18 juillet 2006

PETIT MANUEL DU MEC QUI S'OCCUPE PARCE QUE BON.

/modifié (quelques photos en plus, courtesy of Yves, depuis le 19/07/2006).

Régle numéro 1 : si pour une raison ou une autre, "ca va pas des masses en ce moment", ne pas se laisser une seconde de répit et prévoir, donc, des tonnes d'occupations.
Régle numéro 2 : ne pas hésiter à faire se juxtaposer les choses à faire, afin de ne pas laisser de chance au spleen et à l'anti-productivité qui lui est souvent inhérente. Quitte à devoir, sur le moment, choisir après entre tel et tel truc : au moins, l'inaction (et donc le spleen, son fidèle associé) ne passera pas.
Régle numéro 3 : quand cela est possible, sauter dans le premier train ou la première voiture (voire le premier bus, le premier skate, peu importe) et s'éloigner.
Régle numéro 4 : sur le chemin du retour, songer à la régle numéro 1.

/mode journal de bord illustré* ON.
(ca n'arrivera pas souvent, promis)
(* les tophs sont © Hiphouse ou © Yvo).

Bon, qu'est-ce qu'on disait ? Ah ouais, vendredi dernier, grosse, grosse teuf pour les 35 ans de la Darbonneuse, ainsi que les 30 ans de Karine, sa compagne, tout ça chez les parents de la susnommée, en Bresse. Oui, je sais, je sais, "la Bresse ? Mais c'est horrible !", oui, oui, je suis bien d'accord, et je parle en connaissance de cause, pour avoir quelque peu glandé, les samedis soir de ma préadolescence, dans quelques uns de ces bleds, trous du cul du monde paysan s'il en est. Les limbes de l'est, quoi.

Mais la Bresse, ce n'est pas seulement cette espèce de non-zone que l'on traverse une fois par an pour aller s'oxygèner la tête ailleurs, ce n'est pas seulement une terre sans aucun reiief, traversée par quelques départementales ou les autochtones font crisser les pneus de leur 106 tunning, ce n'est pas non plus qu'une grosse pile de cages de bois, pleines de volailles, sur les marchés de Louhans.
Non, il y a désormais une bonne raison de chanter les louanges de ces fiers bressans : la grooooosse maison en briques des parents de Karine, où, vindzousss, il fait bon se détendre avec une floppée de gens sympas.

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Genre, y'avait plein de monde.
Bref.
Le vendredi matin, donc, après une courte nuit (ponctuée de quelques lectures, voir plus bas), direction Dole (en train), où j'arrive peu avant 9h, la tronche enfarrinée ; au moins, il fait beau : pour attendre Sto et Sagia (qui eux sont en caisse), je décide de lézarder au soleil en écoutant une vieille sélection lowtempo de mon cru, sous mon bon gros casque (qui fait transpirer les oreilles, quand même, je dois bien l'avouer). Ca rate pas, je m'endors comme une grosse merde en plein soleil, du coup j'ai pas davantage bonne mine que les parisiens partis eux de Paname le matin même, et donc réveillés quand à eux encore plus tôt que moi.
Bref passage chez les parents de Sto, ca fait plaisir, puis décollage pour aller chercher le gars Yves chez les siens. Le temps de boire un coup sur leur terrasse, et nous repartons pour, donc, la fière Bresse, vindouzsss.

Après un petit voyage collé derrière les moissonneuses du coin, nous arrivons sur l'endroit de la teuf, rejoint assez vite par Alcor, qui n'a pas oublié sa connerie avant de quitter Dijon. Comme il fait chaud, on boit beaucoup de punch maison pour se désaltérer, ce qui, évidemment, est une erreur fatale.

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Un crétin s'est glissé derrière Tom et moi, saurez-vous le retrouver ?

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Digestion dans l'herbe, avec Yves, Sagia, Sto et Rémy Julienne.

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Heureusement qu'on avait Sagia de notre côté.

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Ah ouais, y'avait deux énoooormes clébards. Sérieusement, je crois que j'ai jamais vu de chien si gros d'aussi près. Je sais, c'est pas très intérressant ; eh, je vous avais prévenu, on est en /mode journal de bord, hein.

Voilà, quoi : des retrouvailles avec des gens pas croisés depuis des lustres, discussions, courte session de freesbee nounours avec Sto, Alcor et Yves, et c'est déjà l'heure de nous barrer, car tout le monde ne faisait pas le pont le samedi 15 juillet...

