21 mai 2007

Holidaaaaayyyyy !

Pour fêter le premier jour de ces 15 jours de vacances qui débutent (la France qui se lève tôt, quoi), quoi de mieux qu'une mise à jour du blog ? Ca me donnera l'impression de faire quelque chose, pendant que les barbecues et que les périodes de glande intensive en terrasse se suivent, que les nombreuses lectures en cours n'avancent pas (il y a des périodes, que voulez-vous que je vous dise ?), bref, ca va m'aider à déculpabiliser devant cette productivité au ralenti qu'est ma vie...

Si je ne mets pas ce blog à jour, c'est probablement parce que je n'ai pas grand chose à raconter.
Je vous vois venir : le fait de n'avoir rien à dire ne m'empêchait pas de déblatèrer à loisir il n'y a encore pas très longtemps, je sais... Ces derniers jours, une sorte de morosité ambiante achevait de me persuader que j'avais d'autres choses à foutre que de poster des trucs ici bas.
Et puis en fait, non, alors me revoilà.

Plusieurs raisons à cette morosité, que dis-je, cette glauquitude : passons sur le changement de climat (il pleuvait des poutres alors que je tapais ces premiers mots hier), un peu près aussi enthousiasmant que le changement de président et de gouvernement. Il y a au moins un truc qu'on ne pourra pas reprocher à Notre Président Adoré A Nous Autres Français De France : la franchise avec laquelle le mec plante le décor, apâts putassiers, plantes vertes jetables, et sombres traîtres compris. Rarement le cynisme n'a été aussi grand, et nous n'en sommes qu'au balbutiement, même si la machine est sûrement très bien huilée, n'en doutons pas. Bref. Et drôle de sensation en voyant son faciès ruisselant de sueur (qui aurait loupé le jogging quotidien de Notre Président Adoré A Nous Autres Français De France ? Hein, qui ?) : celle de ne pas reconnaître le chef de l'état. Impossible, je n'arrive pas à m'y faire, et c'est pas faute de ne pas le savoir, pourtant... Mais non, j'y arrive pas. Bref.

Alors quoi de neuf ? Eh bien pas grand chose. Je joue au frisbee au soleil avec les copines et les copains, je bois de bières en terrasse, je garde les chats des copains qui partent en weekend... Et à ce sujet, je ne saurais que trop conseiller à leurs lecteurs de ne pas hésiter à s'inviter chez Nanss et Guigui : hier soir, c'était sushi pour tout le monde (la suite des aventures d'Oslo est toujours ici, sur autobiogriffue), et putain, il déchire ce Guigui.
En parlant d'Autobiogriffue, un super-méga-gros-big-up à mon homeboy Dampremy Jack, qui assure l'intérim de l'accompagnement musical d'Autobiogriffue : en plus d'être un des pires auteurs de bande dessinée que la Belgique ait jamais connu, le mec place en premier track de sa sélection l'immondissime Elvis (heureusement, il balance aussi Aretha, du Wilco, Amy Winehouse, et il chie sur Sufjan ; je l'aime bien, ce mec !). Impeccable pour accompagner la sortie d'une nouvelle démonstration de foutage de gueule édité chez Warum, et signé avec sa tendre moitié, l'intrépide et moustachu des genoux Marshall Joe. J'ai déjà eu l'occasion, maintes fois, de dire tout le bien que je pensais de cette sacrée grosse paire, souhaitons à celles et ceux qui n'ont pas encore succombé à la fièvre brussssseloise de découvrir eennnfffiiiin (mieux vaut tard que jamais) l'un des trucs les plus drôles de ces dernières années.



Et pour rester dans le sujet "Ah, ces stéphanois", il ne faudra pas louper de chopper le dernier album d'Angil & the Hiddentracks, "Oulipo Saliva", qui se paie le luxe d'associer savantes et multiples contraintes tout en demeurant tout simplement savoureux à l'écoute, sorte de pop-folk d'apres-demain, livrée avec quelques très justes remontées Anticoniennes. Quand j'aurais ajouté que le sus-mentionné Guillaume Long a signé la pochette et les "notes" du conséquent livret accompagnant cet album, j'aurais tout dit, alors voilà.

Pour rester dans les oreilles : après les annulations de dates du Retour du Boogie pour cause de fermeture intempestive de bar (RIP La Crèmerie...), des tonnes de bonnes nouvelles semblent arriver pour notre bande de joyeux drilles. Quelques dates à venir, tout d'abord :



- ce jeudi 24 mai, Zo et moi tâcherons de placer quelques minutes de Boogie lors de la Pod Bataille qui se tiendra au bar Le Cousty (rue de Dole à Besançon), dès 21h. Plein de teams apparemment aussi motivés les uns que les autres, ca peut être marrant...

