24 novembre 2005

INFU DU SOIR, ESPOIR.

Une fois qu'on s'est rendu compte que l'on à éclaté le budget thé chez Mariage Frères, on se demande vite ce qu'on peut boire avant d'aller se coucher ; je suis actuellement en train de m'envoyer une infu dénommée "Caraïbes", de chez Lipton, c'est pas très bon, j'ai un peu l'impression de bouffer des fleurs fluo, curieuse impression. L'infusion, les soirs d'hiver ou on se les gèle sévère comme en ces jours, c'est bien.

J'ai l'impression d'avoir bloggé avant-hier, mais pourtant pas mal de jours ont passé depuis le dernier post. Et pas mal de trucs, aussi ; ma propre vie m'échappe... Pffff.

==>Jeudi dernier, au soir, conversation avec Bruce Bégout à la librairie, jeune philosophe moderne, dont l'oeuvre pourrait très bien se cacher non pas au rayon sciences humaines de votre librairie, mais quelque part dans les rayons d'un rayon littérature un chouia extravagant, mais curieux.
Bruce Bégout cite Debord comme Perrec, entre autre ("je suis un derridaien déçu", dit-il), et porte un regard très critique sur les philosophes et la philosophie du XXe, notamment cet acharnement commun à nombre d'entre eux : l'acharnement à triturer le cadavre de la métaphysique ; d'après Bégout, ils ont tourné dans le verbal, et se sont embourbés dans une déconstruction laborieuse, durable, lente... "Après tant de destruction, ils auraient du/pu réintégrer le réel, la réalité, le palpable", semble t'il dire. Et d'argumenter sur la quotidienneté (et le "processus de quotidiennisation") , le thème de son nouveau bouquin, qui tranche dans le forme comme dans le fond avec ses précédents ouvrages parus chez Allia, par exemple.
Le récent pavé soulève donc "le problème du quotidien ", mais ne succombe jamais à la facilité, ou, pire, à la berçeuse. Il redéfinit la zone sauvage (comme étant le non-civilisé, l'imprévu), le quotidien (comme nécessaire et "fatal"), et prouve que la quotidienneté rend l'existence non problématique, il ne fixe aucun concept, ne stigmatise pas le quotidien ; il ne s'arrête pas sur un objet (le piège tendu dans lequel énormément de philosophes sont tombés ces dernières décennies), et tripote le fond, sans complexes ni artifices.
En gros (en gros, hein) : la vie quotidienne comme ce qui se tient au beau milieu du familier et de l'étrangeté ; cet équilibre involontaire mais spontané ; une vie quotidienne authentique repose sur des repères obligatoires mais son essence, c'est ce qu'on nommait, en guise de notion d'équilibre, "médiocrité", au sens péjoratif, et non-moderne du terme.
Le petit Bruce Bégout se cachait dans les baignoires et les cabines de douche du magasin de ses parents, pour y observer calmement ses aînés contemporains... Déjà les prémices d'une étude sur la quotidienneté ?

==> Samedi dernier, après une matinée de boulot, cassage de dalle avec Michel chez Zo et Fred, puis run chez Feet ; tous mes potes habitent dans un cercle au rayon de 200 mètres maximum. Je commence à en avoir un peu marre de mon quartier pèpère, super isolé des copains, et loin de tout...
Le soir, Feet et moi avons warmupé pour TTC et Busdriver de passage dans le secteur ; il y aurait bien des choses à dire de cette soirée, qui fut quand même un putain de bon moment dans l'ensemble ; malheureusement, je dois signaler qu'à 21h, au moment de jouer, j'étais déjà un peu déchiré (je ne bois que très très très peu souvent, et le moinde écart m'est fatal, pensez bien...), et je ne suis pas sûr de la cohérence ni de la pertinence de ma vision des choses...

