6 février 2007

SCIONS DU BOIS.

Avant toute chose, un petit rappel pour préciser les prochaines dates concernant Le retour du Boogie, les petites soirées bisontines qu'on essaie de faire résonner ici et là...

Boogie time !

- mercredi 7 février, Le retour du Boogie cette fois du côté du bar Le Cousty, à Besançon, avec en prime les Res-KP (le collectif de breakers qui monte...) ; on investit un nouveau lieu grâce aux copains de Flexible Future, on espère que ca marchera, histoire de multiplier les lieux, les rendez-vous avec la faune bisontine...
- jeudi 22 février, dans le cadre du festival Génériq, au Cylindre, à Besançon : Le retour du Boogie ouvrent et ferment pour Amp Fiddler, Just Jack, et Airborn Audio. Grosse soirée en perspective...
Et histoire de prendre la température, une petite vidéo-teaser qui dure pas très longtemps, mais qui restitue presque correctement le trip...



Quelques autres dates se précisent aussi, mais nous en reparlerons alors...

Bon, et sinon, quoi de neuf ?
Et bien après une dizaine de jours de vacances à crapahuter à droite à gauche, la reprise s'annonce dure-dure, sans parler des 300 mails entassés dans mes boîboîtes : c'est fou comme se séparer d'une liaison avec le virtuel est de plus en plus difficile. Je suis pas prêt d'aller m'installer dans Second Life, moi...

Est qu'est-ce qu'on fait avant de partir en vacances ? Eh ben on trace à Angoulême, pour la grande partouze annuelle, pardi.
Après maintes péripéties concernant l'organisation (qui, pour la première fois de ma vie, fut impeccable de bout en bout, mais ça, vous vous en fichez, sauf si après un précedent trip charentais à mes côtés, vous restez traumatisé par une certaine nuit coincé à la gare sncf, par -10°), nous voilà donc partis en petit comité, Sandrina et moi-même, à traverser l'hexagone dans la tuture de l'infâme Berth, accompagnés, pour l'aller, de Loïca. Un voyage de presque 8 heures dans les pattes, mais un petit appartement agréable et tranquille à la clé, entre 2 séances d'initiation à l'agoraphobie...

angou2007berthdrinajune

Au programme : plein de gens à croiser, plein de trucs à voir, et quelques cartons des deux derniers numéros du meilleur fanzine bisontin du monde, le bien nommé L'affaire du Siècle tome 5. Comme précedemment raconté ici-même un peu plus tôt, le numéro 19 de fin d'année s'est pointé avec son petit frère, sobremment nommé "numéro 19bis", et distribué, comme à l'accoutumée, à qui voulait bien tendre la main, pour la modique somme de zéro euro. Autant dire que nous avions de quoi nous occuper durant ces 3 jours...

Et le vendredi, après un après-midi qui fila trèèèèèès rapidement (on croise plein de monde, comme le gars Ronald de chez Misma, avec qui je suis super content de pouvoir parler de bonne zique, bordel, on se dit "on se voit dans le weekend !", et en fait on revoit personne, classique), une visite chez nos hôtes qui allait tourner en vidage de bouteilles de pinot des Charentes (plus traître qu'il n'y paraît), Berth nous abandonne pour aller à une soirée avec ses copains punks de chez Groland, pendant que Sandrina et moi remontons, dans une neige verglacée, le parc du côté des Remparts de Beaulieu, bien réchauffés par le fourbe pinot. C'est plus de mon âge, ces conneries. Le temps de bouffer à l'arrache, et évidemment, tout est déjà plus ou moins fini, de la petite sauterie de L'Asso au pot avec Remi et les autres. L'année prochaine, on s'organisera (air connu).
On retrouve Berth alors que la nuit est encore jeune, et on rentre assez tôt, parce que demain, nous voulons faire la queue très tôt devant le stand Soleil, pour ne pas louper Crisse et Arleston. Non, je déconne.

Back to the festoche, le samedi matin.
Bon, je ne reviendrais pas sur la nouvelle répartition des endroits dédiés aux éditeurs, aux expos, aux petits évenements de cette nouvelle édition, tout a déjà été dit à ce sujet, par des gens plus concernés et mieux renseignés que moi. Néammoins, une des rares choses qui revenait presque systématiquement dans la bouche des éditeurs/exposants, c'était qu'il ne s'agissait pas d'une année record en matière d'affluence, l'espace éditeurs étant en dehors du centre, encore plus bas que le CNBDI.
Au moins, on pourra se dire que par rapport à l'année dernière ou "seuls" les petits éditeurs s'étaient vus coincés loin des zones fréquentées, tout le monde, cette année, se sera retrouvé à la même enseigne... A voir.