- le jeudi 7 juin, au même Cousty, Le Retour du Boogie au grand complet, pour une soirée qu'on espère bien wildstyle.

- le lendemain, c'est à Lyon que ca se passe, au Boulevardier (dans le 1er arrondissement, près de l'église St-Nizier). Logiquement, nous y serons les 4, et on espère que nos copains lyonnais seront de la partie (appel du pied, appel du pied...).

- fin juin, une date dans un endroit encore musicalement inexploité au centre-ville de Besançon, mais on en reparlera d'ici là, et déjà quelques rendez-vous sur Chartres et Troyes, durant l'été. Quelques dates, quoi (consultez notre page pour les dernières dates...) !

Et pendant que j'y pense, que celles et ceux à qui je dois envoyer mon dernier petit mix ne s'affolent pas (vous commencez à me connaître, hein...), il se trouve que son enrobage devrait être encore plus beau que prévu, mais que cela va me prendre un tantinet plus de temps. Le contenu ? Oh, lui est bouclé depuis belle lurette, merci. Ca arrive, no panic.

Dans le registre "c'est le printemps, occupons-nous et sortons donc un peu", j'ai encore foiré le premier weekend d'inauguration du festoche de Chaumont, grrr.
Le 18ème Festival international de l'affiche et des arts graphiques de Chaumont a donc débuté le weekend-dernier, et jusqu'au 24 juin, et apparemment, une fois de plus, c'est du tout bon ; déjà, l'idée de voir une exposition sur l'oeuvre de Paul Rand, rien que ça...



Et puis apparemment, la grosse installation de Richard Niessen défonce aussi, ca fait donc deux bonnes raisons d'aller passer quelques heures du côté de la Haute-Marne...

Niveau lectures, j'ai bien rigolé (mais n'en avais-je pas déjà parlé ?) avec le salopage du "Above the clouds" de Jordan Crane, sorti chez Dargaud. Je m'étale pas parce qu'il me semble bien l'avoir déjà fait, mais putain, que c'est moche comparé à la version parue chez Fantagraphics il y a déjà quelques mois. Le temps passe, mais rien ne change, hein ; il paraitraît même que Crane a contribué à ce reformatage bien foireux. Si c'est vrai c'est à n'y rien comprendre.

Côté livres sans dessin, je suis dans une période Will Self ("Ainsi vivent les morts", c'est quand même pas mal du tout, merde), et j'y reviendrais (si, si) ; vous avais-je déjà parlé de Vladimir Pozner ? Incroyable. Cet auteur, traduit essentiellement chez Julliard, et dont j'avais déjà entendu maintes fois parler, est en train de me coller une fichue claque. Il faut absolument que j'arrête cette chiante habitude de creuser l'oeuvre d'un auteur qui m'a plu l'instant d'une lecture ; d'abord, parce que ca peut ne pas fonctionner à chaque fois (et ca semble assez légitime), ensuite parce que merde, j'ai plein d'autres trucs à lire. Dur.
Et puis sinon, les récréations avec Jorn Riel, c'est très bien aussi. Ca lave la tête, ca soulage les zygomatiques, bref, je suis en définitive assez client, décidément.
Et j'attend de mettre le nez dans la première biographie de Roland Topor. Ca aussi, ca devrait valoir des points.

Retour aux lectures avec des gribouilles dedans : "Antti Brysselissa", de Max de Radiguez, est un des ces très nombreux petits bouquins qui risquent de passer inaperçus, parce que publiés par une structure qui leur offrira une moins bonne promotion et une moindre mise en place en librairie qu'une collection Expresso ou, pire, KSTR. Néammoins, les belges de L'Employé du Moi, dont j'ai déjà bien des fois vanté les mérites, continuent sur leur lancée, celle de proposer des récits ancrés dans le réel, les deux pieds dans un quotidien dont il est de plus en plus difficile de tirer une moêle originale, ou un tantinet inédite.



Max de Radiguez, lui, a saisi les possibilités offertes par le médium bande dessinée, et ne s'encombre pas d'audaces scénaristiques poussives et réfléchies. Il ne raconte pas une histoire grandiose, mais la forme qu'il met en place lorgne quelque part du côté d'un John Porcellino un peu plus "soigné" (pour l'apparente simplicité du dessin), en un peu moins spontané, mais en presqu'aussi efficace. Une chouette petite histoire de rencontres et de découvertes, que j'avais loupé lors de sa parution online sur le site de L'Employé du Moi. Vivement la suite !

