14 décembre 2005

BON NORMALEMENT ON SE REVOIT AVANT 2006.

Pas grand chose de neuf, c'est décembre, et donc y'a du boulot dans le commerce, vindzouss.

Semaine dernière, le retour du boogie a contribué (par deux fois, deux !) au réchauffement climatique en commençant par le quartier Battant/Madeleine à Besançon, avec 2 soirées qui m'ont bien nettoyé les oreilles mais qui m'ont aussi bien pourri pour les longues journées de taf qui suivèrent ; eh ouais mec, c'est ça de vouloir remplir sa vie : ca fatigue, alors assume et tais-toi. Ah bon.

On remet ça pendant tout le mois de décembre, dans un post précedent il doit y avoir le flyer pour davantage d'infos (pour les bisontins, les autres, vous avez le droit de passer mais j'y crois pas trop) ; en tout cas, avec Zo, Narqo et Tristan, on vient à chaque fois avec nos potes Sly, Roy, Marlena, Herbie, Fela, et plein d'autres. Plein de morceaux que vous n'entendrez ni à la Star Ac, ni dans les pubs pour le gel avec David Gheta, ni sur France Inter. Du bon son, je vous dis.

Comme je me suis pourri ma petite forme toute la semaine dernière, vendredi soir, vu que j'étais tout seul à la maison, je me suis envoyé le dvd de "Mallrats", la version spéciale 10ème anniversaire, et ca n'a pas loupé, je me suis encore pris 10 ans la tronche, ce qui tombe plutot bien : non, Kevin Smith n'est décidément pas le meilleur cinéaste du monde, mais dieu que je suis réceptif à ses dialogues totalement en phase avec son époque, c'est à dire... 1995 ? 96 ? Euh...
Ouais, ses films vieillissent mal, mais on s'en fout : ils ont marqué une époque, et inauguré un truc : les vrais slackers, s'ils étaient passionnés et jusqu'auboutistes, pouvaient également aller loin dans le délire, et aller jusqu'à se faire produire des films carrément bancals. Bon, y'a Jason Lee qui débutait une carrière (quelle carrière ?), et qui est drôle ; y'a aussi la nénétte qui jouait plus tard dans "Chasing Amy (méprise multiple)", du même Smith ; y'a le plus mauvais des frères Affleck, et quelques autres pseudo-acteurs. Evidemment, y'avait aussi Mewes (as Jay) et Smith himself (as Silent Bob), et puis jusqu'à Stan Lee dans son propre rôle.



Sinçèrement ? j'ai l'impression que j'ai 20 ans quand je mate les films de Smith ; techniquement, rythmiquement, je sens 15 défaillances à la minute, mais bon, c'est plus fort que moi, ca me convient, et du coup je me suis enquillé les heures de bonus (comme un de ces nombreux crétins congénitaux que je critique à longueur d'année), notamment l'espèce de réunion genre "ten years after" ou tout ce petit monde se retrouve pour parler avec une audience conquise d'avance à ce performer qu'est Smith sur scène... Une fois de plus, un véritable show, j'aurais souhaité des sous-titres en VF car quand Smith dégaine, ca va parfois assez vite... En tout cas, un bien bon moment, et j'ai pas honte de dire que je me suis poilé comme une baleine devant cette bande de joyeux zozos.

