11 mars 2008

"Air Rev" is your new bicycle.

"Pas de familiarité, de la tenue, respectez les gens, vous êtes les représentants de l'état, vous devez avoir une éthique, être exemplaires. Respectez les autres et vous serez respectés. Je sais qu'on vous insulte, mais on ne combat pas les voyous avec les méthodes de voyous." (le nain détestable, novembre 2007).

Eh ! C'était la fin du festival GéNéRiQ ce weekend. Je suis allé voir AntiPop Consortium, qui passait à Belfort, à la Poudrière, avec Laulau, Guy-Mich et Dada. C'était vachement bien (j'esquive brièvemment la prestation de Faso Kombat, moi j'ai pas adhéré du tout du tout). APC passait à Dijon le lendemain. Malgré un taux de sommeil journalier proche de que dalle ces derniers jours, ben j'ai craqué et remis çà, cette fois avec Sté, Lala et Narqo. La-bas, on a retrouvé Picon Jef, Alex, Alcor, Flo, Ornella, et quelques autres, pour ce qui fût sûrement ma meilleure soirée du festival.
Alors, qui de cette reformation ? On se souvient que le meilleur groupe hip hop de la fin du siècle dernier avait opté pour plusieurs projets paralèlles, et que ces dernières années, nous avions perdu espoir de les recroiser ensemble : High Priest et M. Sayyid, entre deux projets persos, avaient lancé Airborn Audio, et Beans tripatouillait la bleep music du côté de chez Warp, notamment.
Alors lorsque j'ai entendu parler de cette reformation, évidemment, j'étais au taquet : ceux qui me connaissent (ou me lisent) savent combien APC a été un groupe important pour moi. Une prestation scénique avec 5 ou 6 personnes ? Damned. Qu'est-ce que c'est que cette histoire... Et avec quoi se faire une idée ? Avec "Volcano", seul titre nonchalemment balancé sur leur page myspace, pour justifier cette reformation ? Merde, c'était un peu court, ca sentait limite mauvais... En tout cas, j'y allais surtout par acquis de conscience, je dois bien l'avouer.
Rejoints par leur "un peu plus que simple ingé son" Earl Blaize, épaulés par un clavier spécialisé dans les fréquences de basse, la formation live du nouveau APC a rempli sa mission : faire se rappeler aux gens présents qu'ils ont une responsabilité dans l'histoire du hip hop tel qu'elle s'écrit en 2008. Leurs envolées breakbleep minimales, leurs expérimentations dans les superpositions de fréquences qu'on croiraient dûes au hasard, leurs beats faussement simplistes mais foutrement bien placés, tout cela était au rendez-vous. Une belle cohésion, même si à 5 zozos sur scène, les pains foutent davantage la merde qu'à 2 (je pense notamment aux prestations scéniques de Airborn Audio d'il y a quelques mois). Et lorsque les mc's prennent le micro, c'est encore là que l'alchimie déborde et envahit l'espace qu'il y a entre nos deux oreilles : hip hop mental mais jouant directement sur votre sens du headbang, cohérence dans les microexcursions spoken provoquant un engouement immédiat même sur les moins anglophones (car il faut suivre leur débits, surtout aux deux plus petits des ce trio de fabuleux lyricistes), bref : tout pour finir dans un état de bonheur avancé.
Evidemment, lorsque vous êtes au premier rang d'un public qui semble dans sous ses états (d'après ce qu'il reste de ma colonne vertébrale en tout cas), que l'un ou plusieurs de vos artistes favoris vous reconnaisse stimule encore davantage votre sentiment de satisfaction. Ben ouais, je me fiche gentimment de ma petite voisine et de ses posters de Tokyo Hotel, mais mon mode "groupie à la con" n'est pas dégueu non plus. Anyway : discuter quelques instants avec les mecs, après le concert, me fait encore plus espèrer la sortie d'un prochain album. Il y a du très très lourd dedans. Si tout va bien, ca va défoncer sévère. Ah ouais, et puis je suis parti avec un cd d'unreleased qui comporte un peu de tout, mais comme d'habitudes, quelques fulgurances... APC ! APC !
Ah ouais, il y avait The Carps, aussi, ainsi que Cool Kids, mais je focaliserais sur Galactic, funky band from New Orleans, qui envoie sec sans pour autant renouveller totalement le genre hein : ca joue très bien, bien rond, ca groove chiadé mais c'est surtout lorsque le gentil Chali2Na (ouais, la voix la plus grave de Jurassic Five, c'est lui) ou encore Boots de The Coup montent sur scène et prennent le micro avec eux que la machine se met en branle. Il est relou, Chali2Na : même si scéniquement il en fait un minimum, son flow et son timbre de voix suffisent pour tout défoncer.