Tout ce que je sais, c'est que les gorets parisiens étaient bien vénères devant un parterre déjà tout acquis à leur cause, que les inédits ont tourné, et que Busdriver m'a mis une troisième claque, sur trois de ces concerts auxquels j'assiste. Le lundi, tout le monde ne me parlait que ce de ce mec capable de faire sonner l'instru de "One step beyond" de Madness comme d'un véritable hymne volcanique qui a mis tout monde d'accord ; je schématise : Busdriver a tout déchiré, malgré un son franchement pas au top (arrivés à la bourre, les zozos ont du faire une micro-balance au début de notre petit set, c'était chaud).



Pré-fin de soirée avec un festival de débiles (spécial big-up à Serge la Pute -mais Howie, t'es reperé aussi, sale tanche- et aux jurassiens), puis fin de soirée chez Feet, en comité restreint, pendant que "tout le monde" a fini dans une vraie boîte de merde, jusqu'à tôt le matin.
"C'était nul, mais bien", dixit Teki le lundi matin, "C'était mortel, mais à chier" du côté des bisontins présents. Mouais. Je vois.

Pour la route, une petite playlist des trucs embarqués :
- Push Button Objects "apple sauce" (Skam)
- Stacs of Stamina & Pilot Balloon "vampire tonic" (Sideshow)
- Kuma vs Yoo Klid "foreign" (Hipnotik)
- Mnemotrauma "leerstelle" (Offbeat)
- Villeneuve "graceland (Tacteel remix)" (Different)
- L'atelier (Fuckaloop) "all about Yves" (Institubes)
- Jackson "Utopia" (Barclay)
- K Hand "I just need" (Radikal)
- Dublab presents Prefuse 73 "Oh linda, you lit up my life with your voice and made me fall in love with you" (PlugResearch)
- eDIT "mop head" (Planet Mu)
- Dizzee Rascal "dream" (Xl)
- Mode Selektor feat. TTC "dancing box" (B-Pitch)
- Eight Frozen Modules "elephantitus of the man" (Planet Mu)
- Quasimoto "don't blink" (Stones Throw)
- Bit_Meddler "dermetfak" (Planet Mu)
- Airborn Audio "2010" (Ninja tune)
- Lab Waste feat. Busdriver "dancing ghoul" (Temporary)
- Osymyso "rabbit ot rabbit" (Noodles)
- Ghislain Poirier "close the news" (Hipnotik)
(Et un spécial shout out pour msieur Jeff, seul réel dealer de réel bon son sur Besançon par les temps qui courent) (lire : Laulau, reviens !!!) 8)

==> Le dimanche, glandage hardcore à la maison avec Drine, resté au pieu toute la journée : impeccable. Maté les quelques petits bouquins que mademoiselle à glané pour son nanniv' : "Schnitte" de Julie Doucet, "Baies des bois" d'Anna Sommer, "Meta-Maw" de Baladi, entre autre.

J'ai terminé quand même le ArtPress spécial bande dessinée, un numéro spécial avec quelques très bons moments, quelques très bons papiers signés Harry Morgan (comme d'hab), Bernard Joubert, Evariste Blanchet, Thierry Groensteen, Jean-Paul Jennequin, Patrick Marcel, soit, pour résumer, ce que la France peut sortir de mieux quand il s'agit de parler de bande dessinée, auxquelles s'ajoutent quelques pages signées Jean-Christophe Menu, tout ça fait bien costaud, vindzouss.
Bon, également pas mal d'articles sans intérêt dont je me demande encore ce qu'ils venaient foutre ici, mais dans l'ensemble, une bonne lecture.

Lu "Senses", une anthologie d'art séquentiel proposé par le département d'art du Savannah College of Art and Design ; John Lowe peut être fier de leur boulot, les étudiants de ce programme ont développé quelques qualités qui me font espérer qu'on devrait en recroiser certaines et certains dans un avenir proche. En tout cas, avec une thématique imposée, la contrainte ne se ressent pas comme un frein, loin de là : 200 pages de plutôt très bons boulots.

Lu aussi le dernier Adrenalin, celui avec Jeremy Fish en couverture ; comme d'hab, s'il ne fallait garder qu'un seul mag de surf/skate/snow, ce serait celui-ci.

