J'ai vingt et quelques balais quand je tombe sur le personnage de Kate Godwin dans un numéro de "Doom Patrol" : probablement la première super héros trans.
Ça m'avait vachement fortement marqué à l'époque, je m'en souviens, notamment parce que c'était un sujet dont personne ne parlait, jamais, c'est en tout cas l'impression que j'en avais, dans mon petit milieu social un peu éloigné de certaines de ces questions de société.
La bande dessinée dans ma vie comme dans celles de beaucoup de gens (peut-être encore davantage lorsque l'on naît dans un bled de province), c'est aussi ça : découvrir des trucs de "la vraie vie", et les trucs publiés par Vertigo ne badinaient pas.
Coagula (ça c'est du blaze !) portait d'aileurs ce badge : "Put a transsexual lesbian on the Supreme Court".
On est en 94, hein.
Les échanges que son personnage tient avec celui de Cliff Steele, l'homme désincarné habitant une créature robotique, autour du fait de savoir si c'est d'avoir une bite entre les jambes qui fait de soi un homme quand ce dernier découvre que Kate était née avec les attributs d'un homme (ce qui ajoute encore à son tourment de type perdu dans sa quête d'identité, au passage ; et la suite vaut son pesant de cacahuètes : c'est "Doom Patrol", pardi), c'était pas anodin non plus.
C'était pas issu de la sphère indépendante : c'était publié chez DC Comics, et l'apparition de "Coagula", c'était le fait de Rachel Pollack, née en 1945, autrice trans elle-même, autrice de pas mal de romans de SF et fantasy et importante spécialiste du tarot, et qui vient de disparaître, après plusieurs mois de complications de santé.
L'impact de son taf, pour énormément, énormément de gens, lui, est toujours là.
(Merci à Patrick Marcel pour cette triste info).
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