6 mars 2008

Et les affaires, comment ça va ?

Je n'éprouverais pas comme une sorte de culpabilité si ce blog ne me tenait pas autant à coeur, pas vrai ? Alors voilà, plutôt que de me répandre en excuses quand à la looooongue période écoulée depuis mon dernier passage ici-même, je vais faire comme si de rien n'était, et déblatèrer comme à mon habitude. En gardant toutefois en tête que ces trois ou quatre derniers mois ont probablement été parmi les plus éreintants, stressants, épuisants, pénibles et lamentables de toute ma vie, à quelque détails près, et pour plein de très bonnes raisons ; mais parce que ce blog n'a pas pour vocation à étaler ma vie privée sous tous ses angles, je n'irais pas plus loin, et passerais sous silence ces détails, tout comme le reste d'ailleurs. Et me contenterais d'étaler le registre habituel : vous l'avez deviné, la routine, quoi.

Ah, si, j'ai peut-être un truc qui peut servir d'excuse : mon ordi déconne plein tube, s'éteint tout seul après quelques secondes/minutes. C'est d'autant plus flippant et chiant que mon dernier back-up remonte probablement à 1986. Heureusement, un investissement est prévu ; et le laptop, avec une pomme luminescente, va enfin faire son entrée dans ma vie. Aaaaah...

Mon autre excuse, qui vaut ce qu'elle vaut : je bosse sur plein de soirées, parce qu'après avoir passé des années à se plaindre que "Besançon c'est moooort", il fallait bien passer à l'action... Et avec un endroit ouvert aux suggestions et aux propositions un minimum progressistes, on se fait enfin plaisir, un minimum...



- vendredi dernier, dans le cadre du Festival GéNéRiQ, sorte de laboratoire/antichambre des Eurockéennes de Belfort, Moog (coucou Moog !) et moi avons joué avant Girl Talk, qui a foutu un merdier comme rarement j'en ai vu à Besançon ; un ricain d'une gentilesse incroyable, en plus d'être un fou furieux en soirée : le mec perd des litres de sueur à chaque gig, à tel point qu'il a recouvert son laptop de film plastique, genre. Sachant qu'il met le feu depuis des mois aux states (et vend quelques tonnes de skeuds, et remplit des tonnes de salles, aussi), sa présence dans le petit bar Chez Pum, avec une entrée gratos qui plus est, a rameuté tout plein de monde. Un beau bordel, surtout si on aime le genre mashup, ce qui, je dois bien l'avouer, n'est pas trop ma tasse de thé, même si son patchwork auditif est largement plus inventif que n'importe quel truc pondu au kilomètre par les faux-vulgarisateurs (mais vrai-vulgaires) du genre Zebra mon cul ; n'empêche que la prestation du mec vaut des points, tout comme celle, 500 mètres plus loin, de CongoPunq, nouveau projet de Cyril Atef, moitié de Bumcello et pluri-instrumentiste que plus personne n'osera essayer de présenter. Pas vu les lascars, occupés qu'on était avec Girl Talk, mais j'ai eu le temps de boire un pot avec ce mec qui fut dolois ! Putain, le monde est minuscule. Et un poil traumatisant.

- le lendemain, la "grosse soirée" bisontine du même festival GéNéRiQ voyait l'arrivée en nos terres de Blood Red Shoes, The Noisettes, The Do, et Sebastien Tellier. J'ai vu un tout petit peu de The Noisettes, ca avait l'air pas mal, en tout cas assez pour justifier que copain Dada propose une affichette en sérigraphie (lire : série limitée of course) commune à ce groupe et à Vic Chesnutt (présent la semaine dernière, toujours pour GNRQ), si vous trouvez le rapport, vous gagnez des noix.



J'ai vu un peu de The Do, assez pour avoir une confirmation : la hype n'est décidément pas toujours justifiée, loin s'en faut... Le disque était un ensemble potable de chansons pop passables, le concert était super raplaplat, et ca cabotine déjà, ouille ouille. Quant à Sébastien Tellier, on ne peut pas lui reprocher d'être complètement dans son univers, auquel je reste personnellement complètement hermétique : inspirations davantage polnareffiennes eighties que Robert Wyatt (mais qui avais osé comparer les mecs, déjà ?), prétentieuses et vaines envolées Moroderiennes (en 2008, Moroder persiste à me faire mal au oreilles - ou au cul), humour au 843541è degré qui peut facilement passer pour une certaine attitude hautaine et casse-couille, bref, il aura fallu qu'il donne une version économe et raccourcie de sa géniale ritournelle pour (me) faire passer (sa) la pillule. Comment ça, "mais c'est Guy-Man qu'a produit l'alboume !" ? On s'en tape, c'est chiant, c'est chiant.

