8 novembre 2025

Un automne 2025. Damn !

 En ce moment, je galope un peu dans tous les sens et de fait, je manque un peu de temps pour faire preuve de pédagogie auprès des critiques qui pointent du doigt le bourbier, la sentine, le guêpier que représente la "crise" du FIBD, le fameux merdier du festival d'Angoulême. Les personnes extérieures au petit monde de la bande dessinée peuvent s'avérer un peu perplexes devant les communiquées, les annonces, les nouvelles, les réponses et les commentaires qui s'empilent dans le dossier. 🦴 🦴 🦴

Pour faire court : si une très large partie d'auteurices et autant de structures éditoriales décident de boycotter l'événement, c'est qu'il y a une raison. 💀 Si une large part des journalistes couvrant d'années en années ce rendez-vous (important pour tout le monde) décident de rendre compte de ce qui s'y trame en coulisses, c'est qu'il y a une raison. 💀 Si après des mois, des années de critiques récurrentes, l'événement "international" (*) semble tenir encore debout par un mystère qui s'explique aisément (une démission honteuse des responsabilités politiques locales, départementales, régionales, nationales, n'aide évidemment pas les acteurs concernés à se faire entendre), c'est qu'il y a une raison. 💀

La soustraction morale à l'œuvre là-bas est effarante, et si toute une industrie est en ébullition au sujet de ce bazar bien branlant, c'est pour de très bonne raisons : le degré de foutage de gueule est stratosphérique, c'est un feuilleton passionnant et terriblement représentatif de l'époque que l'on traverse, où le népotisme, l'opacité, et le foutage de gueule méprisant des sacoches en place règnent impeccablement, imperturbablement, assurément.

#nofibd2026
et soutien à Chloé.



Mais !
Mais j'essaie de compenser ces quelques lignes déplaisantes et peu aimables par un bref communiqué constructif, AH AH AH ! 

Rendez-vous prochains :

- du vendredi 21 au dimanche 23 novembre : "Panique à Colomiers !" |

C'est le titre de l'expo consacrée au travail de Delphine Panique pour laquelle je suis crédité comme co-commissaire, alors que j'étais principalement co-commissaire à la bourre. Je vais pas en remettre une couche sur Delphine Panique : "Vieille", son dernier livre, est sorti ces derniers jours chez Misma Editions et il vous suffira d'aller compulser une ou deux pages pour comprendre pourquoi Delphine est aux manettes d'un des plus beaux parcours d'autrice inspirée, déter, audacieuse et passionnante qui soit (au passage : "Vieille", j'ai pas encore trouvé qui ne trouve pas ça super...).
Je vais pas en remettre une couche non plus sur BD Colomiers, le festival dont tout le monde connaît la teneur : probablement le festoche avec les antennes les plus affûtées sur "ce qui se trame d'intéressant dans le giron de la bande dessinée aujourd'hui", c'est désormais bien connu (cette année, plein d'expos, checkez le programme, et des rencontres avec Tom Gauld, Fanny Michaëlis, Lisa Hanawalt... et tellement d'autres trucs FOUFOUS.
Ah si, une précision, tiens : c'est un festival à 3€ l'entrée (et gratos pour les moins de 18 ans, les étudiant·es, etc), mais le pass trois jours est à 5€. C'est combien, déjà, Angoulême ? Comment ça l'offre n'est pas la même ? Ah oui okay bon bref (c'est tout vu ah ah ah !).

- le dimanche 23 novembre | BD Colomiers (31) (encore).
J'anime une rencontre avec un ricain et un canadien, ça va parler de réinvention formelle, d'innovations narratives, et de se battre pour ce qui nous semble juste, c'est avec 🚀 Anders Nilsen et 🚀 Michael DeForge, vous appelez ça comme vous voulez, moi je sais pas trop comment qualifier le truc : pour moi, ce sont deux mastodontes, auteurs de quelques-uns des plus beaux livres de ces 2 dernières décennies (tous chez Les éditions Atrabile, d'ailleurs), rien de moins. C'est à 13h30.

