24 octobre 2006

"LES JOURS DE REPOS, COUTE QUE COUTE, FAUT SE CHANGER LES IDEES." (Joël Egloff, in "L'étourdissement")

!!! Il y a eu une petite mise à jour de cet ajout à 12h13 le mardi 24/10)

Devinez quoi ? Ces dernières journées ont été super chargées, et j'ai encore environ 18 mois de retard dans mes "affaires courantes". Quelle tristesse, hein.
Heureusement, y'a eux :

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Brève visite jurassienne la semaine dernière, avec la frangine, mon beauf préféré, et quelques autres morceaux de famille, comme mon ptit neveu, ma ptite nièce. Arrivé juste à temps pour m'entendre dire quel salaud d'aîné que j'étais, à ne jamais parler de ma famille sur mon blog... Comment faire comprendre qu'il existe encore, quelque part dans le concept de "déballage online", une parcelle d'intime ? Dur. Alors voilà, pour ceux qui en doutaient, ou qui ne s'en doutaient pas, j'ai une famille, avec des frères (enfin, un seul), des soeurs (deux, carrément), des beaux-frères et des belles-soeurs, et plein d'autres trucs formidables, comme ça. Alors notez-le bien, parce qu'il y certaines choses que je ne vais pas répéter, et qui me regardent. Nan mais ! 8)

Ca me pose moins de "problèmes" de parler de l'arrivée du copain Laulau pour quelques jours, depuis vendredi, avec qui on peut parler disques sans se la mordre, parce que le gars Laulau, c'est quand même le seul mec qui est capable de me parler de disques magistraux, essentiels, formidables, mais que je ne connais pas, et ca m'énerve à tous les coups. Du coup, gros échange de plein de fichiers de bon trucs, et je vous vois venir : que du bon gros .wav, parce que j'ai des limites, qui sont, et ça tombe bien, les siennes aussi.

Samedi soir, après le taf, on passe par la case terrasse avec Jef et Balthouze, parce que putain, il fait presque bon, en tout cas, il faut super bon pour un octobre bisontin. Ensuite, dégustation de thé à la maison, avec Cécile puis Laulau qui nous retrouvent, et où Balth est à la théière.
Le lendemain, après avoir joué avec le chat schizo (et l'avoir nourri) de Nancy et Guillaume partis pour le weekend, j'étais décidé à aller me poser dans un parc quelconque pour profiter du soleil radieux et du climat tempéré, ainsi que de quelques bouquins sympatoches, mais voilà : le maître-thé de la veille rôde en terrasse avec Mehdi, Zo la chauve-souris nous retrouve et l'après-midi passe, très vite : dimanche à prendre le soleil et à boire des coups avec les copains, dimanche idéal, quoi.
Lundi, lectures, écoutes, et quelques courses (ah, les 18 ans d'une frangine, c'est pas facile, quand même), car demain, grosse bouffe à la maison, avec Drine, Laulau, Michel, Jef, Cécile... Je vous l'avais dit, ma vie est trépidante, hein.
Par contre, ce samedi, du beau monde à la lib', avec la présence de monsieur Hippolyte, auteur du récent Maitre de Ballantrae, chez Denoel Graphic : assurément l'un des cartons de cette fin d'année, la grosse, grosse classe.

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Et au moins 3 grosses dates de soirées pour les semaines à venir, c'est pas l'hystérie de septembre mais c'est déjà ça : Dijon avec une HipHouse party dans une semaine tout juste (petit rappel juste dessous, mais je vous invite à cliquer l'image pour apprécier le flyer en plus grand format), une date à Besançon dans 2 semaines avec La Cédille et plein d'autres bonnes choses, miam, et une soirée top-secret au Luxembourg en décembre, parce que mon homeboy Tristan est le spécialiste officiel des dates incroyables que t'y crois même pas... On en recause.

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Attention attention ! A la demande générale, et dans le registre "comme c'est intèrressant", un cliché impromptu de la bestiole qui se tape l'incruste un jour sur deux à la maison :

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Je vous avais prévenu, hein.