Toujours dans le registre dvd, j'ai commencé à me mater mon dernier achat de la série "The Directors Label" ; après Spike Jonze, Michel Gondry, et Chris Cunningham, et en attendant Stéphane Sednaoui, Jonathan Glazer et Anton Corbjin (sortis récemment), le dvd consacré à Mark Romanek ne m'a pas emballé plus que ça. Oui, le mec à un oeil, et a des tonnes d'idées, certes. Mais son univers ne me séduit pas plus que ça, et du coup, je reste sur cette impression : cette collection n'a guère de cohérence, on y retrouvera donc une palette de réalisateurs venus essentiellement du clip et de la pub, réunis sous un inprint commun, mais basta. Le critère principal n'étant clairement pas d'offrir un espace pour des créateurs inventifs et systématiquement novateurs.
Inventeur, Romanek l'a probablement été dans sa manière d'aborder les music videos qu'il eu signé ; je me souviens de la fraicheur que m'avaient distillé les vidéos de Eels ("novocaine for the soul"), du "closer" de Nine Inch Nails, pourquoi pas du "Got till it's gone" de la cadette Jackson. Tout ça, et bien d'autres choses, peuvent témoigner d'un oeil et d'une approche plutot digne, on entrait dans le clip souvent "chiadé".
Oui mais voilà, sortir ce nouveau volet de la Director Label Serie après avoir sorti ceux de Gondry ou Jonze, aie aie aie, ca rend pas service, en 2005, aux réals de cette deuxième vague.
Leur fraicheur, leur réel repositionnement quand à ce qui se faisait alors, cantonne les performances de Romanek à une vilaine démonstration d'académisme, limite. Il y a toujours des moments de grandeur ("Devil's haircut" de Beck, "99 problems" de Jay-Z...), mais on est loin de l'exaltation et des claques à répétition des deux zozos à l'origine du truc (je parle pas de Cunningham, talentueux monsieur mais peut-être classé trop vite dans la catégorie des grands réals, à mes yeux en tout cas).
Bilan plus que mitigé, mais bon, je vais me finir l'intégralité du dvd avant de dire que je regrette mon achat ; bon, ok, il y a un joli livret de 56 pages, comportant une interview faite par Spike Jonze, avec tout plein de très belles photos de Mark Romanek (comme d'habitude). A voir.



J'ai aussi récupéré "Morvern Callar" de Lynnie Ramsay ; je pense me mater ça peinard le 24 au soir : noyeux joel, here we come.

Voilà pour les images qui bougent devant les yeux.
Pour celles qui bougent derrière, j'ai lu une bonne partie de la première fournée de bandes dessinées de la nouvelle collection "Onomatopée", dirigée par le malheureusement rare Matthieu Blanchin, pour le compte des éditions Lito.
6 titres, pas moins, composent ce galop d'essai, et devraient se joindre aux milliards de trucs annoncés pour le début d'année ; ils s'agit pour la plupart de premiers tomes de séries, je ne sais toujours pas si c'est une bonne nouvelle... Je n'ai pas lu :
- "Les aventures de mégamonsieur : l'attaque des ploutes", par Martin Desbat, même si des quelques pages que j'ai pu en voir, il s'agissait d'un des titres les plus excitants de cette première vague ; à suivre donc.
- "Petit sapiens : la vie de famille", par Ronan Badel.
J'ai lu, par contre :
- "Folalié, le chevalier au scotère d'argent", scénarisé par Pierre Coré et Philippe Kailhenn, et dessiné par ce dernier ; que dire ? Quelques bonnes idées (un chevalier sur un scooter, ca aurait pu me parler), mais j'ai vraiment trop de mal avec le dessin, mais aussi avec le scénario et la manière dont il se déroule comme une pelote de ficelle, pour aboutir sur euh, sur pas grand chose ; il y a probablement un lectorat pour ce genre de trucs batards, à mi-chemin entre les romans de chevalerie classique et les trips absurdo-délire, mais j'ai pas absurdo-déliré, moi.
- "Inconnu à la déverse", scénarisé par Dorothée de Monfreid, et dessiné par Jean-Yves Duhoo ; une famille/bande de potes cambrioleurs, cambriolent, ca tombe bien. Mouairf. Là encore, de bonnes idées, des bonnes mises en scène, mais bon, rien de renversant.
- "Laura et Patrick", scénarisé par Riad Sattouf et dessiné par Mathieu Sapin ; pas de grande surprise quand on connait le travail récent de ces deux auteurs. On est réceptifs ou pas à l'écriture de Sattouf, je ne le suis pas forcément. L'univers délabré et tellement bancal de Mathieu Sapin, lui, me sied bien mieux. Et ce bouquin est une réussite en ce sens que Sapin tire ce que Sattouf sait faire de mieux (les préoccupations habituelles de la jeunesse d'aujourd'hui, passées à la moulinette et avec beaucoup d'acidité), mais ressemble à s'y méprendre à une création purement Sapinienne : on retrouve le toujours bien perché professeur Tannenbaum, toujours dans un cadre paradisiaque de joli bord de mer, toujours à la ramasse. Du "Salade de Fluits" revisité, pour simplifier.
En tout cas, c'est marrant, c'est très très con, et ca fonctionne sur moi, en tout cas mieux que le "Pipit Farlouse" ou le dernier "Jérémie" de Sattouf. Ca s'apelle "les jeunes de la jungle", et si vous voulez de la bande dessinée ou les surfers chantent Hélène Segara et ou les happy endings et la morale n'existent pas, c'est ici que ca se passe.
- "Les semi-aventures des hommes-rats", par Wolgang Placard ; bon, la bonne surprise du lot, je l'ai trouvé dans le seul titre qui ne soit pas essentiellement humoristique. Et d'ailleurs, il ne l'est pas du tout, ou alors en toutes petites portions de tragi-comique, ce bouquin.
Wolgang Placard (tout un programme !) réussit l'exploit de balancer un premier titre (d'après ce que j'en sais...) avec une construction plutôt réussie, et un rythme presque soutenu, ses personnages sont palpables, vivants, son histoire est originale même si inspirée d'un pan entier de la littérature d'aventure dans ce qu'on peut en attendre de plus traditionnel, le tout saupoudré de brillantes idées, et, comme si ca ne suffisait pas, servi par un dessin carrément convaincant, qui, lors des séquences les plus dynamiques et les plus réussies, rappele la fluidité d'un Carlos Nine, parfaitement ma brave dame. Les visages et leurs expressions, et une colorisation un peu hésitante, restent encore le point faible de ce bouquin, je serais aux premières loges lorsque le second tome, ou n'importe quel autre titre de ce monseur Placard, pourra sortir. Un auteur à suivre, il me semble ; et non, je ne raconterais pas l'histoire : ca sera bien, vous verrez.
Bilan mitigé, donc. On verra bien comment la collection Onomatopée sera accueillie dans quelques semaines. J'espère que Matthieu Blanchin, très bon auteur au demeurant, réussira ses choix éditoriaux et saura trouver un équilibre dans l'audace éditoriale qui à l'air d'être de mise dans cette première volée. A suivre donc.