- une semaine avant (ca va, vous suivez ?), et toujours dans le cadre de GéNéRiQ, nous sommes allés voir Caribou (arrivés trop tard, grrr), The Heavy, José Gonzalez et Buck65 lors d'une soirée dijonnaise.
The Heavy, j'avais trouvé le disque sympa, sans prétention, mais super alléchant, avec quelques titres franchement réussis (enfin, je trouve, hein). Sur scène, la formule est beaucoup plus clairement estampillée rock, c'est plus frontal que le disque, et les quelques excursions blues/soul sont rares. Le chanteur est fort, il jongle d'une ambiance à l'autr eavec aisance, mettant du coup encore plus de distance avec ses petits copains ; du coup, c'est gentillet tout plein, mais ca reste assez plat, et dur de retrouver la moitié de l'engouement provoqué par le disque. Bon.
Buck65, quand à lui, n'en finit plus de se perdre entre ses multiples personnages, et après avoir vu plusieurs concerts du bonhomme, je dois dire que j'ai été un chouïa déçu ; non pas que le mec ne soit pas à la hauteur, loin de là : le show est rodé, il maîtrise son truc, la formule est connue, pas de problèmes. Mais que penser de la posture du mec, cheveux plaqués en avant, grosses lunettes en écaille, chemise étriquée, et gestuelles comment dire... anticoniennes ? Bizarre, surtout venant d'un mec qui a su, depuis longtemps, creuser une route bien différente de ce groupuscule auquel on l'apparentait souvent ? Du coup, j'ai pas bien saisi le truc, et ca me gêne. Bizarre, ce parcours scénique, qui emprunte des chemins plus balisés qu'auparavant. Soit.
Quand à José Gonzalez, je l'avais vu quelques jours auparavant, à Mulhouse, lors d'une soirée vraiment cool, et je m'étais pris un pain ; à Dijon, pas aussi magique, à cause d'un volume sonore vraiment, vraiment pas adapté, et c'est bien dommage. Il aurait fallu voir le même bonhomme, 3 jours plus tôt, s'emparer de sa guitare et de réellement donner l'impression d'être seul sur terre, sur scène.



Une implication totale dans ses morceaux, une technique d'enculé, et surtout, de belles chansons folk, faussement simples, et vraiment emplies d'émotion. Une heure à vibrer devant ce suédois d'origine argentine (ou quelque chose comme çà), à en prendre plein la gueule, et aussi à se régaler de ses réinterprétations du "Teardrop" de Massive Attack ou du "Love will tear us appart" de Joy Division. Simplement charmant, totalement captivant. Je suis un gros fan.
Un peu près autant que le set de Chris Garneau : malgré de très chiants problèmes techniques, le zozo interprète de subtiles envolées fragiles et délicates, comme touché par la grâce. Une prestation pas loin d'être bouleversante.



Ah ouais, y'avait Tunng, à Mulhouse aussi ! Mais je vais finir par perdre mes copains si je continue à dire du mal de trucs qui m'ont fait super chier... Folk + electronica ? Je propose plutôt l'étiquette "folktronicaca".

- en février, avec les copains du Retour du Boogie et d'Honeyboxxx, et entre deux soirées plus "classiques", nous avons proposé une nouvelle soirée de "découverte", à l'image de notre première "Boogieboxxx party" de décembre dernier.
Cette fois-ci, nous avons invité un couple de beatmakers complètement hallucinés, et largement hallucinants, pour qui piétiner les conventions du beat hip hop est devenu un mot d'ordre, comme leur live nous l'a fait réaliser. Puisant autant dans l'electro que dans l'approche free (-jazz, -whatever,etc), les bulgares de 1000Names produisent un curieux et très personnel hip hop instrumental faits de bleeps et de samples aussi bargeots qu'entêtants, passé à la grosse moulinette emotronic, cette étiquette très très pré-hype dont on affuble des gens comme Flying Lotus, Hudson Mohawke et Mike Slott (venus à Besançon en décembre, donc… à noter que Hudson Mo', à peine rentré de son périple franc-comtois, nous apprenait qu'il avait signé chez Warp). 1000Names se sont montrés aussi talentueux que cools, et, accompagnés par Alex d'Eklektik records (leur label), nous ont définitivement prouvé que les concrétisations artistiques s'affranchissaient vraiment très bien des circuits traditionnels. L'industrie du disque se porte mal, est en pleine mutation qui n'en finit pas ? Peu importe, si les initiatives comme celles-ci peuvent nous apporter leur lot de satisfaction et de réelle découverte.
On a profité aussi de leur passage de par chez nous pour inviter Fulgeance à passer quelques disques, l'artiste français le plus représentatif de cette nouvelle vague de producteurs devant autant à Jay Dee qu'à Prefuse 73, et le bonhomme est même venu avec sa MPC, délivrant un set de fou furieux, dont on attend désormais le second round avec impatience (rendez-vous en juin pour une soirée Musique Large, le nom du label qui l'héberge, qui s'annonce sous les meilleurs auspices).



Alors j'en remet une couche, mais merci Grand'A, merci Nikki et Margo, merci Alice et Fufu, merci à la clique Boogieboxxx, à Laulau, Ben, et Anne-So chez Pum, et putain, vivement la suite, j'en parlerais dès que j'aurais les confirmations, mais... de bonnes grosses soirées en perspective ! En attendant tout ça, n'hésitez pas aller emmerde un peu Alcor sur son blog, où traînent ici et là quelques photos des diverses soirées de ces dernieres semaines/mois... Merde, j'avais pas parlé de notre grosse soirée de décembre, avec Heralds of Change ? Meeeeeeerde.