Alors sinon, quelques trucs en vrac :
- le gars Gino et son essai sur "Watchmen" d’Alan Moore et Dave Gibbons, dont on arrive encore à dire des choses, 20 ans après.
- "that damn marijuana", une news qui renifle bien bon, ma foi.
- pour rester dans l'action, "Military Hand Signals", un truc détourné comme on aime.
- live from Beirut, le blog de Mazen kerbaj, "free improvised music + comics + bombs + drawings".
- Donjon Pirate, là aussi du détournement (la série "Donjon" de Trondheim et Sfar), avec des tonnes d'auteurs oeuvrant dans un anonymat parfois approximatif. Initiative marrante, résultats parfois à la hauteur... Parfois moins.
- une pub datant de 1979, pour Pakistan Airlines... Fake ou pas ?
- sur youtube, une petite video les aventures de John Stossel et de la Comics Sans.
- Les Chroniques du Plateau, de courtes nouvelles rédigées régulièrement par Eduardo Luiz Ribeiro, un auteur à suivre.

Et sinon, y'a eu des lectures ? Ben tiens, ben pourquoi pas, vindzousss.

- "L'étourdissement" de Joël Egloff (Folio), un livre court sur le quotidien ordinaire et sans espoir d'un employé d'abattoir, dans un no man's land approximatif, coincé entre un aéroport et une décharge, et décrit avec autant de poésie naîve que de cocasserie et d'absurdité. Drôle au sens le plus corrosif du terme, une brêve lecture qui vaut largement le détour si l'on apprécie l'acidité de l'auteur de cette sympathique petite tranche de rêverie décalée.

- "La jungle" de Peter Kuper d'après une histoire originale de Upton Sinclair, paru chez Rackham.
Un nouveau Peter Kuper en français, c'est toujours une bonne nouvelle (il y a de fortes chances que j'ai pu parler de ses bouquins précédents de la même manière, l'oeuvre du gugusse me sidérant toujours à chaque fois que j'en découvre un peu plus...), et si "La jungle" n'a pas la classe absolue de "The system" (paru sous le titre "Le système" aux éditions de l'An 2), il n'en reste pas moins un livre qui mérite qu'on prenne le temps de s'en emparer, et d'en examiner la construction, les cases, les détails, la manière dont Kuper joue de sa technique favorite avec une maestria inégalée. Rien que pour ça, déjà...
il s'agit donc d'une adaptation d'un classique de Sinclair (pas le frangin Blanc-Francard, un autre, qui n'a pas fini à miauler de la soupe, lui), auteur américain du tout début du 20ème et qui a toujours oeuvré dans un engagement social qui lui permit de concilier habilement politique et écriture : des tonnes de bouquins très critiques (et ce, dès 1906) jusqu'à plus de 80 ans, dont "The Metropolis" ou "Boston", de nombreuses pièces et nouvelles, et une autobio (en 1964).
Comme à son habitude, Kuper ne fait pas dans la dentelle et raconte donc la destiniée d'un homme aux prises avec une suite d'évenements qui ne feront rien d'autre que de le briser, lentement, inexorablement ; le libéralisme, le capitalisme, et bien des cibles (faciles ?) sont esquintées sous les pochoirs de Kuper et le caractère classique de l'oeuvre de Sinclair lui permet d'en rajouter une couche, jubilatoire si le destin de Jurgis, lituanien exilé en Amérique, n'était aussi sombre.
L'histoire des workers de Chicago est ici racontée de manière brillante, parce que simple et limpide. Plus qu'une simple critique sociale et politique, "La jungle" devrait combler ceux qui attendent toujours un peu plus d'oeuvres engagées, de témoignages politiques acerbes. Il faudra ici adhérer à la mise en page et aux procédés graphique du grand, très grand Peter Kuper, auteur encore trop rare de par chez nous. Merci à Rackham pour ce nouveau bouquin ("La métamorphose et autres récits" d'après Kafka, c'était déjà chez eux).

- "Papa", signé Aude Picault, à L'Association, tient autant d'une sorte de rapport de thérapie que d'un hommage à une histoire terminée, celle d'une fille et de son père ayant décidé de mettre un terme à ses jours, comme on dit habituellement...
Dur d'appréhender et d'approcher une critique de ce bouquin comme une énième autobio, de par son sujet costaud... La surprise est de taille, Aude Picault s'étant surtout fait un nom en bande dessinée grâce à "Moi je", petit bouquin édité par les bargeots de chez Warum, et qui prenait le temps de déballer un peu de l'intime léger, fantaisiste et décomplexé de son auteur ; c'était drôle et bienvenu, plein d'humour, un nouveau petit croche-pied dans les grandes guiboles encore trop masculines de l'édition en bande dessinée, et ca tombait à pic.
Ce nouveau bouquin est donc aux antipodes du premier, avec pour seul point commun la jeune femme, cette fois aux prises avec une situation des plus tragiques, dont nul ne saurait sortir indemne, bien évidemment. Après lecture, une évidence : les choses qu'ont partagé Aude et son père semblent loin d'êtres terminées, quant à elles. Touchant, forcément, très dur, également, "Papa" n'est pas un bouquin comme les autres, et m'a vachement touché. J'aurais bien du mal à en dire davantage !

