8 novembre 2005

KLAS JUNE SERRE LES DENTS.

Incroyable, après plus d'une semaine de merdes flambantes dans les tiequar, j'ai entendu Chirac faire une déclaration, je l'avais presque oublié, celui-là.
Comme d'habitude, ce genre de situation est toujours révélatrice, et je constate une fois de plus avec stupeur que mon environnement proche compte davantage de réacs à tendance facho que j'aurais pu imaginer, et je suis suffisamment naif pour en être encore surpris ; oui, cette malsaine machine fonctionne à merveille et ne servira, bien évidemment, que la politique ultrasécuritaire du dangereux nain fourbe et de ses amis qui sont en train de se tailler une belle route pour l'année prochaine ; et pendant ce temps, je me pose toujours de drôles de questions sur la démocratie, et surtout sur vers qui se tourner pour le premier et évidemment pour le second tour. Beuark.

Notes pour moi-même :

- lundi 7 (hier) : tirage de L'affaire du Siècle tome 5, numéro 9. 20 pages, c'est allé vite, reste encore 2 ou 3 détails, il devrait être chaud d'ici le milieu de la semaine.

- lundi soir : on est allés voir avec Drine et son frangin Dom le nouveau Cronenberg, "a history of violence". Assurément un film réussi : histoire beaucoup plus classique que la majorité des films du monsieur, avec quelques pointes, dans le traitement et dans les plans, de cronenbergisme de bon alloi ; une mise en scène adaptée (parfois même, Cronenberg se la joue discret et laisse tomber les artifices qui ont fait sa renommée), un casting particulièrement bien établi (Viggo Mortentruc joue bien, Maria Bello joue bien, Ed Harris fait son Ed Harris, William Hurt n'en finit plus d'être heureux de jouer, et le mec qui joue le gosse de Viggo et Maria est carrément bluffant aussi), bref, tous les éléments pour servir une petite figure de style fort agréable. Non, ce n'est peut-être pas le meilleur Cronenberg, mais c'est en tout cas sa meilleure incursion dans le film "classique", sans trop de déviance, sans trop de vice (mis à part quelques scènes ou Cronenberg se rappele à notre bon souvenir : tiens, dans ta face...)... Impeccable.

- mardi 8 : c'est l'anniversaire de Drine, et celui du lyonnais-à-la-chemise-gaie, faut pas que je me loupe, hein.

- jeudi soir : pendant qu'Arte diffusera Airborn Audio (alias Sayyid et Priest) dans "Tracks", dès 19h30 Besançon résonera des glaires sonores proposées par le plateau de l'association W. Et évidemment, c'est le soir que Zo a choisi pour fêter son anniversaire aussi... C'est ça Besançon : y'a jamais rien à foutre, ou alors y'a 3 trucs en même temps.

- vendredi 11 : je compte rien foutre, et vous ?

- samedi 12 : après le taf, direction le jura et la famille pour les 50 balais de beau-papa ; je suis allé acheter des cigares, entre autres, et putain, c'est dur quand on y connait que dalle ; je suis reparti avec des barreaux de chaises, A-Team style.

- dimanche 13 : je vais tenter de coincer Dude avant de revenir à la maison.

- mercredi 16 : "Waterbomb" de Michel Garnier proposé par Attac!

- jeudi 17 : Bruce Bégout en rencontre nocturne. J'ai adoré ses 2 premiers petits bouquins chez Allia, il parait que le dernier est très bon. Et il est jeune, le bougre.

- samedi 19 : Feet et moi faisons le warm-up pour TTC & Busdriver en concert.

Bon, et à part ca ?
Ben, reçu un gros paquet de saloperies de chez United Dead Artists (alias Chacal Puant), avec plein de belles choses dedans. Merci Olive.
Reçu aussi la taxe d'habitation, boooooordel.

Sinon, ce weekend, lu "Célébritiz", de Lewis Trondheim (au scénar) et du finlandais Ville Ranta, bouquin à sortir en janvier.

* * * * Attention, spoiler, comme on dit chez les nerds * * * *

Ceux qui ne connaissent pas Ville Ranta, qui est traduit pour la première fois de par chez nous (si je ne m'abuse), doivent savoir que celui-ci est un des jeunes auteurs de cette fameuse relève finlandaise, une scène réellement active et novatrice depuis déjà quelques années (je pense notamment à des nanas comme Jenni Rope ou Terhi Ekebom, ou à Marko Turunen).
Je suis tombé pour la première fois sur Ville Ranta avec son "Sade", puis dans le très bon collectif "Laikku", publié par Asema, lors d'une histoire ("The house of the four brothers") qui montrait l'intêret que porte Ranta pour les histoires riches, à l'instar des pièces de théatre, registre d'écriture dans lequel il a donné un temps, comme dans le journalisme d'ailleurs ; tout ca pour dire que la rencontre de ces deux auteurs que j'apprécie énormément semblait assez excitante sur le papier.