Là au dessus, c'était le délire sérigraphie de la soirée Boogieboxxx#1, organisé pour l'occasion, et signé Arno/Dada, soit la paire de pousseurs de racle les plus en vue de la galaxie ; quant aux compos graphiques, ces magnifiques petits flyers/cubes à découper soi-même sont signés Akroe, Tabas, Tom2 & Ease. Ouais, ca rigole plus du tout, hein. Il doit rester quelques planches quelque part, avis aux amateurs...
Et pendant qu'on en est aux excursions graphiquosérigraphiques de la clique, quelques jolies saloperies, certaines encore dispos aussi... Eh, mazette ? Il se passerait des trucs à besac ou bien ? Vache.

Photobucket



Au dessus toujours, Hudson Mohawke & Mike Slott, liiiiive in bestown baby.



Hud Mo' et moi. Youuuhouuuu !

- ah ouais et puis on est allés voir Aesop Rock, aussi. C'est ma troisième fois, et c'est ma troisième fois en Suisse, je crois. Ils sont cools, ces suisses. Bref. Ben rien à redire, vraiment. Décidément ce mec est très, très fort.

- Et puis entre 2 soirées bisontines, un peu d'export avec la clique PopCorn, soit Manu MazeGo, Mr Duterche, Alcor, et tout ça dans la chaleur de La Vapeur à Dijon ! Merci aux copains, où l'on a passé de forts bons moments, notamment avec môôôôssieur BlackJoy, que l'on retrouve ici et puis ici aussi. Et paf.





Bon, le temps de retourner l'une des faces de l'album "From LA with love", magnifique compilation proposée par Andrew Lojero, et comportant quelques pépites signées Georgia-Anne Muldrow, Computer Jay, Gaslamp Killer... Et je reviens.



Ah ouais, et pendant qu'on parle de la cosmique Georgia, saluons la chouette collab avec Yann Kesz, autre beatmaker français injustement méconnu... Ca défonce.



Bon, c'est bien beau tout ce bruit, mais et le papier, alors ?
Le mois dernier, l'annuelle partouse charentaise à encore fait couler beaucoup d'encre, même si au fond, comme d'habitude, il n'y avait pas grand chose à en dire.
Et comme d'habitude, j'aurais pourtant des tonnes de choses à gribouiller, parce que ce genre de trucs, c'est toujours un sujet sur lequel on a envie de rebondir, d'y aller de ses critiques, de ses commentaires, de ses regrets (un peu comme pour le numéro spécial bande dessinée que Les Inrocks ont sorti, d'ailleurs) : je pourrais faire 12 paragraphes sur "était-il indispensable de refiler deux distinctions à des bouquins aussi mou du genou que "Là où vont nos péres" de Shaun Tan, ou "Ma maman bla bla bla" de Bravo et Régnier ?" pour évoquer les prix d'Angoulême. Tout comme j'aurais pu m'étaler sur 628 paragraphes sur le thème de "comment les journaleux des Inrocks ont-ils pu câler deux bouquins de Riad Sattouf dans les soi-disantes 20 meilleures bandes dessinées de l'univers (version inrocks, hein), en zappant autant de trucs inoubliables et super-importants, bordel ?" ; c'est vrai quoi, sur 100 bouquins, commettre l'exploit de ne pas placer "Watchmen" de Moore/Gibbons ou "Ibicus" de Rabaté, et placer "Krazy Kat" d'Herriman en appendice de rattrapage, merde... Mais ca serait probablement une belle perte de temps, tout comme écrire à monsieur Ghosn pour lui souligner, une seconde fois après sa charmante petite erreur d'il y a quelque temps déjà, que The Holy Consuption, c'est un collectif composé de Jeffrey Brown, de Paul Hornschemeier, d'Anders Nilsen et de John Hankiewicz (et personne d'autre). Après tout, on a tous autre chose à foutre, pas vrai ? Mr Ghosn aussi, apparemment, qui bientôt n'inrockera plus. Bon, comme dirait l'autre, "on sait ce qu'on perd..."

J'en étais où ? Ah ouais, les meilleurs bandes dessinées parues l'année dernière. Facile, il n'y en a pas eu des tonnes, des super bons bouquins, et j'ai déjà du écrire quelques conneries à leurs sujet, ici ou ailleurs. Pour moi, donc :

"L'autre fin du monde" d'Ibn Al Rabin (chez Atrabile), fabuleuse nouvelle démonstration du talent d'un énorme auteur, un peu comme un Chris Ware helvétique qui aurait décidé de faire copain-copain avec Annihilus, et qui aurait rapporté d'un weekend dans la zone négative un magnifique rythme du storytelling, et encore affûté son pourtant déjà très pointu sens du dialogue.



"L'éléphant" d'Isabelle Pralong, paru chez Vertige Graphic, estampillé découverte/révélation à Angougou, fût l'une de mes plus belles lectures de l'année dernière, et des années précédentes ; une magnifique histoire tournant autour de la filiation, du deuil, mais traitée de manière aussi inventive qu'inédite, tout ça avec une personnalité franche et qui tranche avec pas mal de bouquins évoquant ce genre de thème. Là, c'est frais (vraiment), neuf, créatif, et parfaitement maitrisé.



"Exit Wounds" de Rutu Modan aussi c'est un putain de bon bouquin. Et il y en a plein d'autres, quand même, qui valent la lecture. J'ai des conneries à griffonner la-dessus, alors on y reviendra. Si, si.