- c'est toujours dur de parler de livres faits par des copains, des gens du coin, ou des proches... Directement, on parle de copinage, de mauvaise foi... Pas grand chose à y répondre. "Ouais, c'est çaaaà", éventuellement.
"Anatomie de l'éponge", de meussieur Guillaume Long, aux éditions Vertige, se veut être un espèce de retour aux sources sur bien de points pour notre ex-stéphanois favori.
Retour aux sources, d'abord parce que Guillaume Long ajoute un troisième ouvrage à sa phase autobio-mais-pas-que, et toujours chez Vertige, qui avaient eu l'audace d'être les premiers à publier ce mec débarqué d'on ne sait pas où (et on aurait bien voulu ne pas le savoir, hin hin hin).
Et puis parce qu'"Anatomie de l'éponge" tourne en grande partie autour d'évenements, de faits, de rencontres et de bien d'autres choses qui ont marqué l'auteur, par le passé (lointain ou récent), au point qu'il ait eu envie de réaliser cet espèce d'inventaire d'influences...

Comme à son habitude, sortant du placard bien des détails que d'aucuns auraient préféré oublier (ou du moins garder pour eux), Long, une fois de plus, s'étale dans les descriptions concises de situations marquantes, qui auront finalement donné une chouette matière première pour le zozo ; souvenirs d'adolescence puérils dans l'idée, Guillaume en tire la moëlle nécessaire pour en faire de courts chapitres tragi-comiques, avec cet humour complètement con qu'on lui connait, et une vraie facilité pour toucher là où ca bouge, où ça grouille, où l'on se retrouve dans bien des cas.

Evidemment, qui dit souvenirs de môme, d'ado, dit génération.
Et forcément, les 20-30 ans se retrouveront avec peut-être davantage de facilité dans ce bouquin que les cinquantenaires, qui auront eu la chance, eux, de ne pas se prendre les Guns'n'Roses dans la tronche, dans un collège blindé de mômes en sweat Poivre Blanc. Les références socio-culturelles sont omni-présentes, et selon que l'on y se retrouve ou pas, on appréciera en conséquence.
Mais ! Mais ce serait réducteur de ne parler que des anecdotes débiles du bouquin, de cette seule approche : l'auteur fait preuve de quelques très bonnes idées, jouant, selon ce qu'il veut raconter, avec la narration, et n'hésitant pas à proposer parfois même un peu de sport au lecteur (eh, vous verrez bien, hein). Sur ce coup, les ceusses qu'avaient apprécié "Comme un poisson dans l'huile" ou "Les sardines sont cuites", ses deux premières bandes dessinées, seront comblés : c'est du Guigui comme on l'aime qui propose ce bouquin.
Le dessin, quant à lui, a évolué depuis ses deux premiers bouquins, ceux qui avaient lu son incursion jeunesse "Swimming poule mouillée" (paru à La Joie de Lire) le savait déjà : l'évolution graphique de Guillaume Long (qu'on imagine devoir aux nombreux commentaires "Oh, ca ressemble à Gerner" ou "oh, c'est tout petit"), pourra bousculer un peu ceux qui attendaient un troisième tome dans la même veine que les précédents : ce n'est pas le cas. L'auteur dessine de plus gros dessins dans de plus grosses cases, pour le plus grand bonheur des bigleux dans mon genre, en sacrifiant donc au passage une partie du charme que l'on trouvait à ses pattes de mouches. Au delà d'une évolution (toujours en cours, à n'en pas douter) graphique, une réelle satisfaction de retrouver son univers, que l'on pourra faire suivre par la lecture du prochain "Grand méchant huit", seconde bande dessinée jeunesse à paraître, comme pour le premier, à La Joie de Lire.