En parlant de KSTR, dont l'attitude marketting reste la plus belle rigolade de ces derniers mois (ex-aequo avec la-collection-32-de chez-qui-vous-savez), les premiers soupçons se confirment : un bel effet d'annonce pour une première salve franchement peu convaicante, et un peu près aussi rock'n'roll que ma grand-mère. Je resterai donc à me marrer devant les beaux bandeaux publicitaires balancés sur pas mal de sites pros : la base de données Electre, une des premières ressources online pour les professionnels du livre, se voit donc défigurée par de sordides bandes noires présentant KSTR comme un farouche et punkoïde éditeur... Mort de rire.
Allez, Bastien Vivès, s'il n'est pas le champion du dessin de lèvre (ni de nichons, d'ailleurs, ou alors on croise pas les mêmes filles), possède un chouette, vrai style propre ; ses mouvements, ses personnages sont très dynamiques, il y a une certaine classe dans l'évolution dans l'espace des filles et des garçons que l'on croise dans son "Elle(s)". L'histoire n'est pas inoubliable, là aussi on est dans les relations amoureuses, les rencontres ches de jeunes adultes, de nos jours, mais elle se lit sans difficulté. Non, la vraie qualité du bouquin, c'est son trait, son encrage (je ne suis pas à donf de sa colorisation) ; j'attendrai de prochains bouquins de ce jeune auteur plutôt prometteur pour me faire une idée...

Sylvain Chaumaz, lui, continue sur sa lancée de mini-road-trips hallucinés, et hallucinants. Celles et ceux qui se souviennent de la bruyante virée orchestrée dans le dernier (gros) collectif Bile Noire d'Atrabile, retrouveront avec plaisir son chauffeur impassible de personnage principal. Jubilatoire et rythmé, "Nationale 13" est une délicieuse petite Patte de Mouche (L'Association), enlevée et acide juste ce qu'il faut. C'est vachement bien, Sylvain Chaumaz !

Fabcaro, quand à lui, a crée sa franchise de vente par correspondance, et son premier catalogue est édité chez 6 Pieds sous Terre ; "La Bredoute" (oui, oui, vous avez bien lu), est une véritable ode à la consommation par voie postale, et les objets complètement dispensables qui y sont présentés deviennent, sous ses descriptifs tellement crétins, totalement désirables. C'est con comme la lune, mais on rigole beaucoup, et de bon coeur, devant le jusqu'auboutisme étalé ici.
Moins drôle, le drôle d'exercice de style présenté par Reiser (que je croyais mort, comme quoi, hein), dans la même collection Lépidoptère :



Rhôôôô c'est mal, tout ça... Avant de passer pour un encore plus gros con que je ne suis, vite, passer discrétement à quelque chose de plus sérieux... Tiens, le Frederik Peeters nouveau tant attendu est sorti !

Le premier tome de "RG" s'intitule "Riyad-sur-Seine", et la collaboration Pierre Dragon-Fred Peeters démarre sur les chapeaux de roue, pour autant qu'on apprécie le registre dans lequel on retrouve le genevois...
Bon, le polar, le noir, les histoires de flics, de filature, de surveillance, tout ça, je dois avouer, c'est pas trop ma came, à la base. Je sais, je sais, il y a des romans, des films, des tonnes d'exemples à citer pour me prouver qu'on ne peut généraliser ainsi, à l'emporte-pièce, que chaque genre cache des perles ; n'empêche que : jusqu'à maintenant, j'ai pas trouvé vraiment matière à m'enthousiasmer, c'est comme ça, le polar m'emballe pas.
Alors après, il y a bien des façons de faire, et c'est une fois de plus sur ce registre qu'on peut imaginer Peeters se décider à se coltiner avec le genre... Avec pléthore de détails, de précisions sur la manière de faire des superflics, les élèments s'installent et les non-évenements typiques de leurs vies s'enchaînent : entre l'expérience et les souvenirs de Pierre Dragon, et le savoir-faire de raconteur de Peeters, la matière ne devait pas manquer, et elle ne manque pas.
Reste le storytelling, là ou le suisse sait exceller ; et c'est bien grâce à cette savante manière de faire que le bouquin décolle véritablement, au delà de l'intérêt présenté par un "simple" polar... Et le dessin, le découpage, le rythme, tout roule, fluide, limpide, presque passionnant. Je dis "presque", parce que malgré son talent, les ficelles du récit, délibérement ancrées dans le réel et détachées de toute tentative d'extrapolation-entertainment-t'as-vu, ont un curieux goût de déjà-vu, déjà-lu, déjà-entendu... Et c'est bien la première fois qu'on aura pas l'impression de savourer quelque chose de sacrèment inédit signé du suisse, d'ailleurs. Opinion finale : un bon polar, voilà. Et l'étrange certitude que si cette rencontre avec Pierre Dragon s'était faite avec n'importe qui d'autre, on aurait un probable néo-polar contemporain dans les pattes. Au moins, c'est Peeters qui s'y est attelé, et c'est déjà ça.