- mercredi 26 novembre | l'asso ChiFouMi propose une rencontre avec Anders Nilsen | Chez Canons, 🍷 Besançon (25).
A l'occasion de la sortie de "Tongues", livre indispensable de cette fin d'année (éditions Atrabile).

- jeudi 27 novembre | Rencontre avec Anders Nilsen | lieu annoncé prochainement, Mulhouse (68).
Cf ci-dessus : pareil qu'à Besac la veille, mais à peine plus au nord.

- le vendredi 28 novembre | ⚡ Rhony's Festival | Montpellier (34).
A 18h, j'anime une rencontre autour de l’exposition “Indies americans” avec Stéphane Noël (de L'employé du moi), on y parlera de quo ? Probablement d'auteurs ricains et d'indépendants, pardi. De bande dessinée passionnante et d'auteurices au top, surtout.
Ça se passera du côté de la librairie ⚡ En traits libres, lieu déjà inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco, pas loin, et qui fermera ses portes prochainement : si vous êtes aux alentours de Montpellier, allez donc fouiner là-bas pour votre shopping de fin d'année, ça ne leur fera pas de mal et si une librairie le mérite en ce moment, c'est probablement celle-là.

- samedi 6 et dimanche 7 décembre | avec ChiFouMi : Le Cube \ Zone DIY, du côté de la Fête de la BD d'Audincourt (25).
L'an passé, l'ouverture au sein du festival avait été de mise avec la prise en mains de la chouette clique de Tuta Blu, pour une Off dans le IN de toute beauté. Plein de gens sympas, plein de découvertes, certes peu de bande dessinée mais pas mal d'images narratives en tout genre, grâce à Cerise La Castagne Illustratrice, Affiche Moilkan, Les éditions de la dernière chance, Mutoïd Kids, et plein d'autres !

Voilà pour la prog de cette fin de mois !
On reparle du reste très bientôt.

(*) et ce, même si les propositions de médiation publiques sont essentiellement en français, et se fichent pas mal des visiteurs émanant de l'international, précisément, à leur grand dam, leur grande frustration, et leur grande tristesse.
Tiens, c'est marrant, ça voudrait dire que ce festival, malgré ses décennies d'expérience et son appétit vorace de devenir plus important qu'il ne pourrait être, pense moins à communiquer en anglais que les communiqués du ⚡ STAA CNT-SO et MeTooBD ⚡, principal lanceur d'alertes et pourvoyeurs de faits sur cette triste affaire (inscrivez-vous à leurs mails de news, toujours édifiantes : desertons_fibd@proton.me ). 🔥

ps : je sais que ça fait un moment que je l'écris mais je... je... Je travaille toujours à mon départ de fessebook, alors tous les liens utiles pour illustrer le blabla précédent sont par ici :

16 octobre 2025

Chez Canons et Compagnie.

Plein de trucs en ce moment, mais en attendant la prochaine note de blog un peu plus conséquente, un communiqué pour les plus bisontin.e.s qui me suivent ici :


Tout est sur le webflyer alors je n'ai rien à ajouter.
A vite !

29 septembre 2025

Zoom sur la bande dessinée contemporaine | mardi 7 octobre 2025 | Café International, Besançon

(Un petit forward depuis l'association ChiFouMi :)

Voici donc le premier rendez-vous de « La bande dessinée dans tous ses états », cet ensemble de propositions conçue en direction des étudiant.e.s de Besançon (et pas seulement, donc, mais on y reviendra !) durant toute l’année scolaires à venir, dans le cadre d’un partenariat avec le Crous Bourgogne Franche-Comté, l’Université Marie et Louis Pasteur et la CVEC (Contribution à la vie étudiante et de campus).