Alcor, dans son infinie bonté, nous ramène, Yves et moi, sur Dole où nous coincons le gars Dude sur son terrain, pile-poil pour boire un coup pendant sa pause. Ce fut bref, et nous repartons déjà pour poser Yves chez ses parents ; en passant devant chez Howie, coup de fil débile et paf, le gars Howard lui aussi s'apprête à monter sur Besancon. Après avoir posé Yves, et après une micro-session photo spontanée, on retrouve donc Howie en gare de Dole, ainsi que mon frangin et sa petite famille, alertés de notre présence à Dole par un pote qui nous avait vu en terrasse avec Dude.
C'est ça, les petites villes. Tout le monde se connait, et si t'a prévu de passer 2 minutes, eh ben tu peux oublier, clairement.
Nous buvons donc un énième coup, le temps pour moi de profiter un peu de ma petite nièce, qui a plein de dents et qui n'a de cesse d'enrichir son vocabulaire à chaque fois que je la vois. Ce jour-ci, course au "minet" aperçu dans un bosquet. Le gros panard.

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Avec Louloune.

Après ça, départ pour Besançon, petit arrêt à Orchamps, ville mythique connue pour être le lieu où, selon les légendes colportées par les vieillards du coin, aurait vécu le non moins légendaire Ed Youngster ; bon, j'avoue que j'ai un peu de mal à croire à ce genre de rumeurs, mais toujours est-il que nous décidons d'honorer, à tort ou à raison, l'oeuvre de ce grand homme.

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Donc, sur la route de Besancon, un moment de recueillement à Orchamps, ville qui a vu naître le Crazy Youngster, aka Ed the Horse, alias le fils caché d'Eric Dolphy et de El P...

Comme des crétins décérébrés, nous arrivons à Besançon tip-top pour la fin du feu d'artifice, quel bonheur de voir tous ces gens, tous unis dans la fraterni... Ouais bon, bref. On passe devant la grosse soirée Flexible Future, le temps d'échanger 3 mots avec Feet ; voilà, une éventuelle soirée en perspective, impeccable ?A voir. On rame pour se faire un chemin jusqu'à une sandwicherie, embouteillages à base de gros beaufs, de super patriotes, et d'idiots comme nous. On finit par atterrir au kebab du coin, à bouffer nos trucs plein d'oignons comme des crevards, dans la rue des Chaprais...
On termine à deux gros nases, Alcor et moi, à la maison, jusqu'à très tard dans la nuit. Inutile de dire que la reprise, le samedi matin, fut tout simplement hardcore...

Le samedi soir, apéro en terrasse, puis chill à la maison ; il ne m'a pas fallu longtemps pour tomber comme une merde, au beau milieu de "Ecrits retrouvés", d'Ivan Chtcheglov (vas-y, prononce ça...).
Je l'ai ouvert à nouveau pour le finir le lendemain, ce bref essai paru chez Allia.
"Grand complice" de Guy Debord, le mec eut le temps de signer quelques fumeux écrits avant de sombrer dans la folie et d'être interné en 1960. De Chtcheglov (Dieu que c'est chaud...), on retiendra principalement son "Formulaire pour un urbanisme nouveau", dans lequel, entre autre, il pulvérise ce pauvre Corbu ; j'ignorais que le mec avait également essayé de faire sauter la tour Eiffel... Un bouquin assez terrible, comprenant entre autres choses une nouvelle intitulée "Le château de Benedict", ainsi qu'une trentaine de pages de reproductions de tableaux et autres essais picturaux du bonhomme.

Le dimanche, après une bonne nuit de récup, Alcor (encore lui ?), Cath et Yves déboulent à la maison, on choppe Jeff et direction le spot préféré des gens de la Fédération Française de Freesbee Nounours, une variante du freesbee, dont les règles m'échappent encore...
Direction la Gare d'Eau, donc.

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Ah, ce Jeff... Il est disquaire, il est svelte, il est fort, il joue bien... Oui, peut-être, m'enfin bon, il est surtout alsacien d'origine polonaise, alors bon, quand même, hein.

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Jeff going freestyle ! Ici, un magnifique exemple de amortête, une sorte de, euh, d'amorti avec la tête. Hum.

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Yves et moi.

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L'avenir du sport passera par nous. En tout cas, par Jeff. Peut-être.

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Jeff & I, freestyle anti-élégant.

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Quelle aisance dans le mouvement, un vrai félin.

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Une belle paire, hein.

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Et dire que le lendemain, on étais tous à boiter...

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Quand c'est pas les punks à chien qui nous cassent les couilles avec leur djembé pendant que leurs chiens essaient de nous bouffer les mollets, ce sont des lévriers qui veulent jouer. Pffff.



Un cliché rare et précieux de quelques membres de l'équipe officielle du Club Franc-Comtois de Freesbee Nounours.