Dans une mesure moins restreinte, en ce qui concerne les prix remis aux soi-disants meilleurs ouvrages de l'année, l'édition 2007 aura au moins remis à jour quelques vieilles idées foireuses mais qui demeuraient en vigueur. Enfin, les meilleurs bouquins de l'année se voient donc reconnus comme étant bien plus que la somme d'un bon dessin et d'un bon scénario. Ca n'a l'air de rien, mais il était temps de faire comprendre aux gens qu'une des qualités premières de la bande dessinée, c'est d'être bien plus que celà, bien autre chose qu'un habile mélange. Bon, je doute fort que cette mesure soit accueillie partout avec le sourire, mais en ce qui me concerne, je crois qu'il s'agit d'une bénéfique petite évolution. Et puis je dois bien avouer que le résultat tombé samedi soir, alors que nous nous étions en train d'ingérer de gargantuesques portions de la cuisine locale, nous a ravis : NonNonBâ est assurément l'un des meilleurs bouquins de l'année, et le tandem Ruppert et Mulot mérite largement qu'on insiste sur les qualités des ces deux jeunes auteurs ; mais tout cela, je l'ai déjà étalé en long, en large et en travers ici-même, donc bon...

Ce genre de prix-récompense, c'est bon pour Cornélius (l'éditeur de NonNonBâ), c'est bon pour L'Asso (l'éditeur des bouquins de Ruppert et Mulot et de l'excellent travail fait sur Sergent Laterreur de Touïs et Frydman, prix du Patrimoine largement mérité), c'est bon pour Atrabile (l'éditeur de Lupus de Frederik Peeters, eeeeeeenfin primé...) car on sait que malheureusement, une frange du lectorat potentiel aura attendu qu'on parle de ces bouquins et qu'on les récompense pour aller y jeter un oeil de plus près... La curiosité est souvent un joli défaut ; espérons qu'un jour nous n'aurons plus besoin de ces récompenses charentaises pour voir les bons livres se vendre...
Et puis malheureusement, parce qu'il faut bien le rappeler, si un prix à Angoulême est toujours bon à prendre pour un éditeur, ce n'est pas non plus le coefficient multiplicateur à tous les coups ; les ventes seront au mieux boostées, mais rarement doublées. Il serait intérressant de connaître quelques historiques de vente, parce que là, je tire d'hâtives conclusions en rapport avec ce que j'ai l'habitude de voir dans mon métier chaque année, et avec les échanges entres collègues. Si quelqu'un a des chiffres et des courbes à communiquer, qu'il les envoie à statistiques-et-forces-de-vente@june-bizness-pognon.com, ca serait bien sympa.

Bon, évidemment, Angougou, ca n'est pas qu'un palmarès, même si celui de cette année est vraiment l'un des plus satisfaisants que j'eu l'occasion de voir... Alors, quoi d'autre ?

D'ailleurs, une petite précision, suite à une sorte de quiproquo survenu lors d'Angougou 2007 :
"Allo Retro ? C'est June. Je t'appele pour te dire que les planches de "Jouhoune Sfour" ont bien plu, on a fait tourner le fanzine à Angoulême et on a eu que des bons retours sur "tes" planches pas très sympa-sympa...
- Bien. Si c'est pour me dire ça que tu me passes un coup de téléphone, économise ton forfait, je suis au beau milieu d'une partie de Super Mario Kart.
- Euh, non, non, enfin, pas que ca, je te phone aussi parce que la plupart des gens ont pas trop compris où tu voulais en venir, et surtout, doutaient des extraits de phrases du vrai Joann Sfar que tu aurais isolé d'un canard, je sais plus lequel, à la fin de tes planches... En plus, le nouveau pseudo, "Jouhoune", je pense que les lecteurs ont cru que j'avais quelque chose à voir avec ça, alors que bon...
- C'était très clair, vos lecteurs sont des cons, je vous emmerde, et si je perds ma partie vous allez me le payer cher. Qu'est-ce que tu veux que ca me foute ? Tu veux que je t'envoie la page en question, pour les sceptiques ? Ils croient qu'on s'en prend à Joann Sfar par plaisir ? T'a qu'a changer de pseudo, espèce de nase ? Tu veux mettre la page sur ton blog pourri ?
- Euh... Si tu veux, ouais, pourquoi pas.
- Je te l'envoie quand je termine ma partie, si je termine ma partie un jour. En attendant, vous pouvez toujours aller vous faire mettre, vous, votre fanzine de merde, et vos lecteurs de merde.
- Ok ! Merci Retro.
- *Clic* tuuuuûûûûûttt..."