En attendant d’affûter les crayons et de régler les agrafeuses, rendez-vous donc mardi 7 octobre à 18h30 au Café International, 71 Quai Veïl Picard, à Besançon : June, de ChiFouMi, y présentera une sélection de livres, tachant d’ouvrir une fenêtre sur ce que peut être la bande dessinée aujourd’hui (à grand renforts d’images projetées et de bafouillages).
L'entrée est gratuite et ouverte à tout.e.s, mais nous vous conseillons de réserver malgré tout, en cliquant ici.

Dans les semaines et les mois à venir, nous aurons l'immense joie de recevoir notamment les auteurices/illustrateurices/fanzineux/éditeurices/et tant encore :
Charline Collette (•), Bérengère Delaporte (•), Jaunisse (•), Oriane Lassus (•), Anders Nilsen (•) et Valentin Sannier (•), qui iront tout.e.s à la rencontre de nos étudiant.e.s et que l'on croisera probablement par ailleurs à une occasion à une autre...
On en reparle bientôt !

Entrée libre | ouvert à tout.e.s.
(illustration : Pierre Ferrero)


25 septembre 2025

Bande-son de ces derniers jours : extraits choisis.

Bande-son de ces derniers jours : extraits choisis.

- "Anganica" de Luiz Carlos Vinhas, tiré de l'album "O som psicodélico", paru en 1968 sur CBS.
-  "Pendulum" de Hiromi’s Sonicwonder, avec Michelle Willis, tiré de l'album "OUT THERE", qui vient de paraître. Merci Alex Baugé pour la reco !
- "You don't know(what life is)" de Shingo Suzuki, paru l'an passé.
- "Open Your Eyes, You Can Fly" de Flora Purim. Un live télévisé ("The Midnight Special") de 1976, avec Hermeto Pascoal à la flûte, Airto Moreira aux percus, David Amaro à la guitare, et quelques autres du même tonneau. 
- "Yearning", le nouveau Atmosphere avec Yoni Wolf, tout frais aussi.
- "Returns Every Morning" de Lilys, tiré de l'album "Better can't make your life better", paru en 96 chez Primary Recordings.
- encore (encore !) un nouveau track de Earl Sweatshirt, "Live", le mec s'arrête plus.
- "Family" de Brenda, tiré de l'album "Bath time" paru le mois dernier sur College of Knowledge.
De la modern soul gentiment mélancolique comme on la produit désormais au kilomètre du côté de Coburg, Australie : Hudson Whitlock, que l'on croise du côté de tous les groupes protéiformes de Melbourne (Surprise Chef évidemment, mais aussi Karate Boogaloo ou the Pro-Teens), enchaîne les albums, et le type régale.
C'est toute la fameuse scène soul psycho-cinématique de Melbourne qui se retrouve ici et outre les musiciens avec qui Hudson traîne aux quatre coins du monde, on retrouve la désormais fameuse patte du producteur Henry Jenkins. Peu de surprises, mais une atmosphère ficelée idéale en ce début d'automne.







14 septembre 2025

Hermeto Pascoal, 1936-2025

Encore un peu de la beauté du monde qui s'envole.
Elle reviendra, sous une forme ou une autre.

Mais en attendant, Hermeto Pascoal n'est plus dans le coin.


4 septembre 2025

NEUVIÈME ART | Galerie Martel BXL | Exposition Collective du 13 au 27 septembre 2025

J'ai rédigé une quinzaine de petites notules pour accompagner la prochaine exposition proposée par la Galerie Martel Bruxelles, du 13 au 27 septembre 2025.
J'ignore si l'occasion se représentera d'aligner autant de petits boulots sur autant d'auteurices dingo.e.s, mais je ne boude pas mon plaisir : 

