21 juin 2012

Inventaire estival.

(Pas trop le temps de blogger en ce moment, mais j'ai eu du temps pour taper des conneries -hors ligne, à des bornes de tout signal wifi- par une journée pluvieuse, lors d'un court séjour récemment achevé ; celui-là même évoqué dans ma note de blog précédente.
Hop ! Une nouvelle note de blog sous la forme honteuse -hin hin hin- d'un ensemble de listes, et accompagnées par quelques photos de ce petit trip.)


Mélodies et airs en tête, durant un séjour d'une dizaine de jours sur la côte ouest de l'Île de Ré en juin 2012, sans que l'on sache réellement pourquoi,  :

- du dimanche 10 au mardi 12, "Les portes" de €ur$up.
Bon, là, c'est facile : la mélodie du refrain de Capten est rudement entêtante, et la prose de Greg Frite perpétue les meilleures phrases du rap français. J'écoute ce track deux fois par jour en ce moment, et il me suffisait d'arriver tout à l'ouest de l'Île pour trouver une bonne raison de ne plus lâcher cet air : le bled le plus au bout de Ré ne s'appelle-t'il pas Les Portes en Ré ? Ne m'en faut pas plus.

- du mardi 12 au mercredi 13, "Jericho" de Simply Red.
Oh, je sais bien, mais je l'ai pas demandé non plus hein ! Oui j'ai un peu honte, mais bon, on s'en fout.
On était tranquillement en train de boire un verre dans un ce ces bars-restaurants où l'on se demande si la bande son n'est pas la même cassette depuis 1985, ou quelque chose comme ça, tant la musique diffusée semble être à chier de saisons en saisons dans ce genre d'endroits (je déteste la musique ou la radio dans les rades).
Et là, on se cogne non pas un, ni deux, ni trois hits du groupe du rouquin de Manchester (si je ne m'abuse), mais bien ce qui ressemble à un best-of, tubes soupe-dance de la fin des 90's compris. L'horreur, je vous le concède, comme je dois bien avouer m'être fait offert (je m'en souviens comme si c'était hier) le premier album du groupe, à l'époque. Je ne sais plus de quelle année il s'agit précisément, mais c'est pas très grave, j'étais jeune et j'avais donc tout à fait le droit de chercher ma voie dans la guimauve du moment. "Money's too tight (to mention)" est un titre que je réhabiliterais le jour où je serais un célèbre dj officiant pour un public de quadras dégarnis, comme moi (mis à part la grande forme capillaire, c'est toujours ça de pris). En attendant, donc, et alors même que "Jericho" ne figure pas au "best of" diffusé dans cet établissement de la Place du Clocher, impossible de dépêtre de la fin du morceau. Allez comprendre.

- du mercredi 13 au jeudi 14, "Crosscountry" de Archie Whitewater.
Je sais pas pourquoi. J'ai enlevé mes baskets pour marcher sur la plage, et l'air m'est retombé dessus d'un coup d'un seul. Pourquoi, j'en sais fichtre rien, mais c'est ainsi. En même temps c'est bigrement évocateur d'une certaine forme de bien-être, donc ça se tient : les plages du côté de Trousse-Chemise, c'est pas mal non plus.

- du vendredi 15 au dimanche 17, "Naïma" de John Coltrane.
Alors ça, c'est la grande classe : alors que j'étais sur mon vélo, à l'arrêt, à tenir celui de ma douce qui s'était engouffrée dans une boulangerie pour aller chercher notre pain quotidien (celui-là même, oui), une fenêtre ouverte sur la rue laissait échapper cette sublime composition du bonhomme. Ce qui est curieux, c'est que dans le train qui nous amenait à La Rochelle, j'ai lu le livre d'entretiens que Coltrane fît avec Michel Delorme (entre 62 et 65). Je crois qu'il y est à peine évoqué ce titre, mais tout de même, un heureux présage aura fait se rejoindre le génie Coltrane par deux fois lors de ce court séjour.
(en parlant de ça : heureuse lecture également, toujours dans le même livre - "John Coltrane : "je pars d'un point et je vais le plus loin possible" ; entretiens avec Michel Delorme", aux Editions de l'Eclat, 2011 - de questions posées par Trane au journaliste : "Vous avez entendu Tony Williams, le jeune batteur de Miles, il est formidable n'est-ce pas ?", ou "(au sujet d'un concert à venir de :) Roland Kirk ! Vous allez vraiment entendre quelque chose...").
Les législatives à l'ouest.

