Brrrr, fait froid.
Avant de blablater : ce weekend, nous avons reçu à la lib Christian Marmonnier et Gilles Poussin, les deux auteurs du récent gros pavé relatant l'aventure éditoriale que fut le magazine Métal Hurlant. Ils étaient accompagnés des auteurs Jano et Ben Radis, et je dois dire que j'ai été très agréablement surpris du caractère de ces deux zozos, auteurs bien moins médiatisés qu'à une certaine époque, ayant derrière eux un putain de parcours, et restant zen et carrément sympatiques.
Pas un gramme de nostalgie chez eux : une réelle curiosité pour le présent, à tous les niveaux.
Pour exemple, Ben Radis, auteur qu'on situe aisément dans une ambiance "rock 80's", dans les premiers "Max et Nina", citait, avec sa co-scénariste Dodo, Cypress Hill ou le Wu-Tang. "Et en 2005, msieur Ben Radis, t'écoutes toujours un peu de hip hop ?", dis-je sans trop y croire à ce lascar dégarni, déjà des décennies de bande dessinée au compteur. La réponse :
"Ben j'étais grave dedans jusque vers 96-97, après je trouvais que ca tournait pas mal en rond. Ces derniers temps, j'écoute encore beaucoup les productions d'El-P chez Def Jux, même si les derniers ne sont pas à la hauteur d'un bon vieux Can'Ox ou que les premiers Co'Flow ; j'aime bien la scène de la Bay, aussi, même si Madlib me fait un peu chier à la longue. Sinon, ce revival électro minimal dans les prods actuelles, voir le trip miami bass, ca me parle pas mal."
...Putain, scotché, le june : pouvoir parler de bande dessinée et de pur bon hip hop avec un auteur dans un repas payé par la librairie, j'en redemande, uh uh uh.
Et super rencontre avec Kïrsi (faut que je trouve l'orthographe exacte avant de me faire laminer), la compagne de Jano, traductrice finlandaise, faisant partie du jury du festoche d'Angoulême 2006, et avec qui j'ai pu causer de Ville Ranta, de Jenni Rope, de Marko Turunen, et de bien d'autres, et apprendre des tonnes de trucs. Ultra cool !
Bon.
Finalement, le numéro 6 de Comic Book Artist, excellent magazine américain de critiques, analyses, reportages, interviews et diverses autres choses ayant rapport à la production américaine, vient de sortir ; il s'agit d'un épais numéro en forme d'hommage à Will Eisner, décédé en janvier dernier, donc.
Les gens de CBA (sous la houlette de Chris et Brett chez Top Shelf, éditeurs du mag) ont mis les petits plats dans les grands et produisent donc ce qui ressemble plus ou moins au Tribute définitif qu'Eisner méritait. 250 pages remplies à ras bord d'articles, d'hommages, d'analyses, d'essais consacrés à monsieur Eisner : plus de 233 participants de plus de 15 pays, et un sommaire de la mort : Matt Wagner, Brian Michael Bendis, Art Spiegelman, Denis Kitchen, Howard Cruse, Mike Allred, Karen Berger, Dave Gibbons, Gilbert Hernandez, Tim Sale, Kim Deitch, Mike Mignola, Sean Philips, Craig Thompson, Alan Moore, Diana Schutz, Harvey Kurtzman, David Lloyd, David Mazzucchelli, Paul Dini, Scott McLoud, Neil Gaiman, Darwyn Cooke, Ted McKeever, Arthur Adams, Frank Miller, Georges Pratt, Bill Sienkiewicz, Duncan Fregedo ou Jeff Smith, aux côtés d'amateurs du monde entier tentant de rendre un ultime hommage à ce grand monsieur que fût le créateur du Spirit (je tiens à dire que mes 4 derniers mots sont probablement la plus grande synthèse que j'aurais fait dans ma vie).
Une partie des profits générés par les ventes de ce CBA seront refourguées au Comic Book Legal Defense Fund.
Un espèce de gros collectif plein de consistance (des articles vraiment denses, des entretiens avec le maître souvent passionants) et de bonnes surprises (plein de jeunes auteurs), ce numéro double comble donc, à sa manière, le vide laissé par Will Eisner ; quand j'aurais ajouté que Drine et moi-même sommes ultra fiers d'y figurer au beau milieu d'un line-up de folie, j'aurais tout dit. 8)
En parlant d'Eisner, Matthew Forsythe est un des auteurs ayant été nominé aux derniers Eisner Awards, dans la catégorie "Best digital comic".
Eh bien il faut constater que pas mal d'auteurs se faisant repérer sur le web franchissent le pas du format papier, et souvent, ça tue.