Sacré RétroMonkey. Pas encore publié ailleurs que dans le fanzinat, et déjà des caprices de star de l'underground.

joannsfar-polystyrene

Alors voilà, parce qu'apparemment tout n'était pas clair dans les pages de "Jouhoune Sfour" parues dans le dernier numéro de L'Affaire du Siècle tome 5 : le vrai Joann Sfar, entre 1 bon bouquin, 1 bouquin médiocre, et 2 déclarations foutrement dispensables (et c'est un lecteur plutot amateur du bonhomme, à la base, qui la ramène, là), a pris le temps de déblatérer quelques grosses conneries (mais si, mais si), dont une au moins fut d'abord publiée dans l'excellent magazine pluri-culturel Poly (anciennement Polystyrène). Dans ce canard (numéro 101, octobre 2006), il se laissa aller à un petit entretien qui fila encore des boutons à la (bonne) moitié de la profession, une nouvelle chouette variante de la salade niçoise. Ben tiens, moi je m'en vais lire les derniers récits nuls du Frémok de ce pas, tiens.

Ah, et dans le registre "C'était qui le Lewis des planches-pas-sympas-de-Jouhoune-Sfour dans le meilleur fanzine bisontin du monde ?", je tiens à avouer à la face du monde que samedi soir, dans une rue d'Angoulême, Lewis Trondheim, oui, oui, LE Lewis Trondheim, m'a fait le coup de la téléportation, ce qui, je dois bien l'admettre platement, m'a lamentablement vexé...
... pendant au moins 5 minutes, et surtout parce que l'infâme Berth m'a vanné 150 fois avec ça, parce que très vite, j'avoue que subitement, j'ai songé à l'immense respect que j'avais pour l'oeuvre de ce bonhomme (je n'aurais pas à convaincre celles et ceux qui consultent ce blog depuis assez longtemps pour le savoir), et je me disais que j'étais quand même bien con...
... parce que le coup de la téléportation, je trouvais ca à peine drôle dans le cadre de ses Carnets à L'Asso, mais j'osais imaginer, idéaliste que je suis, qu'il s'agissait d'une projection fantasmée du personnage, qu'il avait autre chose à foutre, et de manières plus drôle, plus incisive, que de taper ce genre de plans...
... parce qu'un auteur croisé à Angoulême, fût-il président de mes couilles, aurait pu avoir 5 secondes de patience avant de jeter son dédain-couroux-jenfoutisme-gerbant sur quelqu'un qui ne l'avait même pas sollicité (ca m'apprendra à vouloir refourguer le fanzine aux mauvaises personnes au mauvais moment, ceci dit, mais pourquoi diable Obion et Gally -à qui je refourguais légitimement son exemplaire du fanzine, collaboratrice qu'elle est- étaient dans la même rue que nous à cette heure de la soirée, hein ?)...
... parce que lorsque je pense au temps que je passe, quasiment chaque jour, au taf, à vanter les mérites de l'auteur (pas de l'homme, je vous vois venir...) à un lectorat que nous n'avons de cesse de faire grandir...
... alors je me dis que je suis peut-être très susceptible (ce qui est largement vrai), mais surtout que Lewis Trondheim, l'homme aux blagues les plus drôles du monde, se passera largement de mes services en ce qui concerne sa promotion, dont il n'a de toutes manières plus besoin depuis bien longtemps.
Sur ce, les copains pourront venir me vanner à loisir sur cet épisode franchement nul, parce que je dois bien le mériter, mais que personne ne vienne me demander mon avis sur ses prochains bouquins, que je ne lirais pas, c'est pas de ma faute, je suis très soupe au lait, mais surtout très fatigué des fatiguants du petit monde de la bande dessinée. Ca ne changera pas sa vie, mais moi ca me permet d'assumer mon intégrité à la con (Berth, tais-toi)... Putain, j'espère que même sans les textes, je vais comprendre les Donjon Monster à venir, et puis les Potron-Minet à venir du gars Gaultier ! 8)

Bon, un peu plus tard dans la soirée, il s'avère qu'une fois de plus, les samedi soirs à Angoulême, c'est super nul. Entre la grosse teuf de chez Blénat, la foire aux porcinets du côté de l'Hotel de Ville, et les plans "off" ou l'on se retrouve à 4, il y a toujours un côté "j'aurais pu mieux faire de mon samedi soir"...
Avant de finir au bar le plus proche, petite tentative du côté de l'Hôtel de Ville, mais très vite, mission impossible (trop de monde, etc). Juste le temps de croiser et de féliciter Frederik Peeters et Daniel d'Atrabile (putain, il était quand même temps, merde !), de féliciter aussi les zozos Ruppert et Mulot, et hop, trop de monde, pas de place, hop, basta. Au bar, pot avec quelques connaissances virtuelles et moins virtuelles, et très vite, coup de fatigue ; c'est qu'on est plus tout jeunes, ma brave dame ! Martin-Everland-Vidberg, déjà vieil auteur online et récemment édité chez Delcourt (mais aussi originaire des environs de Besançon), m'indique un auteur dont je lui avais vendu un bouquin en VO et qui est également publié chez Shampooing ; 5 minutes avant de partir, je salue donc Aaron Renier, apparemment aussi sympa que son "Spiral Bound", tellement mal intitulé en français que j'ai déjà oublié son titre... Bref. Après tout ça, c'est bien joli, mais nous on est à côté d'Angoulême, alors bon... Feu.

