10 octobre 2005

OCTOBRE GRIS.

...alors on va lui ajouter de la couleur, à cette enflure : la bande son idéale d'un weekend d'octobre ensoleillé, ce qui, il faut bien l'admettre, fait quand même vachement du bien : Patrick Forge et son radioshow hebdomadaire disponible en archives sur Kiss100.com.

==> Hardcore, la fin de semaine ! Bon, pas aussi hardcore que la manière dont s'est fait calmer ce pauvre mec par la milice de New orleans... Une nouvelle affaire Rodney King ? Pendant qu'on se hérisse devant la bavure américaine, cette vieille pute de Sarko à le champ libre pour truander.

Alors que tout le komité éditorial de "L'affaire du siècle tome 5" (Bob la loutre et moi-même, quoi) galèrait sur un bouclage douloureux depuis le début de semaine, visite d'Howard, back from Tokyo et avec une coupe de cheveux presque potable, puis d'Edouard le jeudi soir, suffisamment cool pour que je loupe une conférence donnée par l'auteur de "De New York à Coruscant" à la librairie... bah, c'est pas si souvent qu'on a la chance d'avoir cette crevure suisse dans le secteur, fallait en profiter...

Ed est reparti vendredi après-midi, ou j'ai retrouvé de joyeux lascars (Bob la loutre, Jérémy Jorandon, Tortotte) avec qui nous avons commencé à assembler le numéro 8 du zine, puis le vendredi soir, direction Antibalas au Noumatrouff de Mulhouse (thanks again msieur Jérôme), avec Alex et son crew ; once again, un super concert, et une bonne gueule dans le cul pour reprendre le taf le lendemain matin, quand même.

Le samedi soir, pendant que certains devaient retourner les caves d'Arbois puis les murs bisontins à grand coup d'Alien, je tombe comme une merde devant "Maria pleine de grâce" et ma pizza ; d'après Drine, film plutot pas mal, bonne actrice principale, mais pas aussi sombre et glauque que ce qu'on en avait lu.

Dimanche, coma à la maison : lecture de quelques bouquins entamés mais pas finis ("Shirker" de Chad Taylor chez 10-18, très bon pour le moment, relecture de vieux Mazzuchelli), le tout en réécoutant de vieilles saloperies de chez CTI, puis ménage (avec un "vieux" Bola en fond sonore), et thé au soleil, dehors, à regarder le soleil dans les branchages, jusqu'à l'arrivée de Cath et Alcor (de retour de Suisse), cool moment aussi, ça, hein... Doudou, kokore, j'en ai un peu marre de vous voir en coup de vent à chaque fois, faut qu'on se cale une bouffe, bordel. 8)

Nous sommes lundi matin et je tape ces mots à presque midi, tout en trempant mes tartines de pain grillé et noyé sous une tonne de miel des Landes dans du lait froid ; il fait beau et je bosse pas, quel pied...

==> L'institut Finlandais de Paname va avoir du pain sur la planche dans les semaines à venir ; d'abord, des ateliers réservés au jeune public, mais ou il sera de bon ton de se pointer encagoulé et en Petit Bateau, tant le programme est alléchant : "Otokka !", ou comment les finlandais font leur cinéma, est le fil rouge d'une série d'ateliers qui auront lieu chaque mercredi entre 14h et 16h (environ), du 28 septembre au 14 décembre 2005, avec, entre autres : une expo d'Arnu Tuominen, une grammaire de l'image, des ateliers d'impro...

Puis en janvier, les finnois sont invités au Festival International de la Bande dessinée d'Angoulême, qui fait parler de lui ces derniers temps : il semblerait que ca soit la merde en Charente, surtout matériellement (délocalisation des pôles principaux du festoche, genre on envoie la bulle fanzine à perpète, notamment)...

Espérons que le roster d'artistes finnois soit de qualité, c'est pas ca qui manque la-bas, hein.
La finlande, c'est sympa.

