Je ne suis pas à Angoulême, je suis resté du côté de chez moi pour plusieurs raisons mais j'envoie 3 tonnes de force et d'amour en direction des copaines sur place, parce qu'il y a du pain sur la planche (on en reparlera bientôt : tout ça ne fait que commencer).
Mais j'ai bien fait : j'ai préféré un très gros bol d'air en m'envoyant "Le jardin des délices" entre gens de bonne compagnie aux 2 Scènes - scène nationale de Besançon, et bordel de merde, qu'est-ce que je suis content.
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C'est une proposition absolument géniale, avec à la conception, la mise en scène et la scénographie ce diable de Philippe Quesne, dont chacune des créations possède 8 milliards de mérites précis, dont l'un, quasiment récurrent, est de communiquer un truc unique fait de douce désorientation, de métaphysique fantaisiste, de grand courant d'air.
En abusant du fragment comme composant principal de ce qu'il installe durant 1h45, en l'instaurant au beau milieu de nos quotidiens qui ne cessent de nous obliger à toujours tout connecter, tout reconnecter, tout relier, tout raconter, le type installe une intention politique qui ne ressemble à pas grand chose d'autre.
Mais j'ai bien fait : j'ai préféré un très gros bol d'air en m'envoyant "Le jardin des délices" entre gens de bonne compagnie aux 2 Scènes - scène nationale de Besançon, et bordel de merde, qu'est-ce que je suis content.
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C'est une proposition absolument géniale, avec à la conception, la mise en scène et la scénographie ce diable de Philippe Quesne, dont chacune des créations possède 8 milliards de mérites précis, dont l'un, quasiment récurrent, est de communiquer un truc unique fait de douce désorientation, de métaphysique fantaisiste, de grand courant d'air.
En abusant du fragment comme composant principal de ce qu'il installe durant 1h45, en l'instaurant au beau milieu de nos quotidiens qui ne cessent de nous obliger à toujours tout connecter, tout reconnecter, tout relier, tout raconter, le type installe une intention politique qui ne ressemble à pas grand chose d'autre.
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En allant lorgner du côté de l'école flamande (ça aurait pu être un Bruegel, c'est tombé sur le gros-oeuvre pré-dystopique de Jérôme Bosch), Quesne rapporte une quantité d'idées et d'intentions bienvenues, comme autant de traits d'unions fabuleux, inventifs, sans jamais caresser une évidence narrative dans le sens du poil : à chacun.e de s'y mettre ; dans l'histoire et le travail de Philippe Quesne, le collectif prend douze mille forme. La pièce relie aussi Laura Vazquez et Dante (entre autres formidables insertions !), et ça roule, c'est fluide.
Il y a quelques jours, j'écoutais un de ces nombreux hommages à Lynch, et ce soir, j'avais l'impression d'avoir la démonstration qu'il n'y a rien de plus réussi qu'une proposition artistique qui s'adresse à nous sans que l'on ne comprenne réellement comment, ni pourquoi. Quelque chose qui passe par le ressenti, par l'émotion, en éparpillant le corpus proposé, et en nous laissant le soin de le réassembler (ou pas).
Qui met sur pause, un instant, tout le reste.
Qui regonfle a bloc.
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