Un correspondant anonyme, dont je tairais le nom et ne dirais pas qu'il est lyonnais, m'a récemment fait parvenir une nouvelle petite réussite, ca s'appele "Ojingogo", et c'est un petit livre de 28 pages, édité en sérigraphie monochrome très subtile et qualitative, au format bien carré et à l'imaginaire bien rond.
En plusieurs séquences au déroulement totalement innatendu, Forsythe sème des tonnes de poésie et d'absurde qui, au fil des pages, finissent par former un tout (plusieurs, plutôt), ou les personnages prennent vie dans des mondes abscons mais teintés de réel ; ses personnages complètement fantaisistes parlent un language inédit, qu'on traduit sans problèmes aucun : l'auteur s'emploie à varier le contenu de ses rares philactères tout en faisant en sorte que l'action, et son cadre, parle de lui-même.
L'auteur, visiblement, à non seulement intégré l'art de la narration, mais en plus, son dessin et son trait semblent être un mélange original d'influences mondiales ; quelque part entre le kawaï et la nouvelle scène souple nord-américaine, "Ojingogo" est ma première incursion dans le monde irréel et passionnant de Matthew Forsythe. Je vais me rencarder sur le reste chemin faisant...
Wassup ?
Le numéro 10 de l'Affaire du Siècle tome 5 sortira lundi ; quasi toute la clique s'y est collée, mais rassurez-vous, c'est toujours aussi nul, hein.
Par contre, il est assez épais mais je ne peux pas en dire davantage, il s'agit d'une surprise pour l'un d'entre nous. Waouh, suspense. Et bientôt, of course, dispo sur l'Affaire online.
. . . . . edit : cette fois ça marche, hein... 8)
Internet, ses sites, ses échanges, ses newsgroups, ses foras, ses blogs... Quel bordel.
Je sais pas si c'est moi ou quoi, mais je constate un peu partout, ces derniers temps, une sorte de grisaille assez chiasseuse, à base d'extraits de créateurs un peu frileux (et curieusement souvent hermétiques au monde extérieur, ou alors, ouverts de la manière dont ils le décident) et de discussion sans fin sur des thématiques déjà 1000 fois croisées. Mais bon, chacun y trouve son compte, au final, non ?
Curieusement, alors que l'évolution de l'oeuvre de Joann Sfar fait couler beaucoup d'encre virtuelle ces derniers temps (je laisse aux décideurs et aux professionnels du point final le soin de juger de la pertinence de ces hectolitres), j'ai lu hier soir "Alexandre Dumas - Causeries sur Delacroix", un étrange ouvrage : une adaptation du texte que Dumas à écrit en 1864, à l'occasion d'une exposition consacrée au peintre, mort un an auparavant. Cette adaptation est riches en ajouts, car réalisée par Catherine Meurisse, une jeune illustratrice de presse et jeunesse, qui balance de très fines illustrations, drôles et à point.
"(...)les critiques les moins malveillants se bornèrent à dire : "Delacroix est un coloriste mais ne dessine point."
Il y avait du vrai et en même temps du "malveillant" dans cette manière de s'exprimer. On avouait que Delacroix était un coloriste, parce que personne ne peut nier la couleur.
On dit d'un homme : "il est né coloriste" comme certains marmitons privilégiés, selon Brillat-Savarin, naissent rôtisseurs ! On n'admet pas que la couleur soit une étude : on se trompe. La preuve, c'est que les élèves de Titien, de Véronèse, de Rubens et de Rembrandt sont coloristes. Alors que les élèves de Monsieur Ingres font gris.
Mais du dessin, il n'en est point de même : le dessin n'est pas un don, c'est une qualité, il s'apprend. Donc, répétons-le, Delacroix est coloriste... mais n'est point dessinateur...(...)"
"Alexandre Dumas - Causeries sur Delacroix" est un bouquin qui sortira bientôt chez les suisses Drozophile et QuiQuandQuoi ; il aurait pu sortir chez Buchet-Chastel, genre. Mais le gars Christian Droz, là, il a bien des trucs formidables sous le coude. Faut lui acheter ses bouquins, ils sont biens : à venir aussi, le second bouquin de la terrible Camille Jourdy, dont je tairais les racines pour ne pas vexer les non-dolois -si, si-, déjà responsable du très bon "Un araignée, des tagliatelles et au lit. Tu parles d'une vie". A suivre, donc.
J'épouse les opinions des gens de bon goût de mon entourage : oui, Gipi est l'auteur révélation de ces derniers mois ; après la lecture de ses 3 premières traductions françaises, je suis à quatre pattes devant la maestia du mec. C'est tout simplement très très très bon, à tout point de vue. "Le local", le dernier en date (au moment ou je tape ces mots, "Extérieur nuit" me cligne de l'oeil) est une nouvelle réussite... Je l'ai pas déjà dit dans mon dernier post ? Ah merde...
