11 juillet 2006

NOBODY KNOWS WHERE THEY MIGHT END UP...

(air connu)


Friday In The Junkyard
Originally uploaded by Les.
alors bon


Les jours passent, les jours passent...

Lundi dernier (y'a une semaine, quoi), apéro en terrasse, puis bouffe improvisée devant chez Narqo et Sophie, tout ça pour "fêter" le départ du gars Jay, qui décolle aux states pour plusieurs mois. Tour plein de monde pour taper la bise à l'horrible jojo qui va désormais aller shooter le Colorado en long, en large et en travers.

Mardi soir, le gars Laulau déboule à Besançon pour quelques jours, et à la maison pour la soirée. Nous parlons bien évidemment de la situation de l'industrie musicale, du Project Polaroid de Kool Keith, du meilleur pianiste jazz de tous les temps, de La Rochelle, de Paname, et de la tristesse de ne plus avoir de disquaire digne de ce nom à Besançon, après de longues décennies où nous étions fiers de nos boutiques pointues.
Laulau est là jusqu'à ce weekend, ou il donnera un coup de main sur La Nuit Bleue, avec ses anciens collègues d'Elektrophonie.

Mercredi soir, en parlant de Nuit Bleue justement, je finalise le petit mix que Feetwan et moi-même devons présenter le samedi soir ; je passe énormément de temps à monter et monter le son, car les connards et leurs klaxons, dehors, ont décidé de me faire chier jusqu'au bout, semble-t'il.

Jeudi soir, apéro/bouffe en terrasse avec les zozos de L'Affaire du Siècle tome 5 (avez-vous remarqué le nouveau site ? Ooooh...). Etaient présents Louis-Bertrand Debaud, Berth, Bob la Loutre, Loïc Gaume, Lazrie, Mathieu Pierangelo et Loïca. On parle de bien des choses, notamment de l'initiative 40075km qui n'en finit pas de prendre du poids, et dont la deadline approchait à grand pas (Loic et Sandrina Cambera y ont publié des planches).
On enchaîne sur un restau asiat' du centre ville, et à l'issue du repas, je récupère chez le gars Berth, aussi généreux que talentueux (et je ne parle même pas de ce qu'il fait avec ses drôles de doigts, hein), une nouvelle unité centrale que Loïc et moi remonterons à la maison à pied, ayant foiré le dernier bus de peu.
Après avoir pris 500 kilos de masse musculaire, on arrive finalement tardivement à la maison, on parle forcément un peu bande dessinée (beaucoup de Gerner), on parle de Bruxelles (où Loïc est étudiant cette année), et on s'écroule.

Vendredi, visite (infructueuse) d'appartements, entre la toute petite forme (dûe à la veille), le taf, et la braderie annuelle, synonyme de plein, non, de trop de monde dans les rues du centre. J'avais eu ma dose de relous avec les après-matchs des 15 derniers jours, j'ai eu droit à un joli nappage... Bref.

Samedi après-midi, Mitchm, Rick "Mala" Hunter, Feet et moi-même traçons à Arc-et-Senans, sur le site fabuleux où se tient la Nuit Bleue.
Alors dans l'ordre chronologique d'arrivée, les grosses déceptions...
Grosse déception # 1 : Après l'annulation de Luke Vibert, celle de Mike Paradinas. Ca fait super méga chier, Feet et moi on est verdâtres...
...Jusqu'à ce qu'on entende le son de l'endroit où l'on doit jouer (grosse déception # 2) : là ou La Nuit Bleue a toujours épaté les visiteurs avec une sonorisation, une spatialisation du son à tomber par terre, dans le cadre des musiques électro-acousmatiques (la plupart du temps, la satisfaction étant dûe à l'acousmonium piloté par des pointures en la matière), eh bien là, grosse déception. Tout petit sound-system, plutôt mal configuré (bon, ca devait être coton de faire avec les volumes de la salle, c'est rien de le dire), et du coup, le vrai son merdique, qui transforme n'importe quel petit snair en fanfare arménienne. L'horreur dès qu'un beat pointait le bout de son nez. Forcément, on était super mals, on joue pas trop dans les fréquences, ni dans les nappes... Dommage.
Feet et moi avons joué assez tôt, vers 22h, en 4ème ; set hip hop à tendance electro, tendance rawcore/downtempo pour moi, clotûre plus vénère pour ma moitié... 8)
Grosse déception # 3 : très peu de monde en définitive, heureusement que beaucoup de potes sont venus... Le line-up était riche, pourtant, peut-être manquait-il d'un semblant de cohésion et de construction pour séduire réellement les gens, on ne sait pas vraiment...