Bon, et parce qu'il y a eu plein de bandes dessinées moins folichonnes parues récemment, et que je vais pas partir sans en évoquer une, par exemple, euh... Le Donjon Monster #12, qui bénéficie d'un scénar donjonesque de bon alloi, même si le dessin de Keramidas semble n'avoir rien à foutre là. Bon, on aime ou pas le dessin du bonhomme, et on ne lui fera pas le reproche de ne pas maîtriser son affaire, soit… Mais bordel, je le trouve illisible, son dessin, tellement dur à assimiler : son pinceau maniéré ne rend pas service à l'espace, au volume, et sur ce coup, le format (considérablement réduit, peut-être ?) noie les détails et aplatit l'ensemble, rendant compliquée sa lecture. Le dernier Donjon dessiné par Boulet souffrait aussi de la réduction, mais voilà, Boulet maîtrise autrement mieux son truc, et ca reste largement lisible (et agréable !).
Et puis pour mes copines les mauvaises langues qui oseraient me taxer de mauvaise foi, moi qui suis systématiquement super-objectif par rapport à tout, non, ce n'est pas parce que Keramidas est un auteur estampillé "Soleil" que je trouve ca mauvais, non non non. Par exemple, j'attend "La muse des branleurs", le Donjon Monsters dessiné par Crisse, avec beaucoup d'impatience.
Bref, vivement l'Obion, et surtout, vivement le Gaultier. Ouais, parce que si la planète n'était pas encore au courant, Blain a lâché les Donjon Potron-Minet, et pour ce que Christophe Gaultier laisse voir notamment sur son blog, et même si les relous seront légion à comparer les deux auteurs, on a affaire à du super lourd, là. Des preuves ? Biiiing, la couv, en pleine tronche :



Vache, c'est beau, hein.

A noter : si vous aussi, jeune trentenaire (voir plus), vous êtes heurté à l'incompréhension de votre entourage parce que vous persistez à vous déplacer en planche à roulettes, alors ne vous sentez plus seul(e), et tâchez donc de vous procurer le dixième numéro du minizine "La belle Vie" de Jonathan Larabie. Dans ce nouvel opus des aventures du jeune chien fou qu'est Larabie, pas mal de conneries et une certitude, celle que toutes les croûtes sanguinolantes et dégueulasses du monde ne pourront rien changer au fait que de taper un bon gros flip sur deux marches, ca vaut bien un bon steak.

Et puis évidemment, les mésaventures du skater Larabie réveillent pas mal de choses. Je me souviens notamment d'une demoiselle qui me plaisait énormément, croisée dans un bar, il y a quelques années, qui quitta le zinc, hilare, après que je lui ai avoué que mon coude dégueulasse et purulent était le résultat d'une rencontre inopinée avec l'asphalte de ma rue. Genre, t'a trente ans et tu fais du skate, ben tiens je vais aller voir un peu plus loin s'il n'y a pas des mecs dignes de ce nom dans ce rade. Jonathan Larabie, merci pour ce vibrant manifeste qu'est "Victime de la rue", la communauté sk8 saura reconnaître les siens, même s'ils n'ont pas les dernières Lakaï à la mode, yo.
/// presqu'EDIT ! / 2 jours après avoir tapé ces lignes sur la chute skatesque de Larabie, je me suis lamentablement éclaté le cul en arrêtant une descente en longboard, mais attention, hein, une vraie chute de merde, sans tentative de figure à la con, où je ne sais quoi : juste moi, du goudron, le longboard de Dada, le copain sérigraphe à la planche maudite, et PAF. Pendant 4 jours, douleur et incapacité à faire quoique ce soit. Ah, les chutes sur le cul. Tout un programme.

Bon, où en étais-je ? Certainement à déblatèrer sur ma vie, pardi.
Je suis quasiment pas allé au ciné l'année dernière. La faute à un emploi du temps de merde, parce que les occasions étaient nombreuses, je m'en suis rendu compte avec l'habituelle séance de rattrapage annuelle proposée par Téléramouille. Dans la foulée et en quelques jours, je me suis donc envoyé "De l'autre côté" de Fatih Akin, dont j'avais adoré le précedent "Head on" ; plus structuré, mieux découpé, ce vrai faux-film choral à tiroirs gagne en rythme et en construction ce qu'il perd en personnalité, en singularité : là où "Head on" s'illustrait à bien des niveaux comme une pépite de cinéma platement exotique, "De l'autre côté" respire l'intention ( ?) de rejoindre un cinéma plus classique, moins frais (putain je déteste ce mot mais j'y reviens systématiquement, quelle plaie). Ca joue très bien, la poignée de personnages principaux étant magnifiquement creusés et vraiment bien choisis, un vrai beau boulot de casting ; dans tous les cas, un des plus beaux fims vus cette année.

J'en ai profité pour aller voir "Zodiac" de Fincher, qu'on m'avait vendu de toutes parts comme un très bon truc. Effectivement, il faut reconnaître à Fincher une certaine réussite : cette intrigue (tirée de faits réels) autour d'un serial killer ingaulable, et sur laquelle se sont vautrés une tonne de flics, d'enquêteurs, de journalistes, pendant plusieurs décennies, ne lâche pas le spectateur malgré une absence quasi-totale de scènes d'action/poursuite/fusillade (les procédés habituels du genre pour que l'attention demeure), le tout sur plus de 2 heures. Au final, un exercice de style plutôt bluffant de la part de Fincher, qui a donc signé un polar 70's (complètement ancré dans notre manière de voir un film en 2008) formellement parfait, et plutôt bien interprêté lui aussi.