"La Galerie Martel, récemment installée à Bruxelles, présente du 13 au 27 septembre une exposition collective consacrée au Neuvième art, réunissant des figures majeures de la bande dessinée contemporaine.
Art Spiegelman, Chris Ware, Charles Burns, Lorenzo Mattotti, Brecht Evens, Emil Ferris, Gary Panter, José Muñoz, Ugo Bienvenu, Dominique Goblet & Kai Pfeiffer, Eric Lambé, Thomas Ott, Thierry Van Hasselt, Herr Seele & Kamagurka, Miroslav Sekulić-Struja, Gabriella Giandelli, Guido Crepax ou encore Fred : chacun, par son approche singulière, illustre la vitalité et la diversité d’un langage graphique en constante réinvention.
De l’introspection radicale aux fresques expérimentales, de la poésie visuelle aux explorations formelles, ces artistes – pionniers, iconoclastes ou héritiers turbulents – participent à repousser les frontières de la bande dessinée, affirmée ici comme un art à part entière.
Les textes de l’exposition sont signés par Julien June Misserey critique et commissaire d’expositions, qui accompagne ici la sélection d’un regard curatorial."

(extrait du site |
les textes en question sont sur la page dédiée du site de la galerie Martel, ici-même).

De la régalade pour les yeux, un peu moins pour le compte en banque si on se laisse un peu trop aller : une sorte de best-of en soi, quoi.
Merci à la Galerie Martel pour cette collecte vingt étoiles.


22 août 2025

Guitar.

"Guitar" est sorti ces derniers jours.

Il va évidemment falloir le réécouter et il y a déjà beaucoup à en dire, mais certains titres accrochent très rapidement l'oreille, dont ce "Terror" fascinant.
Cette sortie attendue est une bonne manière de se préparer à refermer le chapitre d'un été qui ne figurera pas, perso, dans la liste des étés les plus satisfaisants, et c'est surtout l'occasion de constater que l'orientation folk minimaliste (qui donne l'impression d'une pesanteur engluant l'auditeur d'un morceau à l'autre, dans un court espace-temps, au ralenti) prise par Mac DeMarco l'a laissé creusé une certaine nouvelle approche du songwriting.

La basse, la batterie sont anti-démonstratifs au possible, comme jamais, et ses marottes habituelles (une ligne de synthé, un travail sur la texture, un mix final tentant des trucs) sont au placard : la voix est dépouillée mais centrale ici. On pense évidemment instantanément à une suite logique au tout-instrumental (formidable) qu'était "Five Easy Hot Dogs", son dernier vrai album, il y a un peu plus de deux ans.
Mac a expliqué ici et là dans la presse que cet album tout entier reposant sur la guitare/voix sera le prétexte d'une tournée sans jouer, uniquement au chant. Ça me ferait presque regretter de ne pas avoir succombé aux dates à venir (places trop chères, vendues trop vite - ce classique), mais je me souviens qu'il n'est pas le dernier pour bazarder des vannes ou des conneries : nous verrons bien.


 L'album est chez tous les disquaires, ou sur le site de son propre label, ici-même.

 

13 août 2025

Çà va pas là ! - un coup de main aux éditions Çà & Là !

Comme pas mal d'autres structures éditoriales indépendantes, la belle maison Çà & Là traverse une mauvaise passe, expliquée en long, en large et en travers sur cette page HelloAsso : l'opération Çà va pas là est donc orchestrée par l'association des ami-e-s de çà et là, et il reste encore un peu de temps pour contribuer à l'effort collectif. 

 

Çà & Là
est un éditeur auquel je suis attaché : je me souviens, lorsque j'étais encore libraire (vindzouss), de l'annonce de la création de cette structure exclusivement orientée sur les traductions.
Je me souviens aussi avoir été partagé, comme d'autres, en découvrant cette nouvelle.