Bon live de Equivicleft, bons passages dans celui d'Ovuca, début convaicant de celui de Aoki Takamasa... Mais surtout grosse claque avec le real live du survolté Krazy Baldhead, secondé au mike par Tes.
Spontané et nerveux, intuitif et efficace sans jamais tomber dans l'easy demonstratif, Krazy Baldhead (ici, sa page myspace) nous a gratifié d'un pur set electro-breakbeat des plus dynamiques, sans pour autant oublier la musicalité du truc. C'était pas du jump-up gratuit, c'était du breakbeat qui t'arrache les pieds et fait vrombir les baskets sur le parquet, quelque chose de sévère. Et puis Tes à côté, à donf malgré la fameuse sonorisation qui rendait quasiment inaudibles son propos, c'était chouette à voir. Les deux zozos sont super à l'aise dans leur truc à 2 têtes (chauves), chouette combinaison qu'on espère revoir vite, très vite. En attendant, on espère beaucoup du prochain effort discographique de Krazy Baldhead, à sortir comme le précédent chez Ed Banger.

Et comme un chouette truc n'arrive jamais seul, une fois n'est pas coutume, voilà un représentant de cette fameuse "french touch 2.0" (cette espèce de "nouvelle scène française" avec laquelle on nous rabat les oreilles ici ou là) qui ne s'encombre pas d'une attitude, toi-même tu sais, t'as vu, tout ça... A des années lumière de la posture habituelle de la grosse partie de la nombriliste scène franco-parisienne, Krazy Balhead est un mec qui se prend pas la tête et ne se fait pas chier à taper la phase, t'as vu, celle-là même qui fait enfler la fat attitude, t'as vu...
Carrément frais et enthousiaste, le mec, alors que bon, il y aurait eu matière à être quelque peu déçu non pas par l'accueil (les Salines d'Arc-et-Senans, meme vides, c'est toujours la grande classe) mais par l'atroce acoustique du spot. Pas mal pour une paire de zozos arrivé quasiment au pied levé...

Le jeune Plasticman, aka Plastician, tout droit sorti de son east London, était venu tâcher un peu les gens avec du grime qui devait méchamment donner dans le rumble... Il larvait backstage (avec son gros portable à écran 17", minimum, crachant du bon gros dubstep), se demandant ce qu'il foutait là, au juste...

Les vrais bons moments, mis à part les supers moments entre potes, étaient ceux passés dans l'écrin sonore intimiste proposé par les gens de La Ptite Maison, dans une autre aile de la Saline. Voyage sensoriel des pièces de quarante six musiciens et formations, entre plunderphonie et cut-up, à la frontière de l'ambient, de l'electronica... Formidable. Ne surtout pas manquer une mise à jour de Mobil Ohm :
"Foncièrement ancrée dans l’inactualité, MOBIL OHM est une revue qui propose d’interroger notre rapport au son. Notre rapport aux disques, aux instruments, à la musique live bien sur, mais aussi les liens entre le son, l’image, le geste et la mémoire ; vous lirez ici un précis d’émotions et de sentiments sonores ; vous lirez ici des gens qui tentent de poser des mots, des questions, des idées... sur l’éphémère d’une écoute et l’infini de « l’entendre »".