Bon, pas tellement eu le temps de lire, là, mais bon.
- "Groenland Manhattan" (paru chez Delcourt) est un livre joliment dessiné, et probablement plein de bonnes intentions, mais malgré un sujet et une manière de faire plutôt valable, on reste totalement en dehors de cette histoire, malgré quelques bonnes idées, dur d'être autre chose qu'un distant spectateur du tragique destin de ce jeune Inuit... Le rythme et le découpage ne m'ont séduit des masses non plus, peut-être que cela s'explique ainsi. Ou alors j'ai tout simplement pas accroché... Bon, tant pis.
- Séance relecture/rattrapage : lu "Hey Nostradamus", un Coupland sorti en poche. Vachement bien, http://www.blogger.com/img/gl.bold.gif
insert bold tagsen fait. Je le classe illico #2 au classement de "mes Coupland favoris". Si, si.
- le dernier Placid paru à l'Asso, soit une année de dessins quotidiens à la Placid, se déguste tranquillement. Je pense à ce journal, donc, et je me prête à imaginer ce que sera l'un des prochains bouquins à paraître chez Buchet-Chastel : Anna Sommer reviendrait flatter nos pupilles (en tout cas les miennes... mais je connais quelques autres fans de la demoiselle, hein) pour une sorte de journal en bande dessinée. Eh ben vivement que ca sorte, voilà tout ce que j'ai à dire.

Suis allé voir le dernier Gondry, "Soyez sympas, rembobinez".



"La science des rêves" m'avait laissé un goût de je ne sais quoi, et j'en étais arrivé à la conclusion que j'aurais adoré voir cette histoire adaptée dans un format plus court, beaucoup plus court. la couche de bonnes idées gondriesques ne suffisait pas à enrober une matière un peu fadasse, je m'étais fait un peu chier, alors que Gondry, c'est comme la Ben & Jerry, c'est forcément bon, et souvent trop court. Etrange sensation, je m'en souviens bien. On avait une belle démonstration de bricolage comme à l'accoutumée, mais au niveau du déroulement du scènario, de la mise en scène, ca peinait un peu... Caché sous un format plus court, j'aurais adoré. Alors le nouveau donc, j'y allais prudemment... Bon, ben il est bien ce film. Pas parce que cet idiot de Jack Black y est plus drôle que jamais, ni parce que Mighty Mos défonce tout ; non, les deux acteurs principaux servent très bien le scénar, sans trop en faire (limite pour Black, mais ca reste ok). Le scénar ? Eh bien ca se corse, enfin : Gondry arrive finalement à nous proposer une histoire hautement fédératrice, car moins omnubilé par ses fantasmes souvent emballants mais par trop personnels, tellement habités... Ici, rarement son sens du bricolage et de la trouvaille visuelle (systématiquement ultra-cheap mais ô combien charmante et bienvenue) auront autant servi l'histoire, et c'est pour ça que "Soyez sympas..." est peut-être le film le plus réussi de Gondry (oui, "Eternal Sunshine..." était sublime, mais il fallait adhèrer à l'univers foutraque de Gondry pour se laisser séduire, contrairement à "Soyez sympas..." qui touchera peut-être davantage de non-habitués à son cinéma. On a beau adorer son univers bancal fait de curiosités et d'audaces dans la mise en scène (le montage hocquetant, les raccords dégueulasses, les astuces matérielles à deux balles), jamais Gondry n'est aussi bon que lorsqu'il arrive à séduire les récalcitrants à son sens de la bricole. Il y a une dose d'engagement dans l'oeuvre de Gondry, et celle-ci est palpable tout au long de cette fantaisie d'1h30, tirée par les pieds par deux loosers gauches et largués. Un film beau, rassurant, souvent très drôle, un bel hommage à la créativité comme moyen de survie, à l'imagination comme source d'espoir, et aux accents de crétinerie simplement hilarants. J'avais oublié combien "Ghostbusters" était drôle, moi...