Je suis aussi allé voir "Jesus camp", un effroyable et terrifiant film d'épouvante sur les communautés évangelistes nord-américaines, sur lequel je reviendrais, mais en gribouilage, dans le prochain numéro du meilleur fanzine bisontin du monde...



...Comment ça, vous pensiez vous êtres débarrassés de nous aussi facilement ? Que nenni. Plein de super saloperies tout en photocopie cradingue dans L'Affaire du Siècle Tome 5, qui n'en finit plus d'arriver. Eh si.

Mais terminons d'abord ce fabuleux tour d'horizon de toiles récentes... Bon je suis allé voir le également le dernier Tarantino, mais on s'en fout. Et puis "Juno", aussi, parce que bon, et oui, c'est pas mal, "Juno", c'est surtout porté par quelques gueules bien symathiques (donc Kitty Pride dans la version ciné de Xmen, le monde est minuscule ma brave dame). J'avais déjà dit que je n'avais pas été super emballé par "Paranoïd park" de Gus Van Sant, je crois. J'ai déconné et maté "The host", soi-disant chef d'oeuvre de contestation et critique politique violente : euh, on parle du même truc, là ? J'ai trouvé tout cela excessivement pataud, esthétiquement maîtrisé, mais d'un chiant… Ou alors, je comprend pas l'humour des sud-coréens, ca c'est possible aussi.
Je suis aussi allé voir "Into the wild", de Sean Penn, qui faisait lui aussi l'unanimité autour de moi ; forcément, j'étais super méfiant, et je partais déçu d'avance, pas loin. Eh ben c'est pas si mal que ça, "Into the wild". Il faut simplement prévoir de prendre sa boîte de Motilium, et un sac en plastique, parce qu'on envie de vomir à chaque fois qu'Eddie Vedder (le chanteur de Pearl Jam, vous savez, ce groupe merdique des années grunge, c'était il y a des décennies) gerbe, lui aussi, ses textes relous à grand coups de râclure de gorge insupportables. Mais honnêtement, à part les horribles et fréquentes vocalises de ce vrai-faux folkeux, à part un habillage typographique dégueulasse (mention spéciale à l'effet super moche de morphing du titre, lors du générique), et un rôle principal qui pouvait s'avèrer un tantinet gonflant (prêche et moralisateur semi-mystique, attention au trop plein), eh ben entre la photo magnifique, le rythme maîtrisé, le jeu des acteurs (très bien), eh bien finalement j'ai passé un moment plutot agréable. Ah, si seulement Kurt Cobain avait fait quelques émules au sein de sa clique de brailleurs insupportable ! Le monde serait plus doux.

Et puis je suis allé voir "Peur(s) du noir", parce que j'aurais pas voulu rater çà, bordel.



Eh ben voilà, malgré les propos fabuleux glânés ici et là au sujet de cette oeuvre collective qui aurait dû faire date, j'ai pas été emballé. Le dessin de Blutch est forcément magnifique, mais je persiste à penser, comme un vieux réac que je suis, qu'il y a des choses avec lesquelles il ne faut pas trop essayer de jouer ; animer Blutch, c'est fort louable, sur le papier, mais cette concrétisation, ce passage à l'animation, dieu que ca m'a semblé "à côté", "faute de mieux"... Ben ouais, dans le dessin de Blutch, il doit y avoir assez de cette étincelle de vie pour ne pas s'emmerder à essayer d'en faire quelque chose pour l'image animée, je ne sais pas... L'histoire ? On s'en fiche, elle n'est pas mauvaise, et le problème ne vient pas de là. Le souci, c'est les magnifiques compositions de Blutch, quel plaisir de les voir en format si énorme, mais voilà, la méthode d'animation, moi j'ai pas accroché. Quant à Marie Caillou et Slocombe, ils s'embourbent quelque peu, mais ca reste joli, même si pas très intèressant.
Mattotti, lui, avait déjà été porté à l'écran, son dessin n'en sortait pas grandi. Ici, dans "Peur(s) du noir", et avec son collègue de travail Kramsky, ca passerait beaucoup mieux, mais voilà la gorge râclée d'Arthur H dans le rôle ingrat du narrateur, qui vient proposer un doublon de l'histoire : on pourrait prendre plaisir à "lire" l'histoire telle qu'elle se déroule, en images, mais non, on a le mode d'emploi (la même histoire, celle qu'on voit déjà) imposé en oral récitatif qui ne lésine pas sur les manières de clarifier le truc. Super.
On ne parlera pas de Burns, parce que j'en ai encore un peu mal au coeur, et j'ai préféré déjà oublier la voix d'Aure Atika, dont la seule vraie qualité doit être l'ensemble des premiers disques de son mec.
On garde cependant en mémoire la voix de Nicole Garcia sur les séquences ambitieuses et réussies de Pierre Di Sciullo, magnifiques tribulations graphiques intelligentes et subtiles, tout en étant bigrement efficaces.



