28 septembre 2014

"Chaque fois, il faut mettre les gens devant les vrais problèmes. Pas essayer de biaiser... Bien en face, puis ils se débrouillent. Alors là évidemment c'est assez amusant."

Jean-Jacques Pauvert, 8/4/1926-27/9/2014.



Pauvert est mort hier, et c'est comme un grand coup de pied dans l'édifice branlant de l'édition que l'on vient d'entendre.
Sa vie passée à tenter l'impossible, à pousser les choses, à remuer le bordel et accessoirement, à publier également Topor, Breton, Thoreau, Bataille, auront marqué le monde de l'édition, cet étrange  ensemble d'idéalistes formidables et d'enfoirés de première. C'est l'un des premiers noms que l'on retient lorsque l'on s'aventure dans l'histoire du livre dans ce qu'il a de plus aventureux : Pauvert est mort hier.

Et curieusement, j'ai passé la journée d'hier à échanger des tonnes d'emails avec des gens pour qui j'éprouve un énorme respect, avec qui j'ai la chance de bosser, et que j'ai régulièrement envie de remercier pour avoir contribué à rendre mon monde un peu meilleur.
L'une des choses les plus connes de l'univers étant probablement d'attendre que les gens crèvent pour se mettre à regretter de ne pas leur avoir dit à quel point elles auront pu être importantes pour certains, je me demande comment je pourrais m'atteler à la rude tâche d'aller mièvrement dire à chacune, à chacun, combien leur travail, combien leurs mots, et depuis quelques années, combien nos échanges auront pu m'être précieux.

Oui, ça avance sur plein de très chouettes choses à venir...


Mais je suppose que ce monde est par trop gavé d'ironie et de cynisme, et que la simplicité du merci est à garder pour un moment plus opportun qu'un joli dimanche ensoleillé de fin septembre.

Ben ouais, c'est dimanche : allez hop, je retourne bosser.

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