27 juin 2006

FOOT, LE MANOIR DES BERTH (ca va bien ensemble, tiens), L'EPROUVETTE, LE GARS YVES, ET PLUS D'ORDI.

Quand je pense qu'en 82, j'avais un t-shirt "Viva Espana", avec la petite orange qui servait de mascotte à ce mondial, le tube en tête ("Onnnnze ! Onnnnnze ! Pour une couuupe..."), et qu'aujourd'hui, en cette belle année 2006, j'aimerais sinçèrement pouvoir défoncer une à une les bagnoles des 12000 trouducs qui passent en klaxonnant sur l'intégralité de la rue sur laquelle donne ma chambre dès qu'un connard tricolore lance sa baballe dans la cacage adverse... La vie est curieuse, hein.
Heureusement, le gars Bouzard, lui, nous laisse pas tomber, même quand il s'agit de foot (merci Sy!).

Dur weekend : après une fin de semaine progfessionnellement assez rude, le samedi soir, grosse teuf chez les Berth (encore bravo à mâââdâââme Béné), l'occasion de baver devant une des plus belles habitations bisontines qu'il m'ait été donné de voir ; plein (mais alors, plein, hein) de gens sympas, de la bouffe à tomber par terre, la météo avec nous, et le gars Berth en parfait hôte, nous faisant faire le tour du proprio et de son atelier (la classe, et je parle même pas de l'intégrale des bouquins de Georges Grosz ou de celle des Lapin de l'Asso, la classe je vous dit).
Un moment carrément cool, malgré la chaleur, rhâââ.

Le dimanche, sous un ciel super menaçant, de bien saines lectures : le second tome de L'Eprouvette de l'Asso', un nouveau bon gros pavé plein de bonnes choses et de bon sens dès lors qu'on accepte de considérer les choses "autrement". Evidemment, les "contre" et les "pour" en sortiront remontés chacun de leur côté...

Alors toujours beaucoup de trucs : la trop rare Julie Doucet, qui s'évertue, dans un entretien avec Menu, à nous faire comprendre qu'il va falloir s'y faire, à cet éloignement dont nous souffrons, nous autres adorateurs de l'oeuvre laissée par Julie en bande dessinée... Rien n'étant perdu, je continuerai à lire et regarder ses divers travaux avec énormément d'admiration, mais avec aussi une grande impatience qu'elle perde ses bâtons de colle et nous revienne sur le front de la plume et du pinceau. C'est tout personnel, hein.
Faut-il encore revenir sur les échanges édifiants des gens de l'Association des Critiques de Bande Dessinée qui ont suivi après divers propos de Trondheim rapportés ici et là après qu'il ait été Grand Prix lors d'Angoulême 2006 ? Ouais, il le faut. Parce que nous avons droit à une sacrée belle démonstration de n'importe quoi, et qu'il serait trop facile de passer la-dessus. Trondheim fait un peu chier, il remue la merde charentaise, et forcément, ca pue. "Trondheim aurait dû refuser ce prix plutôt que de faire tout ce cinoche", disent les uns ; "Il crache dans la soupe, qui de toutes manières est déjà degueu", disent les autres.
Quand on lit les propos tenus par certains soi-disants journaleux lors de ces échanges para-ACBD, on qu'une envie, c'est d'aller y gerber, dans leur soupe.
L'aventure "Capsule Cosmique", ou comment l'une des meilleures initiatives de ces dernières années s'est transformée en cauchemar total pour une poignée de gens motivés (et motivants), et pour quelques milliers de lecteurs assidus, au passage. Evidemment, je vais me faire traiter de sale rouge défoncé à la weed locale (big up to flashbackman) si je me laisse aller au fond de ma pensée, à savoir que ces putains de financiers finiront donc par avoir la peau des rares énergies créatrices alentour ; c'est dommage car, comme le rappelent divers collaborateurs de cet excellent magazine, les revues d'auteur sont souvent de vraies réussites. Pour ça, il aurait fallu un peu plus de foi, de patience, et un peu moins de "logique du marché". Rhôôôô, et voilà, encore un discours de sale gauchiste, quelle perte de temps que de refuser la vitesse ou va le monde, hein ! Espérons au moins que les crevards de Milan finiront un jour eux aussi la gueule grande ouverte, au moins une fois.
En tout cas, un très bon "cahier" dans la revue, autant un hommage poignant (énormément d'auteurs de feu Capsule ont répondu présent et se sont attelés à ce numéro "Capsule Tragique") qu'un témoignage instructif et indispensable. On avait appris la triste nouvelle lors de la dernière édition de Bourg-les-Valence, et en savoir plus, proposé de cette manière, est la plus belle manière d'exprimer aux décisionnaires de Milan la grandeur de leur connerie...
On peut également y trouver un très bon "dossier" sur le plagiat, des nouvelles preuves de l'énorme talent de la paire Rupert & Mulot (incroyable...), Matt Broersma égratignant Paul Pope... Jochen Gerner a eu la patience d'établir une liste très particulière dans cette seconde Eprouvette ; faut-il s'esclaffer ou rire jaune, j'hésite toujours, mais putain, c'est encore énorme, ce qu'il nous propose là, Gerner. Allez, un indice : ca parle de femmes (souvent à oualpé), d'armes à la con, des bestioles menacantes, et des couvertures d'un célèbre éditeur... Je sais, je sais, c'est fastoche.
Au final, la confirmation que l'on tient là une initiative qui, pour le moment, s'étire lentement (mais sûrement) comme une très large réflexion sur ce que la bande dessinée peut proposer de plus large. On attend maintenant avec impatience le prochain (et gros) Lapin (prévu pour la rentrée) ; une revue de création, une autre de réflexion. Que demande le peuple, déjà ?