Et surtout, le segment de Pirus & McGuire, qui, en plus d'être celui qui exploite l'idée-titre au mieux, est le plus réussi, visuellement comme narrativement ; que dire ? Que cela m'aurait emmerdé d'être déçu par Richard McGuire. Cela aurait été un sentiment inédit. Et l'histoire qu'il signe avec Pirus est tout bonnement délicieuse, en plus d'être particulièrement bien réalisée. En gros, malgré l'enrobage visuel signé par le grand Etienne Robial et une bande son impeccable (on y reviendra), pas grand chose de réellement enthousiasmant ; voilà ce que c'est que de trop attendre quelque chose. As usual. Yves, mon gars, encore désolé de t'avoir traîné la-dedans.

Tiens en parlant de zozos qui gratouillent pas que des trucs moches, ce jeudi soir (6 mars, quoi) à la librairie, on accueille Frederic Pajak. Je suis bien content, tiens.



Et sinon ? J'ai essayé de lire Tsugi, ainsi que la nouvelle mouture de Trax. Oh, comme çà, hein ! Pour voir, juste. Ca fait deux revues françaises focalisées sur les musiques électroniques qui m'arrachent une poignée d'euros pour m'apprendre que Radiohead sont des mecs super ouverts, que Burial c'est bien (putain, alors que le premier album, sorti avec beaucoup moins de couverture médiatique, flirtait quand même avec un génie qu'on retrouve un peu dilué dans le dernier, qui pourtant à l'air de mettre tout le monde d'accord ?), et que la deep house n'est pas morte ? Eh ben voilà, lire que Grizzly Bear est un tribut band d'Animal Collective et qu'ils sont à leur "modèle" ce que la Tourtel est à la Pelforth, moi ca me fait mal au cul. Oublions les derniers trucs de GB, mais n'oublions pas leurs débuts, qui renvoient Animal Collective au joli merdique-band visonnaire (comme mon cul) qu'ils sont ; Grizzly Bear mérite mieux que ça, je crois. Ah voilà, encore un magazine qui m'énerve, chier !

Un peu de zik ? Et en attendant la suite, et parce que je suis un peu en retard, voici la dernière sélection, agrémentée de commentaires aussi personnels que dispensables, que vous pourrez découvrir bientôt sur autobiogriffue, le site d'Oslo, Nancy et Guigui :

RadioJune #08 pour autobiogriffue - mars 2008.

01. The Free Design "Close your mouth it's christmas" (Light in the Attic ré-éd., 1968).
Bon, je suis emmerdé : ca faisait des mois que j'avais commencé une nouvelle sélection pour Autobiogriffue, et puis le temps à passé, j'ai acheté des disques, rangé mes disques, perdu d'autres disques, fait du tri dans mes disques, retrouvé des disques, laissé Nans' et Guigui déménager les leurs sans leur filer le moindre coup de main... Bon, c'est plus Noël, je sais, mais ce joli petit morceau me semblait idéal pour commencer une sélection en décembre dernier. Trop tard ?

02. Diane Cluck "Petites roses" ("Oh vanille", Important Records, 2005).
Je sais ce que vous pensez, ils nous font chier avec cette vague de pseudo-folkeux jouant à la frontière de l'expérimental, du minimal, ou de l'electronica (mon dieu, j'ai vu Tungg en live, c'est pire qu'en disque) (violence gratuite, j'arrête). J'ignore où classer Diane Cluck, mais en tout cas, deux de ses albums tournent en boucle à la maison, sans parler des ses contributions à CocoRosie ou encore à Turner Cody. Voici une (peut-être) introduction à la mademoiselle, tout en douceur et en jolies harmonies vocales.

03. Shawn Lee "Mary Jane (PSAPP remix)" (7" BBE records, 2007).
Si le monde n'était pas aussi injuste, Shawn Lee aurait un vrai statut de chouette songwriter, l'un des plus chouettes de cette décennie passée : de belles chansons, un musicien fortiche, de belles idées, une vraie curiosité, une intelligence dans l'entourage (joli réseau). Au lieu de ça, il continue d'éditer de magnifiques disques avec ses copains, et se fait parfois remixer par les gentillets de PSAPP, et au final, tout le monde s'aime. Non ?

04. José Gonzalez "Teardrop" (Peacefrog/Imperial, 2007).
J'ai vu cent mille concerts ces dernières semaines, mais je garde la gorge serrée rien qu'à évoquer la prestation de ce suédois (faut pas se fier au nom, coco) à Mulhouse, un samedi soir de février (ouais, c'était pas gagné, hein). Un tabouret, une guitare, un barbu, et PAF! Sans crier garde, la plus grosse dose d'émotion depuis bien longtemps (confirmée sur ses 2 albums) : bien sûr, José joue comme un putain d'enculé, mais la technique ne tombe jamais dans la démonstration, et reste au service de jolies compositions touchantes et pleines d'émotion. Ou de modestes relectures, comme avec cette reprise des zozos de Bristol.
ps : si vous étiez à Dijon fin février pour apprécier le bonhomme et que vous êtes sorti un tantinet déçu, dites-vous que le volume beaucoup trop fort a ruiné le concert du bonhomme...

05. Cut Chemist featuring Thes One "2266 Cambridge" ("The audience's listening", Warner, 2006).
Si vous êtes allés voir "Juno" au cinoche, vous avez aperçu Cut Chemist, dans le rôle du prof de chimie, au début de film. Je sais, on s'en tape, mais que voulez-vous que je vous dise ? Que sur scène avec Shadow, le chimiste défonce à grand coup de funk psyché, ou de soul bargeote ? On le sait déjà ? Que ses disques, avec ou sans son groupe Jurassic 5, ne sont pas tous géniaux ? On le sait aussi. Mais il est pas mignon tout plein, ce petit morceau ?