C'était en 2005. Le petit milieu indépendant de l'époque semblait accueillir avec modération la création d'une structure éditoriale qui se "contenterait d'acheter des droits", sans miser sur la création... Dans un contexte le plus souvent précaire, les inimitiés pouvaient vite s'installer, la solidarité entre acteurs du petit milileu de l'édition étant un concept bigrement variable...
Bref. Les premiers bouquins sont sortis : on commentait la fabrication, la maquette, on émettait des hypothèses et on découvrait ce que signifiait, en France, le fait de s'intéresser à la création réellement internationale au sens le plus large possible, sans jamais donner l'impression de se caler des œillères : Serge Ewenczyk, fondateur et rouage principal de la jeune structure, avait fait un drôle de choix, mais donnait l'impression de savoir où il allait, porté par un enthousiasme et une réelle curiosité envers ce milieu qu'il découvrait au fur et à mesure que les livres publiés trouvaient, ou non, leur public, et ce notamment grâce à quelques premiers librairies plutôt motivés pour jouer le jeu.

J'aimais déjà beaucoup Peter Kuper, Liz Prince, Andi Watson que j'étais content de pouvoir désormais partager avec le lectorat français. J'avais mis de côté Judd Winick et pour lui comme pour tant d'autres, je me faisais donc une cure de rattrapage de quelques VO manquées.
En 2006/2007 (j'ai un doute), Serge nous permet d'accueillir Linda Medley à la librairie, à l'occasion de la parution de "Château l'Attente". Je me souviens aussi avoir adoré "Ma Mère était une très belle femme", de la sud-africaine Karlien de Villiers, qui reste l'un de mes livres favoris publiés chez Ça & Là. En quelques mois, on était quelques librairies à avoir essayé de contribuer à l'installation, puis à la reconnaissance de cette jeune maison.

Depuis, les années ont passé, pas mal de bouquins sont parus, Çà & Là à sorti quelques best-sellers incontournables. Je pense à l'excellent travail réalisé autour de l'œuvre de Derf Backderf : ce dernier, que j'ai eu la joie d'accueillir à plusieurs reprises, de Besançon à La Rochelle, ne tarit jamais d'éloge sur Çà & Là, et se réjouit comme au premier jour de la chance qu'il a eu d'avoir été publié là ; ou encore à "La couleur des choses" de Martin Panchaud, qui revient de loin en terme de "traduction" d'objet éditorial qui n'aurait pu jamais voir le jour sous cette forme.
Il y a beaucoup d'autres titres qui n'ont pas forcément eu les mêmes faveurs, et certains l'auraient peut-être mérité.

Dans un contexte économique où l'on sait bien ce qui préside souvent aux choix, aux orientations des structures éditoriales contemporaines, Çà & Là a récemment montré la voix du discernement et en quelque sorte, à suivi une vraie cohérence avec ce qui transparaît dans son catalogue : en 2024, la structure est devenue une SCOP, animée par ses quatres salarié.e.s que sont Serge Ewenczyk (toujours éditeur et président), Hélène Duhamel (éditrice et directrice artistique), Marie Hornain (éditrice et relation presse), Louise Fourreau (éditrice et relation libraire). La défense d'une vraie bibliodiversité passe par ce type de décisions, et parce que la maison galère en ce moment, je tenais à participer à leur appel au soutien : d''où cette modeste petite contribution à l'effort, consistant à lister quelques bouquins qui me semblent très notables, et que je conseille à chacun.e d'aller commander sans attendre auprès de leur libraire favori, qui le recevra en quelques jours si elle/il ne l'a pas déjà en rayons. 

Attention : tout ça est bigrement subjectif.
Vous êtes prévenu.e.s ! 


Première ligne : les gros cartons de la maison :

« La couleur des choses » de  Martin Panchaud (2022)
« Kent State, quatre morts dans l’Ohio » de Derf Backderf  (2020)
« Trashed » de Derf Backderf  (2015)
« Mon ami Dahmer » de Derf Backderf  (2013)

Deuxième ligne : des auteur.ice.s incarnant pas mal ce que Ça & Là peut proposer aussi ces dernières années :

« Bradley à Bradley’ de Connor Willumsen (2023)
« Naphtaline » de Sole Otero (2022)
« L’Epée » d’Anabel Colazo (2022)
« Ne regarde pas derrière toi » d’Anabel Colazo (2020)
« Le Centre de la Terre » d’Anneli Furmark (2013)
« Petite terrienne » de Aisha Franz (2012)