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Pendant un break, Yves me laisse tripoter son appareil, et voilà ce que ca donne. Oui, je sais, c'est lourdingue. J'ai des heures de sommeil en moins, désolé.

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Blessure.
Tiens, je vais finir là-dessus, ca claque. Non ? Ah bon.

Niveau lectures, ca faisait au moins 3 exemplaires du Comics Journal qui s'entassaient dans la pile, j'ai fait du vide et lu les bêtes ce weekend. Mis à part une sombre histoire de beuverie qui tourne mal et qui prouve que n'importe quel mec bien intentionné, bien imbibé, peut finir comme n'importe quel gros veau et faire n'importe quoi, eh bien, la routine : les habituelles reviews et chroniques, et surtout, quelques interviews-fleuves avec certains créateurs qui ont, parfois, des choses à dire, si, si.
David B., dans le Comics Journal #275, parle de sa carrière, de ses influences, de ce qui a motivé son oeuvre, et tout cela est agréable à lire. Mais sont abordés des thèmes comme la séparation avec L'Asso ou les dissonances avec Menu, et là, on doute de ce qui a motivé sa décision de se faire éditer chez FuturopoBis, outre pour le pognon (propos relativement clairement énoncé, copié-collé en cours)...
Pour ceux qui ne lisent que la version web, ce passage issu du numéro 275 n'est malheusement pas online. Nous verrons ce qu'en dit Menu dans le numéro 277 à venir, où un interview lui est consacré (extraits ici).
En gros ? C'est quand même fantastique de constater que c'est aux USA que la presse bande dessinée parle de ce genre de trucs sur autre chose qu'un entrefilet entre deux cotations de tirages de tête... J'éxagère à peine, mais si on oublie L'Eprouvette de L'Asso et quelques pathétiques commentaires sur tel ou tel forum internet, peu, très peu d'échos fait au débat (car débat il y a, non ?).
Bref.

Anna Sommer illustre merveilleusement le "Portrait d'Ari la nuit" de Juan d'Oultremont, paru chez les belges d'Estuaire, en collection Carnets Littéraires. Comme d'hab, c'est à tomber par terre. Minimum.
Voilà.
Ah non, j'ai également eu le temps de lire le dernier gros condensé de connerie de Johnny Ryan, un libre sobrement intitulé "Comic Book Holocaust", oui oui, le recueil est finalement sorti, j'avais zappé d'en causer...
Que dire ? Que Ryan n'a jamais été aussi extravagant, aussi puéril, aussi pipi-caca (tendance hardcore, mais sans y toucher, hein), aussi irréverencieux : il s'agit d'une sorte d'énorme pastiches de tout ce qui a pu "marcher" en bande dessinée la-bas, et ca brasse super large, des classiques comme les Peanuts ou Krazy Kat, comme Spiegelman et le manga, en passant par... Par tout, en définitive.
Pas de pitié, encore moins de répit, sur 128 pages d'atrocité. Jubilatoire dans son côté jusqu'auboutiste.
Et ici, une petite interview de Ryan, datant du mois dernier, faite par Tom Spurgeon.

Sinon, un peu de chewing-gum pour les oreilles :
Peanut Butter Wolf n'en finit plus de festoyer autour de son label, et de nous ressortir des inédits de tous les bouts. Ca se passe cette fois dans le dernier Worldwide de Gilles Peterson, sur BBC, et monsieur Beurre de cacahuète nous gratifie de brand new unreleased shit "from Madlib, Dilla, MED, Roc C, Oh No, Dudley, Georgia, Percee P, Koushik, and the rest of the crew".
Slurp.

Et du chewing-gum pour les oreilles et les yeux, all messed up, Satie versus les pianos Grotrian versus un webmaster plein de bonnes idées. Juste là.

ON AIR on juneradio :
- Koushik "None In Mind" (Stones Throw). La bande son de cet été sera composée à hauteur de 51% par Koushik. "Be With" est un putain de bon truc.
- Radio Citizen "Untitled" (Ubiquity). Déjà checké sur myspace, carrément très bien.
- Issus du DVD du "Mush Tour Spring 2002", les morceaux live de cLOUDDEAD tournaient en boucle dans le petit matin dolois. Fat, mais pas que.
- Charles Stepney "Mash Up (Jazzanova Part 2)" (ca se trouve online, tant que c'est pas sorti...) (car ce n'est pas sorti, à ma connaissance, hein ?).
- Sur la page myspace de tonton Vava, un inédit avec Big Red, oui, oui, le Big Red de Raggasonic, tout ça. And guess what ? Le track est carrément bonnard.
En ce moment, je prépare un mix dub... Il me faut vraiment des vacances, je sais, je sais.

Allez hop, paix chez vous.

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