06. Colonel Bagshot "Six day war" ("Oh! What A Lovely War", Cadet Concept, 1971).
Et ça, c'est pour rebondir sur la bedaine de Chemist, justement : encore un truc pillé par Shadow, sans vergogne, mais avec, il faut bien le reconnaître, un talent certain pour exploiter des trucs improbables... On évitera de parler du 3ème album du gars. Et Colonel Bagshot dans tout ça ?

07. Elvis Perkins "While you were sleeping" (www.daytrotter.com session, 2007).
Parce qu'il faut rendre à César ce qui appartient à Damprémy Jack (un brillant chercheur de perles pour Autobiogriffue) : merci à lui d'avoir attiré mon attention sur l'un des trucs les plus jolis sortis l'année dernière. Je crois me souvenir que ce titre a déjà dû se retrouver en radio ici, mais premièrement on s'en fout, deuxièmement, Nanss' et Guigui auront pas le temps de lire ces mots, et troisièmement, peut-être que l'infâme belge non plus.

08. Koushik "Be with" ("Be with" 12", BBE records, 2005).
Damned, j'ai déjà oublié l'origine de ce producteur installé au Canada débarqué d'un coup d'un seul, avec son univers tout en arrangements moelleux et en beats au ralenti... Sorti il y a déjà quelques années sur l'excellent label BBE, ce morceau est une vraie éloge de la suavité, de la délicatesse, et ne cesse de grimper (1'40') et de grimper encore (2'10), pour finalement se répandre au sommet d'un sommet de sensualité retenue (3'00). Putain si c'est pas de l'orgasme musical, je sais pas ce que c'est, çà.

09. Brenton Woods "Gimme little sign" (Double Shot records, 1966).
Hop hop hop, changement de rythme, on arrête de déconner, là. Une production trop souple pour se retrouver sur une bande originale d'un film de Tarantino, mais l'idée est là : des vocaux pas très bien mixées, un clavier mal aligné, quelques contre-temps, mais un petit morceau de chicano rock funky qui sent bon le printemps, 40 ans en arrière. Inoffensif ? On en reparlera quand vous fredonnerez la fin dans votre douche...

10. The Heavy "Girl" ("great vengeance and furious fire", Counter records, 2007).
Un bon truc pas underground, et médiatisé juste ce qu'il faut, ca empêchera quiconque de me saoûler en me parlant de trucs undergooooouuuund et/ou trop pointus, uh uh uh. Personne n'attendait The Heavy, et leur album comporte des trucs ultra classiques un peu chiants, mais aussi quelques petits morceaux très réussis. Le large spectre vocal couvert par leur chanteur super charismatique (pas assez pour en faire des concerts inoubliables, malheureusement) y est probablement pour quelque chose...

11. CocoRosie "Noah's ark" ("Noah's ark", Touch and Go, 2005).
Il faudrait être aveugle et sourd, ou simplement être branché sur Virgin Radio all day long, pour avoir raté les CocoRosie, ces derniers mois. Alors plutôt que de vous saoûler avec mes conneries, je vais aller me faire un thé, ca me fait çà à chaque fois que je les écoute...

12. The Lions featuring Noelle "Think (about it)" ("Choices vol.1", Ubiquity records, 2007).
"Let me tell you something !", tout ça... On croyait avoir fait le tour des reprises de ce classique indémodable, et voilà The Lions, qui ont dégôté mine de rien une chanteuse apte à reprendre le truc, et qui proposent une version gentiment ensoleillée, juste ce qu'il faut en ce début mars. Rien à voir, mais à noter : sur ce même petit EP des têtes chercheuses californiennes d'Ubiquity, un morceau incroyable du petit génie post-bleep-nu-hip-hop-emotronic-etc, en la personne de l'écossais Hudson Mohawke, récemment signé sur Warp, et qui a donné un cours de hip hop du 3ème millénaire à Besançon en décembre dernier.

13. Hearin'Aid featuring Tony Clifton "Higher" ("Wachuwant », Jugglin 12", 2005).
Plusieurs mouvements et pas mal d'idées dans le hip hop très moderne d'Hearin'Aid, accompagné sur ce morceau du vocaliste Tony Clifton : "Higher", c'est un petit détour hip hop soul teinté de bleep, avec une production résolument tendance, mais vraiment dépoussièrante au regard des tonnes de merdes qui sont sorties ces derniers mois. La question est : le travail sur les vrais-faux choeurs sont-ils dispensables ? Non, pardonnez-moi, on s'en fout, en fait. C'est pas tous les jours que les scandinaves sonnent comme du Motown electronique.

