30 septembre 2005

POO POO BACK AND FORTH.

...mais j'aurais pu aussi commencer cette tranche de blog par : ))<>((

Bon, voilà, il semblerait que ca se stabilise niveau emploi du temps, ce qui signifie que le blog devrait rebouger un peu dans les jours à venir. Normalement...
Sinon, vite fait, une news qui tombe sur mon téléscripteur : mon téléphone a l'air de vouloir mourrir, donc c'est pas la peine de laisser des messages pour l'instant, sauf super important : je le checke une fois par jour, le temps de trouver une solution, hein...
Et pendant que j'y suis, je m'interroge : qui m'a laissé un message issu d'une prise de son pendant un concert apparemment hip hop (je dis "apparemment", car la retransmission était pas glorieuse...) ? Merci de l'intention quand même, mais c'était quoi, c'était qui ? 8)

==> Hier soir Drine et moi sommes allés voir "Moi, toi, et tous les autres", une petite pépite de bonheur pur d'environ 90 minutes écrites, réalisées, et interpretées par Miranda July, jeune nana issue de la performance vidéo et multimédia (notamment) et pressentie, avec ce premier long métrage, comme une des nouvelles grosses claques de la scène ciné indé ricain, scène qui tarde à rebondir sur son golden age d'il y a 15 ans...
Le renouveau, Miranda y contribue avec son film (le site du film en VO ici, et en français là) ; d'abord parce que même s'il ne renouvelle aucun genre, il laisse toutefois comme un goût de grosse nouveauté : un film plutôt intimiste qui ne sombre pas dans le pathos larmoyant, et pire ! Qui donne le sourire à la sortie de la salle ? Trop rare pour ne pas êre souligné.



Auréolé d'une tonne de prix (notamment celui de la Caméra d'Or lors du dernier Cannes, mais aussi Prix du Jury à Sundance 2005), ce premier film propose un focus sur des instants de vie de quelques personnages qui refusent de se laisser gangréner par le quotidien morne et bien concret d'une middle-class nord-américaine décidément peu appétissante. Miranda July interprête Christine, une artiste cinéaste motivée mais désespérement seule, qui rencontre Richard, vendeur de chaussures en grande surface, mec largué au propre comme au figuré (il attend désespérement que la vie le surprenne, alors que sa femme le quitte) ; Richard à deux mômes qui peinent à se trouver autant que leur père, l'ainé subissant les gosses du voisinage (y compris 2 ados désireuses d'assimiler le sexe au plus tôt), et le plus jeune, chatteur sur le web, et qu'on peut voir comme une petite clé de voûte d'un jeu de construction que Miranda July détourne pour mieux reconstruire, justement : classique, la plupart des personnages principaux se croiseront sans réellement tous se connaitre, s'impliqueront dans la vie des autres, accidentellement ou pas.

Non, rien de très neuf dans tout ça, si ce n'est une caméra saisissant systématiquement l'angle le plus adéquat pour exacerber l'émotion, une facilité pour capter un regard, un plan, une expression, bref, une réelle virtuosité inventive de la part ce cette jeune femme ; évidemment, les esprits chagrins seront tentés de voir là une tendance à la démonstration, à la préference plastique, raccourcis évidents car Miss July, rappelons-le, vient de l'installation multimédia, de la vidéo comme expression artistique brute, et plus encore, de la création artistique tout court (elle écrit, elle chante, elle fait tellement de trucs, cette nana, c'est énervant...).
Néammoins, c'est dur de ne pas se laisser porter par la poésie brute, elle aussi, par cette espèce d'ultra-sensibilité permanente (jamais gratuite, hein), qui court tout le long de ce film charmant ; c'est même assez simple de laisser son sens critique à l'entrée du cinoche, et de se laisser aller, de laisser Miranda July faire, agir, et jouer avec ses (res)sentiments. Attention, jamais la moindre miévrerie : usant d'une poésie archi-fantaisiste et de pointes d'humour toujours innatendues, on est dans le registre de l'émotion, pas du lacrymal.

Tous les acteurs principaux (de Miranda -qui, au paassage, poste régulièrement sur son très bon blog- à l'obsédé grande gueule qui n'assume rien en passant par les deux frangins complices, mais aussi par Richard idéaliste en retard d'une vie, ou encore par ce septuagénaire bientôt meurtri...) sont convaincants (probablement parce que convaincus, ca aide), et un film qui balance du Cody Chessnut ou du Spiritualized en guise de bande son ne peut décemment pas être un mauvais film. 8)
N'empêche qu'entre "Moi, toi, et tous les autres" et le dernier Jarmush (qui, s'il n'est pas son meilleur long-métrage, n'en demeure pas moins un excellent film, à bien des titres), ca fait 2 films enthousiasmants en moins de 15 jours : moi je dis, "cool".