Bon, déjà, à Angoulême, il y a au moins 2 types d'évenements autour desquels mon séjour s'organise : les expos, et les rencontres internationales. Au programme donc, il me fallait impérativement trouver le temps d'aller voir les expos Woodring et McGuire, ainsi qu'aller aux rencontres internationales avec Woodring, avec Burns, avec Jessica Abel et Blutch...

Le vendredi, donc, nous étions ravis d'arriver tôt pour aller écouter dès 14h30 monsieur Charles Burns, qui était l'un des invités des rencontes internationales. Evidemment, le temps d'arriver sur Angoulême, de trouver le chemin du site principale, puis une place de parking, puis de localiser les arrêts de bus et les itinéraires pour rejoindre le centre (et l'espace Franquin des rencontres), et Drine et moi arrivons à la fin de la discussion, juste à temps pour entendre les derniers échanges entre l'invité et le public, qui signifie l'issue de la rencontre. Quel dommage !

angou2007burns

Néammoins, il était hors de question pour la brune à mes côtés d'en rester là. Il fallait aller dire à Burns que "l'on adore ce qu'il fait", et cela nous permit d'échanger quelques mots avec le bonhomme, à la toute fin ; rien que pour cela, les 8 heures de route étaient déjà amorties, si j'en crois la grifouille faite par le maestro sur l'un des BlackHole de la fille. Au milieu de quelques fans, elle lui tendit un Pentel (les feutres-pinceaux rechargeables), et Burns, amusé, amorça alors un début de conversation... Sachant que pour elle, il y a Burns, Doucet, Baladi, puis, loin derrière, les autres, inutile de dire que le weekend commençait bien pour elle...

Dans l'un des nombreux bus qui faisaient office de navette entre les différents points du festoche, nous croisons Big Ben et Juhyun Choi, à peine le temps d'échanger quelques zines contre le Zinorama, feuille de choux recensant la sélection officielle du prix de la bande dessinée alternative de l'année, ainsi qu'une liste des stands de l'espace alternatif... Confirmation de l'arrivée du Comix Pouf (pour lequel j'aurais voulu avoir le temps de finir, avec RetroMonkey, une petite histoire toute gentillette sur l'écologie selon FuturopoBis, à suivre ici ou ailleurs...), dispo sur le stand du Groinge : parodies et foutage de gueule en tout genre, le petit milieu tellement sain de la bande dessinée mérite bien ça. Et une spéciale dédicace à Gilles Ratelier, le célèbre secrétaire-comptable de l'ACBDBDBD... Et au passage, hop, le dernier effort de Fafé, les semaines 25 & 26 de son "16h45". Je parle même pas des badges super-pro de Fafé, qui m'ont calmé grave dans mon envie de noyer Angoulême sous mes badges débiles. C'est vrai, les épingles foireuses de la machine à badge Bandaï ne tiennent pas la comparaison avec les Groinge, il faut reconnaître la classe où elle est... 8)

Mais aussi énervés puissent-ils être, les rebelles de Nice faisaient pâle figure face à la branche armée de FLBLB, pestant depuis leur petit QG cossu, installé au coeur de la vieille ville... Le petit salon des éditions FLBLB, rue de la Cloche Verte, servait de repère à Grégory Jarry, Nylso, Rémi Lucas, Otto T, Nicole Augereau, et à toute leur clique de sales extremistes. Déjà, dès le premier soir, il était impossible d'errer sur les haut-plateaux charentais sans tomber sur une affiche de "Ségolène Royal au festival d'Angoulême" ou de "Nicolas Sarkozy au festival d'Angoulême" (pour les bisontins, rendez-vous dans mes chiottes)... Et comme si cela ne suffisait pas, à peine arrivé au pot de sabordage de L'Eprouvette proposé par L'Asso, le vendredi soir, je me retrouvais avec dans les pattes le petit quotidien édité spécialement pour le festival, et là encore, subversion graphique et provocations parodiques...

On croise aussi les gens de l'Institut Pacôme, de braves strasbourgeois cependant bien à l'ouest quand ils le veulent. Parmi eux, l'inaltérable Sylvain-Moizie, déjà acclimaté au principe des "24h de la bande dessinée", me propose la version papier (quelle réactivité, ces alsaciens) de son exercice de la veille, à savoir la réalisation d'une petite bande dessinée de 24 planches en moins de 24h... "Action & théories enfin réunies ! Les joies simples" est une des plus belles réussites de cet atelier dont les résultats doivent etre consultables online par là...