Plein de photos à venir tout bientôt...
Rentrés à 7h du mat à Besançon, juste le temps de dormir un peu avant une nouvelle finale de coupe du monde : la coupe du monde de freesbee nounours !
Jeff et moi descendons vers 15h en gare d'eau, rejoints plus tard par Narqo et Sophie, puis par Balthazar, et enfin par Fred de prisuniq. Grosse session transpiration jusqu'à 19h (félicitations à Narqo, le winner of the day), puis Jeff et moi remontons "chez nous" (on vit dans le même quartier, à quelques enjambées l'un de chez l'autre), le temps de croiser une horrible foule peinturlurée en tricolore, qui se bousculait pour suivre un match de foot au centre-ville, devant un écran géant, avec plein d'autres, euh, avec plein de gens. Incroyable et/ou navrant, nous ne manquons pas d'insulter copieusement les connards qui, déjà, klaxonnaient fièvreusement. Grrrrr.
Heureusement, la France a perdu. Impeccable.

Et pendant ce temps-là ? Ben pas beaucoup eu le temps de lire, forcément...
Mort de rire quand même, merci Tim, en tombant sur la pub qu'a fait paraitre Forum Besançon (un équivalent des grandes surfaces pseudo-culturelles de type Fnac), avec 3 bouquins choisis pour illustrer une sélection estivale avec quelques daubes probablement made in Soleil, mais aussi avec... le dernier Dan Clowes chez Cornelius.
Hilarant pour ceux qui connaissent un peu les étals de ce magasin ! Mais ne comprendront que les bisontins curieux...

- En collection "Arcanes", "L'homme au marteau" de Jean Meckert ; le triste destin d'un personnage perdu dans sa propre médiocrité, dont la morne vie tarde tellement à bousculer... Je découvre l'écriture de Meckert, entré en 1950 en Série Noire, auteur de "Je suis un monstre" ou "Les coups", reconnu par Gide ou Queneau, entre autre.
"Les oeuvres de Jean Meckert, volume 3 : L'homme au marteau", présenté par Stéfanie Delestré et Hervé Delouche, éditions Joelle Losfeld.

- Jordan Crane, avec "Uptight" #1, signe pour moi ses 20 meilleures pages, soyons fous. La lecture demande davantage d'attention que la plupart de ces autres travaux, mais on sent de la part de l'auteur d'aller justement un peu plus loin qu'à l'accoutumée. C'est bien évidemment édité chez Fanta.

- Attaqué "Instant propice, 1855", de Patrick Ourednik, auteur du grandiose "Europeana", déjà édité dans la petite collection chez Allia.
Je suis vraiment impressionné par l'écriture de ce tchèque, dont j'ai adoré la première traduction française. J'y reviens dès que j'ai fini le bouquin. Encore pas mal de trucs à faire dans les jours qui viennent...

- "Narrations" de Bernard Olivié (paru aux Requins Marteaux) est de ces nombreux bouquins à côté desquels je passe fréquemment. Parues initialement dans la revue Sang d'encre, les 300 pages de ce bouquin forment un travail audacieux sur une certaine forme de euh, de narration, donc ; par un brilliant procédé de mélange de dessin, de photo, de calligraphie, l'auteur dresse une petite liste de brefs instants de sa vie, sans jamais donner dans le domaine connu. Je parle de "dresser", je devrais plutot parler de "recenser", tant la méthodologie tient davantage du procès-verbal que du recueil de propos. Surprenant, et très habile.

=> Liens débiles et donc totalement dispensables du mois :
- Un jeu à la con, et sinon, pour visiter la chine, pensez à ce bon vieux Milton Caniff...

=> ON AIR on radiojUne :
- le remix de Carl Craig du "Relevee" de Delia Gonzalez & Gavin Russom.
- Peanut Butter Wolf "10 years" (toujours chez Stones Throw).
- Oh No à remixé Kashmere Stage Band, this is good shit.
- From Oslo, his name is Name.
- Tiens, en parlant de la Nuit Bleue, les strasbourgeois de La ptite maison proposent plein de choses vraiment alléchantes, dont un cd intitulé "Les souffleurs de bruits" (le premier volet d’une série de compilations dédiées aux musiques d’écoute, électroniques et électroacoustiques, au sens large du terme).
- Radio Citizen !
- Escort "Starlight" (Darshan Jesrani Parks Dept. Dub).

Ca manque pas un peu d'images, ce post ?


my new purchase
Originally uploaded by sokref1.
merci Sokrefi.


Allez, c'est tout pour cette fois.
Bonne fin de journée.

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