Lu aussi les deux ouvrages de Max (l'espagnol). Celui paru à l'Asso ("Bardin le superréaliste") ainsi que ses sketchbooks parus chez Sinsentido. Deux formidables bouquins, mais je vais essaye d'y revenir.
Dans la série "rien à voir", lu également le "Infinite Crisis - Prelude (vol.1)" paru chez Panini. Aie aie aie, je crois que j'ai trop laché le mainstream DC de ces dernières années : j'ai pas accroché sur quoi que ce soit, j'ai trouvé çà mou, déjà-vu, creux et super vain.
Lu enfin le dernier "Professeur Bell" de Sfar et Tanquerelle ; j'avais adoré le 4ème tome de cette très bonne série de Jojo (coucou Yves) : malgré une pirouette assez bien vue, un bouquin qui ne m'a pas convaincu plus que ça... Une relecture, peut-être ?
Attaqué aussi les "Poèmes et dessins de la fille née sans mère" de Picabia paru chez Allia, un truc qui date de 1918.

Puis enchainé sur une partie de freesbee nounours, alors que les nuages se faisaient de plus en plus menaçants.
Puis le grondement, les éclairs, et le colère des dieux, peut-être des dieux nounours, tant notre niveau de jeu aurait fait pleurer un manchot.
Puis la rabasse, la flotte, hardcore, froide, qui fiche des frissons après 1 heure à transpirer sous la moiteur d'avant l'orage.
Et la remontée à la maison, 40 minutes sous une pluie complètement vénère, moi complètement trempé, une clé USB noyée en poche, un sac plein de bouquins hurlant à la trahison.
Un bien beau dimanche.

Hier lundi, visite de l'ami Yves.
Forcément, on parle bouquins (on bosse, nous, môssieur), puis on dérive, vite, on parle de lectures marquantes, de traductions foireuses, d'éditions magnifiques, de boutiques chouettes et d'expériences professionnelles, de Got ou de Clowes, et même de Jean Waquet (pourtant on était pas bourrés, hein).
Puis on glisse à côté, et après une bouteille mal-identifiée, passé 1 heure du mat, on évoque Lonnie, on écoute Minnie, et quelques noms en "ie", avant de passer aux re-découvreurs, à la baie... Ecouter vaguement du Jurassic Five en digérant une bonne glace menthe/chocolat, entre 2 thés et 3 phrases, bref, encore un chouette zozo qu'on a hâte de revoir.

Aujourd'hui, nous sommes mardi, et pour une période encore indeterminée (ainsi que pour des raisons indépendantes de ma volonté, comme on dit), je vais devoir me passer d'ordinateur à la maison, et donc de la faculté de blogger ; si l'exercice s'avère vital, alors j'irais claquer mon salaire de ministre dans de sinistres cyber-cafés puant la sueur et la frustration sexuelle, tout ça pour vous saoûler avec ma vie tellement trépidante, hein.
Mais pour le moment, je vais tranquillement remonter chez moi, m'emplir de glace, damner les automobilistes au klaxon merdique, et espèrer des jours meilleurs en fignolant un mix pour la soirée de la semaine prochaine.

On air on radiojUne :
Que dalle. Pas beaucoup dormi ce weekend, ni hier soir... Un peu bobo tête.

A bientôt, peut-être.

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