Du côté de chez 6 Pieds sous Terre, à peine le temps de déranger le Bouzard dans ses oeuvres (il fallait le voir expérimenter le hachurâge dans une dédicace pour un jeune gars qui peinait à dissimuler son enthousiasme...), à peine le temps de nous assurer qu'il reviendra bien dans nos contrées pour promouvoir le troisième tome de son "autobiography of me" (parce qu'un Bouzard en tournée marketting, c'est du lourd, les cocos), à peine le temps de se rendre compte qu'il nous avait déjà refourgué, tout droit sorti des limbes bouzardiennes, un exemplaire d'un vieux numéro de "Caca bémol" (le numéro 10 , 10 ans déjà...), son-petit-canard-rien-qu'à-lui, ou l'ont pouvait croiser Ambre, Druilhe, Moulinex, Besseron, X90 ou Larcenet, entre autre... Qu'est-ce qu'il est sympa, ce Bouzard. Bon, il reste un gars de taille modeste, mais qu'est-ce qu'il est sympa.
Toujours du côté de chez 6 Pieds, à peine eu le temps d'exprimer ma grosse satisfaction à LL de Mars, suite à la réception, à la lib, de son dernier ouvrage, gros oeuvre autour des Chants de Maldoror de Lautréamont, qui se distingue des pavés soi-disants soignés sur bien des points : d'abord, il faut se laisser soulever par la qualité du dessin de LLDM, dont la classe résonne à chaque trait. Ensuite, ce bouquin a été réalisé avec aux manettes adjacentes un personnage pour qui les termes habillage, approche de groupe, ou lettrine signifie encore quelque chose : j'avais croisé Alain Hurtig, l'autre responsable de cet ouvrage, dans une autre vie, où j'étais encore photocompositeur-maquettiste (aaaaah, l'on parlait davantage de Berthold que de X-Press à l'époque, les jeunes, mais vous pouvez pas comprendre, ah ca c'est bien vrai, ça), et voir ce type d'ouvrages débouler dans le rayon, aujourd'hui, quelle satisfaction... Un bouquin dont je reparlerais plus tard, tant il se distingue de tellement de choses, dans son idée, dans sa conception, comme dans son audace.

Bon, même si la plupart des bouquins sortis en cette fin janvier seront à la librairie quand je reviendrais de vacances, je rentre quand même avec quelques bouquins glânés ici et là. Je parlerais de la plupart d'entre eux dans les semaines qui viennent, mais je pense que Cà et Là, avec la traduction française du bouquin de Brian Fies, part avec une bonne longueur d'avance dans l'actualité : les fumeurs qui sont gâvés par cette nouvelle réglementation pourront toujours s'aider de ce bouquin pour abandonner leur précieux petit paquet. Ou pas.

Plusieurs descentes sur les stands des éditeurs, des micro-éditeurs, etc : chez Bries, grosse razzia, malgré une distribution française assurée par le Comptoir. Plusieurs tout petits livres, et puis, pendant que j'y étais, quelques plus gros, comme le premier "Book of hope" de Tommi Musturi, déjà croisé du côté de chez Boing Being (forcément...), notamment, et un "vieux" Wind, l'anthologie de chez Bries.

Québec était présent(e) aussi, avec un joli petit stand aux couleurs des 400 Coups et de Mécanique Générale. Quelques échanges rapides avec Jimmy Beaulieu, ancien résident charentais et figure de proue de la scène québecquoise, juste le temps de repartir avec le catalogue Mécanique Générale 2007, qui contient au passage un très rapide petit historique de cette clique qui vaut le coup d'oeil. Et même plusieurs, ne soyons pas avares.

Une fois de plus, la scandinavie s'était déplacée jusque sur notre west coast, ouaich, et une fois de plus, j'éclatais mon découvert bancaire... Qu'à cela ne tienne, de jolies petites choses comme le "Strawberries" de Kaisa Leka et le "The way out" de Jyrki Heikkinen, soit 2 petits exemplaires de la série des petits Minipulu (de chez Asema), finissent dans mon sac, avec un Glomp (le collectif finlandais de chez Boing Being, avec l'excellent Tom Gauld, Jeffrey Brown, Kevin Huizenga, Sara Varon, Mahler...) que j'avais manqué... Et puis un joli vinyl de Suurin Onni, que j'ai acheté, je dois bien admettre, les oreilles fermées mais surtout pour la pochette signée Musturi, et qui est tout simplement magnifique. Encore du Boing Being, cette fois sur le versant sonore de l'éditeur. Respect.