Le dessin de Ranta a pas mal évolué depuis ses débuts, même s'il se situe dans une veine assez simpliste, dans le sens ou l'important n'est pas forcément le trait, mais davantage l'idée qui en résultera ; oui, on est un peu dans le trip Sfarien, et ce n'est donc pas un hasard si le dessin de Ranta possède énormément de similitudes avec celui de Sfar (je crois même que Ranta l'apprécie énormément). On pourrait même jusqu'à dire que Sfar déborde par moments jusque dans l'écriture "habituelle" de Trondheim : personnages parfois un peu libidineux, constance (toute masculine) de l'obsession de la femme (et si typique chez Sfar), il me semble que certaines manières d'aborder les relations entre personnages sont récentes chez Trondheim ; pour user d'un raccourci qui est probablement super facile, j'ai l'impression que la paire Sfar-Trondheim, si elle est aussi efficace et productive, relève de pas mal de choses, mais notamment du détonnant mélange physique/charnel/droit-devant/chair de Sfar et cérébral/réflexion/question/repositionnement/hypothèse de Trondheim ; attention, hein, c'est même pas de la psycho à deux balles, c'est juste un ressentiment...
Autre possibilité, Ranta a contribué au scénario, et il se trouve que lui aussi à beaucoup de préoccupations se situant sous le niveau de la ceinture... 8)

"Célébritiz" est un récit curieusement découpé, qui s'étale en parties de longueur différentes, à peu comme un recueil de pages initiallement prévues pour une pré-publication, par exemple ; du coup, le rythme saccadé surprend un peu au début, on suppute que Trondheim tente de nouvelles choses dans l'écriture, peut-être... Le sujet du bouquin est abordé de manière assez inédite : son personnage principal, Michel Canard, est un homme qui se retrouve par hasard propriétaire d'une boite de pilules qui, surprise, lui confère le "pouvoir" d'être reconnu dans la rue, de devenir célèbre, dans des proportions assez incroyables.

Evidemment, toutes les choses, bonnes ou mauvaises, ont une fin, et l'effet de ces pilules ne dure jamais très longtemps, comme cela se précise dès la 3ème page. C'est donc le point de départ d'une série de non-évenements qui vont ponctuer ce récit très drôle, et bien sûr très critique sur une société qui peut subitemment se mettre a encenser, voire à vénérer, de parfaits inconnus simplement tombés au "bon" endroit, au "bon" moment. Ca renifle à plein nez cet espèce de recul sur ses semblables qui inspire tant Lewis, cette fois-ci sur un nouveau mode opératoire ; mais comme d'hab', c'est habile et ca sonne juste. Plein de sarcasmes et d'idées saugrenues que Trondheim n'hésite pas un seul instant à exploiter à fond, on part donc dans une suite de scènes délirantes, ou ce pauvre Michel Canard subira bien des choses avant d'atteindre la fin du bouquin, qui se conclue par une pirouette aussi sympathique que le bouquin lui-même. Sacré Michel.
Le scénario me semble donc assez frais pour du Trondheim, et à ce titre, j'ai apprécié cette lecture ; je ne sais pas pourquoi j'aurais voulu être un peu plus surpris par les possibilités que pouvaient proposer ce tandem, mais le truc qui ressort, c'est qu'on a quand même un récit très décalé, drôle et plutôt inattendu, très inatendu... Ca faisait longtemps qu'un Poisson-Pilote ne m'avais pas autant surpris !
Et tant que je serais surpris dans le bon sens par un auteur, je continuerais à vanter ses mérites, c'est pourtant simple, non ? 8)

* * * * fin du spoiler, comme on dit chez les geeks * * * *

Sinon, super mal de gorge ultra localisé et qui duuuuuure, pas d'autres symptômes de rhume ou autre rhino, pas de résultat aux diverses prises en charge, toubib grimaçant = opération incessament sous peu. Infections à répétitions = hosto, geste chirurgical = aie aie aie la flippe s'installe, c'est plus fort que moi. Dans le registre bras cassés, Drine a depuis hier un collier cervical du plus bel effet. Quelle joli tandem de tout foutus...

LE GRAND JEU DU REPONDEUR :
Je ne suis pas surpris : 2 propositions, 2 foirages, bravo JB, bravo Nico, mais nan, c'est pas ca. 8)
Inutile de dire que les rock/poppeux de mon entourage sont favorisés : le titre choisi est (pour moi au moins) un classique de leur genre...

ON AIR ON juneRADIO :
Les deux nouvelles compilation de Gilles Peterson, "GP digs america" et "GP the BBC sessions".
La BO de "the strongest of the strange" (voir derniers posts).
La BO du Jarmusch, avec des éthiopiques en veux tu en voilà.
Et c'est tout : quand tout cassé, oreilles blasées (proverbe tavellois).

I'm out.

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