Ah oui, il me faut faire une annonce des plus importantes, des plus capitales : l'infâme Berth, plus communément appelé l'immonde Berth, dessinateur de presse parmi les plus petits (1m20 à tout casser), fera résonner les murs de la librairie Camponovo par ses blagues les plus nulles.



Et dieu sait qu'il en a de côté, des blagues de merde, à en croire son tout petit bouquin qui vient de paraître au Chien Rouge, et qui condense ce qui se fait probablement de plus mauvais de ce côté-ci de la planète. "L'absence de tact alliée au mauvais goût, ni plus ni moins. Sans vergogne, l'ignoble a associé ces deux tares pour en faire un métier : dessinateur de conneries", résume très bien François Maliet dans la petite préface du petit bouquin. Bref. Rendez-vous à 14h30 à la lib pour pouvoir constater que le gentil monsieur qui fait des gentils dessins dans le gentil journal de vos gentils enfants, "Mon quotidien", cache en réalité une crapule de tous les instants.

Et la veille, le Retour du Boogie mensuel chez Pum, rue Jean Petit à Besançon, gratuit comme toujours, dès 19h pour démarrer tout cool, jusqu'à 1h30 pour faire remuer ses pieds.



Ses pieds... Super habile transition pour faire un big-up à mon bro Ad', qui sait comment faire plaisir : ce matin, un camion UPS s'est arrêté devant la maison et a laissé un joli carton Puma, contenant une belle paire de Spy2, version high, ben tiens ! Collab' entre Bodega, le shop de Boston, et Puma (tout ça géré d'une main de maître par Monsieur Adam "Air Rev" L.), sur fond de délire Spy vs SPy, d'après le très bon comics du même nom qui paraissait jadis dans Mad Magazine. Black & White, trop coooool. Un jour il faudra que je m'arrête sur la finition ultra-chiadée de ces modèles devéloppés avec brio par Puma : rien que pour la Bodega Spy2, textile tissé en damier serré, semelle inférieure en caoutchou transparent laissant apparaître le visuel Spy, semelle intérieure criblées de petits trous de balle de quelques millimètres de largeur et de profondeur (ben ouais, Spy versus Spy, quoi !), multiples paires de lacet estampillés Bodega, tonnes de message cachés (ou pas) en morse (ouais, en morse, et en relief, hein !), et nombreux délires à tomber par terre... Genre : je les porte depuis hier, et l'épaisseur de la languette me semblait étrange... Tu m'étonne ! Elles cachent une petite poche secrète, spécialement concue pour y planquer un message codé, en morse aussi... Si c'est pas pousser le délire au max, çà ! Je vous conseille de lire l'article ici-même.



Pfffff, ca défonce. Ad', I love you man. 8)



Ah ouais, fais péter ton agenda, jeune résidant dans l'est : le mardi 29 avril, Playdoe, Why? et Dalek à l'Autre Canal de Nancy, tout çà pour maxi 15 euros, pffff la prog de l'Autre Canal, c'est juste parfait.

On Air on RadiojUne (et pendant ce temps-là, d'autres trucs à écouter pour de vrai sur autobiogriffue) :
- José Gonzalez, son album "Veneer", celui qui date de 2003 et sur lequel l'on trouve bien évidemment "Heartbeats".
- un surpuissant remix made in Hercules and Love Affair, pour le compte de Goldfrapp, plutôt bonnard. Oui on est dans le dancefloor, mais c'est quand même pas mal fait. Merci DFA.
- Dr Syntax "she's quite some picture". Ca c'est une saloperie dégôtée par Tristan qui vaut le coup d'oreille !
- James Pants, sur StonesThrow, au cas où certains n'auraient pas encore pris dans la tronche ce qui ressemble fort à la dernière pépite dégotées chez les californiens.
- José James, tout l'album paru chez Brownswood est quand même pas mal du tout du tout...

Eh, j'ai un bain chaud qui m'attend. Je sais, c'est pas écologique, le bain... Trois cuillères de miel et un bain chaud, pendant plus d'une heure, c'est encore ce qui fait le plus d'effet à ma gorge infectée depuis plus d'une semaine. Tôôôôusssssssss, tôôôôôôôôôôôôusssss !

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