Sur le stand de Kramers Ergot, je tombe sur Alvin de chez Buenaventura, qui... me remet via le blog ? Damn. Il s'agit là d'un de ces moments de gloire intense et d'ultime reconnaissance et... Hum, pardon, je m'emporte. Petite discussion avec le bonhomme, qui en l'espace de quelques toutes petites années, s'est déjà fait une place d'éditeur incontournable du côté de l'amérique du nord, tout simplement. Un catalogue excessivement bonnard, une approche qualitative au niveau de la production qui fait mourir de honte pas mal de gens, et une acuité quant aux créateurs qu'il croise, font de Buenaventura un putain de dealer de bonnes choses, quelque chose comme Fantagraphics meets Drawn & Quarterly meets Kitchen Sink, version 2000's. Proposant la plupart de ses bouquins à la librairie, je déplore qu'il n'eut pas davantage de petits objets éditoriaux plus difficiles à trouver ici-bas, mais ma douce trouve quand même le moyen de lui extirper une litho d'Anders Nilsen assez rare, que j'avais déjà reperé lors d'Angoulême 2005, et que je regrettais de n'avoir pas acquis... Erreur réparée, et le beau tirage attend un encadrement à sa hauteur, slurp, oh oui, rhâââ... Hum. Et parce qu'Alvin est un gars de bon goût, il s'est empressé de me demander un second exemplaire de L'Affaire du Siècle tome 5 numéro 19bis, lorsqu'il vit que le bouquin de Johnny Ryan, "Comic Book Holocaust", y était cité. Pffffff. Comme si cela ne suffisait pas, il emballe ses bouquins dans des sérigraphies-publicités de Sammy Harkham... re-pfffffff.

Bart Pinceel, qui redonne tout son sens au mot "importateur", avait sur son stand pas mal de saloperies dignes d'intêret, évidemment. Cela faisait déjà quelques commandes passées chez Fantagraphics sans que je ne pense à ajouter un vieux "Jim" de Woodring (décidément...) qui manquait dans mes étagères déjà blindées, hop ! C'était dans les cartons de Bart. On va pas se gêner, hein... Et parce que tout cela n'aurait pas suffit, quelques recueils divers et variés, ainsi que diverses babioles pour ma douce (du Yoshitomo Nara, c'est imparable...), bref, plein de lectures inédites.

Croisés le dimanche matin, alors que tout le monde sollicitait Jean-Louis de Cornélius (à mourir de rire -ou de chagrin-, la sélection d'extraits de NonNonBâ dans la presse du matin, avec -en gros-, les raccourcis les pires, les extraits les moins représentatifs du livre, bref, du chouette boulot), quelques sympathiques échanges virtuels prenant soudainement forme... "Salut, t'es June, non ?", merde, ca fout presque mal à l'aise ! Heureusement, ne tombant que sur les bonnes personnes (Lemon12, Sara de DSCGS, JP du Contingent, Thyuig de Bulledair...), je passe une fort agréable dernière journée, à tomber sur des gens qui me refourguent quantité de fanzines (tous bien mieux imprimés que le meilleur fanzine bisontin du monde, je vous le concède), et bien d'autres choses. Alors que je regrettais que le copain Fred n'ai pu se joindre à nous comme initialement convenu, je tombe sur une délégation lyonnaise (si on peut assimiler Lucas Méthé, depuis son quartier général charentais, comme étant lyonnais), devant L'Asso, en train de vanter les mérites d'une relecture du Klass Katt de Gunnar Lundkvist... C'est vrai, putain ce que c'est bien, Lundkvist, merde... bref. Lyonnais, disais-je, ah oui : je rencontre ainsi Gabriel Dumoulin, qui me refile quelques exemplaires de la revue littéraire ACD. Sur le coup, je n'ai pas tilté, mais il s'agissait bien d'Ambition Chocolatée et Déconfiture, et si ces gens tiennent le rythme qui à l'air d'être le leur depuis pas mal de temps (le numéro 54 de fin 2006, ainsi qu'un second #54, "en compagnie de Brigotte Giraud"), moi je dis "Lyon, c'est cool". Quelle démonstration de gens de bon goût ! Enfin, si on me demande mon avis, hein. Pour le #55, carte blanche à Boris Bukulin.
Entre deux bulles, je croise aussi le gars Phicil, avec qui on va tenter de trouver un créneau pour une viste bisontine un de ces 4. On croise aussi le gars Chabouté, installé depuis déjà quelques mois pas très loin d'ici, en tout cas, assez loin de son Alsace habituelle, et qui n'en finit pas d'avoir de super échos sur son Landru. Moi, j'aime bien croiser Chabouté ici ; ca fait un courant d'air humain dans ces bourrasques de gens plein d'attitude. Bref.