==> Le huitième numéro de "L'affaire du siècle tome 5" a paru, il comporte en ses pages toute la clique habituelle, avec en guest mister nice guy himself, aka Namrepus, aka Dolph, qui nous a fait une super jolie petite couverture. Pour se procurer cet exemplaire, comme d'hab, of course ; et laissez un commentaire si vous ne connaissez pas la méthode, on verra ce qu'on peut faire, uh uh uh.

Au passage, bonne chance à Dolph qui prépare ce mois-ci sa contribution à la série des "le mois de..." proposée et éditée au Groinge, éditeur spécialisé dans les petites initiatives carrément valables ; Alex Baladi, Lénon, Otto T & Choi Juhyun, Jean-Paul Jennequin, BSK, et Fafé, entre autres, ont proposé chacun un petit ouvrage à l'italienne réalisé sur une période d'un mois, et au final ca donne un bon panorama offert par de jeunes talents confirmés ou pas, à soutenir (rappelons que Le Groinge est un petit éditeur qui rame dur en ces temps hardcore pour l'édition), auquel viendra donc s'ajouter "le mois d'octobre de Dolph". Bonne chance, copain ! 8)



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==> Alors que la scène graffiti internationale reste quand même principalement un gros conglomérat de brilliants techniciens forcément repompeurs (au mieux) ou de spray-can artists en gros manque d'originalité (au pire), il y a fort heureusement pas mal de gens qui continuent de creuser sur le bord de la route, de s'éloigner des lettrages super chiants ou des persos cent fois déjà peints, de s'avancer plus profondément dans l'audace et dans la réelle création ; évidemment, des voix se sont élevées et s'éléveront toujours face à "ces usurpateurs qui n'ont rien compris et qui ont emporté la peinture urbaine dans les musées" (alors que la seule voix à suivre, selon ces rétrogrades conservateurs, serait de rester dans les terrains vagues, dans les dépots de la sncf, ou dans la rue, tout simplement).

Balayons du revers de la main ces casse-couilles notoires, ces puristes coincés, et apprécions le travail de gens qui méritent qu'on se penche dessus, et qui, selon, donnent dans le classicisme relevé d'un soupçon de fraicheur, ou expérimentent ouvertement (qu'importe le flacon...) : des gens comme Gorey, Fake, Oste, Gomes, Boe, Hanem, Ogre, Stak, Honet, Horfé (le nouveau O'Clock ? à Paname, il est chaud, le garçon...), Akroe, WK int., Brusk, Banksy, et bien d'autres... ce qui rapproche le graffiti de biens autres domaines de création, de la musique à la bande dessinée, pour ne parler que de ce dans lequel j'arrive personnelement à trouver bien du bonheur... Et en parlant de s'y retrouver, monsieur KRSN vient d'entrer dans la petite collection qui va bien ("design&designers", proposée par les éditions Pyramyd (les gens qui éditent notamment Etapes Graphiques, entre autres), en même temps que le duo londonien Insect, par exemple.


krsn08, originally uploaded by jUne.


La préface du bouquin cite Burns et Blanquet, notamment, et les amateurs de ces deux géniaux auteurs devraient effectivement se retrouver dans l'approche plastique de KRSN ; les techniques utilisées, les médiums triturés, les méthodes de KRSN sont diverses et variées, et on sent bien que de laisser ce zozo dans la case post-graff artist serait criminel. Qu'elle soit reproduite au trichlo sur du papier de soie ou réalisée au stylo bille sur du papier autocollant (en passant par quelques coups de bombes parce que bon, quand même...), l'illustration chez KRSN n'est pas simplement omniprésente, elle est la moelle épinière de son travail ; 120 pages de réussites graphiques dans un petit bouquin à 13 euros, ca peut être un coup de frais chez les amateurs de jolis dessins et de beaux traits qui ne savent plus ou donner de la tête avec la pléthore de bouquins qui envahissent les rayonnages ces derniers temps...