Enfin, lu "You ain't no dancer", une petite compilation de récits courts, à l'italienne, publié par New Reliable Press et comprenant quelques très bonne choses, dont, surprise, 2 pages d'une très belle histoire signé Bannister, un gugusse de par chez nous dont je n'avais jamais entendu parler avant de lire ce bouquin dans les chiottes chez Fred ; ouais, les chiottes de Fred, c'est un peu un nid à bouquins aussi. Une très bonne confirmation, donc, avec des bouts de Jeffrey Brown ou de Hope Larson, entre autres auteurs. Pas reuch, et super valable.

==> Des nouvelles du copain Dyotte ? "L'aventure continue ! 3 mois au Laos, ca laisse des traces ... La preuve.

==> Début de semaine, lu aussi "Le local", du décidément très très bon Gipi, chez Gallimard, dans la nouvelle collection de Joann Sfar appelée "Bayou" ; pas de cailloux pour le moment (le "Skateboard et vahinés" de Morgan Navaro ne m'a pas emballé des masses, mais bon), mais donc un très bon bouquin de l'auteur italien de "Notes pour une histoire de guerre", un titre qui fait l'unanimité, et qui fait partie de mon petit top ten de l'année aussi, pour sûr.
Eh ben autant certains trucs attendus peuvent déçevoir, autant "Le local" ne fait que confirmer un truc qui était déjà établi (avec un long récit et deux autres plus courts pour tout repère...) de manière claire pour moi : Gipi est un putain de grand auteur, et ce bouquin devrait satisfaire tous ceux qui se sont enthousiasmés il y a quelques mois.
Un super traitement de l'histoire, des élements rapportés totalement crédibles, des personnages vivants, un dessin qui calme, le tout sous un plutôt beau bouquin... Un sacré bon moment de lecture.

Avant-hier au taf, visite éclair et suprise de Fred Bernard, qui sort un nouveau bouquin dans la collection Ecritures de Casterman cette année, ainsi qu'un troisième tome des aventures des Picquigny au Seuil. On espère revoir le monsieur très bientôt, il est cool le Fred Bernard.

Hier midi, cassage de dalle avec môôôssieur Guillaume Long, de passage par Besançon, et avec pas mal de bonnes nouvelles à développer ici, bientôt. Le Guillaume Long est un drôle d'animal, ce n'est pas un scoop mais il est toujours bon de le répèter.

Ce soir, je voulais lire le "Gogo Monsters" de Matsumoto, sorti cette semaine chez Delcourt ; un putain de bel objet, ce fac-similé de la version originale (pour l'avoir tripoté en VO) est une énième démonstration du talent du formidable japonais. Meilleur dessinateur que scénariste, certes, mais je boude pas mon plaisir. Je me dis qu'il me reste quelques heures pour savourer la bête avant de le refourguer au Panzer Cardinal, deuxième personne à l'acquérir avec cette enflure de Bob La Loutre.

En parlant de mes précieux collaborateurs de l'Affaire du Siècle tome 5, il y a désormais un magnifique site online, si, si ; il évoluera selon les sorties, car on y trouve tous les numéros du fanzine au format PDF, et si c'est pas la classe, je sais pas ce que c'est, mais ca y ressemble ; le dixième numéro sort la semaine prochaine (environ) et comportera des travaux de nouveaux gens, ouhlàlà ce que c'est excitant... 8)

==> Excitant aussi, la-coupe-de-cheveux-de-ma-chérie-quand-elle-passe-2-jours-dans-la-salle-de-bains, et utilisée pour l'un des personnages principaux du prochain bouquin (à paraître en 2006) d'un de mes auteurs favoris (and I mean, really)... 8)

==> ...et super-méga-excitant, si je blogge pas des masses dans les jours à venir, vous saurez pourquoi, uh uh uh...
J'ai ENFIN ça à la maison :

8))))))))))))
And as usual, biiiiiiig up to my man Feet Wan, bordel de merde...

Zou, j'y vais de ce pas, eh eh eh ! 8)

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