Troisième ligne : des auteur.ice.s cainri que j'étais bien content de voir publié.e.s en français :

« Victory Parade » de Leela Corman (2024)
« Déplacement, vol.1 » de Joshua Cotter (2015)
« Déplacement, vol.2 » de Joshua Cotter (2022)
« Les Gratte-Ciel du Midwest » de Joshua Cotter (2011)
« Pittsburgh » de Frank Santoro (2018)
« Storeyville » de Frank Santoro (2010)
« Tu m’aimeras encore si je fais pipi au lit ? » de Liz Prince (2006)

Quatrième et cinquième lignes : les gros classiques incontournables d’auteur.ice.s incontournables :

« My Perfect Life » de Lynda Barry (2025, dans quelque jours si je ne dis pas de conneries)
« Come over Come over » de Lynda Barry (2024)
« Mes Cent Démons ! » de Lynda Barry (2014)
« Ruines » de Peter Kupper (2015)
« Arrête d'oublier de te souvenir » de Peter Kuper (2009)
« Anthologie American Splendor, Volume 2 » de Harvey Pekar (2010)
« Anthologie American Splendor, Volume 3 » de Harvey Pekar (2011)
« Anthologie American Splendor, Volume 1 » de Harvey Pekar (2009)
« Alec, L'intégrale » de Eddie Campbell (2011)

Enfin, dernière ligne : Un petit top 5 très très personnel, bouquins remarqués ou pas mais que j’affectionne particulièrement :

« Keeping Two » de Jordan Crane (2022).
Un chef-d'œuvre d'exploration du trauma par un de mes auteurs favoris, trop rarement traduit en français. En plus d'être incroyablement touchant, le bouquin enchaîne sans en avoir l'air pas mal de prouesses formelles, des choix de narration à ceux de composition.
« Gast » de Carol Swain (2014).
Une exploration intime tout autant qu'environnementale, magnifiquement réalisée par une autrice anglaise qui aurait mérité davantage d'attention, il me semble.
« Annie Sullivan & Helen Keller » de Joseph Lambert (2013).
Formidable à plus d'un titre : d'abord parce qu'incroyablement audacieux d'un point de vue formel, le livre s'appuie sur une histoire des plus bouleversantes : il retrace la rencontre et la relation entre Helen Keller (1880-1968), gamine américaine sourde, muette et aveugle, avec sa tutrice, Anne Sullivan (1866-1936), malvoyante déterminée qui apprendra à la petite Helen à lire, écrire et parler. La bande dessinée, ici, relate des notions, des émotions, comme peu d'autres langages auraient pu le faire. 
« En mer » de Drew Weing (2011).
Allégorie poétique et inspirée, sous la forme d'un petit livre semblant relater une énième aventure maritime : ça ne ressemble à rien d'autre, et c'est tout simplement très réussi.
« Ma Mère était une très belle femme (édition augmentée) » de Karen de Villiers (2010).
Par la bande, la dépiction de la vie durant l'apartheid par une autrice sud-africaine qui enchaîne les souvenirs d'enfance, de jeunesse, avec un sens de l'à-propos, une justesse et une délicatesse comme on en lira peu.

Tous les bouquins sont décrits sur le site de l'éditeur, et sont commandables sur leur site ou dans n'importe quelle librairie digne de ce nom.


8 août 2025

[🇬🇧 below] Désertons le FIBD d'Angoulême # 2 (un communiqué du STAA,t à partager).

Je relaie aujourd'hui un communiqué reçu du STAA, le Syndicat des Travailleur.euses Artistes-Auteu.ices CNT-SO et du MeeToo BD, principal artisan des très nombreuses voix qui s'élèvent face à la gestion du Festival International de la bande dessinée d'Angoulême. 
Merci à toutes celles et ceux qui s'expriment, consacrent du temps et de l'énergie pour défendre quelque chose à préserver : cela ne se fait pas tout seul.