A poser sur votre jolie étagère ikéa, juste à côté du bouquin de la même collection consacré à Akroe, d'ailleurs partenaire de jeu de KRSN (chacun d'entre eux trouve un écho spontané et évident chez l'autre, et d'ailleurs certaines de leurs plus jolies pièces ont été réalisés ensemble...), une bonne dose de talent, d'inventivité, de maîtrise, le tout relevé d'un bon soupçon d'ironie, le bonhomme évoluant dans un univers cynique et caustique... A se procurer d'urgence.

==> Frédéric Fleury, Sebastien Morlighem, Jonathan Larabie, Labolduc, Lewis Trondheim, David Scrima, Gilles Rochier, Fréderic Poincelet, Charles Berberian, Kerozen, Sébastien Lumineau, Singeon, Melvil Massacre, Nine, P.Buri, Frantico, Fafé, Gauthier, Pilau, David Libens, Joelle Passeron et Louise Scrima sont toutes et tous au sommaire du second numéro de Bob, et tout ça, mes braves gens, pour seulement 2 euros ; chez Bob, ils sont chouettes.

==> Dans le Straight No Chaser n°36, Yarah Bravo, la talentueuse lyriciste au flow exquis et au timbre de voix empli de charme, balance quelques unes de ses références, et cite "Animal farm" ou "1984" d'Orwell ou le poète Pablo Neruda comme ses auteurs favoris, tout en citant Minnie Riperton... Le genre de nana qu'on aimerait voir un peu plus souvent, et qui ne se contente pas de déchirer grave sur disque ou sur scène. Big up, miss Y.

==> Sa majesté Machine, seigneur (et saigneur) cosmique et puissance sidérale (et sidérante) résident néammoins dans le secteur, m'a fait l'immense honneur de me refourguer "Dogtown and z-boys", ce docu signé par Stacy Peralta, sorti en 2001 et recélant d'images inédites et d'archive de ce que le skate board comptait de plus créatif, back in the 70's.

Et putain, ca le fait pas mal ! Aux manettes artistiques, le toujours en forme Craig Stecyk balance que du bon angle et de la belle image, et des légendes à roulettes (Jay Adams, Tony Alva...), on en croise un paquet, dont le destin ne mène pas toujours dans les baskets d'un Tony Hawk... Un dvd de 89 minutes ou la légendaire Zéphyr team cotoient la première Bones Brigade, le tout avec des vues incroyable de Venice, de Santa Monica, de pools démoniaques, de séquences d'anthologie... Que-du-bonheur, qui touchera j'imagine davantage les vieux cons un peu nostalgique et bien old-timer comme moi que les kids super technique mais tout en Lakai du skate shop local...

==> Sammy Harkham bosse toujours sur "Crickets" tout en étudiant de très près l'hassidisme, mais nous balance de temps en temps quelques pages dont il a le secret.
"Somersaulting" est une histoire de 21 planches en bichro, ou son dessin m'a une fois de plus complétement emporté ; j'ai eu une ou deux difficultés sur la narration et le rythme donné par Harkham dans ce récit pourtant plutot réussi, mais la composition, la respiration qui émane de chacune des cases de son fameux gaufrier (ca respire jusque dans les gouttières) laisse une bonne impression qui reste pendant un bon moment. Son encrage raffiné est tout simplement beau, son utilisation des couleurs carrément super efficace, et à 25 balais, son talent est évident.


sammy14, originally uploaded by jUne.


"Somersaulting" est l'histoire centrale du dernier numéro du petit recueil périodique publié par Drawn & Quarterly, "Drawn & Quarterly showcase n°3", ou Harkham est coincé entre Geneviève Elverum (alias Geneviève Castrée), qui signe de nouveau de jolis moments entre onirisme et conte de fée délocalisé, et deux récits de Matt Broersma, agréables lectures mais un cran en dessous de celles de notre barbu californien préféré (oui, Harkham est barbu, et californien).

Un bouquin un tantinet reuch, mais de très très bonne facture, comme souvent chez D&Q.

