persuadé que décidément, cette constellation arty à lui tout seul était surtout de l'esbrouffe, du strass, un savant jeu de collision des genres et de troubles, de faux-semblants séducteurs à la con ; quelle erreur hein).
J'avais raté deux trucs : Bowie était resté coincé dans une loge lynchienne en 92, lors de sa participation au film Twin Peaks ; les doubles officiant à sa place n'avaient que son apparence, et plus du tout son talent, comme cela me sautait aux oreilles à la redécouverte de son œuvre passée (je me suis intéressé à son boulot vachement sur le tard, passé la trentaine, et évidemment, je me suis pris un paquet de claques).

Et puis, finalement : "(...) les années 90 passent plus vite, plus sourdement, encore plus mélancoliquement où l’homme qui n’invente pas mais magnifie tous les styles qu’il traverse pour dire la douleur de vouloir être un instant (...)", comme l'écrit très bien Johan Faerber dans ce beau texte.

David Bowie est mort, je n'ai que quatre ou cinq de ses disques à la maison et je ne suis pas un énorme inconditionnel, mais cela ne m'empêche pas d'avoir l'impression que quelque chose d'assez énorme, symbolique, représentatif de ce temps est mort avec lui.
Aujourd'hui, sur les réseaux sociaux (où j'ai été surpris de découvrir un massif (doux euphémisme!) partage de belles vidéos, de témoignages touchants, de chouettes souvenirs, d'infos inédites, et où surtout, beaucoup de gens se sont laissés aller à exprimer leur tristesse ou leur sentiment à l'égard de la disparition du bonhomme), quelqu'un a dit : "Je n'avais pas ressenti ça depuis John Lennon".

Et puis, en vrac, entre mille autres choses vues/lues aujourd'hui :

- "I can't think of another aging artist who felt so suddenly relevant and then suddenly gone in such a ridiculously short span. This new album felt like, ok cool he's still gonna make stuff, when actually it was the exact opposite, and he knew that long before anyone else did. Pretty amazing.", Marc Masters via sa page facebook.

- "It's kind of weird stuff, but I'm starting to get into it.", dans les pages de Black Hole de monsieur Charles Burns :

- "When I was very ill, after my first divorce, I worked evenings at the health food store, alone, in the backroom. This allowed me to listen to "Ashes to Ashes" on endless repeat, just to hear him cry "I never done good things, I never done bad things, I never did anything out of the blue!" That was my own lament too, to the cosmos, alone. "Why???" "You're not alone!", John Porcellino sur sa page facebook.


 ps  : Vache, je viens de me payer un bon gros trip : la face A de ma copie de "Space oddity" est rayée, en fin de face, j'entendais le loulou qui répétait en boucle "We want to live", gloups.






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