Désertons le FIBD # 2

7 août 2025

They Reminisce Over You.

J'ignore pourquoi, mais durant mon insomnie de la nuit dernière, m'est revenu ce titre de Tom Scott, celui-là même qui contient l'un des plus beaux samples de l'histoire du sample, de l'avis général, derrière lequel je suis d'ailleurs assez d'accord pour me ranger sans faire de vagues. 
Comme rarement, l'histoire derrière ce sample ajoute une justification supplémentaire à la manière dont celui-ci est apprécié à ce point. 

 

En 1990, Troy Dixon, plus connu sous le pseudo de Trouble T.Roy, membre de Heavy D & The Boyz, meurt accidentellement, à 22 balais. 
Deux ans plus tard, le producteur Pete Rock, qui a partagé pas mal de choses avec Dixon, sample quelques secondes du morceau de Tom Scott. CL Smooth s'aligne sur l'hommage en cours, et écrit le texte de "They Reminisce Over You (T.R.O.Y.)", qui deviendra le premier single de leur premier album, l'incontournable "Mecca and the Soul Brother".

Pete Rock avait écouté "Today" peu de temps après la mort de Dixon : l'histoire dit que c'est Large Pro qui lui avait offert le disque, et le morceau traînait dans un coin de sa tête jusqu'au moment où la boucle lui est apparue un jour, à 1'38 : instantanément à sa sortie, en plus de devenir un classique emblématique du golden age, la communauté hip hop a fait du track un morceau récurent dès lors qu'il s'agit de rendre hommage à une personne disparue.

"Un de mes amis est décédé, et ce fut un choc pour la communauté.
J'étais un peu déprimé quand j'ai fait ça.
Et encore aujourd'hui, je n'arrive pas à croire que j'ai réussi à m'en sortir, vu l'état dans lequel je me trouvais. Je suppose que c'était pour mon fils.
Quand j'ai découvert le disque de Tom Scott, j'ai entendu quelque chose d'incroyable qui m'a touché et m'a fait pleurer. Il y avait une ligne de basse tellement belle, et j'ai commencé par ça. J'ai trouvé d'autres sons, puis j'ai entendu du saxophone ; et je les ai utilisés.
Et puis, soudain, j'ai créé un beat magnifique.
Lors du mixage, j'ai eu Charlie Brown de Leaders of the New School avec moi, et on s'est tous mis à pleurer."
(Pete Rock, interviewé par le Village Voice en 2007)


En 2006 (il y a une éternité), la clique aux manettes derrière The Boondocks a été assez subtile pour placer le fameux original dans le 12ème épisode, "Riley Wuz Here".
Je me souviens qu'un pote bien plus jeune que moi, qui commencait à produire un peu de musique, m'avait alors dit un truc du genre : "le morceau est un truc à sampler, faut que t'écoutes de ça de près !".


6 août 2025

Sam Barsh Trio "Institutionalized".



Sam Barsh Trio : Sam Barsh (piano), Kaveh Rastegar (bass) & Gene Coye (drums), "Institutionalized", 2024.

J'ignore précisément à quel niveau Sam Barsh fut impliqué dans l'écriture de ce morceau de k-dot, que l'on trouve sur "Too Pimp A Butterfly" paru en... 2015 ? Dix ans déjà ? Tsssss. Bref, sa version en trio est une chouette interprétation il me semble.
Le trio de Barsh fonctionne bien, Rastegar est aussi bon contrebassiste que producteur, Coye est le métronome qu'il fallait dans cette affaire, tout tourne, c'est super. 

3 août 2025

SYNC.EXE "Resonance".

 

SYNC.EXE "Resonance", ℗ 2025 SYNC.EXE.
Released on: 2025-07-02.
Producer: David Price ; Piano: David Price ; Synthesizer: David Price ; Composer: David Price ; Lyricist: David Price. 👌

29 juillet 2025

Evidence.