Bon.
Dimanche dernier, Ed passe à la maison pour poser quelques milliards de skeuds puis l'on trace à Dijon, histoire de visiter le manoir de Cath et Alcor.
Mazette ! Cet olibrius de Kokore s'est lâché, ca va faire un joyeux squatt pour de jolios barbecues printaniers, et je parle pas du néo-studio, ca devrait le faire grave quand tout ça sera terminé.
Bon, chez eux, y'avait de drôles de gens qui faisaient de drôles de choses sur un drôle de gros truc blanc.
Que... ? Ah...? Oui, une seconde... Oui... Très bien... Bon, on m'apprend à l'instant qu'il s'agissait d'un canapé à 12 plaques. Ah bon, ok.

Chez Alcor, c'est comme chez Habitat.

Ca fait du bien de passer de bons moments avec de bons copains ; j'en parle pas si souvent parce que ca n'arrive pas si souvent, mais voilà, c'est dit.
Après avoir fait le tour de Dijon dans la nuit et le froid, nous avons fini par nous écorcher les oreilles avec de la vraie musique de merde dans un pub à la con, que nous avons vite déserté pour aller remplir nos panses. En sortant, nous tombons nez à nez avec un vieux Tornado (j'adoooooore). J'ai des preuves :

Tornado power !