- "Luchadoras" de Peggy Adam, chez Atrabile.
La base véridique de l'histoire, rien que ça, c'est déjà corsé : depuis une quinzaine d'années, du côté de Ciudad Juarez (Mexique), plus de 400 corps de femmes mortes ont été retrouvées, et rien ni personne ne semble susceptible de mettre un terme à cete sinistre histoire ; à l'heure qu'il est, le ou les meurtriers courent toujours, ce qui fait de Ciuaded Juarez un véritable symbole à l'échelle mondiale de la manière dont la femme peut-être traitée, aujourd'hui.
Glauques à souhait, les élements qui peuvent donner des réponses aux nombreuses questions que l'on est en droit de se poser : une fois l'évocation des gangs et des serialkillers occasionnels passée, il faut donc envisager la triste réalité, et admettre que la violence conjugale et un machisme extrême (et quasi-culturel) peuvent être les raisons principales de ces meurtres.
L'histoire d'Alma, jeune femme "héroîne" de ce Luchadoras, permet à Peggy Adam de passer en revue les différents élements qui permettent d'envisager une aussi sordide situation ; les personnages qui gravitent autour d'elle (les hommes, la famille) ne la considérent jamais comme autre chose qu'un être humain au rabais (à part un européen, qui lui offre, le temps d'une relation, une aide malheureusement insuffisante), tout cela avec un naturel aussi effrayant que crédible, Peggy Adam ayant pris soin de dresser des personnages tristement réalistes.
Le dessin d'Adam ne convaincra pas davantage ceux qui étaient restés en dehors de ses deux précedents bouquins, "Plus ou moins... Le printemps" et "Plus ou moins... L'été". Son trait lourd et épais n'est pas allègé par le format de son bouquin, bien plus grand qu'à l'accoutumée. Je ne suis toujours pas sûr que son dessin soit valorisé par ce format, mais son histoire exploite très bien la pagination du bouquin, et lui permet d'offrir quelques séquences rudement bien fichues, de jouer un peu avec le découpage, et de nous balancer quelques compos super efficaces.
Au final, un ouvrage violent et rentre-dedans juste ce qu'il faut, qui, pour le même prix, met en lumière une histoire attérante. Damned, je lis que des trucs qui me plaisent en ce moment !

Voilà pour les bouquins.
Nan mais.

On air on radiojUne :
- récupéré la version vinyl de la compilation "Toxic" (merci Jef), des soirées parisiennes du même nom, à La Boule Noire, avec aux commandes Solo et Uncle O, avec des titres de Jel, Mike Ladd, Dabrye, Justice, Antipop Consortium, ESG, Revl9n...
Et un titre fabuleux des deux zozos à l'initiative du truc. Du béton, mon intro de mix du moment... Hum.

toxic !

- Jahcoozi et "Black Barbie", dans les tuyaux pour le prochain mix en préparation (stay tuned, comme disent les jeunes).
- Un petit coffret de Tortoise est sorti il y a quelques mois déjà, ca s'appele "A Lazarus Taxon" et c'est un petit boitier avec 3 cd d'inédits, de remixes, de relectures, et 1 dvd de videos et pas mal de live qui valent GRAVE le coup. Ca tourne en boucle ici, et comme à chaque fois que je me réécoute un truc du gang de Chicago, je me dis que Tortoise, c'est simplement mortel.
- Willie and the mighty magnificents, "the funky eight corners", 2 minutes sismiques, funk de '69 baby ! Idéal les matins de gueule dans le cul.
- un vieux mix made in Couleur 3 de la géniale dj Debra. Tout ça parce que je voulais vérifier les têtes de lecture de mon lecteur cassette, pour une sauvegarde de vieux trucs. Super fort, la misse Debra. Toujours à donf avec elle, moi... 8)
- Drop the Lime feat. Wayne Lonesome, "Tribute to the Tiger (Quickie mix)", pas très frais, mais en vogue dans ma salle de bains, et c'est déjà ça de pris.
- le nouveau Subtle, "For hero/for fool" (toujours chez Lex), une nouvelle démonstration des zozos de chez Mush. de l'Anticon pour les amateurs d'Anticon, mais pas que... A la hauteur du premier ? Je crois pas. Mais bien bon quand même, miam miam.
Et voilà.

Allez hop je suis parti.
A plus tard, peut-être.
Quoique...

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