• Quelques plages nord-rétaises quasiment désertes à la mi-juin, impecc pour bouquiner tranquillou (et se manger quelques vagues dans la gueule, aussi) :

- La Conche : grande bande de sable s'étendant entre Saint Clément des Baleines et Les Portes en Ré. Plusieurs vestiges de bunkers comme autant de grosse taches, mais plutôt tranquille (mis à part à proximité immédiate du Phare des Baleines, retraités en goguette par légions).
- La Loge : étroit bandeau de sable entre des maisons de gens aux revenus probablement très modestes et un bras d'océan séparant l'Île du continent. Etonnamment calme et peu fréquentée même à cette période, malgré quelques bateaux mouillant à quelques brasses qui occasionnellement serviront à un ou deux wannabe Kersauzon.
- Bas Rhin : entre Ars en Ré et Saint-Clément, beaucoup de campeurs.
- La Patache : du côté du quartier cossu des Portes en Ré, le bois de Trousse-Chemise abrite également quelques résidences de gens très pauvres. Petite plage et cortège d'aspirants navigateurs tentant péniblement de "garer" leur petit voilier à la con.
- Le Peu Ragot : à La Couarde sur Mer, large plage orientée pareillement à la plage du Bas Rhin (c'est à dire face au sud, à peu de choses près), mais plus au centre de l'Île.
formidable trucage complètement fou.
canard grenadine.

• Quelques bouquins lus durant cette dizaine de jours :
- "Entertainment !" de Francesco Masci (chez Allia),
- "Le tour d'écrou" d'Henry James (trouvé pour quelques euros chez un bouquiniste la merveilleuse version française publiée au Club Français du Livre en 1950, à la maquette bien fofolle),
- "Une odyssée américaine" de Jim Harrison, trouvé chez le même bouquinistes (Flammarion),
- Le Cercle des Pataphysiciens (de "La Petite collection" aux Mille et Une Nuits),
- "Je pars d'un point et je vais le plus loin possible", les entretiens de Michel Delorme avec Coltrane (aux éditions de L'Eclat),
- l'entretien entre Hans Ulrich Obrist et Robert Crumb (paru chez Manuella Editions),
et :
- achevé "Aristocrates sauvages", la conversation entre Jim Harrison et Gary Snyder (paru chez Wildproject),
- attaqué le "Journal 1837-1840" de Thoreau (chez Finitude),
- relu "Neuf histoire et un poème" de Carver (à L'Olivier).
il faisait beau.
Au loin, Brooklyn.
Spot #1.
crépuscule-sur-flotte-et-caillasses.

• Inventaire -à deux têtes, de mémoire- des bestioles croisées et observées dans le périmètre de notre point de chute rétais, durant la même période : 

- canard Tadorne de Belon (dès le premier jour, en voiture, après moins de vingt minutes sur l'Île, notre chauffeur ralentit pour laisser traverser une femelle Tadorne de Belon et ses huit ou neuf canetons, décidant de changer de marais. Ah là là ! J'y peux rien, j'adore ces saloperies de bestioles).
- Aigrette garzette.
- Gorgebleue.
- Fauvette grisette.
- Sterne pierregarin.
- Sterne caugek.
- Guifette noire.
- Héron cendré.
- Cygne noir.
- Moutons écossais (vole très mal).
- Bernache du Canada.
- Milan Noir (bien content sur ce coup).
- Busard des Roseaux.
- Huîtrier-pie.
- Echasse blanche.
- Avocette élégante.
- Mouette rieuse.
- Mouette à tête noire.
- Goéland argenté.
- Goéland marin.
- Goéland brun.
- Bergeronnette  printanière (trop timide -et rapide- pour se laisser photographier).
- Bergeronnette grise.
- Palombe.
- Bordel. J'ai jamais vu autant d'oisailles de toute ma vie.
Spot #1, toujours.
"WAAAAAAAALT !" (air connu)

Je retourne à mes trucs en cours et pour la plupart à la bourre.
Salut.

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