Lu les 2 premiers tomes de "The world is mine" de Hideki Arai, chez Sakka. Présenté comme un truc presque pamphletaire, ultra violent et très dans l'air du temps, je me retrouve avec un truc qui me semble brouillon, que je peine à lire, et qui me donne l'impression d'un gros rushe de préparation. Boaf.
En train de finir "Gogo monster" du génial Matsumoto ; magnifique dessin, comme d'hab, dans un très bel objet si on ne fait pas gaffe au papier lamentablement fin et cheap utilisé par Delcourt sur ce coup. Ce bouquin était annoncé comme un fac-simile ; d'après ce que je me souviens, la version japonaise était imprimée sur du papier, pas sur du torche-cul.
Pour faire passer tout ça, je continue la lecture légère et hilarante des racontards de Riel, chez 10/18. De la grosse poilade.
Puuuutain, entre les fausses critiques dans le zine et les trucs bloggés ici, je mélange tout et je ne sais plus où j'en suis dans ce que j'ai envie de dire sur mes lectures. Chier.
"Y'en a marre de la bande dessinée, ju !".
C'est bien vrai.
Durant tout le mois de décembre, Tristan, Narqo, Lorenzo et moi-même orchestrons "Le retour du boogie", une soirée à base de soul-funk, d'afro-beat, de jazz tunes, de rare groove, comme on dit ; ca se passe 2 fois par semaine, dans deux bars différents. Nous n'avons finalement pas trouvé de meilleur nom pour cette soirée, malgré un brainstorming annonçé à la maison, qui s'est vite mué en séance d'écoute de bons sons, autour d'un bon thé, et qui a finit en partie de ce jeu débile que Howie m'a ramené du japon, le jeu de yura-yura de Doraemon. Howiiiiiiiiie ! J'ai des bouquins pour toi, enfoiré.
Donc, "le retour du truc" ; tous les 4, nous irons braver la neige et le froid hivernal franc-comtois pour casser les oreilles alentours. Ask for more infos. Be there, and be funkized.
Sinon, en ce moment, je bouffe des dates empaillées à la pâte d'amande, je bois du Snapple (parce que c'est ultra bon et en déstockage massif chez les soldeurs alimentaires bisontins) et j'écoute le premier The Goats, entre autres.
Pis Shuggie Otis, aussi ; pis Arab Strap, et The Rentals. Ainsi que les compils Electric Soul, ou des vieux Rythmn and Soul. Voilà.
Personne n'a encore trouvé qui joue du piano sur mon message de répondeur ; c'est normal, à part Laulau, je vois pas qui va pouvoir trouver. Ed Youngster, peut-être. Ou quelqu'un qui aime les bons joueurs de piano. Bah.
Observation numéro 1 : vider de l'Alien par temps froid, c'est vraiment plus mon trip. Pas de peinture d'ici le printemps, puisque c'est ça.
Observation numéro 2 : j'ai des tonnes de mails de retard (Vince M., Sam, mon homeboy Laulau, Sylvain...) ; copines, copains, restez mes copines, mes copains, et ne soyez pas en colère : j'arrive, promis.
Observation numéro 3 : lors de ma dernière soirée mouziquale, j'ai dû casser avec une pince le cadenas qui immobilisait mon flight-case de skeuds. Si quelqu'un en vend un, entre des charnières usées et une fermeture foutue, j'ai l'air d'un nase avec ma boîte pourrave, alors ca m'intèrresse. Wooord.
Observation numéro 4 : le matin, pendant ma phase d'éveil du décérébré matinal que je suis, je ne peux ni écouter de la musique, ni écouter la radio ; je déjeune devant La Matinale de Canal+.
J'ai un peu honte, la télé, c'est tellement mal. Est-ce grave, docteur ?
Observation numéro 5 : faut-il relancer les gens qui vous bookent dans des soirées 2 mois à l'avance ? J'ai tellement pris l'habitude de me faire inviter 6 semaines avant telle ou telle soirée et de ne pas avoir de nouvelles ensuite que maintenant, j'ai du mal à gérer certains plans. Du coup, je viens de zapper un plan soirée, prévu il y a presque 2 mois, et dont l'instigateur me relance la veille... Est-ce mal, docteur ?
Sinon, pour répondre aux questions que vous vous posez tous : "Mais comment on peut blogger tant de conneries sans connection à la maison ?"
La réponse :
Allez, zou. Bon weekend, hein.
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