Concernant les rencontres internationales, j'ai déjà évoqué celle avec Burns, le vendredi.

Le samedi, nous avons assisté à celle avec Jessica Abel et Blutch ; j'ai toujours des doutes sur ce qui a motivé cette double-rencontre, et je pense qu'un temps de rencontre complet consacré à Blutch n'aurait pas dérangé l'audience... Les propos de Jessica étaient interessants (plus que jamais, je me dis que son "ArtBabe" méritait peut-être déjà qu'on s'y attarde, plutôt que l'on vante "La Perdida" comme étant son meilleur bouquin) (ce qui n'est pas le cas, chez moi), mais tout dans le discours, l'attitude, et les mots de Blutch, donnaient envie de prendre le temps d'écouter le bonhomme, habité comme jamais, visiblement pas très à l'aise avec le fait de se coltiner de la sorte, ou alors, trop désireux de de donner certaines choses, d'en garder d'autres, en tout cas, très humain, avec l'apparence d'un mec tout sauf calculateur, très spontané et vif, même dans ces absences passagères, ces blancs où l'on sentait l'auteur se demander comment poser des mots sur des concepts, des idées, des ressentis... Blutch, ouais, Blutch... C'était bien, cette rencontre.

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Et puis quelques heures plus tard, triple rendez-vous, avec Touïs et Frydman ("Sergent Laterreur") et Jim Woodring (qui ça ?...), qui enchainaîent derrière la rencontre avec Alison Bechdel et Fabrice Neaud. Le temps de rencontrer briévemment/croiser le camarade Stéphane du AAAblog, qui s'est probablement très bien sorti d'un exercice auquel je n'aurais pas eu la chance d'assister, d'échanger 2 mots avec le sieur Fromental (qui court toujours autant, quoi de plus naturel à Angoulême ?), avec le sieur François Ayroles (dont personne ne parle assez sur cette planète, je le redirais jusqu'à ce que cela soit rectifié), et avec le sieur Menu (3 auteurs édités à L'Asso pour une rencontre, on en redemande), et hop, c'est parti.

Les univers de Touïs et Frydman cohabitérent donc avec ceux de Woodring, et je pense ne pas me tromper en disant que tout ce petit monde a passé un bien bon moment, tout comme un auditoire qui en redemandait aussi.

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Je pourrais parler encore sur 12 pages du monde acidulé et incroyable de Woodring, mais je resterais sur la petite conversation de fin de rencontre, où sa femme Mary, auprès de qui je m'étais présenté (à plusieurs reprises, j'ai commandé des livres, des objets à Woodring, et c'est souvent Mary qui s'occupait des expéditions, et qui se souvenait de "Besançon"), me proposa de rencontrer ce créateur qui occupe une place très importante dans mon petit panthéon personnale de la bande dessinée (pouuuaah, quel triste raccourci !) ; j'eu donc la satisfaction d'échanger quelque peu avec Jim, homme charmant, courtois, et très content d'e^tre accueilli de la sorte... Une fois de plus, j'ai du passer pour un fan de base, mais qu'importe, car sur ce coup, c'est réellement ce que je suis. A peine le temps d'encourager l'auteur dans ses travaux à venir, que je scrute déjà, et il est temps de laisser ces bien bons moments se terminer.
Alors que Touïs et Frydman, tous deux passablement intrigués par le monde à peine entrevu lors de cette rencontre, héritérent du petit DVD produit par les japonais de PressPop, ce sympathique Jim m'offrit un petit pack de ses petites cartes. Evidemment, le regret de ce type d'évenements, c'est que j'aurais voulu prendre le temps d'expliquer aux deux auteurs que la découverte, via L'Asso, de leur gros oeuvre, fut un moment fort de mon année de lecteur, la présence de Woodring à nos côtés, auteur rare en nos contrées, eut tôt fait de monopoliser les attentions... Frustration !

Et les expos dans tout ça ? Eh bien, pour rester avec Woodring, belle satisfaction de découvrir les planches originales, sur plusieurs époques de sa carrière.

angou2007woodringoriginal

Les élements originaux étaient nombreux, il y avait de quoi se régaler. Plusieurs reproductions, évidemment, et l'évidente collection des jouets que l'homme dessina pour plusieurs producteurs durant ces dernières années.
Projections de vidéos, de montages, des crayonnés, des encrages retouchés, corrigés, et surtout, surtout, donc, des planches originales de Frank, sans l'ombre d'une seule intervention numérique, ce qui est fascinant lorsque l'on observe le résultat à l'impression comme sur l'original : des couleurs de malade, j'ai rien d'autre à dire.

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Du boulot exceptionnel, et qui valait le détour.