"Evidence's new album, Unlearning Vol.2 will be released on August 15th via Rhymesayers Entertainment.
The album boasts production from Evidence himself, as well as The Alchemist, Conductor Williams, Graymatter, C-Lance, QThree, Sebb Bash, Beat Butcha, and Coop The Truth.
 Unlearning Vol. 2 finds Evidence at his most soulful and self-assured, a smoky, introspective journey where grief, growth, and sharp lyricism collide in fearless reinvention."
- via Rhymesayers. 

(📌 Mise à jour du mardi 5 août 2025 : nouveau track, avec QThree à la prod)

 

20 juillet 2025

Reconversion en cours, test, test, une deux une deux, test.

Activité dominicale : crème glacée banane et gingembre, zestes de citron, sésame noir torréfié, vanille, sucre, crème et lait.

Les produits sont évidemment bio, le goût est carrément cool, la texture est plus satisfaisante après un passage au congélateur, et la couleur n'est pas ouf, mais après avoir une nouvelle fois laissé des points de vie à La Princière, l'excellent glacier d'Avignon, l'heure n'est pas à la recherche de l'exigence.

Pas tout de suite en tout cas ! Plus tard, par contre... 


18 juillet 2025

Lectures de ces derniers jours.



- catalogue d’expo Chris Ware au CCCB de Barcelone (voir l’une de mes notes de blog précédentes, il y a peu).
- Grand cormoran, de Delphine Panique, chez Cornélius.
- Wellness de Nathan Hill, chez Picador (UK).
- Chienchien le chien a disparu, de Camille Blandin, chez Microgram. 
- Trystero de Laurent Queissy, chez Mnémos.
Fanatic Female Frustration, collectif mené par Lucile Ourvouai, Elsa Klée et Morgane Somville, autoédité.
- Black Mystery School Pianists and other writings, de Matthew Shipp, chez Autonomedia (en anglais, je crois pas que ça soit traduit ; cimer Doudou !).
- Le livre du large et du long, de Laura Vazquez, aux éditions du Sous-Sol.
- Items #1, collectif, aux éditions Vallées de l’étrange (cimer Antoine !).
- Petit traité de la marche en plaine, de Gustave Roud, en poche chez Zoé.
- Double Je(u), de Floriane Miny et Sylvain Bonassoli, auto-édité.
- C’est sûrement le bonheur, de Stéphanie Demasse-Pottier et Margaux Othats, en jeunesse chez Albin-Michel (merci Sunny !).

Essentiellement quelques parutions récentes, donc.
Bon dealers : CCCB, Barcelone ; En Traits Libres à Montpellier ; La Cavale, à Montpellier ; Ed Youngsta ; Antoine @ Vallées de l'étrange ; la bibliothèque de Sunny.


17 juillet 2025

Direction le sud.

Quelques journées entre copains et copines entre Montpellier et Avignon, avec les mômes, la mer, des glaces, des spectacles au Festival d'Avignon (qui n'est pas allé voir en famille "Le chemin des métaphores", de la compagnie Singe Diesel, vu au Totem sur les encouragement toujours à point de Marinouille ?), des anniversaires à fêter, des virées à Carnon, aux Saintes Maries de la Mer, quelques achats en librairies (enfin quelques minutes à En Traits Libres !), des flamands roses au dessus de nos têtes, pas mal de soleil aussi. 
"C'était trop court !", pardi.

Le lac du Crès Jean-Marie Rouché.


Montpellier.

Croisé sur un parking lors du trajet.

Avignon.

Avignon avec Marinouille, Géraldine, Guillaume, Boubou #1, Boubou #2.

double anniv.


Copines de longue date et dernière arrivée.


La vue déplorable de chez ClaBru.

Festival d'Avignon, résumé.

Le spleen du festoche, dédicace à Laulau, Boris et tou.te.s les autres.

Libellule du Crès (floue).

Les Saintes Maries de la Mer.

Idem, mais de l'autre côté.

Salut Avignon, à bientôt.