Bon, tout ça c'est bien joli-joli, mais quand même : j'avance lentement mais sûrement dans les intégrales Peanuts de Schulz (en VO, faut pas déconner non plus, hein), et bordel, rien à dire. Les années passent, les personnages évoluent (même si l'essentiel était déjà posé dès les tout premiers strips, quoi qu'on en dise), et on touche bien souvent au génie. Comment ca, "rien de neuf" ? Ah bon, d'accord.

Ah, pour parler encore un peu de trucs pour les oreilles, la nouvelle édition du Tribu Festival de Dijon, toujours proposé par les infatigables de chez Zutique. Déjà le 9ème rendez-vous, depuis belle lurette incontournable (les dijonnais ne mesurent pas la chance qu'ils ont...), avec une affiche audacieuse, comme à l'accoutumée :
- mercredi 30 mai, l'anglais Anthony Joseph, still spreadin' the word, et bien accompagné (The Spasm Band), ainsi que le clarinettiste Denis Colin et la chanteuse Gwen Matthews, pour un probable très grand moment d'exploration de musique afro-américaine. Ca devrait vraiment être mortel, on en reparlera.
- jeudi 31 mai, la clique d'Antibalas (dont le dernier skeud vient de sortir chez Anti), back a La Vapeur, mais aussi Tumi & the Volume, groupe sud-africain oeuvrant dans un post-hip hop organique dont on dit énormément de bien (merci Tristan pour le tuyau, dedzousss), à checker donc. Et puis une création qui peut être mortelle aussi : la rencontre entre Eténèsh Wassié (une audacieuse chanteuse éthiopienne) et Le Tigre des Platanes, fameux quartet jazz pluri-instrumentiste. Ca aussi, ca peut être sacrèment bonnard.
- le vendredi 1er juin, sympathique entrée en matière pour les deux jours "Repérages Prague", les 7 et 8 juillet à Bibracte (Morvan) ; le samedi, gros programme imprégné de Maroc, avec une "déambulation" dans Dijon, et de multiples concerts ; et le dimanche 3 juin, jazz et musiques improvisées...
5 jours avec des concerts à partir de 3 euros pour certains, une affiche qui n'en finit pas défricher dans le sens des plus belles découvertes, eh ben les quelques jours sur Dijon se précisent, hein...

On air on radiojUne (bientôt également de retour sur Autobiogriffue, j'y travaille...) :
- La quarantaine de tracks issus de "Da 1st installment", de notre papounet à tous. Du bon gros Jay Dee, par petites tranches. Et comme d'habitude, si certains trucs ne sont pas inoubliables, quand même certaines programmations à tomber par terre.
- Bon, j'ai déjà parlé du "Oulipo Saliva" de Angil & the Hiddentracks, un peu plus haut...
- Hudson Mohawke continue de tout déchirer sur son passage. Cet espèce d'obscur écossais produit du beat cradingue et hypnotique, dense, rugueux, et super mental tout en pensant à tes pieds, alors toi aussi, jeune, va kiffer Mohawke. A noter qu'il y a quelques semaines, le lascar à proposé un petit mix radio pour BTS Radio, encore dispo online sur www.btsradio.net. Il y en a d'autres plus récents sur sa page myspace. Ouuuch !
- Bon, je suis désolé, mais ceux qui ont collé le second Tv On The Radio un peu trop vite sous leur premier album devrait prendre le temps de réécouter le truc. "Return to cookie mountain" est un putain de gros album, et puis c'est tout, nan mais.
- Et le français Debruit, qu'on pourrait par extension rattacher à la clique bleep hop décomplexée en plein essort des Flying Lotus, Fulgeance, et consorts (et dont le papa pourrait être Dilla, justement, et la maman, je sais pas, moi, Scott Heren ? Ou les Sa-Ra ? Bref, vous avez le topo), comment il va ? Eh ben il cogne bien tes tympans, et s'octroie parfois quelques aides précieuses, comme Eriks (de Meanest Man Contest, chez Plug Research), qui vient poser sur "Get Blum".
- Du copinage pur et dur, mais pour la bonne cause : "Bullshit" est un nouvel hymne en puissance proposé par Electrons Libres, et on espère que les petits projets qui tournent autour porteront leurs fruits (ya know who you are !), vite vite vite...

Allez, bonne semaine jeunes gens.
Portez-vous bien.

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