20 juillet 2016

Un peu de douceur.

Plus souvent qu'à mon tour, je saoule les gens alentour avec mon intérêt pour cet immense pianiste qu'est Stanley Cowell.
Et dans le même registre, je saoule les gens alentour quant au boulot fabuleux de cet immense auteur qu'est Emmanuel Guibert.

Avec l'asso ChiFouMi, on bosse actuellement sur un gros projet avec Emmanuel. On aura le temps d'en reparler prochainement, assurément, mais d'ores et déjà, je peux avancer que l'une des parutions de l'année aura lieu en septembre prochain et qu'une fois encore, Guibert pose un nouveau bouquin profondément marquant et très très réussi sur l'étagère réservée aux petites perles du monde de l'édition. Il s'agit d'un nouveau chapitre de la saga consacrée à Alan Cope, ça paraît à L'Association et c'est aussi somptueux pour l'œil que magnifique pour le cœur.

Bon. Ne comptez pas sur moi pour raconter "Martha & Alan".
On ne raconte pas une telle bande dessinée, on peut à la limite pointer du doigt de quoi l'on parle et éventuellement un peu de ce que cela raconte mais on se privera forcément de tout le reste, et ce reste, il est tellement essentiel... : les choix de dessin, le rythme, la surprise du lecteur, les techniques employées, l'objet... Alors autant aller feuilleter le bouquin dès lors qu'il sortira. Il en vaut la peine.


Et le rapport avec Stanley Cowell, dans tout ça ?
Eh bien, le voilà :


"Juneteenth" est un album de Stanley Cowell paru l'an passé chez Vision Fugitive.
C'est un nouveau piano solo du type qui cofonda l'un des plus beaux labels de l'histoire de la musique, Strata-East, au sujet duquel on pourrait écrire pendant douze ans, et qui compte quelques références absolument essentielles (Gil Scott-Heron, Pharoah Sanders, Charlie Rouse, Weldon Irvine, les Heath Brothers... entre autres pépites !) en plus d'avoir été un jalon important dans l'histoire des droits civiques pour les noirs à l'époque, via une sorte de réponse dans le bizness de l'édition discographique du tout début des années 70.
"Juneteenth", c'est avant tout la date du Freedom Day pour les noirs des Etats-Unis, qui fait suite à l'annonce par Abraham Lincoln de l'abolition de l'esclavage le 19 juin 1865 : June + nineteenth = Juneteenth.





Le disque est un piano solo qui montre que Cowell n'a rien perdu de sa pertinence et qu'à 75 balais, il a encore quelques beaux trucs en réserve. Le cd (on devrait leur demander pourquoi cette référence n'est pas disponible au format vinyl, contrairement à quelques autres sorties du label) comporte également un livret de photos de quarante pages : essentiellement de belles archives couvrant l'émancipation et la reconnaissance de l'individu afro-ricain dans une société hostile, foncièrement raciste.
Oui, je sais, les choses avancent tout doucement...



Et donc ?
Et donc c'est Emmanuel Guibert qui dessine toutes les pochettes de ce label.
Dont celle du disque de Stanly Cowell.

Hop là.

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