14 décembre 2016

Vieilles pierres.

(photo : Brice Janjan)

"Le résultat tangible de cette grève, ça n’est pas 3 ou 4 % d’augmentation obtenue, c’est l’éducation d’une génération de jeunes ouvriers qui ont découvert dans l’identité de leur condition, l’identité de leur lutte." (extrait du doc cité ci-dessous).

Au printemps dernier, j'avais partagé un lien du replay d'un documentaire réalisé autour de la Rhodia, vieille friche industrielle bisontine chargée d'histoire et finalement bien représentative de ce que peut signifier l'engagement, la contestation, le combat.

Depuis sa fermeture, l'endroit, véritable petit village dans la ville, est devenu un sanctuaire incontournable pour les amateurs de graff, pas mais seulement. Pénétrer dans cet endroit, de jour comme de nuit, pour y poser un vieux flop ou seulement y boire un coup entre potes (comme quand on a quinze ans et qu'on croit braver des interdits complètement fous), c'est se prendre à chaque fois une petite claque en guise de rappel de ce que ça signifie que de se battre pour faire valoir ses droits.
Et ce qui est certain, c'est que sa visite (interdite au public depuis une éternité) demeure un vrai passage obligé pour les rétines curieuses, loin des traditionnels spots "à ne pas rater" inscrits au répertoire de la ville. Pro-tip : il faut y aller accompagné par des connaisseurs du patrimoine alternatif bisontin pour ne pas rien manquer (et ne pas finir dans un tas de gravats trois étages plus bas, aussi...).

Aujourd'hui, un article paru dans le fameux et fabuleux journal local évoque la prochaine démolition du lieu. Ça va prendre un moment, ça va coûter du pognon, et au delà de l'histoire militante de Besac, ça va attrister pas mal de petits cœurs sensibles, censés pourtant être habitués à voir leurs œuvres éphémères disparaître (c'est le jeu du graff). Le papier, signé Willy Graff (ça ne s'invente pas) n'est curieusement pas si mal que ça ("L'est républicain, le seul journal qui est plus long à replier qu'à lire", comme le dit si bien Céline L. sur fcbk), et un certain vrai-faux-anonyme dénommé Laurent (coucou Laulau ) y contribue pour parler de l'importance du lieu pour les graffeurs avec au passage un peu de namedropping qui raviront les amateurs (ne manque qu'un nom célèbre dans les environs aussi -pas seulement-, coucou Miguellito, pourtant cité à l'origine, d'après mes sources).
Le papier évoque aussi un projet de vaste collecte photographique impliquant ce grand zozo de Nicolas Waltefaugle, dont j'aime beaucoup le boulot : quelques avant-goûts ici-même.

Il faut donc en profiter pour en placer une pour le collectif Vesontio qui propose très prochainement un ouvrage relatant grosso modo ce que fût la scène graff du secteur, durant une longue période. Le bouquin a été mûrement réfléchi et on est nombreux à l'attendre, car visiblement pas mal de pièces disparues depuis y sont collectées, entre autres.
Je suppose qu'il faudra aller voir ici très bientôt pour en savoir plus.

Quand au documentaire en question, "Tant que les murs tiendront" de Marc Perroud, il a curieusement disparu des replays proposés par France 3 (où il avait été pourtant mis en ligne il y a quelques mois) mais si d'aucun seraient intéressés pour le voir, faites-moi signe, ne serait-ce que pour y voir les trognes des copains Carlos, Jean-Philippe ou Akroe, on trouvera une solution...

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