26 février 2019

It's my life.


Je me souviens de l’émotion trouvée gamin dans les "tubes" de Talk Talk typiquement 80’s, empruntant à la new wave de manière singulière, avant de basculer vers encore autre chose en 86, avec "The colour of spring" : jeune ado, j’avais adoré les premiers, avec leurs empreinte mélancolique, leur équilibre entre joie et désespoir, et leurs claviers synth-pop dégoulinants, ce genre de choses qui touchent quand on est jeune ado, quoi. J’avais acheté leurs 45t mais quelque temps plus tard, puisque j’étais déjà snob, j’avais à peu près tout bazardé pour ne garder principalement que des disques de rap et d’acid-jazz, pardi.
En 88, je me souviens avoir lu un article -où ça ?- qui évoquait la sortie d’un nouvel album qualifié d’improvisation expérimentale, et qui expliquait également que le groupe ne ferait pas de tournée promo pour accompagner sa sortie : je trouve ça cool, ça sonne comme un gros fuck off aux routines de l’industrie du disque et comme je suis un gros rebelle à 16 ans, j’adhère forcément (alors qu’à l’époque, je conchiais les groupes à guitare et n’écoutais quasiment que du rap, allez comprendre).
Dix ans plus tard, je bosse chez un disquaire bisontin, où j’affûte tant bien que mal mon approche du spectre musical. En plus d’y creuser la veine soul-jazz et d’apprendre à décrypter la typo des pochettes de doom ou de death metal, je découvre que mon petit cœur bat fort en écoutant le dernier disque du "chanteur de Talk Talk", qui sort en 98. Je trouve ça génial et ça accompagne clairement mon intérêt croissant pour toute cette scène post-rock, où tous ces guitaristes donnent l’impression d’avoir écouté les mêmes disque de jazz que moi, et ça me plaît vachement. Hollis ne fera plus d’autre disques, à peine quelques apparitions ici ou là, chez Unkle ou Anja Garbarek (la fille de, ouaip).
Je suis surpris, en 2019, à l’annonce de la mort de Marc Hollis, de voir un flot gigantesque de RIP sur mon fil facebook. Je découvre que ce type au sourire enfantin dans les clips des années 80’s en avait finalement accompagné plus d’un, plus d’une. Personne ne le connaissait personnellement mais tout le monde avait de la sympathie pour lui, probablement autant pour la nostalgie des fameux hits (que tout le monde doit fredonner ce matin) que pour l’exemplarité du parcours d'un type qui n’avait pas l’air tellement intéressé par le compromis. La dernière fois que le réseau frémissait autant, c'était pour la mort de Prince, il me semble. Bon. Je vais réécouter tout ça dans les jours qui viennent, du coup.
(j’étais parti pour faire un double RIP crossover genre "Such A Shane", d'où cette photo de trois disques qui concernent de supers artistes décédé.e.s ces derniers jours, mais c'était pas glorieux alors je le fais pas).

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