27 juin 2009

My head is like a yoyo.

Hier soir, putain de bon moment devant le Roscoe Mitchell Chicago Quartet, dans le cadre du 28ème Festival Jazz & musique impro en Franche-Comté, sous les trois tonnes de flotte qui n'en finissent plus de tomber.

Accompagné par Hugh Ragin à la trompette, Harrison Bankhead à la contrebasse, et Tani Tabbal à la batterie, le gars Roscoe, après avoir pris le temps de poser son truc (et d'en effrayer quelques uns au passage...), se montra comme ce qu'il semble demeurer après toutes ces années : un musicien énorme, porteur d'une carrière exceptionnelle (69 balais quand même), et approchant toujours "la chose" avec un enthousiasme, un regard qui explique aujourd'hui encore ce qui a pu motiver la création de l'AACM (Association for the Advancement of Creative Musicians), en 1965 (cherche pas, t'étais pas né, zozo).



Quelque temps plus tard, le bonhomme, toujours au centre d'une belle clique de furieux, fût à l'origine du Roscoe Mitchell Art Ensemble, qui devint vite The Art Ensemble, pour finalement devenir the Art Ensemble of Chicago. Et rien que d'écrire çà, je suis encore ému d'avoir assisté à une représentation du bonhomme...




(ouais, çà se nomme un classique, ce genre de trucs).


(The Art Ensemble of Chicago : Famoudou Don Moye, Roscoe Mitchell, Lester Bowie, Joseph Jarman, Malachi Favors. Picture © Enid Farber).

Ceux qui n'ont rien d'autre à foutre que de lire le contenu de ce blog savent à quel point la scène autour de l'AACM m'est importante, et j'éviterais donc de me répandre comme la grosse tanche que je suis : le concert était brillant, merci à l'équipe d'Aspro-Impro pour le taf accompli chaque année, vaille que vaille.
Et dire que la semaine prochaine, dans le cadre du festival Mégaphone de Dijon (une autre programmation des plus enthousiasmantes, bordel de merde ! La classe les gars), j'aurais ENFIN l'occasion de voir un autre de mes musiciens favoris, monsieur Doug Hammond. Putain ce que je suis content !).



Bien. Roscoe hier soir, donc.
Au delà du coeur et de l'esprit regaillardis, je ne suis pas parti les mains vides : étaient présents ces sympathiques gens de chez Rogue Art, label d'édition discographique dont le catalogue eut tôt fait de devenir incontournable. Et là, j'esquive la sempiternelle complainte du gros con fataliste qui pleure le manque de disquaires dignes de ce nom, ici ou ailleurs, en précisant que même si tout çà ne vaut pas un bon shop, on peut commander les brillants disques au catalogue Rogue Art sur leur site, oui oui, juste ici.

En septembre 2006, Michel Dorbon, cofondateur du label, donnait une interview pour l'excellent Taran's Free Jazz Hour, l'un des meilleurs radioshows actuels du genre (d'ailleurs, on peut retrouver l'émission du côté d'Angers, Nantes et Toulouse, en plus du formidable site web), interview right there. Taran est un type formidable, dont chaque émission respire la passion, et l'enthousiasme souvent justifié. Un peu la classe, quoi.
Il n'y a pas de surprises majeures durant cet entretien téléphonique, juste les envolées enthousiasmantes et communicatives de vrais passionnés échangeant autour, bien évidemment, de leur vision de l'état du jazz aujourd'hui. Et au delà du constat (toujours alarmant) sur le monde de l'édition discographique, on ressent bien la passion démesurée de cet homme (de ces hommes, car ils sont deux à échanger).

Ce matin, donc, j'écoute "Anaya" de Nicole Mitchell, Hamid Drake et Harrison Bankhead, paru chez Rogue Art, et je me régale (et vous ?).

Quand j'aurais dis que ce disque est mixé par John McEntire, j'aurais fait une transition parfaite pour évoquer également l'une des sorties les plus attendues de cette année (du côté de la rue du Pater à Besançon en tout cas), parce qu'un nouveau Tortoise, msieur dame, cela s'accueille toujours dignement, nom de dzousss.



Visiblement, vu le calendrier des dates, c'est pas encore cette année que je verrais Tortoise en concert. Bordel !

Et à part çà ?

J'ai lu "Effondrement" de Jared Diamond, en Folio Essais.
Malgré une polémique à son sujet, j'ai été fasciné par ce bouquin, plutôt très accessible pour le largué en moi, qui envisage comme crédible la décroissance, tout en hésitant sur l'achat de nouvelles baskets... J'exagère (à peine), mais ce livre donne un éclairage nouveau sur la problématique de la croissance démographique, et des besoins, de la surconsommation qu'elle engendre.