==> Les choses à retenir de la journée pro des éditions Delcourt ? Dans le désordre, alors :
- Peyraud et Alfred pour "Le désespoir du singe",
- le génial Matsumoto honoré par l'édition quasi-fac-similé de son "Go go Monsters" : environ 400 pages d'un projet antérieur à "Ping-Pong", datant de 2000, et regardez un peu comment ca pète sa race, bordel :



- les droits de publication des séries DC gelées pour le moment (ce qui signifie no more Swamp Thing et no more Sandman pour le moment...),
- quelques traductions de bon goût : le géniallissime David Lapham et son géniallissime "Murder me dead", Jessica Abel et son "La perdida", une intégrale du "Black Hole" de Burns à venir (souhaitons qu'il soignent l'objet un peu plus que les VF carrément dégueus qu'ils nous ont servi - remember ce noir, pardon, ce gris ? C'est ca, c'est eux-, une nouvelle traduction de Chris Ware...
- un repas du vendredi soir coincé à un table VIP qui s'est vite décoincée... et il s'avère que meussieur Guy est un mec avec qui il est bon de parler sans langue de bois, et ça, je dois reconnaitre que je ne m'y attendais pas du tout, de pouvoir parler ouvertement de mes réserves à l'égard de Delsol, etc,
- et sinon, le fléau Bellamy frappera chez Delcourt ; ouais, des filles à poil ! Super...

Bon, à part ça, Delcourt semble poursuivre sa route d'éditeur désireux d'engranger (quand même) et de chopper un blockbuster (pas mal de nouveautés lorgnent du côté des concepts ayant déjà fait leurs preuves, parfois même chez la concurrence), tout en ponctuant son sillage (uh uh uh) de titres plutot dignes et intéressants, il faut bien leur accorder ça. Et puis, les gens d'Akata sont quand même formidables, et rien que pour les entendre parler de leurs idées, de leur programme, ca valait le coup d'y aller... 8)


==> Super édition (enfin, autant qu'une foire aux livres peut l'être...) du festival des Mots Doubs (oui, oui, je sais, le jeu de mots... hum.) ce dernier weekend, avec 3 jours de bons moments, avec des auteurs aussi talentueux que cools (Mathieu Sapin, Frank Bourgeron, BSK, Big Ben, Didier Millotte, Obion, et quelques autres). Bien crevé lundi, mais sinon, très satisfait du weekend ; et pas mal de gens le sont aussi, alors tout est pour le mieux.

==> "Anansi boys", le dernier bouquin de Neil Gaiman vient de sortir, c'est toujours chez Harper Collins et ca trône au dessus d'une grosse pile de trucs à lire... Je suis dans le jus, là, j'ai pris du retard, bordel de merde !
En Juin 2005, il en parlait déjà ici-même.

==> Est-ce que j'ai déjà fait la retape du prochain numéro de Comic Book Artist (distribué through Top Shelf, désormais), le Tribute to Will Eisner special issue ? Ouais ? J'ai déjà parlé de son contenu d'envergure internationale, et pleine de surprises ? Uh uh uh. Ah bon. Ben tant pis.
En parlant de Top Shelf, d'ailleurs...
"Senses : sequential art anthology", une anthologie proposée par John Lowe & the SCAD Faculty.
"Top Shelf is proud to represent the Savannah College of Art & Design's first comics anthology. Prepared by the Sequential Art Department, Senses is comprised of original works created independently by SCAD students, alumni and faculty. Numerous artists responded to an open invitation to submit stories that incorporate the theme of one or more of the five senses. The sequential art faculty then reviewed the submissions, selecting the 42 stories presented in this anthology. The SCAD sequential art department strives to teach strong storytelling skills without imposing stylistic restrictions. This anthology represents the diverse and successful approaches taken by several young cartoonists". ($9.95, 5 1/2" x 8 1/2", 208 pages)
Jamais ils s'arrêtent, chez Top Shelf, en ce moment.

==> Maud se tapera t-elle Jérémy ? Grégoire finira t-il par se taper la quebecquoise ? Est-ce qu'Arno portera un t-shirt de ces gros poseurs de Vegastar lors du prochain prime ? Vous le saurez peut-être en allant visiter desherence.blogspot. Ou pas.

==> Miss Juliette, ancienne camarade passeuse de bonnes vibrations radiophoniques, toute jeune maman, et néammoins activiste culturelle de (déjà) longue haleine, démarre un blog de création plastique commune, ou chacun est amené à intervenir :
"je mets en ligne chaque semaine une image/photo ou une fraction d'image et vous devez reconstituez l'image globale selon votre vision, créer un tout à partir de la partie que je vous propose."
Dites que vous venez de ma part quand vous débarquerez sur son site ! 8)


ON AIR on radiojUne :
- Cet espèce d'enfoiré de Jéjé fait des compiles qui déchirent. Résultat, en boucle à la maison.
- Ron Carter "Anything goes", et plus particulièrement le titre "Baretta's theme" ; un bon CTI de 1975, putain de bordel de merde !
- High Priest & M Sayyid are Airborn Audio, un album qu'a au moins un an mais que je continue de redécouvrir ; ma vie manque de claques hip hop récentes, ca permet au moins de savourer celles encore fraîches...

Je crois que c'est tout.
Oslo, tu vois que je dormais pas, espèce de $#@§ !!! 8)

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