==> Pour les amateurs du travail de Gary Panter, et toujours chez Drawn & Quarterly (décidément...), "Satiroplastic" est un fac-similé du sketchbook que Panter griffona de décembre 99 à novembre 2001. Il s'agit donc là d'une reproduction exacte et donc archi-fidèle d'un recueil de prises de notes, de croquis, de recherches, le tout sous une forme exquise, celle qui convient pour restituer l'intelligence du trait que possède cet auteur qui ne s'arrête plus de puis plus de 30 ans (est-il nécessaire de rappeler que Gary Panter fait une carrière exceptionnelle dans le visuel, tous secteurs confondus, de la télé -Pee Wee's playhouse- au comics -le punkoïde "Jimbo", apparu dans Slash puis dans Raw, entre mille autres choses).


satiroplasticCOV, originally uploaded by jUne.


Magnifique petit livre objet, Drawn & Quarterly prévoit 2 autres ouvrages pour couvrir l'oeuvre inédite et toujours in progress de ce grand monsieur.

==> Clerks strikes back ? (thanks to Alex from La petite boutique du cinéma).

==> En parlant de La petite boutique du cinéma, j'y ai reçu "Freestyle : the art of rhyme", document sur l'art du freestyle, et de la place de l'impro dans le hip hop, des racines à aujourd'hui...


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Bon, j'ai pas encore maté tranquillement, mais un premier pseudo-visionnage avec Ed m'a laissé un peu perplexe sur le côté inédit d'une telle entreprise : pas l'impression que j'y apprendrais des tonnes de choses... Auréolé d'une tonne de prizes, de docu réalisé par Kevin Fitzgerald (aka dj Organic) recèle cependant de courts moments ou l'on croise les géniaux Supernatural, Black Thought (des Roots), Freestyle Fellowship, mais aussi Divine Styer, Jurassic Five, les Last Poets, Bahamadia, Pharoah Monch, Planet Asia, Mos Def... et des bonus assez décevants au regard des choses annoncées : de trèèèès courts freestyles du très grand Aesop Rock, un petit passage avec El P himself, un autre avec mon mc favori, le grand Slug... Mais tout ca sonne assez creux, au final. Avant de cracher dessus, ceci dit, je vais me le coltiner au calme... On en reparlera donc. Ou pas. 8)

==> Guillaume Dustan était-il une menace ? En tout cas, il n'est plus, et je m'en fous. Je préfère aller voir les jolis jouets de Jim Woodring sur son joli site, c'est bien plus mieux, et Jim Woodring ne colporte pas la bétise, même désespérée.




On air on RadiojUne :

- Mira Calix, son album "Skimskitta" (sorti en 2003 ou 2004 chez Warp) comporte quand même des tracks sur lesquels il y a de quoi s'emballer... Certes, la surprise des premiers opus n'est plus là, mais ca reste quand même, dans cette période ou l'électro est souvent chiante et tourne en rond de manière quasi-permanente, un disque avec de très belles compositions. Elle est forte, la Chantal.

- Konono n° 1", un enregistrement live, parce que la manière dont sont triturées les sonoritées de cet ensemble afro sur scène relève tout simplement des meilleures surprises live de ces derniers mois. Et puis merde, ca donne du soleil dans toute la casbah.

- Amerie "One thing" complètement surdancefloorisé par Danny Krivit. Oui, c'est super vulgaire, mais qu'est ce que c'est efficace ! Le vocal recèle de bonnes idées, à base de 15 gimmicks qui rentrent dans la tronche sans qu'on ai demandé quoi que ce soit ; presqu'aussi efficace que le "Hollaback girl", la dernière tuerie de Pharell pour Gwen Stefani...

- Moody Allen "Six feet", sorti sur Flyin' high : de la grosse baballe.

- "in the loop volume 3", la troisième installation discographique de la meilleure webradio au monde, dublab, sorti conjointement chez Plug Research.

O.U.T.

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