J'avais, il y a quelques années, beaucoup aimé "Shirker" de Chad Taylor, dont j'avais parlé à l'époque sur ce chaâââarmant petit blog. Ce n'était donc pas un investissement hasardeux, même si j'y ai cru sur le moment, d'avoir acquis "L'Eglise de John Coltrane", paru récemment chez Christian Bourgois.
Moins ébouriffant que Shirker, il y a assez de maîtrise dans ce bouquin pour en faire, je crois, une lecture hautement recommandable. En tout cas, j'ai vachement accroché, et je dis pas çà parce que le bouquin traite d'un mec super endetté qui hérite d'une collection de disques de fou furieux, ou d'une chanteuse pseudo-jazz disparue dans la Chine maoïste... On y parle de musique, évidemment, mais pas seulement. Le rythme très particulier adopté par Taylor donne un certain goût à ses récits, c'est notamment cela qui pourrait le caractériser : un drôle de rythme. Et de belles histoires.
(note : je pensais en avoir parlé ici-même lors de sa lecture, en 2005, mais après vérification, je n'avais fait que le citer. Pffff, feignasse de merde).

J'ai lu "La reformation des imbéciles" (qui n'est pas une étude du conglomérat des patrons suisses), de Nathalie Constans, aux éditions du Chemin de Fer, et mazette, je dois bien avouer que c'était surtout pour observer de près la facture de ce bouquin (plutôt bien fait, plutôt pas mal !), mais aussi pour les nombreuses incursions graphique de Jean Lecointre. Ah ! Jean Lecointre.
Cette nouvelle bien barrée confronte la petite-fille de Géronimo et Iggy Pop, sur fond de terrain vague, quelque part du côté de Détroit. C'est risqué, mais ça fonctionne, et puis les montages complètement bargeots de Lecointre en rajoutent sur la densité en gentille folie douce du récit.



Je suis en train de me remettre une nouvelle couche du magnifique "Engin explosif improvisé" de Loulou et Kiki Picasso (paru à L'Association), l'occasion cependant de citer leur site formidable, drôle, sauvage, acide et bienvenu : ca s'appelle La Fraternité des Précaires, et c'est simplement génial.
Génial dans la fraîcheur permanente dans laquelle ces zozos errent depuis toutes ces années, et génial aussi parce qu'immensément jouissif, surtout lorsque cette fameuse Fraternité note des actes aussi remarquables que celui-là, qui a probablement fait jaser du coté de l'hôtel particulier des Lagardère & co. C'est toujours çà de pris dans leurs gueules de gros cons.
Un livre à se procurer d'urgence, avant qu'il ne pète.

Je suis en train de finir un bouquin de David A. Beronä, "Le roman graphique - des origines aux années 1950", paru à La Martinière. More soon.

J'avais parlé de "6,6 Milliards de Perruches", pièce de théatre proposée par la Compagnie Si t'es pressé fais un détour ?
Bon, les muscles de ma capsule rectale se crispent à la simple évocation de ce qui restera pour moi une curieuse expérience, mais globalement, et même si nous sommes tous très conscients des nombreux points faibles de cette première expérience commune (première écriture, première mise en scène, première production de la compagnie, et euh, premiers pas sur les planches pour mézigues...), nous sommes vachement contents de l'accueil qui lui a été fait. On remet çà très bientôt, et ne manquerons pas de vous tenir au jus. Au cas où, un mail pour contacter la Compagnie : sitespressefaisundetour (at) gmail (point) com.
Quelques photos, et vous avez le droit de garder le silence, oui je portais une chemise et alors, hein ? J'ai pas le droit de porter de chemises ? Bordel.




(je crois que ces deux photos sont © Mathieu Faivre)


Allez, un peu d'autres images pour le weekend, avec moins de chemises :




(© Elise Stella).

Ah, sinon, je ne sais pas si vous êtes au courant, mais Farah Fawcett est morte cette semaine. Je me demande si Jill Munroe n'était pas l'une des responsables des mes premiers émois lors de mes tous premiers questionnements sur l'orientation sexuelle... Eh oh, j'avais pas dix ans, gardez donc vos réflexions hein !

Et puis il y a eu d'autres morts ces derniers jours, enfin il me semble.



Perso, voilà ce que je garderais de la carrière de "Bambi". Ca, et puis gamin, le souvenir d'une nuit à ne pas pouvoir m'endormir, juste après avoir vu "Thriller" à 20h30 à la télé.



Ce soir, Hamid Drake et William Parker, au Kursaal, à Besançon.
Dans la foulée, la "Fête du ciné" ou je ne sais quel stratagème pour aller s'enfermer par ce joli temps. Comment çà il tombe des hectolitres ? Hmmm.
Lundi matin, hop voiture à 3h50 du matin pour Lyon, histoire de déposer des copines dans un avion pour loin, très loin, et retour.
Et puis la semaine prochaine, le programme complet de Pierre Feuille Ciseaux, oh là là je m'en réjouis d'avance, ca va être bien tout çà.

En attendant, bon weekend.
J.

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