Oui, ma vie est tragiquement creuse, je parle aux aspirateurs pourraves en sortant du meilleur italien de Côte d'Or. Ben ouais.
On termine autour d'un thé chez Alcor, on bave devant sa cuisine toute neuve et toute mortelle, on se fout de la gueule de sa domotique (Alcor ? Is it correct ?) en cours d'installation, et on se casse, notre ami est propriétaire, je ne puis rester une minute de plus. 8)

Au retour, Ed et moi pleurons sur la situation politique de notre pays, et c'est quand même la flippe ; alors qu'en toute logique, nous devrions espèrer qu'une étincelle d'initiative vienne resusciter notre gauche moribonde, en lieu de celà nous exaltons presque à l'idée que la droite se désagrège toute seule et se déchire autour du monstre bicéphale de l'UMP ; je deviens croyant l'espace d'un instant, espère de tout coeur que la situation peut changer, mais la foi ne vient pas, et je flippe à l'idée d'une apparition d'horreur, celle du visage de Sarkozy, connard arriviste arrogant, méprisant et méprisable, maître-prestidigitateur parmi les illusionnistes amateurs, à l'issue d'un second tour déjà nauséabond... Heureusement que dans le sound-system de notre 4x4 tunning, on à BlackStar de Mos Def et Talib Kweli, le premier album de n*e*r*d et celui de Rasco, peut-être même que ca marche, je sais pas...

Fact 1 :
J'ai une tonne de skeuds à vendre ; j'ai fait du tri (plus de place à la maison), j'y ai ajouté des piles de skeuds que des potes vendent, ca fait une sélection breakbeat, electro, bleep, hip hop, soul jazz, electronica, assez vaste, assez large, et avec des prix franchement plus que corrects. Bon, pas besoin de dire que c'est strictly vinyl, hein ; Boards of Canada, UNKLE, dj Shadow, Burnt Friedmann, Cinematic Orchestra, Pan Sonic, Les Gammas, Plaid, Autechre, Plastikman, Roots Manuva, du Def Jux, du Skam, du Ninja Tune... Plein de trucs, et pas reuch : on a besoin de tunes, bordel, soyez sympas et achetez mes disques. 8)
Je vais pas tarder de faire pareil avec les bandes dessinées. Y'aura surtout du comics US, principalement mainstream, et plein d'autres trucs.

Fact 2 :
Nous commencons à reçevoir des mails d'insulte concernant les contenus du meilleur fanzine de le monde, l'Affaire du Siècle tome 5 (numéro 10 online, tout frais) ; ca signifie probablement que nous sommes sur la bonne voie, celle du respect, du pouvoir, et du régime totalitaire que nous voulons mettre en place depuis bien longtemps déjà. J'appelerais bien ça SuperVatican33, faut que j'en parle aux autres.

Fact 3 :
Je suis crevé. Bonne nuit.
[edit] : En fait, hier soir j'ai lu "Au revoir, à demain" de William Maxwell, ancien éditeur du New Yorker (ou il s'occupa notamment de Salinger) ; un petit bouquin ma foi plutot réussi, que j'ai refermé pile au moment ou commencait "Histoires courtes", le magazine de courts-métrages de France 2. Il s'agissait là d'une émission spéciale consacrée à Mathieu Amalric, avec interview du bonhomme et 3 (très bons) courts, et décidément, j'aime bien ce type, à tout point de vue. Voilà, il fut vital que cela soit dit. 8)

Sinon, comme d'hab, plein de trucs sur Flickr :

Photo Sharing, © Bitch and Moan rules !
Bitch and Moan défonce.

Photo Sharing, © Warren Ellis
Warren Ellis fait du teasing.

Photo Sharing, © Joachim
Et Joachim déchire pas mal aussi.

Et pour finir, une curiosité visuelle refourguée il y a quelque temps par "Nico-de-la-Snow", vindzousss.
Je crois que c'est tout.

ON air on jUneRadio :
- les dernières saloperies de Spacek sur Sound In Color ; 21st century soul, as usual.
- l'intégrale de Rasco ; chui un putain de bad boy, yo.
- ah nan en fait chui un lover : mon hymne du mois étant "three is the magic number", de Bob Dorough. 3 minutes (justement) de pur bonheur. De La Soul ne s'y étaient pas trompés.
- Coltrane, l'album "Giant steps". Parce que.
- Spanky Wilson "Sunshine of your love", une reprise énorme, heavy-funk, de l'original soupe et chiant du Cream de Clapton.

Cette fois, j'y vais.
Bonne journée.

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