3 mai 2016

Still Bill

Du chanteur Bill Withers, on connaît quelques titres marquants, comme l’ultra classique Ain’t no sunshine ou le solaire Lovely day, deux titres distants dans l’histoire de ce songwriter comme ils le sont dans leurs registres musicaux respectifs, quand bien même tout ceci reste bel et bien dans le giron de cette great black music populaire aux meilleurs sens du terme.









Ah oui : on connaît également quelques autres airs entrainants et mémorables tels que Just the two of us ou encore Lean on me, mais que connaît-on de l’homme ?
Dans le documentaire consacré à Bill Withers produit par la BBC (Still Bill - The Bill Withers Story, qui se trouve facilement un peu partout sur les internets), on en sait un peu plus, justement. On en sait un peu plus sur ce qui anime ce vieux bonhomme, sur sa carrière, sur sa vie privée : la famille, au cœur du documentaire autant que le rapport à la musique (n'est-ce pas la première qui prit le pas sur la seconde, il y a quelques décennies de cela ?), entre autres milles choses dont les documentaires BBC, où rien ne dépasse réellement jamais, semblent avoir le secret.

Pour autant, il y a une séquence assez belle (?) qui montre Bill allant sur les lieux de sa naissance, dans un petit bled de Virginie, et l’on y prend un rappel en pleine face, plus parlant que bien des discours contemporains sur le racisme aux Etats-Unis.




C’est tout simple, on y voit grosso-modo deux cimetières : celui des blancs, d'abord ; et puis, après cela, une zone de friche où furent enterrés les noirs, et où Bill cherche les tombes de son frangin, de son père.
Tout ça n'est pas du tout pleurnichard ni moralisateur et c’est précisément ce qui caractérise la qualité de ce petit documentaire : une approche assez frontale, ne dédaignant pas les contours historiques mais qui sait laisser au spectateur le soin de se faire une idée sur le bonhomme Withers, sur ce qu’il raconte, sur ses choix, sa carrière.

Un truc assez factuel, qui donne la mesure de la sincérité légendaire du bonhomme qui lui a valu le meilleur comme le pire. Un docu à voir, quoi.




Hé ! Edit du 21 juin (Fête de la Musique ? All day every day motherfuckers !) : Bill Withers and engineer Bill Halverson speak about Just as I Am on the 45th anniversary, une conversation du côté de Wax Poetics ici-même.

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