Second passage au CNBDI, pour tomber sur une expo de Richard McGuire, qui, me semble-t'il, méritait mieux que ça. De nombreux tirages numériques grand format très chouettes, certes, mais très peu de choses sur la manière dont McGuire conçoit ses travaux, même en admettant (ce dont je doute fort) qu'il ne bosse plus que sur ordi...

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Il y avait bien quelques choses très sympathiques (je suis très amateur des travaux de McGuire, ca me donnerait presqu'envie d'écouter du Liquid Liquid rien que d'en parler...), mais on aurait voulu observer davantage de recherches, de croquis préparatoires, de crayonnés... McGuire est un auteur qui passe pas mal de temps sur ses storyboards, il aurait été fort sympathique de pouvoir observer cela, entre autres choses. Réduire l'oeuvre d'un créateur en course permanente avec les outils qui l'entourent, incapable de s'en tenir à un seul registre, à quelques agrandissements, c'est très frustrant, mais peut-être suis-je exigeant.

Les gens de Morvel et Chococreed avaient un pied sous la bulle des éditeurs, et un autre en plein centre, à la chambre de commerce et d'industrie. Bon, je dois bien avouer qu'aller voir une expo dans une chambre de commerce et d'industrie, ca m'emballait pas, sur le principe ; d'ailleurs, je n'y suis pas allé. Sandrina a rapporté moulte t-shirts, posters, après avoir discuté un peu, du côté des éditeurs, avec Mélanie Allag, de chez Morvel, et je crois avoir cru comprendre que j'ai du louper quelque chose...

Nous sommes allés aussi faire un crochet par l'exposition "Dieux et idoles", cachée à l'Office de Tourisme, et où des planches originales des auteurs ayant collaboré au collectif du même nom (édité à La Boîte à bulles) étaient exposées. Assez cheap, et un peu coincé dans un espace restreint, nous avons juste pris le temps d'apprécier le trait de certains auteurs qu'on aime beaucoup, en regrettant une fois encore le manque de moyens, et puis nous avons tracé du côté de La Halle aux Arts (à deux pas du CNBDI), l'infâme Berth nous trainant à l'expo "Ni dieu, ni dieu", c'était d'ailleurs amusant, ce passage d'une expo à l'autre... Ici, les moyens n'étaient guère plus conséquents, mais qu'importe, c'etait le propos, et l'urgence décelables dans cette impressionnante collection de dessins de presse, qui primait. La crème, rien que la crème, pour une expo rentre-dedans, juste ce qu'il faut. Amusant aussi, les dessins de Sandrina à la première expo, ceux de Berth (plus nombreux, mais la carrière de Berth, auteur bientôt sexagénaire) à la seconde... Mazette, j'ai fait le voyage en VIP sans m'en rendre compte... 8)

Voilà.
Il y a probablement des tonnes de choses que j'oublie, mais en 3 jours, on croise tellement de gens, on court après tellement de choses...

Les prochaines étapes ? On attend des nouvelles de Bourg-Les-Valence, mais on prend d'ores et déjà rendez-vous pour fin mai-début juin, du côté de Rennes, pour la 6ème édition de Périscopages, avec notamment Thomas Ott, David Scrima, Lisa Mandel, une expo Hara-Kiri...

Après ce périple au joli pays de la bande dessinée, une petite pause s'imposait : quelques jours à la campagne, dans le tout récent home de maman et Marco, avec une bonne partie de la famille, et j'ai l'impression d'avoir fait le plein pour 6 mois. A la base, ca devait être une journée dans le Jura profond (le vrai, le beau, pas la morne platitude bassement industrielle des origines, ah ça non), et c'était tellement cool qu'on est rentrés 3 jours plus tard.
Au programme : ballades en pleine campagne, découverte de l'animal dénommé "cheval" avec la petite nièce, soirées jeu à la con en famille, pour Sandrina, un atelier "500 mètres haie" avec le chien, bref, on souffle, on prend le temps d'écouter le vent dans les arbres, et de regarder fondre les restes de neige sous le soleil clément de ce début février.

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On air on radioJune :
Une fois encore, pas le temps, je reposterais quelque chose dans les jours qui viennent, promis... Si, si. 8)
En attendant, le 4ème programme de RadiojUne pour Autobiogriffue arrive d'un jour à l'autre là ou vous savez. On y trouvera pêle-mêle du jazz polonais de 1969, un scientologue plus talentueux que Sarko et Tom Cruise réunis, la scéne afrocentriste de Detroit des 70's, Jamie Lidell et Gonzales together, une starlette de la scène reggae-soul circa 71, du funk strictement contemporain, une chanteuse française dont la sensualité devrait passer au travers de vos enceintes, un japonais qui fait du gros hip hop, et quelques autres trucs. 15 titres, demandez le programme sur autobiogriffue...

Bonne semaine, à bientôt, ou pas.
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