14. 1000Names "Lullaby" ("Worth making a noise about", Eklektik records, myspace.com/1000names, 2008).
15. Professor Ojo "Lucky Daze" (myspace.com/ojobeats, 2007).
L'une des vraies surprises de ces derniers mois, c'est de constater que pendant que les majors sont encore coincées sur "success/hit/classique/no prise de risque" sur Myspace, on peut aussi y trouver un outil merveilleux pour découvrir de vrais progressistes, qui emmènent et osent des choses qu'on aurait bien du mal à définir. 1000Names sont 2 pocket beatmakers de Bulgarie, qui ont signé sur le label français Eklektik, et dont le but principal semble être de torturer les patterns habituelles du hip hop et les filtres de la bleep music ; ils trouvent des samples sortis de nulle part, proposent une musique moderne et vraiment ambitieuse, ils défrichent et innovent sans complexe ni interdit, avec modestie et force résultats (leur live, vu à Besançon mi-février, défonce sévère). La classe, un peu comme l'anglais Professor Ojo, qui, quant à lui, s'emploie à revitaliser la manière de faire du hip hop, en s'éloignant des modèles du genre, ou du moins, en essayant, emportant le truc assez loin aussi, dans son genre ; son hip hop instrumental est simplement l'un des plus frais du genre, et c'est à s'arracher les cheveux qu'il ne jouisse pas déjà d'une réputation plus large. Je suis le plus gros fan sur terre de 1000Names et de Professor Ojo.

16. Nicole Willis and the Soul Investigators "Soul Investigator's theme (Mike Slott remix)", (Timion/Above the clouds, 2007).
On se fiche de l'original, quand c'est l'irlandais Mike Slott aux manettes. Ce beatmaker n'en finit plus de provoquer la chair de poule aux amateurs de bleep hop, et propose les beats les plus radicalement nouveaux du moment, et un traitement du son qui donne un sérieux coup de vieux aux Prefuse 73 et consorts. Une délicate subtilité dans les superpositions faussement hasardeuses, un beat que l'on croirait en dehors du temps, la patte Slott, qui s'est vite retrouvé étiquetée "emotronic" (faute de mieux sur myspace ?), mérite qu'on fasse un crochet par ses multiples productions, seul, ou bien aux côtés de son fabuleux comparse Hudson Mohawke, au sein d'Heralds of Change (sur le label écossais LuckyMe).

17. Aesop Rock "39 thieves" ("None shall pass", Def Jux, 2007).
J'ai déjà eu l'occasion de me répendre douze milliards de fois sur les productions du label Def Jux, géré avec audace et détermination par le génial El P. Rien qu'en 2007, deux des meilleurs albums hip hop (bon, y'en a pas eu des tonnes non plus, en même temps...) sont sortis sur Def Jux, le premier étant celui du boss, et le second celui d'Aesop Rock, lyricist de génie, dont le flow faussement monotone recèle de subtilités et de maitrîse. Véritable bête de scène, Aesop a encore ébloui lors de son récent minitour européen, et on trépigne, comme à chaque fois, à l'idée qu'il revienne nous assèner son rap dévastateur.

18. Mike Boo "resolution" ("Dunhill drone comittee", Alpha Pup, 2005).
Je sais pas quelle heure il est chez vous, mais moi je vais aller me coucher de ce pas. On a croisé le délicat Mike Boo aux côtés de Ricci Rucker, et l'association reste mémorable. Mais le bonhomme a pondu aussi quelque jolies pépites de very, very lowtempo, dont je n'arrive décidément pas à me lasser. Bonne nuit les petites, bonne nuit les petits."
Voilà, je vous avais prévenu, hein...

Ah ouais, et puis aussi : du tribute to Dilla avec du podcast (le #29, déjà) de chez StonesThrow, et J-Rocc : "J.Rocc a commencé cet hommage à la musique de J Dilla peu de temps après le décès de Dilla en Fev 2006. Act 1 était notre premier podcast, le Podcast # 29, dont J.Rocc dit qu'il est le dernier de la série, est sûrement le meilleur..."



Pendant qu'on est dans le registre des nigga qui font du bruit, ce mercredi chez Pum (Besançon, toujours dans le cadre du festoche GéNéRiQ), Yo Majesty, des nénéttes complètement bargeottes qui d'après les échos déclarent des incendies à chaque passage.



Ca coûte 5 euros, et c'est livré avec les nounours d'Honeyboxxx, le gars Kid Tony from da Bestown Fluo Hall of Fame, ainsi que mon bro Feetwan.

Hop ! Habile transition pour vous signaler la sortie, sur Cryptophyte, d'un chouette petit EP du gars, qui navigue entre hymnes electro-dancefloor et bizzareries flirtant quelque part du côté du Michigan. Quand j'aurais stipulé qu'Akroe est responsable du graphisme de la pochette de ce petit cd, et que sera bientôt dispo un tirage rare et précieux d'une déclinaison de cette pochette (ah, la sérigraphie made in AllOver, on ne s'en lasse pas...), je pense que j'aurais tout dit.



Je dédicace le 20ème mouchoir en papier que je jette à la poubelle cet après-midi à tous les gens à qui les mots "graminés", "frêne" ou "troêne" fichent la chair de poule, à chaque début d'année. Bon, cette année, ca commence encore plus tôt que d'habitude, ou bien j'ai une nouvelle allergie à la con ? Pfff.

Bon, la prochaine fois que nous discuterons tous ensemble ici, la France, ce fier et grand pays, aura perdu un peu de sa couleur bleue, normalement. Ce qui ne signifie pas que nous serons tirés d'affaire pour autant, il va sans dire.
Alors je vous claque une bise, en guise d'encouragement.
A bientôt.

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